Une vision gaulliste pour le XXIe siècle

« Puisque tout recommence toujours, ce que j’ai fait sera, tôt ou tard, une source d’ardeur nouvelle après que j’aurai disparu »

Charles de Gaulle

La France va mal.

Il est temps de la ranimer. L’analyse qu’Henri Guaino nous propose est comme un rayon de soleil dans la grisaille quotidienne que nous subissons depuis plusieurs années.

Il nous montre que le gaullisme n’est pas une nostalgie, mais au contraire, une histoire et une référence qui doivent nous guider aujourd’hui et demain. Qu’il soit entendu.

Alain Kerhervé

 

Le député des Yvelines publie « De Gaulle au présent » aux éditions du Cherche Midi, un recueil de textes du Général qui a vocation à rappeler l’importance de la fermeté de caractère de l’homme d’État lorsque le pays est en crise. Ou quand le passé inspire le présent. Il s’exprime dans les colonnes du site Atlantico

Atlantico : Vous publiez ces jours-ci un recueil de textes de Charles De Gaulle (« De Gaulle au présent », aux éditions du Cherche Midi) dont vous écrivez sur votre blog qu’il « n’a d’autre ambition que de rappeler ce que la fermeté de caractère de l’homme d’État peut accomplir lorsque la civilisation traverse l’une des crises qui, périodiquement, en ébranle les fondements. » Au-delà de notre histoire, de nos institutions, que reste-il du gaullisme aujourd’hui ? Qu’est-ce qu’être gaulliste en 2015 ?

Henri Guaino

Henri Guaino

Henri Guaino : Le Gaullisme est d’abord une histoire, celle de ce qu’a dit et accompli le Général de Gaulle et de ceux qui se reconnaissant dans ce qu’il disait et accomplissait, l’ont rejoint et suivi.

Être Gaulliste en 2015, sans le Général de Gaulle et sans appartenir aux générations qui l’ont accompagné, c’est avoir la conviction que cette histoire nous parle encore, qu’elle contient des leçons intellectuelles, morales et politiques utiles pour notre temps. Et d’abord cette leçon éternelle, oubliée dans les époques de déclin et de renoncement, qui nous apprend que l’Histoire est tragique et que la politique a toujours partie liée avec la tragédie. Le Gaullisme : une leçon de grandeur tragique pour la politique identifiée au refus obstiné de tout ce qui menace d’asservir un homme ou un peuple.

Henri Guaino : “Être Gaulliste au XXIe siècle ? C’est regarder l’histoire du Gaullisme comme une leçon qui tire la politique vers le haut quand elle est tombée si bas”

La politique agrandie par la force du « non » dans l’Histoire – « seul l’esclave dit toujours oui » –  à l’opposé de la politique rapetissée par les politiciens dont Malraux disait : « ils forment un club de négociateurs ». La politique d’abord comme volonté de réarmement intellectuel et moral d’un peuple pour lui permettre d’écrire sa propre histoire au lieu de la laisser écrire par d’autres. « Quelle importance ? » s’écrieront les professionnels de la politique pour lesquels le caractère, la philosophie de la vie, les principes, les valeurs ne comptent pas beaucoup en politique. Pourtant, si la politique du Gaullisme de guerre, de la Libération et des débuts de la Ve République tranche autant avec celle de la fin de la IIIe république, de la IVe, et de ce qu’a fini par devenir celle de la Ve après de Gaulle, c’est bien parce qu’elle est inspirée par quelque chose de plus haut que les vieilles recettes politiciennes qui font l’ordinaire du régime des partis. Être Gaulliste au XXIe siècle ? C’est regarder l’histoire du Gaullisme comme une leçon qui tire la politique vers le haut quand elle est tombée si bas.

A la lecture de ces lignes (De Gaulle au présent), il apparaît que le Gaullisme selon Henri Guaino est bien plus un « pragmatisme » qu’une doctrine bien définie. Quelles sont les caractéristiques de ce « pragmatisme » ?

Il n’y a pas de catéchisme du Gaullisme : seulement des Mémoires. Le Gaullisme n’est ni une religion, ni une idéologie au sens que le XXe siècle a donné à ce mot. Ce n’est pas non plus un simple opportunisme. Placer si haut la Nation, L’État, le rôle de la France dans le monde, la souveraineté du peuple, non seulement dans les mots mais aussi dans les actes, n’a rien de banal. Il suffit pour s’en convaincre de voir comment, depuis 40 ans, la politique aborde ces sujets. Au-delà, il y a la place que la conception gaullienne de la politique a accordée aux circonstances et aux réalités. Les principes demeurent mais leur traduction politique est différente selon les circonstances : on ne fait pas la même politique économique au sortir de cinq ans de guerre et de souffrances et dans les années 60 au beau milieu des 30 Glorieuses. On n’agit pas de la même manière selon que l’autorité de l’État est très affaiblie et qu’il faut la restaurer ou selon qu’elle est affirmée depuis longtemps au point d’être indiscutable et indiscutée. On ne prend pas les mêmes mesures selon que l’ordre devenu trop pesant entrave le mouvement ou selon que le mouvement se dissipe dans le désordre…

À voir à l’œuvre la pensée unique qui ignore les cycles économiques et qui s’obstinait, il y a peu de temps encore, à lutter contre l’inflation quand la menace était déflationniste, on mesure à quel point la théorie gaullienne des circonstances n’est pas banale non plus.

La politique gaullienne est aussi, selon l’expression du Général de Gaulle, une politique qui se fait à partir des réalités. Elles sont d’abord historiques, culturelles, démographiques, géographiques. Depuis le milieu des années 80, l’Europe fait le contraire et bute de plus en plus sur ces réalités qu’elle a délibérément choisi d’occulter, comme elle se heurte à elles dans ses rapports avec la Russie, en Ukraine, en Crimée… Le déni de ces réalités a aussi sa part dans le chaos qui est en train de s’installer dans tout le Moyen Orient et une partie de l’Afrique et dont les répercussions menacent le continent européen.

Lire l’extrait du recueil : L’Europe selon De Gaulle

Le gaullisme des institutions vous semble-t-il encore adapté à la classe politique actuelle ? Cette possible inadaptation n’est-elle pas contre-productive, voire dangereuse ?

La Ve république, c’est une tentative pour rendre gouvernable une France qui, périodiquement, se trouvait menacée d’être emportée par une crise du régime des partis.

Le parlementarisme rationalisé complété par l’élection du Président de la République au suffrage universel direct, c’est le moyen de restaurer un État fort et une véritable souveraineté populaire contre l’emprise excessive des partis et des corps intermédiaires que de Gaulle appelait « les féodalités ». Les traités européens, le gouvernement des juges, les autorités indépendantes, le quinquennat, le dévoiement de la décentralisation, l’émergence du système des primaires dans l’élection présidentielle, ont contribué à dénaturer et à déséquilibrer les institutions. Mais imaginez que depuis 40 ans nous vivions avec les institutions de la IIIe ou de la IVe République ? Il suffit d’y penser pour être saisi d’effroi. Et que serait la VIe République ? Le retour au régime d’Assemblée que l’Histoire a condamné ? Le passage au régime présidentiel qui conduirait à d’incessants blocages faute de pouvoir résoudre les conflits entre l’exécutif et le législatif ?

Il faut remettre de l’ordre dans nos institutions, dans l’État, dans la Justice, dans l’Administration…Mais, je pense que ce ne sont pas tant nos institutions qui sont à bout de souffle qu’une certaine manière de faire de la politique qui n’est pas à la hauteur des crises que nous affrontons. Depuis 40 ans tout est fait, avec la participation active des dirigeants politiques qui n’ont cessé de se défausser, pour que le gouvernement ne puisse plus gouverner et plus ainsi être rendu responsable de rien. Ce qui met les citoyens en rage et est aux antipodes du Gaullisme. Qui aura le courage de renverser ce courant suicidaire pour la Démocratie ? Ne pas se rallier à l’idéologie de l’impuissance publique lorsqu’elle triomphe serait une façon gaullienne d’essayer de sortir de l’épuisement de la politique.

Lire l’extrait du recueil : Le colbertisme selon De Gaulle

Vous dédicacez ce livre à Philippe Séguin, Charles Pasqua, et à Jean Pierre Chevènement et « aux quelques autres (…) à droite comme à gauche ». Le dépassement de la droite et de la gauche est-il selon vous une caractéristique essentielle du gaullisme ? Qui sont ces « quelques autres » qui incarnent le gaullisme de 2015 ?

Je ne délivre pas des brevets de Gaullisme. Beaucoup de gens se sont battus au cours des dernières décennies pour maintenir vivante une certaine idée de l’Etat, de la Nation, de la République. On les a ringardisés, renvoyés au passé. Mais, il n’y avait chez la plupart d’entre eux aucune nostalgie. Au contraire, ils étaient en avance sur leur temps, trop en avance. Ils pressentaient que le manque de Nation, d’Etat, de frontières, d’autorité, de volontarisme créerait une frustration, un besoin qui pourraient faire le jeu d’autres forces politiques qui seraient à l’opposé du Gaullisme, de son exigence intellectuelle et morale. Privez les citoyens de la Nation et vous aurez le nationalisme. Occultez l’identité et vous aurez la crispation identitaire. Défaites l’autorité et vous aurez l’autoritarisme…

J’ai voulu rendre hommage à leur lucidité et à leur courage d’être allés contre l’air du temps. Qui porte les valeurs du Gaullisme aujourd’hui ?

Ce sera de nouveau l’Histoire qui le dira : le Gaullisme se manifeste dans les comportements et les actes quand il s’agit de relever les défis de son temps, « dans le monde tel qu’il est, parmi les autres, tels qu’ils sont ».

Quant au dépassement de la droite et de la gauche, il est dans les gènes du Gaullisme parce que dans la France Libre, il y avait la droite et la gauche : « la France c’est tous les Français ».  Qu’après la guerre, la gauche n’ait pas été au rendez-vous du Gaullisme n’y change rien : pour De Gaulle, on n’est pas le Président d’un camp contre un autre et l’on ne se pose jamais la question de savoir si une mesure peut être étiquetée de droite ou de gauche mais seulement si on la trouve bonne pour le pays. Dépasser la droite et la gauche, ce n’est pas chercher à être au centre – le Gaullisme n’est pas un centrisme – c’est placer la Nation, son intérêt, sa grandeur, son unité, au-dessus des partis et des idéologies qui deviennent leur propre finalité. C’est vouloir en même temps l’ordre et le mouvement, l’identité et l’ouverture. Parce qu’il ne voulait pas s’inscrire dans l’opposition de la droite et de la gauche, une partie de la gauche a soupçonné le Général de Gaulle de fascisme. L’Histoire a tranché : le Gaullisme, ce fut l’unité sans la dictature, l’unité appuyée sur la confiance réitérée du peuple. Passer par-dessus les clivages, par-dessus les partis pour s’adresser directement à tous les Français, sans épouser jamais la tentation du coup de force et du coup d’État, restaurer l’autorité sans l’autoritarisme et en sauvant deux fois la République, telle est la philosophie du Gaullisme.

A une époque où droite et gauche ne signifient plus rien aux yeux de tant de Français, où aucun des camps n’a de programme idéologiquement identifiable, où s’affrontent bien davantage des cartels électoraux que des idéaux, le dépassement gaullien de la droite et de la gauche n’est-il pas d’actualité ?

Nous vivons quand même un étrange moment où le politiquement correct nous serine que le Gaullisme est une vielle histoire du XXe siècle dont il n’y aurait rien à tirer pour le présent tout en continuant à prendre au sérieux des idéologies du XVIIIe siècle et du XIXe siècle qui ne s’incarnent plus dans aucune force politique en un temps où les partis courent d’élections en élections comme des canards sans tête.

Le choix de ces personnalités n’est pas anodin. Existe-t-il un gaullisme euro-compatible ?

Le choix n’est pas anodin en effet. Le Gaullisme est compatible avec une Europe qui ne se construirait pas avec le double objectif d’effacer les Nations et de dépolitiser totalement l’économie et la société pour les mettre en pilotage automatique entre les mains des bureaucraties, des autorités indépendantes, des juges et des traders.

Le Gaullisme est incompatible avec l’abolition de la responsabilité politique, la fin de la politique comme expression de la volonté humaine dans l’Histoire et le refus de reconnaître aux peuples le droit à disposer d’eux-mêmes.

Le Gaullisme est incompatible avec une Europe qui se construit sans tenir compte des réalités historiques, culturelles, géographiques.

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Le grand malaise européen actuel devrait nous inciter à entendre la leçon du Gaullisme comme un appel pressant à refonder l’Europe avant qu’il soit trop tard et qu’ « Europe » cesse d’être synonyme de « Paix » pour devenir synonyme de tensions, d’affrontements, et  de violence.

Les premiers Européens voulaient faire de l’Europe un facteur d’ordre et de stabilité du monde. C’est le contraire qui pourrait bien se produire. Si l’Europe en pilotage automatique continue d’être, de plus en plus, économiquement, culturellement, politiquement le ventre mou du monde, elle éclatera sous la pression des désordres du monde et contribuera à les aggraver. C’est un risque que nous devons conjurer au lieu de continuer à sauter sur nos chaises comme des cabris en criant « L’Europe » ! « L’Europe » !

Sur le plan économique, Charles De Gaulle a bien plus incarné la relance que l’austérité. Éprouvez-vous en ce sens une gêne à voir la droite française être exclusivement au service de politiques de « rigueur » ?

Il a conduit la politique économique selon les circonstances. En 1944, il récuse la politique déflationniste de Mendès parce que la Nation à ses yeux n’est pas en mesure de supporter de nouveaux sacrifices. Comme Jean Monet, en 1946, choisira la fuite en avant dans un grand plan d’investissement plutôt qu’une politique d’austérité malthusienne. En 1958, il faut remettre de l’ordre. Il soutient le plan Rueff et, comme Poincaré, en 1928, il accepte la dévaluation du Franc qui heurte l’orthodoxie conservatrice.  Il la refuse après mai 68 pour des raisons politiques. Lorsque la surchauffe est trop forte, il avalise le freinage, lorsque la croissance est trop faible il soutient la relance. Les mesures furent-elles toujours pertinentes ? On peut en discuter. Mais, il encouragea toujours un puissant effort d’investissement et de modernisation des structures productives.

Le volontarisme gaullien ne s’exprime pas tant dans les politiques conjoncturelles, que dans « l’ardente obligation du Plan », ce mélange de Colbertisme et de Libéralisme qui fit merveille dans les années 60. Un État moins bureaucratique qui prélève moins mais qui joue son rôle de modernisateur, d’investisseur, d’entrepreneur et qui est une force d’entraînement. In fine, plus de croissance, plus de pouvoir d’achat, moins de dette.

Ce qu’il y a d’absurde dans les politiques d’austérité d’aujourd’hui, c’est qu’elles freinent la croissance, qu’elles font augmenter le chômage et, qu’en fin de compte, elles provoquent l’explosion des dépenses sociales, des déficits et de la dette. Dans les années soixante, il y avait une politique économique, c’est-à-dire une politique fondée sur le dynamisme de la dépense productive. Aujourd’hui, il n’y a que des politiques comptables qui ne font aucune distinction entre dépenses productives et dépenses improductives. Cette orthodoxie comptable qui conduit à une paupérisation du pays fait des ravages à droite comme à gauche. L’Europe porte une lourde responsabilité.

Il est d’ailleurs facile d’observer à quel point le rôle de la puissance publique dans le pilotage et le soutien de l’économie est plus important partout ailleurs, même aux États-Unis, qu’en Europe dont la politique comptable est le corollaire du projet de dépolitisation. Seule bonne nouvelle : le Président de la BCE semble avoir réussi à imposer – pour combien de temps ? – une forme de volontarisme monétaire dans une Europe en passe de devenir la variable d’ajustement – et la victime – de toutes les autres politiques économiques du monde.

S’il ne s’agit pas de décerner des brevets de gaullisme aux uns ou aux autres, que refusez-vous à ceux qui, au Front national notamment, se revendiquent du gaullisme ?

Chacun peut se réclamer du Gaullisme. Le Général de Gaulle ne sortira pas de la tombe pour leur opposer un démenti.

Mais une chose est sûre, l’histoire du FN, son ADN sont antigaullistes

Je veux dire à ceux qui pensent sérieusement qu’ils vont pouvoir de l’intérieur faire changer cet ADN, effacer le souvenir de cette histoire qu’ils se trompent : ils n’y parviendront pas. On ne change pas l’ADN d’un parti sauf à ce qu’il assume une rupture totale avec ses origines, mais alors, c’est un autre parti.

Mais, il y a autre chose, au-delà de l’Histoire. Le Front National est un parti qui, par nature, ne reconnaît pas la dimension tragique de la politique, parce qu’il ne reconnaît pas la complexité humaine et morale de la politique : pas d’état d’âme, pas de cas de conscience, tous les nœuds se tranchent aisément à coup d’épée. C’est ce qui en fait un si bon réceptacle de la colère. Entre la claire exigence morale du Gaullisme et la bonne conscience manichéenne pour laquelle, il est toujours facile de trancher entre le bien et le mal, il y a quelque chose à mes yeux d’irréconciliable.  Mais, je mesure ce qu’il peut y avoir d’indicible et d’inaudible dans une réflexion de cette nature quand le débat politique est devenu ce qu’il est devenu et quand l’exigence gaullienne a déserté tous les autres partis. Ma conviction est qu’il y a urgence à recréer entre le Parti Socialiste en décomposition et le Front National une grande force politique reposant sur les principes qui ont inspiré l’action du fondateur de la France Libre et de la Ve République. Sinon rien n’arrêtera la montée des extrêmes.


Source : http://www.atlantico.fr/decryptage/henri-guaino-etre-gaulliste-au-xxie-siecle-c-est-regarder-histoire-gaullisme-comme-lecon-qui-tire-politique-vers-haut-quand-elle-2062887.html


 

 

 

 

 

3 commentaires sur Une vision gaulliste pour le XXIe siècle

  1. Flamant rose // 30 mars 2015 à 15 h 47 min //

    Sur Henri Guaino

    On peut être en complet désaccord avec ce que dit Henri Guaino, mais on est bien obligé de constater qu’il est actuellement l’un des rares, dans ces débats, à faire entendre une cohérence politique, celle du gaullisme, à l’assumer jusqu’au bout. Cela tranche radicalement avec le bruit de fond du discours politicien habile mais souvent inaudible des tenants d’une République qui ne se comprend plus elle-même. Autre contraste que j’apprécie particulièrement chez lui, sa civilité, sa courtoisie, ses convictions toujours argumentés, face à la vocifération des populismes et à leurs surenchères dans l’injure. Revendiquer le droit, la liberté de critiquer la décision d’un juge quand on est député peut paraître choquant dans un premier temps. Certains ont vite fait de mettre ça sur le compte d’une amitié suspecte, mais si on se donne la peine d’écouter ce qu’avance Henri Guaino, force est de reconnaître la cohérence et le courage de sa pensée politique, le respect s’impose.
    C’est ce que je ressens de plus en plus et sa solitude m’apparaît chaque jour comme un signe de sa pertinence qui n’est pas sans rappeler, toutes proportions gardées, celle d’un De Gaulle en 1940, seul face à l’ensemble des corps constitués. En ces temps de marasme qui prennent des allures de déroute, c’est peut-être ces idées claires et fermes que les citoyens attendent de leurs leaders politiques.

    Sur de Gaulle

    « Le Gaullisme selon Henri Guaino est bien plus un « pragmatisme » qu’une doctrine ». Voila une question récurrente.
    Roland Nungesser disait qu’un certain nombre de gaullistes contestaient l’emploi du mot doctrine. Pourtant quand on rapproche la définition du Larousse de celle que le Général donnait lui-même du gaullisme, il semble que l’on puisse vraiment parler de doctrine. « Ensemble de notions qui constituent un système politique » dit le dictionnaire. « Système de pensée, de volonté et d’action » disait le général de Gaulle qui, lui même, n’avait pas hésité à parler de sa propre doctrine.
    Mais « doctrine » ne veut pas dire catéchisme figé, dont nous devrions rabâcher indéfiniment les préceptes. Au rythme où va le monde, il convient, comme de Gaulle l’aurait fait lui même, d’adapter, d’actualiser, d’extrapoler. C’est probablement le pragmatisme dont parle Henri Guaino.

  2. « Mais, je pense que ce ne sont pas tant nos institutions qui sont à bout de souffle qu’une certaine manière de faire de la politique qui n’est pas à la hauteur des crises que nous affrontons. Depuis 40 ans tout est fait, avec la participation active des dirigeants politiques qui n’ont cessé de se défausser, pour que le gouvernement ne puisse plus gouverner et plus ainsi être rendu responsable de rien. Ce qui met les citoyens en rage et est aux antipodes du Gaullisme. Qui aura le courage de renverser ce courant suicidaire pour la Démocratie ?  »
    Personne Monsieur Guaino, personne à l’heure actuelle au delà du tapage médiatique des leaders politiques à l’affiche n’en apporte les gages . Il faudra donc encore patienter pour sortir de cette « chienlit » politicienne qui devrait commencer par remettre le citoyen sur le chemin des urnes, car, avec en moyenne plus de 50% d’abstention ce sont les minorités qui font tout et n’importe quoi , la Démocratie qui part en ruine et le réalisme de la politique Gaullienne « qui se fait la valise » !
    De la démocratie chérie nous glissons inéluctablement vers l’univers de la médiocratie pourrie locale et nationale.
    C’est fait, nous y sommes.
    Comment redresser la barre. Plusieurs pistes de rénovation de la qualité de nos choix peuvent être proposées mais en tout premier lieu il faut restaurer le devoir de vote !
    Certains pays ont mis en place un système de sanctions mais l’exemple Belge, un pays qui resta près de deux ans sans gouvernement et qui n’a pas sombré pour autant, nous laisse à penser qu’au-delà des sanctions, c’est avant tout le pour qui on vote pour faire quoi qui est à repenser !
    Certains pays exigent des candidats une image propre sous toutes les coutures et cela porte ses fruits.
    A cet égard on peut s’interroger en France sur les actions de recyclage de personnels politiques définitivement condamnés par les tribunaux où adeptes des affichages médiatiques tapageurs.
    Certains pays renforcent l’implication des citoyens, des électeurs dans les analyses, études des projets et donnent ainsi la force à chacun de ne plus se taire mais de participer positivement.
    On peut s’étonner à cet égard que dans une France de plus d’un million d’associations, type 1901, rares sont les adhérents à participer aux assemblées électives et nombreux sont les citoyens à cumuler les adhésions dans des organisations fongibles et quelque fois aux visées contradictoires…les réseaux sociaux en sont les révélateurs .
    Certains pays, enfin, maintiennent avec raison, les règles de déférence et de respect envers les autorités politiques qui s’emploient à mériter les honneurs.
    La vie politique en France va mal, comme dit par Monsieur Guaino, et à vous toutes et tous qui peinez, bien que je sois tenté à mon tour, dans les grandes lignes, de tirer à vue sur toute la classe politique qui nous vante depuis plus de dix ans des jours meilleurs et s’emploie aujourd’hui à faire de même alors que le peuple est manifestement « écœuré » de la classe politicienne, on ne peut pas, ne pas nous rappeler que le comportement sociétal de la génération actuelle et, de celle qui l’a précédée, ont été le fruit des inclinaisons électorales du peuple français dans son ensemble. Il n’est donc pas étonnant que suivant le vieil adage…nous fûmes ce que vous fûtes !
    Il est donc grand temps de remédier à nos défauts culturels d’un peuple d’individualistes pour retrouver le sens de notre bien commun collectif : le sérieux électoral .
    Puissent ces dernières élections départementales du triomphe de l’abstention nous ramener sur les traces du Gl de Gaulle.

  3. Cet homme n’est pas crédible. Il a servit Nicolas Sarkozy qui s’est empressé de faire tout le contraire de ce que le Général de Gaulle a fait. Rentrer dans l’OTAN, n’a pas respecté le référendum de 2005. A servi le N.O.M. sans retenu au détriment de la souveraineté française, etc.. Je crois qu’il rêve son Gaullisme. Et, je n’oublie pas Monsieur Pompidou qui, par la loi de 1973, transférait le pouvoir de la banque de France aux Rothschild, c’est à dire aux banques Privées. S’il avait été honnête, il aurait dénoncé tout cette trahison. Malheureusement, l’état d’esprit du Général de Gaulle, sa vision de la France et du monde ne courent pas les rues. Nous ne pouvons qu’ espérer qu’un tel homme surgisse du Peuple français pour lui rendre son honneur, la justice et son Unité. Quant au FN; il n’est que la conséquence désastreuse de la politique de UMP et du PS.

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