Martine s’en va en guerre

Ce que je retiens en priorité de l’interview accordée par le Journal du Dimanche ce 19 octobre à Martine Aubry* est bien son désir profond de se démarquer de la politique menée par ses amis Hollande et Valls, anciens rivaux à la primaire socialiste pour l’élection présidentielle de 2012.

Pour mieux jouer sa carte personnelle, elle monte au front avec un seul objectif : l’élection présidentielle de 2017. Il faut réorienter la politique économique pour « emprunter le bon chemin dans les deux ans qui viennent » précise-t-elle faute de quoi la gauche, et donc elle-même, échouera en 2017

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… la rue de Solférino !

Ce que je retiens en priorité de l’interview accordée par le Journal du Dimanche ce 19 octobre à Martine Aubry* est bien son désir profond de se démarquer de la politique menée par ses amis Hollande et Valls, anciens rivaux à la primaire socialiste pour l’élection présidentielle de 2012.

Pour mieux jouer sa carte personnelle, elle monte au front avec un seul objectif : l’élection présidentielle de 2017. Il faut réorienter la politique économique pour « emprunter le bon chemin dans les deux ans qui viennent » précise-t-elle faute de quoi la gauche, et donc elle-même, échouera en 2017. Et ce n’est pas sa confession d’être seulement « candidate … au débat d’idées » qui trompera les Françaises et les Français. Elle vise l’Elysée, et pour cela François Hollande et surtout Manuel Valls doivent périr politiquement.

Revoir la politique économique

Alors tout est bon. Elle brocarde la politique économique et sociale du gouvernement : « Je demande une inflexion de la politique entre la réduction des déficits et la croissance … et qu’on réoriente la politique économique » du gouvernement Valls2 qui, je le rappelle, vient d’être validée par une partie (certes minoritaire !) du parlement le 16 septembre dernier.

« La politique menée depuis deux ans en France, comme presque partout ailleurs en Europe, s’est faite au détriment de la croissance », dit-elle dans son entretien au JDD, « les déficits ne se sont pas résorbés et le chômage augmente ». C’est un constat que personne ne peut contester et Martine Aubry n’hésite pas à flinguer du côté du Palais présidentiel en déplorant l’absence de cap élyséen. La France ne sait pas où elle va et, sur ce point, la maire de Lille a raison. « On ne mobilise pas un pays sur la seule gestion financière, on doit donner la destination du voyage » télégraphe-t-elle par presse interposée à François Hollande.

Surprenant est son silence sur les 35 heures. Le résultat est pourtant avéré. La réduction du temps de travail à partir de 2000 n’a pas réduit le chômage. Il est donc illusoire aujourd’hui de vouloir, encore plus, cadrer la réglementation du travail alors que la France a besoin de liberté dans ce domaine : durée réelle du travail contractualisée au niveau des entreprises, départ à la retraite à la seule discrétion de chacun de nous au prorata de ses annuités, libéralisation du code du travail dont la complexité est aujourd’hui un répulsif pour tous ceux qui veulent entreprendre.

Pour ma part, une seule politique est viable : libérer les énergies et les bonnes volontés ! Créer une dynamique pour favoriser le travail ! C’est la seule méthode pour garder dans l’hexagone nos forces vives qui, aujourd’hui, naviguent de plus en plus nombreuses vers d’autres rives.

Baronne des « frondeurs » ?

Pour parvenir à ses fins, Martine a besoin d’une troupe de bons soldats. Elle existe, mais n’a pas de « chef ». Martine Aubry n’hésite pas. Elle s’auto-désigne « commandant en chef » des « frondeurs socialistes ». Elle va même jusqu’à définir l’ADN du parfais frondeur : « Des députés qui connaissent l’économie**, souhaitent le succès du gouvernement***, et portent une vision de la Ve république où le parlement est pleinement respecté dans ses prérogatives**** ».

Martine s’en va en guerre

Une troupe, une cheftaine, voici les ingrédients d’une nouvelle confrontation intra-PS d’envergure. La maison Solférino brûle… Affaire à suivre.

Alain Kerhervé


* Maire de Lille, Ex-Présidente de la Communauté urbaine de Lille qu’elle a perdue suite aux élections municipales de mars dernier, ancienne ministre de l’Emploi et de la Solidarité du gouvernement Jospin, mère des 35 heures.

** Je ne suis pas certain que c’est le cas de tous. *** Elle nous prend pour des lapins de 3 semaines. **** Ce sont les mêmes qui ont toujours combattu la république gaullienne et qui réclament aujourd’hui une VIe république sans en préciser les contours.


 

En réponse à Martine Aubry, François Hollande a tenu à réagir : « Les réformes, elles sont continues, elles ont été engagées dès les premiers mois de mon quinquennat, et elles se poursuivront à un rythme encore accéléré jusqu’à la fin»


3 commentaires sur Martine s’en va en guerre

  1. Martine Aubry comme tous les frondeurs restent, quant même, bien sagement dans le carcan de l’euro et de l’ Europe libérale, ce faux de la mondialisation libérale.

  2. Je ne vois pas en quoi cet article fait la pub de Martine Aubry… Et le site gaullisme.fr se permet aussi de traiter (un peu) de l’actualité politique. Aujourd’hui il s’agit du PS, demain on verra.

  3. GENTY Jean Claude // 20 octobre 2014 à 19 h 23 min //

    Sur le site de Gaullisme.fr, je ne vois pas l’utilité de faire un peu de pub à « la mère tape dur », pas plus d’ailleurs qu’en faire à Gallouseau qui a vendu aux copains et aux coquins NOS autoroutes.
    Même si de temps en temps il oublie ce bas mercantilisme pour de grandes envolées lyriques auxquelles il doit avoir des peines à croire.
    Enfin, on a le personnel politique que l’on mérite.
    Charles De Gaulle, que ne commet-on en ton nom !!

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