Le taux de chômage franchit la barre des 10%

Le taux de chômage calculé par l’Insee progresse de 0,1 point au quatrième trimestre 2014. Et repasse le cap symbolique des 10% de la population active, seulement atteint deux fois en 17 ans.

Stop ou encore? Ce jeudi matin, l’Insee a dévoilé le taux de chômage de la France pour le quatrième trimestre 2014, soit une semaine pile poil après que le ministère du Travail a affiché un nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A à Pôle emploi en baisse record de 19.100 en janvier. La bonne série s’arrête net.

«Il n’y a pas de montée inexorable du chômage»
François Hollande, le 5 février 2015

En toute logique, le taux de chômage en France ressort en hausse sur les trois derniers mois de l’année, et franchit la barre des 10 % de la population active en France métropolitaine. Et ce, pour une raison simple: même si les définitions et les périmètres des chômeurs diffèrent entre l’Insee et Pôle emploi -on peut être chômeur au sens du BIT mais pas du service public de l’emploi, et réciproquement-, les deux séries divergent rarement. Aussi quand les données des inscrits en catégorie A à Pôle emploi augmentent, les statistiques de chômeurs au sens du BIT progressent également. Or, le nombre de chômeurs Pôle emploi en catégorie A a bondi de 58.800 au quatrième trimestre 2014. Soit une hausse de 1,7 % en trois mois qui se traduit par une progression de 0,1 point du taux de chômage.

Hollande-courbe-chomageLe taux de chômage passe donc de 9,9% à 10% en France métropolitaine et de 10,3% à 10,4% départements d’outre mer compris. On est loin de l’inversion tant attendue… Inversion qui n’est pas attendue, sauf peut-être par le gouvernement. Elle n’est en tout cas annoncée par l’Insee qui, dans sa note de conjoncture fin décembre, voyait le taux de chômage s’envoler jusqu’à 10,5% mi 2015 en France métropolitaine. Et encore moins par les organisations internationales, FMI en tête, qui n’anticipent pas de reflux du chômage en France avant début 2016, au mieux.

«Le chômage est ma première préoccupation, car c’est la première des Français» François Hollande, 04 mars 2015

Certes, la France a déjà franchi au deuxième trimestre 2013 la barre symbolique des 10% de chômeurs en métropole, avant de redescendre pour flotter juste en dessous. Et elle était à l’époque sur une tendance de 8 trimestres d’affilée de hausse, après être partie d’un taux de 8,6% au deuxième trimestre 2011. Mais ce serait surtout la deuxième fois depuis début 1998 qu’elle atteindrait un tel niveau et avec une perspective, on l’a vu, à la hausse. Pas de très bonne augure pour réinstaurer la confiance, surtout après un début d’année en fanfare où les bonnes nouvelles, dixit le gouvernement et François Hollande, se sont accumulées et laissent entrevoir la reprise tant espérée.

«Il n’y a pas de montée inexorable du chômage», s’est même aventuré à indiquer le chef de l’État au début du mois de février. Depuis son élection en mai 2012, le taux de chômage a déjà grimpé de 0,7 point, pour tangenter au troisième trimestre 2014 la barre des 10%. «Le chômage est ma première préoccupation, car c’est la première des Français», a-t-il encore répété ce mercredi matin aux lecteurs du Parisien/Aujourd’hui en France, tout en reconnaissant un peu plus tard qu’en matière d’emploi, mis à part d’espérer et/ou de provoquer le retour de la croissance, «il n’y a pas de solution magique». Espérons pour lui, et surtout pour les quelque 3,5 millions d’inscrits en catégorie A à Pôle emploi (+195.000 en 2014) ou les quelque 2,9 millions de chômeurs recensés au sens du BIT par l’Insee, que l’avenir proche finira par lui donner raison. Sur la montée inexorable, pas sur la solution magique…

Par Marc Landré
Source : Le Figaro.fr

3 commentaires sur Le taux de chômage franchit la barre des 10%

  1. Ne pas confondre conséquences et causes….nous en sommes toujours là avec nos politiques qui naviguent le nez dans le guidon des idéologies toutes plus « foireuses » les unes que les autres.
    La cause du chômage est l’endettement abyssal qui nous fait perdre chaque année près de 100 Milliards d’Euros en seuls frais d’intérêts de la dette et de ce fait ne se retrouvent pas dans les capacités d’investissement de l’Etat, des entreprises, des ménages, des associations, de la formation qualifiante et des commandes publiques ou privées !
    Et pourtant, la France produit ce pognon qu’elle jette ainsi aux orties du financement de ses dettes sans retour vers une augmentation de sa richesse vive.
    Pire, la spirale infernale s’amplifie par des politiques absurdes de grande cavalerie financière qui consistent à rembourser ses dettes par de nouveaux emprunts…..et donc à alourdir la charge de la dette. Mais voilà, d’un point de vue politique il est beaucoup plus facile de larmoyer sur le chômage et de pondre des mesures à tuer le temps pour les chômeurs que d’aller au charbon de la réduction de notre endettement pour investir dans tout ce qui conduira à créer des emplois pour satisfaire tous les besoins publics et privés d’un pays qui veut progresser. Nous sommes donc dans le mur mais certains refusent encore de croire qu’il va s’crouler et nous promettent que la MTO , le Climat et les énergies renouvelables vont remédier à ces tristes perspectives.
    Le temps des éoliennes politiques, des brasseurs de vent ne connaît décidément pas la crise et l’on continuera à confondre conséquences et causes pour de nombreuses années à moins qu’une météorite un peu plus grosse que les autres ne vienne s’écraser sur notre belle terre latine et ensoleillée……

  2. OSONS la vérité ; Gauche ou Droite N..ON AUCUNE SOLUTION et nous allons vers 11 OU 12% TOUT les ans, rentre OFFICIELLEMENT 200.000 étrangers.plus ceux du Monde entiers, et les 500.000 travailleurs , détachés de leurs PAYS..la CMU et AME coûte DÉJÀ…un milliard d’euros et on sait tous que cela va AUGMENTER. les fermetures d’entreprises vont continuer, certes, il y a…des solutions..pour les appliquer; il faut du COURAGE et on sait que depuis DE GAULLE, les pays est socialo – communiste donc, aucun espoir de changement

  3. L’endettement abyssal de l’Etat, des collectivités territoriales, des entreprises, des associations et des particuliers, plombe inexorablement nos capacités à rebondir économiquement et à favoriser une reprise d’emploi significative pour des millions de chômeurs.
    Sous tous les gouvernements, toutes politiques confondues, depuis 1974, l’endettement de la France n’a cessé de croître et d’embellir comme, heureusement dans une moindre mesure, les effectifs de fonctionnaires. Nicolas Sarkozy depuis son poste de Ministre du budget jusqu’au dernier jour de son mandat de Président de la République, a été un champion du recours à l’endettement et, comprenne qui pourra, la même Cour des comptes a certifié ses comptes sans sourciller outre mesure! Aujourd’hui,Mr Moscovici parti in extrémis pour Bruxelles laisse à Michel Sapin le soin de raconter des histoires.
    C’est culturel, en France, les politiques jonglent avec l’argent du contribuable sans se soucier de la bonne gestion des deniers publics et manifestement la gestion en bon père de famille leur échappe. Irresponsabilité globale qui permet de ne désigner aucun coupable et laisse ainsi le champ libre à la poursuite de politiques budgétaires calamiteuses et aux pratiques insupportables du « faire plaisir » à ses partisans. Les chômeurs patienteront dans des parcs à employabilité à tuer le temps
    Un politique aura-t-il le courage de rendre la machine étatique française plus efficace, moins dispendieuse et surtout insensible aux sirènes politicardes?
    Un politique aura-t-il le courage de s’attaquer aux bas de laine et aux ilots de confort que représentent les centaines de milliards d’Euros qui dorment dans les caisses des organismes financiers sur les comptes de placements des entreprises, des associations, des particuliers et font principalement le bonheur des spéculateurs qui attendent au coin du bois les demandes d’emprunt de l’Agence France Trésor pour boucler ses fins de mois de comptes sociaux affichés dans le rouge écarlate?
    Un politique aura-t-il le courage de mettre fin à cette pratique condamnable de grande cavalerie financière qui consiste à rembourser ses dettes par appel à un nouvel emprunt ?
    Manifestement ce bienfaiteur du Trésor Public français n’est pas encore né et les français et les françaises vont continuer à trinquer sur l’air du « on a tout essayé », du « il n’y a pas de baguette magique anti-chômage » ou ce n’est pas à moi mais c’est à l’autre de payer et les chômeurs se demanderont si un jour leur contrat social ne finira pas par disparaître corps et âme !!!

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