Syriza, triomphe ou désastre ?

Syriza, le parti de gauche radicale anti-austérité, devance de plus de huit points le parti de droite au pouvoir, selon un décompte officiel. Après le dépouillement de 99% des bulletins, Syriza obtenait 36,3% des voix, soit 8,5 points de plus que la Nouvelle Démocratie du Premier ministre conservateur, Antonis Samaras

La victoire de la gauche radicale grecque, hier aux élections législative, me semble dramatique pour les Grecs. Elle consacre des décennies de gestion désastreuse de l’économie de ce pays, de gouvernement en gouvernement : endettements monstrueux, déficits gigantesques, fonction publique pléthorique, État inefficace, assistanat, État de droit bafoué. Je suis désolé de le dire, mais c’est ainsi. Une fuite en avant gauchisante n’aura pas d’autre effet que d’amplifier encore le marasme grec.  Ils ne veulent pas payer leur dette.

Qu’est-ce que cela signifie ? Que d’autres vont payer à leur place ?

Aucun pays au monde ne peut vivre au-dessus de ses moyens, consommer plus que ce qu’il a produit de son travail. Sinon, il sombre dans la dépendance aux autres et la dette, fardeau transmis aux autres générations, puis l’effondrement. Mais pourtant, ce résultat catastrophique a une autre signification. Il résulte aussi de l’aveuglement bruxellois et des classes dirigeantes européennes. La fixation obtuse à vouloir maintenir à tout prix la Grèce dans la zone euro, envers et contre tout réalisme, au prix de mille contorsions et dizaines de milliards d’euro gaspillés, comme une sorte de ligne Maginot idéologique, destinée à empêcher une soi-disant « nouvelle guerre en Europe », a directement conduit au désastre actuel. De même, l’eurocratie paye ses dérives bureaucratiques et son enfermement dans une bulle bruxelloise.

Toute à ses belles équations et ses postures arrogantes, elle a simplement oublié une variable essentielle : la fierté des peuples. Les propos maladroits des dirigeants allemands envers les Grecs y sont sans doute largement contribué. La victoire de Syrisias n’est pas seulement un grave désastre pour la Grèce, c’est aussi le fruit de l’aveuglement eurocratique qui s’est emparée des dirigeants de l’Europe depuis quelques décennies. C’est un peuple humilié, dans la souffrance qui a voté hier. Mais allez faire comprendre cela à un eurocrate… Il n’y a qu’une seule leçon à en tirer : l’urgence d’une réforme, transformation radicale de l’Europe, conçue comme l’unité politique des peuples européens, sinon, sa disparition avant une dizaine d’années est sans doute inéluctable. L’enjeu est ni plus ni moins de sauver l’Europe, l’amitié, la solidarité, l’union des nations et des citoyens de notre continent, en la tirant de sa logique bureaucratique pour la reconstruire sur des bases démocratiques.

2 commentaires sur Syriza, triomphe ou désastre ?

  1. Une analyse sommaire qui permet, à bon compte, de renvoyer tout le monde dos à dos.
    Les dirigeants européens, tout à leurs illusions, n’ont jamais voulu voir la réalité grecque, se sont aveuglés sur la réalité des comptes publics grecs entérinés par des banquiers renommés et Eurostat. Ils ont plaqué sur cette réalité un carcan de fer qui ne correspondait pas aux réalités grecques, ni espagnoles, ni italiennes, ni françaises puisqu’il s’agissait d’une monnaie conçue sur le seul modèle allemand. La réalité s’est vengée mais tous les dirigeants européens sont responsables et coupables parce qu’ils ont imposé au peuple grec une politique rétrograde et totalement inefficace. Ce n’est pas tant l’Europe mais surtout l’Allemagne qui dicte sa loi à tous ses autres partenaires serviles et le FMI, la Commission de Bruxelles et une BCE réticente mais complice tout de même.
    Vive Syriza et vive le peuple grec souverain!

  2. La France s’honorerait d’annuler la dette Grecque vis à vis de la France ,soit 40 Milliards d’Euros.
    Résumons le fiasco des « intelligences européennes » vis à vis de la dette Grecque.
    En 2006 120 Milliards de dettes au tableau des performances Grecques. En2011 , l’Europe subventionne un prêt de 240 Milliards d’Euros, dont 40 Milliards à charge de la France et 60 Milliards à charge pour l’Allemagne.
    En 2015 la dette Grecque atteint 300 Milliards d’Euros, malgré, semble-t-il, tous les sacrifices assumés par les Grecs.
    STOP. STOP et STOP On arrête cette cavalerie financière qui consiste à rembourser ses dettes par de nouveaux emprunts, la baisse des taux d’intérêts ou encore l’allongement des délais de remboursement !!!!
    Rendons aux Grecs le pouvoir d’assumer leur liberté de faire autrement de manière plus sérieuse !
    La suite pourrait aussi concerner l’Espagne, l’Italie et la France. Soyons donc à l’avant garde des mesures qui sauvent et non des mesures qui plaisent !!!!!!!

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