« Charlie » n’est pas la France

Nous sommes tous attachés à la liberté d’expression. C’est une règle fondamentale dans un pays qui se veut démocratique.

Il me semble donc légitime que Gaullisme.fr ouvre ses colonnes dans la mesure où l’expression libre reste courtoise, même si elle est ferme. Le débat qui s’en suivra, notamment par les commentaires des lecteurs qu’elle suscitera, respectera aussi les mêmes règles.

À vos claviers !

Alain Kerhervé

par Fran

par Francis Choisel

Face aux attentats, une fois de plus, François Hollande n’a pas été à la hauteur de sa fonction. On nous permettra de n’être d’accord sur ce point ni avec les sondages ni avec les journaux.

Un homme d’État aurait courageusement affirmé : « C’est parce que nous sommes, en Irak, au Mali, dans le Sahel, aux avant-postes de la lutte contre un terrorisme abject qui tue femmes et enfants, rase les villages, veut imposer au monde entier le totalitarisme d’une idéologie dévoyée, que ce terrorisme, utilisant la faiblesse mentale de quelques rebuts de notre société, a frappé sur notre territoire. Cette riposte sauvage ne nous impressionne pas. »

Au lieu de cela, il s’est contenté de reprendre le refrain entonné par la corporation des journalistes, celui de l’atteinte à la liberté d’expression. Il l’a amplifié, et gommé complétement toutes les autres interprétations, presque toutes les autres victimes, jusqu’à ce que Manuel Valls, bien tardivement, parle enfin, devant l’Assemblée, de guerre contre le terrorisme islamique, comme le Président aurait dû le faire d’emblée devant les Français.

Cette carence est gravissime. Sur toute la planète, au lieu que la France apparaisse comme un pays déterminé remplissant, en Afrique et en Orient, son rôle de grande puissance, elle fait figure de victime sidérée, certes indignée mais traumatisée au point que le secrétaire d’État américain soit obligé de venir, selon ses propres termes, lui faire des « câlins » comme à un enfant désemparé.

En outre, en acceptant de placer Charlie Hebdo et les caricatures de Mahomet au centre des commentaires, en confondant les provocations antimusulmanes avec une benoîte liberté d’expression, en omettant de souligner que toutes les religions, la chrétienne au premier chef, étaient de même agressées dans les termes les plus crus, il est entré dans le jeu des terroristes et a donné un puissant coup d’accélérateur au choc des civilisations. Il est même apparu sur tous les écrans, le jour de la grande protestation contre les attentats, au milieu d’une forêt de drapeaux israéliens, jetant ainsi bien mal à propos de l’huile sur le feu.

De manière tout aussi irresponsable, en mondialisant la riposte, avec cette ridicule brochette de chefs d’État convoqués par lui, pour beaucoup à contre-emploi, il a oublié le seul véritable principe sur lequel il devait s’appuyer, le principe de souveraineté. La France souveraine est en effet seule habilitée à déterminer ce qui est publiable sur son sol. Les autres peuples n’ont aucun droit à lui imposer ses choix en la matière, et les autres gouvernements pas plus de titre à les approuver.

De même, si Charlie Hebdo est interdit au Vatican, à Jérusalem, en Turquie ou au Pakistan, nous n’avons rien à y redire. C’est le droit de chaque peuple de mettre à la liberté d’expression les limites qu’il juge bonnes, comme nous le faisons nous-mêmes pour les apologies de crime contre l’humanité par exemple. Au lieu de cela, on a mis au banc des accusés les gouvernements sages d’Égypte ou de Turquie qui, placés dans une situation inconfortable face à leurs oppositions radicales par leur présence compromettante à Paris, ont censuré les caricatures contestées et ainsi refusé d’alimenter les passions anti-occidentales de leur opinion publique.

Plus grave encore, François Hollande a laissé s’installer l’idée que Charlie Hebdo était représentatif de la presse française, de l’esprit français, de la culture française et que le Gouvernement français voulait en imposer la lecture au monde entier, aux pays musulmans en particulier. Il a transformé un élan spontané de condamnation du terrorisme et de solidarité avec les victimes, en une vaste manifestation islamophobe et de soutien à la provocation antireligieuse.

De son fait, pour les masses du tiers-monde, qui ont pu découvrir cet hebdomadaire sur les unes de leurs journaux, le blasphémateur de l’Islam et de toutes les religions, ce n’est pas un journal atypique, emblématique mais en mal de lecteurs ; c’est le peuple français tout entier, la France en tant que telle. Et partout, on brûle maintenant son drapeau, on saccage des églises, on tue des chrétiens.

Cet abaissement de notre pays, ces exactions, ces victimes supplémentaires, François Hollande en sera comptable devant l’Histoire.

Francis Choisel

5 commentaires sur « Charlie » n’est pas la France

  1. GENTY Jean Claude // 1 février 2015 à 20 h 50 min //

    Comme d’habitude, Hollande nous fait honte dans le monde entier.
    Les vêtements de Président de NOTRE FRANCE sont décidément trop grands pour lui.
    La gestion des meurtres prémédités sous couvert d’une idéologie mortifère n’a été pour lui qu’une manoeuvre politicienne destinée à tenter de redorer un blason bien terni.
    Honte à lui et à ses semblables incompétents.

  2. « Cet abaissement de notre pays, ces exactions, ces victimes supplémentaires, François Hollande en sera comptable devant l’Histoire ». Entrera-t-il seulement dans l’Histoire ?
    A vivre sans risque ,on triomphe sans gloire !

  3. michel chailloleau // 21 janvier 2015 à 12 h 00 min //

    Je suis tout à fait d’accord sur cette analyse. Un journal satirique ne représente pas la France quand il insulte des pays, des religions et même la France. Souvenez vous lors du décès du général de Gaulle!!!

  4. Tout à fait d’accord avec votre analyse. Seule, la vérité compte. J’ai l’impression d’avoir entendu une voix dans le désert. Cela me change de tous ces merdias qui me bassinent avec leurs mensonges à longueur de temps.

  5. Osons la vérité, et arrêtons, la langue de bois, vous avez juste oublié de citer les Américains, qui sur des mensonges, ont viré SADAM en IRAK, puis la FRANCE sous SARKOZY a Viré le LIBYEN, donc, la porte était ouverte à ces fanatiques Islamiques..Nous ne devons pas céder a ceux qui font ces actes BARBARES , sinon l’Avenir sera sombre et les Musulmans , doivent dénoncer ces fanatiques et les prêches violents dans certaines MOSQUÉES
    .

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