La soupe à l’union

 

  • Charles des Portes (Marianne.net)

 

Vous avez dit « union de la gauche » ? En déclarant dimanche que Manuel Valls était « contaminé » par l’extrême droite, Jean-Luc Mélenchon a une fois de plus enfoncé le clou – le pieu, même – de la fracture entre le Front de Gauche et le PS. Mais les dissensions, guettent aussi dans sa propre formation

Jean-Luc Mélenchon - F.LEPAGE/SIPA/SIPA

Jean-Luc Mélenchon – F.LEPAGE/SIPA/SIPA

Dans le feuilleton frigorifique des relations entre le PS et la gauche de la gauche, la dernière passe d’armes en date aura-t-elle un effet boule de neige ? Dimanche 18 août, le leader du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon expliquait dans le Journal du dimanche que le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, était « contaminé » par l’extrême droite. Face à cet affront, les réactions ne se sont bien sûr pas faites attendre : le patron du PS, Harlem Désir, a ironisé en se demandant si Mélenchon « n’avait pas mâché un peu trop de feuilles de coca pendant ses vacances en Amérique latine », puis poussé l’habituelle ritournelle du rassemblement. « La division de la gauche ouvrirait un boulevard à Copé et Le Pen », a-t-il déclaré.

Dans un communiqué publié sur le site du parti socialiste, le sénateur et porte-parole du PS, David Assouline, souligne que « Jean-Luc Mélenchon n’a d’ennemis qu’à gauche ». « Veut-il tenter d’empêcher l’unité de la gauche ? » poursuit-il. Assouline – qui prône le rassemblement chez lui mais pas chez les voisins – demande, au passage, « que le Parti Communiste se dissocie de ces propos et de ces outrances. » Tentative, à peine masquée, de diviser l’adversaire…

On ne voudrait pas désespérer Solferino mais l’implosion du Front de gauche, ça n’est pas pour cette fois. Répondant au communiqué d’Assouline, Olivier Dartignolles, porte-parole du Parti Communiste Français (PCF), a ainsi certifié que « l’outrance » venait « plutôt du côté du ministre de l’Intérieur » (que de Jean-Luc Mélenchon). Ce qui a donné lieu à un échange de « tweets » musclés entre le porte-parole du PC et un autre socialiste, le sénateur du Val de Marne Jean-Luc Carvounas : 

Les détracteurs du PS au sein de la gauche et de son aile la plus radicale ne forment pas pour autant un bloc granitique : là aussi, la désunion guette ! Pendant qu’Eva Joly, candidate Europe Écologie les Verts (EELV) à la présidentielle de 2012, sympathise avec la formation de Jean-Luc Mélenchon, le co-président du groupe EELV à l’Assemblée nationale, François de Rugy, lui, se confie : Eva Joly « vient exprimer les positions du Front de Gauche au sein de [son parti] » et avoue avoir « du mal à suivre certaines de ses positions » ( BFMTV, le 16 août).

Sans aller chercher jusqu’aux alliances avec les écolos (eux-mêmes grands spécialistes de la discorde intestine), le Front de Gauche a également du souci à se faire au sein même de ses troupes puisque Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a affirmé vendredi dernier sur itélé, qu’il y avait une différence « d’appréciation » entre sa formation et celle de Mélenchon pour…la présentation de listes communes au 1er tour des élections municipales. Le Dallas de la gauche n’est pas près de s’arrêter !

2 commentaires sur La soupe à l’union

  1. Bellenger Pierre // 27 août 2013 à 12 h 03 min //

    Comment en serait-il autrement dans ce magma soit disant socialiste ? Qu’ils s’autodétruisent est certainement la meilleure chose pour le socialisme.

  2. Quand l’essentiel manque à l’appel des françaises et des français ,qui attendent des politiques des ambitions, de l’innovation et des réalisations pour aboutir à une vie meilleure ,alors, il ne reste plus que les gesticulations insipides des adeptes des polémiques politiciennes qui font le bonheur des « feuilles de chou » à cent sous !

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