Les sénateurs se rebiffent contre Claude Bartolone

Tous contre Bartolone (PS)

Les sénateurs de tous les bords politiques se sont élevés jeudi contre le président de l’Assemblée nationale, le socialiste Claude Bartolone, qui a une nouvelle fois plaidé en faveur de la suppression de leur assemblée.

Les présidents des divers groupes ont ainsi réaffirmé leur attachement au bicamérisme et apporté leur soutien au président du Sénat, l’UMP Gérard Larcher, lors d’un rappel au règlement improvisé avant les questions d’actualité du Sénat.

« Le bicamérisme, c’est plus de démocratie, c’est plus de liberté, c’est plus de représentation dans la diversité », a lancé Gérard Larcher. « On me dit parfois rond, je suis aussi un homme de décision et d’engagement ».

Claude Bartolone lui a répondu vertement, l’appelant à garder son « sang-froid » et à ne pas rompre « l’unité nationale » qui a suivi les attentats de Paris, ne voyant dans sa démarche qu’un « alibi » pour refuser tout travail en commun.

« Je vous le dis très solennellement, ni l’émotion personnelle, ni les divergences institutionnelles ne doivent faire perdre son sang-froid ou remettre en cause la responsabilité singulière que nous confient nos fonctions », écrit-il au président du Sénat.

Claude Bartolone a répété jeudi matin sur RMC et BFMTV qu’il était favorable à une « suppression du Sénat en tant que Sénat » et a prôné son rapprochement avec le Conseil économique, social et environnemental (CESE)*.

ATTAQUE JUGÉE INOPPORTUNE

La réponse de Gérard Larcher ne s’est pas fait attendre.

Après le refus du Sénat de fusionner sa chaîne télévisée, Public Sénat, avec celle de l’Assemblée, LCP-AN, il a décidé de ne plus travailler avec son homologue du Palais- Bourbon (GBB 18.35 -1.66%) sur « l’engagement républicain », comme l’avait demandé François Hollande.

« Constatant le profond désaccord sur leurs conceptions institutionnelles, à un moment où la situation dans le pays appelle à l’unité et au rassemblement, le président du Sénat a considéré que le travail en commun avec le président de l’Assemblée nationale n’était plus possible en conscience et en responsabilité », annonce la présidence du Sénat dans un communiqué.

« Il lui a signifié directement. Il ne poursuivra pas cette réflexion commune, mais remettra directement ses conclusions au Président de la République », conclut le communiqué.

Juste avant les questions d’actualité au Sénat, les présidents de groupe, de l’UMP à l’UDI en passant par les écologistes et le Parti socialiste, ont ensuite déclenché un tir nourri contre Claude Bartolone.

Tous ont jugé son attaque particulièrement inopportune dans la période de concorde censée suivre les attentats de Paris.

Cette interview « était inadaptée, inopportune et dans un temps politique qui n’était pas convenable », a déclaré le sénateur écologiste Jean-Vincent Placé, en invitant ses pairs à applaudir Gérard Larcher.

Eliane Assassi, présidente du groupe communiste, républicain et citoyen (CRC) a estimé que l’on ne pouvait pas « jeter en pâture un sujet aussi important que le devenir de nos institutions » sur un plateau de télévision.

« Nous défendons le Sénat, parce que nous sommes profondément attachés au travail que nous faisons tous », a dit le chef de file des socialistes, Jean-Pierre Sueur.

(Emile Picy, édité par Yves Clarisse)


*Comme c’est bizarre ! Le président de l’Assemblée Nationale a dû lire les mémoires de Charles de Gaulle… mais il a oublié que le PS a voté contre cette proposition le 27 avril 1969. Pour autant, rassurons-nous, Bartolone n’est pas devenu gaulliste. (Alain Kerhervé)


 

8 commentaires sur Les sénateurs se rebiffent contre Claude Bartolone

  1. Flamant rose // 1 février 2015 à 17 h 10 min //

    Beaucoup pensent et disent que l’idée du référendum sur la réforme du Sénat date de 1969 c’est inexact. Déjà, 7 ans auparavant, en 1962, de Gaulle avait songé à réformer la haute assemblée par référendum. S’il y a renoncé, c’est en raison de la fin de la guerre d’Algérie, le Général voulait éviter de nouveaux affrontements. En réalité de Gaulle disait qu’il considérait le Sénat comme une assemblée provinciale et rurale à une époque où la France s’industrialisait et s’urbanisait et qu’il fallait donc le réformer.

    A la suite des événements de mai 68, Joxe plaidait pour la prise en compte du fait que les organisations socio- professionnelles ( syndicalistes en autre) avaient amené les débats dans la rue et que, par conséquent pour y remédier, il fallait leur donner un lieu de dialogue qui serait constitutionnaliser d’où l’idée d’en incorporer les représentants au Sénat. Si Giscard s’est conduit comme un félon en condamnant le principe même du référendum, ce n’est pas le cas de Pompidou.

    Je voudrais tordre le coup à 2 idées reçues.

    La première serait donc que Pompidou aurait publiquement trahi le général.. C’est faux. En réalité ce référendum qui a été annoncé à Quimper n’est ni plus ni moins que celui du 24 mai 1968 et qui avait été ajourné parce que Pompidou avait réussi à dissuader de Gaulle. Il a essayé de faire de même pour celui de 1969 en attirant l’attention du Général sur les dangers que présentait un tel référendum. Pompidou voyait bien que les Français souhaitaient le départ de de Gaulle après plus de 10 ans à la tête du pays. Il précisera ainsi sa pensée :  » On peut faire un référendum sur l’Algérie, sur l’élection du président de la République au suffrage universel et sur la constitution, bien sûr. Mais pas sur la modification des C.O.D.E.R. Allez donc expliquer cette affaire aux électeurs « . En fait Pompidou pensait que de Gaulle ne pourrait pas rééditer le miracle du 30 mai 1968 mais il ne l’a jamais trahi.

    La seconde idée fausse, elle est écrite dans le lien que met en ligne Alain Kéhervé où l’on peut lire à la fin du 4éme paragraphe je cite  » Mais de Gaulle a tranché ? Il ne reviendra pas dessus ». C’est faux. De Gaulle n’avait que quelques amis., et parmi eux ,le général Catroux; Le 15 février 1969 de Gaulle invite son ami à un déjeuner auquel participe également Jeanneney. A la fin du repas; de Gaulle s’adresse à Jeanneney en ces termes je cite « Alors, Jeanneney, ce référendum ? Le faisons nous ? » et Jeanneney de répondre  » Mon Général, vous ne pouvez pas vous dédire. Vous avez annoncé ce référendum, vous ne pouvez pas y renoncer ». De Gaulle reçoit alors à l’Élysée Maurice Couve de Murville et Roger Frey. Il leur pose la même question et obtiendra la même réponse à savir que tout retour en arrière est impossible car ce serait considéré comme une capitulation. De Gaulle était tellement peu convaincu de ce référendum que la question de l’annulation qu’elle a été inscrite à l’ordre du jour à un Conseil des ministres. Par la suite, le Général reçoit Debré et Marcellin pour leur demander par quel biais il serait possible de repousser le référendum sans donner l’impression de capituler. Les arguments avancés par les deux hommes sont tirés par les cheveux. Le Général ne peut plus renoncer, la machine est en route. Pourtant, il aura tout fait pour que finalement ce référendum n’ait pas lieu.

    Je reviens sur Popmpidou et son soutien sans réserve à de Gaulle car c’est lui qui clôturera les débats en déclarant devant les gaullistes je cite  » Il faut participer au combat, c’est le combat pour défendre la régionalisation et ses imenses possibilités. mais c’est aussi le combat entre le oui et la confiance au Général et le cartel des non ». Si ça, ce n’est pas un appel à voter oui, cela y ressemble drôlement.

    Attention aux idées reçues et méfions nous de ceux qui veulent réécrire l’histoire.

  2. A Cording : je pense exactement la même chose. Voir ICI : http://www.gaullisme.fr/42referendum69.htm

  3. Je pense que le Général avait raison à propos du Sénat et que la droite conservatrice Pompidou et Giscard, notamment ont fait échouer.

  4. LAINÉ Bernard // 31 janvier 2015 à 11 h 35 min //

    BARTOLONE A RAISON, JE NE LE PENSAIS PAS SI HONNËTE …. QUANT AUX AUTRE PARASITES taisez-vous !…. .!

  5. La seule question à se poser est « à qui profite cette provocation  » ?
    Une chose est acquise ,: nous ne pouvons plus nous permettre d’entretenir cette armée de « profiteurs » du système. Réduire drastiquement le nombre d’élus (tous niveaux de la représentation du peuple) , mais en contre partie leur attacher des « techniciens » qualifiés ,contrôlés comme dans toute le monde salarié à une évaluation annuelle des performances. Bref, faire des élus des Managers et non des « petites mains ouvrières » !Aux USA par exemple, un Sénateur a un « staff » de 40 personnes….et c’est le staff qui turbine sous strict contrôle. Mais on peut trouver d’autre formules pour éviter que « des apprenti(e)s » gèrent les yeux bandés les affaires du pays en s’appuyant sur un copinage éhonté de pseudos conseiller(e)s.

  6. LAINÉ Bernard // 31 janvier 2015 à 11 h 33 min //

    OUI MAIS AVEC TOUTES LES CHAMBRES qu’il y a, on en crève du coût … Il y a au moins à DIVISER l’effectif total des élus depuis les Conseils Municipaux jusqu’à aux conseils Européens par 10 …. ou supprimer des Chambres (à dormir) On en crève de ces parasites pensionnés à vie pour ne plus rien foutre. Tous ceux en place comme ceux qui en bavent d’y arriver nous font crever sous les coûts de ces INUTILES

  7. Comme quoi leur appel à l’unité national est complètement bidon. Mais, je ne serais pas contre une grande réduction de Députés et de Sénateurs. On ferait, ainsi, des économies que la France a besoin et, en passant, diminuer leurs émoluments.

  8. POUR une FOIS..j- approuve ce Socialiste , le SÉNAT..LE Conseil économique et Social ; Taxer les Œuvres d -ART; les rentrer, dans l – ISF.. revoir la LOI de 1901..les syndicats y on des CHÂTEAUX.. il y a tant de BRANCHES ruineuses A COUPER;;;

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