Le PRG quitte la Ve République

Les Radicaux de gauche, derniers alliés du Parti socialiste au pouvoir en France après le départ des Verts au printemps dernier, menacent de quitter le gouvernement et la majorité en raison de désaccords sur la réforme territoriale.

« Notre désaccord est grave et profond », affirme le président du Parti radical de gauche (PRG), Jean-Michel Baylet (photo) dans le Nouvel Observateur de ce 7 août. Dans cet hebdomadaire de gauche, il identifie le principal sujet d’affrontement: « Il porte principalement sur la réforme territoriale. »

Le PRG compte actuellement un ministre, Sylvia Pinel, qui a remplacé l’écologiste Cécile Duflot au Logement, ainsi que deux secrétaires d’Etat, Annick Girardin au Développement et à la Francophonie et Thierry Braillard aux Sports.

Ils menacent de quitter le gouvernement…

Sur proposition de son Président, le comité directeur du PRG (avec accord du bureau national) a voté le principe de leur démission en bloc si le parti n’obtient pas satisfaction. « Si nous ne sommes pas entendus, si nous arrivons à un point de rupture, alors là, oui, nous prendrons nos responsabilités et nous partirons du gouvernement. » Précise-t-il.

…en attendant c’est à la Ve République qu’ils renoncent

Les arguments avancés pour contester la vision gouvernementale de la réforme des collectivités, tant en ce qui concerne la nouvelle mouture des régions que la suppression des Conseils généraux me semblent réels*, mais la décision du parti de retirer ses ministres du gouvernement s’apparente de plus en plus au régime des partis et aux errements de l’ancien régime. C’est le retour à la IVe République. Pour le PRG, mais également pour les « verts », on ne va pas au gouvernement pour servir la France, on y va pour représenter son parti. Il est vrai aussi que, depuis la réforme constitutionnelle initiée par N. Sarkozy en 2008**, ces ministres retrouveraient automatiquement leur siège de député sans passer par une nouvelle élection. Ils n’ont donc rien à perdre.

Le Président Hollande ne gouverne pas. Il subit. La majorité présidentielle se réduit au seul parti socialiste. Et encore ! Pas en totalité, 50 députés PS étant à la limite de la rupture.

Alain Kerhervé

* Le 23 juillet, les députés PRG ont voté contre la réforme territoriale, qui réduit le nombre de régions de 22 à 13 et prévoit la suppression des conseils généraux -les assemblées départementales- d’ici 2021.

** Lire ICI


Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*