Grèce: l’Eurogroupe perturbé par le référendum

le Premier ministre grec Alexis Tsipras,

Les ministres des Finances de la zone euro se réunissent samedi à Bruxelles dans un climat de grande confusion après l’annonce par Athènes de l’organisation d’un référendum sur l’offre de ses créanciers, et devrait discuter d’un « plan B » pour le cas où la Grèce serait en défaut de paiement.

L’annonce par le Premier ministre grec Alexis Tsipras, dans la soirée de vendredi, de l’organisation d’un référendum le 5 juillet sur la proposition des créanciers bouleverse un calendrier qui semblait implacable.

La Grèce n’a plus que trois jours pour rembourser au Fonds monétaire international un prêt de 1,5 milliard d’euros, et si elle ne trouve pas cet argent, c’est le défaut de paiement qui guette, prélude à une sortie de la zone euro. Une perspective aux conséquences imprévisibles qui fait frémir dans les capitales des 18 autres membres de l’union monétaire.

Vendredi, un document avait fait l’objet de fuites, montrant que les créanciers (FMI et UE) proposaient à Athènes de prolonger son plan d’aide jusqu’à fin novembre, avec à la clé potentiellement 15,5 milliards d’euros de prêts (12 des Européens, 3,5 du FMI), en échange des réformes demandées, à la fois budgétaires et structurelles.

Ce plan prévoit une aide immédiate de 1,8 milliard pour faire face à l’échéance du 30 juin, quitte à ce que le délai ne soit pas tout à fait respecté, car un accord nécessite d’abord l’aval du Parlement grec et d’autres Parlements européens, en particulier le Bundestag allemand.

Mais les Grecs ont rapidement fait savoir qu’ils n’acceptaient pas ce plan, jugeant l’échéance trop courte, le montant insuffisant et les conditions trop exigeantes.

 

4 commentaires sur Grèce: l’Eurogroupe perturbé par le référendum

  1. Et on s’apprête au 20 Août a accorder un troisième plan de grande cavalerie financière qui consistera à de nouveau prêter sur trois ans 80 Milliards d’Euros à La Grèce qui est incapable sans ce prêt de rembourser quelques 3 Milliards d’Euros à la BCE fin Août 2015.
    On marche sur la tête !!!!!!!!
    Non, l’Euro groupe n’est pas plus perturbé que cela: il baigne dans la MEDIOCRATIE !

  2. michel chailloleau // 30 juin 2015 à 11 h 31 min //

    Cette décision très importante pour l’avenir de la Grèce et aussi de l’Europe étant prise par référendum, le résultat devra s’imposer à tous. Est ce que d’autres pays européens auront le courage de recourir à cette initiative d’inspiration gaullienne? Notamment en Italie, Espagne, France et autres…

  3. GRECE : la croisée des chemins

    En résumant les propos du 1er Ministre grec Alexis Tsipras, la liberté du peuple grec ne doit pas être entachée par une pression, un chantage, un ultimatum, venus de l’extérieur.
    C’est un point de vue qui se défend mais qui est forcément en conflit avec avec d’autres intérêts internationaux lorsque sont en jeu d’énormes capitaux investis dans l’économie grecque.

    Pour que ce message soit bien compris au-delà des frontières nationales d’un pays, le peuple grec comme ultime arbitre, comme souverain suprême est appelé à se prononcer par la voie du référendum début juillet 2015 sur les réformes réclamées par les créanciers de la Grèce en échange du déblocage éventuel de nouvelles aides financières dans le cadre d’un énième plan de sauvetage qualifié de la dernière chance, concocté par l’Eurogroupe, le FMI et la BCE.

    L’arme du référendum a été une surprise totale et a décontenancé toutes les capitales européennes. Comme dernier poil à gratter, c’est plutôt bien joué tactiquement et en guise de leçon de démocratie !

    La majorité des députés du parlement hellénique vient de se prononcer favorablement dans la nuit du samedi au dimanche 28 juin 2015 pour l’organisation de ce référendum.

    La fierté grecque (1er Ministre) poussera-t-elle les Grecs soit à résister soit à capituler face à ses créanciers § Politiquement, selon la constitution grecque, « la souveraineté populaire constitue le fondement du régime politique ». C’est dans cet esprit, (…) que « le Président de la République proclame par décret le référendum sur des questions nationales cruciales ». Ce qui est manifestement le cas aujourd’hui pour ce pays ! Il ne pourra pas être reproché à ce gouvernement et au Vouli de ne pas avoir utilisé tous les moyens à leur disposition y compris celui du référendum comme dernier joker, surtout si le peuple va devoir consentir d’autres efforts et d’autres sacrifices douloureux sur un plan fiscal, en matière de retraite, de chômage (25%) alors que la dette grecque représente 175 % de la richesse nationale produite . Il est souverain en dernier ressort et son destin le regarde prioritairement.

    Reste à savoir si le résultat des urnes reflétera majoritairement la pensée d’Alexis Tsipras, membre de la coalition de la gauche radicale (syriza), lorsqu’il évoque aujourd’hui une austérité stricte et humiliante infligée à son pays, sans issue visible et sans garantie d’un rétablissement économique et social. Si c’est un résultat en demi-teinte qui émergera, avec un risque réel dans ce cas d’un éclatement du pays s’agissant des solutions que doit apporter tout un peuple à la crise économique et financière, le gouvernement Tsipras n’aura plus de marge de manoeuvre et sera confronté à une crise politique et sociale majeure. Si une majorité conséquente se dégage, dans quel sens sera-t-elle orientée §

    Ce pays se trouve donc tout proche de la croisée des chemins qui sera l’instant de vérité auquel il ne pourra plus échapper si ce référendum a bien lieu pour nous livrer la dernière clé du mystère grec.
    Les répercussions seront forcément internationales quoi qu’il arrive.

    Pour autant le 1er Ministre Tsipras n’a -t-il pas commis une entorse à la constitution par rapport aux propos très orientés qu’il a tenu, en ne respectant pas « la manifestation libre et non altérée de la volonté populaire » « que tous les organes de la République sont tenus d' »assurer en toute circonstance » §

    Lors d’une consultation majeure,les enjeux nationaux et internationaux doivent être clairement identifiés et très objectivement expliqués pour permettre à un peuple de faire son choix en toute connaissance de cause. La date de la consultation doit elle aussi être bien choisie mais surtout pas dans la précipitation comme c’est hélas le cas pour permettre un débat national entre toutes les composantes d’un pays. De même que la question posée lors d’une consultation référendaire doit être rédigée avec des termes d’une très grande justesse.Il ne peut pas y avoir de place à l’équivoque puisqu’il faut répondre par oui pour l’adoption ou par non pour le rejet à la question posée.

    Ensuite la défaite d’un camp ne doit pas être amère, et la victoire de l’autre arrogante avec le risque de voir un pays morcelé idéologiquement puis victime d’affrontements intérieurs.

    Dans l’attente d’une réunion du Conseil des gouverneurs de la BCE prévue le 28 juin 2015, tous les scénarii semblent désormais possibles,avec ces questions toujours aussi lancinantes : jusqu’où la Troïka est-elle prête à s’engager sans compromettre sa crédibilité et son existence, et jusqu’à quelle extrême limite le peuple grec (et d’autres pays qui pourraient suivre) est-il en mesure de porter une surenchère pour sauver son honneur et sa dignité sans compromettre son avenir qui dépend d’abord des volontés agissantes exprimées au sein de tout un peuple §

    René Floureux 28.6.2015

  4. boccone marc // 28 juin 2015 à 8 h 27 min //

    ET bien, quand la situation est bloquée, l’appel au peuple paraît ici gaullien. La preuve: les cris d’orfraies des fonctionnaires irresponsables et autres politiciens gestionnaires..

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