Le Président opéré de la prostate.

 

Paris, 17 avril 1964. De gaulle est aussi un homme de chair et de sang : il souffre, mais il remplit, imperturbable et avec dignité, sa fonction.

Le général de Gaulle se porte bien. L’opération de la prostate qu’il a subie ce matin à l’Hôpital Cochin « s’est passée normalement », et son état de santé est très « satisfaisant », selon les termes du bulletin de santé qui a été publié par le professeur Pierre Aboulker, urologue, et les docteurs Roger Parlier et Jean Lassner, respectivement généraliste et anesthésiste.

L’opération avait été programmée de longue date. Lors de son voyage au Mexique, en mars de la même année, tous ignoraient qu’il supportait une sonde dans la vessie. Pour n’affoler ni les Français ni la Bourse, rares étaient ceux qui, en dehors de ses proches, savaient qu’i s’apprêtait à subir une intervention chirurgicale. Par obligation constitutionnelle, le Premier ministre en était informé. C’est à lui qu’incombe la charge d’assumer les devoirs de l’Etat et, mercredi suivant, de présider le Conseil des ministres. Ce n’est pas sans appréhension que le général de Gaulle s’est résolu à se faire opérer.

A 74 ans, un danger existe toujours. Aussi a-t-il confié avant son départ pour l’hôpital une lettre cachetée au secrétaire général de l’Elysée, Etienne Burin des Roziers, auquel il a donné pour consigne de ne l’ouvrir qu’après sa mort ! « Mais, vous me rendrez ce pli après-demain si, comme je le pense, tout s’est bien passé » précise-t-il. Après 1h40 passé en salle d’opération, le Général a pu regagner sa chambre, hors de danger. Il doit maintenant prendre son mal en patience. Son séjour durera dix jours.

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