Macron, Mennucci et Attali : la lente dérive du PS vers le thatchérisme

Quelle meilleure illustration de la dérive actuelle du débat public que l’évolution idéologique de certains membres du Parti « Socialiste ». Ces derniers jours,Emmanuel Macron, ministre de l’économie, Patrick Mennucci et Jacques Attali tiennent un discours que Thatcher ne renierait pas.

Doubler la droite par la droite

Le discours tenu aujourd’hui par une partie de la majorité est absolument stupéfiant. Emmanuel Macron, adoubé par le Medef, annonce qu’il ne doit pas y avoir de tabou ni de posture pour réduire le déficit de l’assurance chômage. Bref, alors que le gouvernement a échoué à inverser la courbe du chômage, il souhaite faire payer les pots cassés aux chômeurs ! Ces nouvelles coupes ne feront qu’affaiblir plus encore la demande et donc la croissance, contribuant à détériorer plus encore notre situation économique. Pire, Patrick Mennucci, qui a carrément osé parler de « privilèges corporatistes » au sujet des allocations que touchent les chômeurs. Le point Thatcher est alors bien atteint.

On se souvient alors qu’Emmanuel Macron avait été le rapporteur du rapport Attali, commandé par Nicolas Sarkozy, et que le Parti « Socialiste » semble désormais plus enclin à appliquer que l’ancienne majorité dans une dérive effarante de notre débat public. Il faut dire que Jacques Attali en est une des meilleures illustrations, cet ancien conseiller de François Mitterrand, qui a fait un rapport droitier pour un président de droite et qui vient de sortir un livre qui semble être un hommage absolument effarant à l’individualisme libéral le plus dogmatique et caricatural, selon lequel le destin de chacun ne dépendrait que de soi. Le titre « prenez le pouvoir sur votre vie » est tout un programme…

Un débat politique dans l’impasse

S’agit-il vraiment d’une dérive du Parti « Socialiste », dont déjà, dans les années 1960, le Général de Gaulle aurait dit qu’il « n’aimait pas les socialistes parce qu’ils n’étaient pas socialistes » ? Au final, il semble surtout que le PS assume de plus en plus son inclinaison libérale, lui, qui, déjà, a davantage libéralisé la finance et privatisé que la droite dans les années 1980 et 1990, lui qui a soumis les ouvriers à la concurrence déloyale et dévastatrice des ouvriers des pays émergents, payés 10 à 20 fois moins… Bref, il semble que la nature même du PS soit très largement libérale-libertaire.

Le problème est que le débat politique actuel est totalement stérile, puisque nous n’avons droit qu’à un débat entre courants du néolibéralisme, qui tous deux, mènent des politiques d’austérité contre-productives et stériles, qui cèdent sans cesse au laisser-faire et au laisser-passer. Certes, il y a encore des différences sur les sujets de société, et le PS assume moins son discours libéralo-austéritaire que l’UMP, mais les nuances tendent à être de plus en plus réduites. Et pour l’instant, la principale alternative est le FN, un parti extrémiste, démagogue et amateur, ce qui assure le statut quo.

Le plus effarant est que pas grand monde semble saisir l’aspect effarant de constater qu’un pouvoir qui se dit socialiste tient aujourd’hui des propos qui le situent à la droite de la droite économiquement, des mots qui semblent sortis de la bouche de Margaret Thatcher. Pauvre France.

1 commentaire sur Macron, Mennucci et Attali : la lente dérive du PS vers le thatchérisme

  1. Malgré les réformes du niais, Il ne s’est toujours pas attaqué aux dépenses de l’état, il faudrait aussi réduire le nombre de député (de 577 à 400 ) cela serait suffisant pour la France et faire le calcul des retraites des députés , ministres,
    et fonctionnaires de la mm manière que mr tout le monde.

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