Chômage avril 2015 : mêmes causes, mêmes effets

Chômage en hausse

Le chômage est en forte hausse en avril, malgré un PIB en progrès de 0,6 % au 1er trimestre. Malgré également une légère amélioration des marges des entreprises en 2014. Pourquoi donc ?

 La production industrielle augmente certes de 1,3 %, mais ce supplément se traduit en partie par un stockage, car les Français consomment davantage de produits étrangers, ce que ne compense pas la légère progression de nos exportations – d’où une détérioration de notre balance commerciale. L’investissement diminue légèrement, comme au trimestre précédent : nos entreprises estiment majoritairement n’avoir pas besoin d’augmenter leurs capacités de production. Pour la même raison, la plupart ne sont pas pressées d’embaucher.

La construction, elle, régresse de 1 % après 0,9 % de baisse au dernier trimestre 2014. Les entreprises de ce secteur continuent logiquement à réduire les effectifs, peut-être même en recourant davantage à la main-d’œuvre « prêtée » par des sociétés étrangères, pour essayer de survivre en cassant les prix. Un récent livre blanc du MEDEF consacré au logement montre comment l’accumulation extravagante des normes et le comportement malthusien en matière de terrains constructibles (causes que j’ai maintes fois dénoncés) sont responsables de cette atonie.

Ajoutons à cela que les embauches des collectivités locales, qui depuis des années compensaient la faiblesse des créations de postes dans les administrations de l’État et dans les entreprises, se sont taries car la diminution de leurs dotations est la principale source d’économies mise en oeuvre par le gouvernement.

Il y a enfin la démographie. Les jeunes arrivant sur le marché du travail appartiennent aux classes creuses des années 1993 à 1996 : cela devrait diminuer l’offre de travail. Mais l’immigration et le recul de l’âge officiel de la retraite, qui concerne des classes du baby-boom, jouent en sens inverse, plus fortement. Le gouvernement a contré ce dernier facteur en encourageant les retraites précoces, mais il a désormais tiré toutes les cartouches de ce type dont il disposait.

Quand on ne parvient plus à dissimuler le sous-emploi en gonflant les effectifs de retraités, il apparaît dans les chiffres de l’ANPE : c’est ce qui se passe aujourd’hui et qui va probablement continuer.

Jacques Bichot (Les Experts)

1 commentaire sur Chômage avril 2015 : mêmes causes, mêmes effets

  1. Inutile de phosphorer sur le chômage car nous avons déjà tout dit sur le sujet « en bien et en moins bien » .
    Comme par hasard en 2016 ,juste à temps, les statistiques montreront un léger (très léger) recul du chômage et Hollande gonflera les pectoraux pour s’en aller vanter son bilan économique et social, ses réformettes « usines à gaz » et son succès international sur le Climat.

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