Budget 2015 : dettes et dérapages à tous les étages

 

  • Jean-Baptiste Giraud [EcoDigest 01-10-2014]

Le taux de prélèvement public atteindra 44,6 en 2015 contre 44,7 en 2014. Si tout se passe « bien »…44,6 %

Un professeur qui se pencherait sur la copie de l’élève Valls arriverait immédiatement à cette conclusion : il a baissé les bras, il a lâché l’affaire. Arrivé à Matignon, le Premier ministre ne déclarait-il pas que la priorité absolue devait être la réduction des déficits publics ?

A voir le projet de loi de finances pour 2015, c’est tout le contraire qui va se passer. Remplacez Valls par Hollande, et la conclusion est la même. « Moi président », qui promettait le retour à l’équilibre budgétaire au cours de son mandat et 3% de déficit public en 2013 mérite quoi qu’on en dise un zéro pointé. Sans le bénéfice des circonstances atténuantes.

En 2015, le déficit public visé est donc de… 4,3 % contre 4,4 % en 2014, autant dire, quasiment aucune amélioration. Ou plutôt si : Le déficit public 2014 devait initialement être contenu sous la barre des 3%. Puis, être de 3,6 %. Puis, un peu en dessous de 4%. Puis de 4% tout rond. Puis finalement voici quelques semaines, de… 4,4 % ! Autant dire que la prévision de déficit budgétaire fixée à 4,3 % pour 2015 ne saurait-être autre chose que le vrai chiffre, et non un chiffre pipeauté, amenuisé, pour faire passer la pilule à Bruxelles et ailleurs ! Car sinon, rapporté aux dérapages successifs du budget 2014, cela signifierait qu’en septembre 2015, dans un an, il faudrait dire à nos partenaires européens et à nos bailleurs de fonds que le déficit réel est plus proche de 6 % que de 5… Intenable.

L’équilibre ? 2019, pas avant. Et, à voir l’incapacité totale à faire baisser le déficit public en trois ans tout de même, ne serait-ce que de quelques dixièmes, on a du mal à y croire, tout simplement. Tout dérape : la pour l’année prochaine permettront à la collecte de s’améliorer par rapport à 2014, et donc, que l’impôt rentrera mieux. Pari audacieux… Résultat des courses, fin 2015, la dette publique devrait atteindre 2100 milliards d’euros, et dépasser le cap fatidique des 100 % du PIB. Si l’on vous dit l’inverse, n’y croyez pas. C’est dans les chiffres, et non dans notre boule de cristal…

1 commentaire sur Budget 2015 : dettes et dérapages à tous les étages

  1. Une fois encore il faut le répéter un bon budget ne fait pas un bon résultat financier. Le budget est un moyen d’orienter ses efforts de maîtrise de ses résultats. Seulement un moyen. Chez de nombreux politiques c’est le But suprême .N’entend-on pas depuis des décennies sur tout l’échiquier politique que le votre du Budget c’est heure de vérité pour la majorité ? Il y a donc confusion des genres entre But et Moyen. En conséquence, on ne peut que s’étonner que bon nombre de citoyens s’étonnent de l’écart entre les promesses et les résultats. C’est culturel !
    Quand on fera voter nos Assemblées sur les comptes de résultat de la Nation, alors là ,on aura fait une révolution !!!!!!

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