Le gaulliste de gauche Philippe Dechartre décède à 95 ans

Philippe Dechartre en 2003. (Photo AFP.)

635484-dechartreRésistant, trois fois ministre sous la droite, il a appelé à voter Mitterrand en 1981.

L’homme politique français Philippe Dechartre, figure du gaullisme de gauche, est mort lundi après-midi à 95 ans, à l’hôpital Georges-Pompidou à Paris, a-t-on appris auprès de ses proches.

Né à Truong Thi (Vietnam), le 14 février 1919, Philippe Dechartre, de son vrai nom Jean Duprat-Geneau, fait ses études de droit à Paris. Entré tôt dans la Résistance, gaulliste de la première heure, il se lie d’amitié en 1943 avec François Mitterrand.

Après guerre, Philippe Dechartre s’engage au Parti radical, puis dans différents mouvements gaullistes de gauche, notamment l’Union démocratique du travail (UDT), composante de la majorité gaulliste en 1958 et le Mouvement Socialisme et Participation. Il est élu (UDR) député de Charente-Maritime en 1968, puis est secrétaire d’Etat dans trois gouvernements de 1968 à 1972 (Georges Pompidou, Maurice Couve de Murville et Jacques Chaban-Delmas, au Logement, puis au Travail).

PRO-MITTERRAND

En 1981, alors membre du RPR, il est au coeur du mouvement d’opposition au candidat naturel de son camp, Valery Giscard d’Estaing, qui se présente pour un second mandat:  avec d’autres gaullistes de gauche, Philippe Dechartre appelle à voter François Mitterrand, et va même jusqu’à s’adresser directement aux militants du RPR dans un courrier. Jacques Chirac aura toujours nié être directement à la manœuvre dans ces affaires, même si nombre de cadres du RPR se seront mobilisés contre VGE, comme le rappelle -par exemple- Pierre Péan dans son livre L’inconnu de l’Elysée.

Philippe Dechartre démissionna en 2010 du Conseil économique et social dont il fut longtemps doyen d’âge.

«Toute sa vie, Philippe Dechartre n’a eu qu’un seul parti: celui de la France humaniste qu’il a défendue dans la Résistance», a réagi lundi soir François Hollande dans un communiqué. «Il a incarné dans la Vème République cette sensibilité sociale du gaullisme restée fidèle à l’élan de progrès de la Libération», a ajouté l’Elysée.

1 commentaire sur Le gaulliste de gauche Philippe Dechartre décède à 95 ans

  1. CAPITAINE Martine // 20 avril 2014 à 9 h 36 min //

    Je souhaiterais apporter un éclairage différent sur la période de 1981. Non VGE n’était pas notre candidat naturel. Pour l’avoir vécu de près ce rejet de VGE avait des racines profondes. En 1977 J.Chirac est devenu Maire de Paris (un vrai maire lui) et son premier adjoint C de La Malène n’y était pas pour rien .Le battu ,giscardien s’il en fût ,
    C d’Ornano remisa ses ambitions.Autant dire que Giscard ne pardonna pas au gaulliste . Il dut payer très cher sa place auprès de Chirac lors des législatives de 1978, gagnant de haute lutte il fut invalidé dès juin et battu en octobre lors d’une partielle contre la socialiste E.Avice. De 1977 à 1981 l’UDF ne manqua jamais une occasion de mettre les bâtons dans les roues à Paris sur tout ce que la Mairie de Paris entreprenait avec tous les moyens que la présidence leur donnait. Le ressentiment était grand. En 1981, notre candidat naturel était Chirac sans aucun doute possible. Je voudrais également tordre le cou à cette idée selon laquelle au second tour les membres du RPR auraient appelé à voter Mitterrand, c’est parfaitement incongru quand on est gaulliste, donner le pouvoir à Mitterrand c’était mettre la France dans la pire situation. La veille du second tour la secrétaire de circonscription appela donc chaque adhérent pour souligner que notre adversaire se nommait Miterrand, malgré toutes les avanies subies avec Giscard…..Voilà mon simple témoignage et je salue la mémoire de P.Dechartre pour qui sans doute « la seule querelle qui vaille est celle de l’homme »

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