De Gaulle, ma boussole

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« Puisque tout recommence toujours, ce que j’ai fait sera, tôt ou tard, une source d’ardeurs nouvelles après que j’aurai disparu »

(Charles de Gaulle – « Mémoires de guerre » – Le Salut)

Comme je l’affirme haut et fort dans mon livre De Gaulle, ma boussole… Quimperlé ma passion, je suis un gaulliste de conviction.

Certains peuvent penser que le gaullisme politique est mort le 9 novembre 1970, d’autres, et c’est mon cas, considèrent que le gaullisme est né à la même date. L’héritage est immense, l’œuvre du Général est inachevée. Aux gaullistes de la poursuivre.

Le gaullisme n’est pas une idéologie politico-économique comme on l’entend d’ordinaire en se référant par exemple au « marxisme », au « socialisme », au « libéralisme »… ou au « capitalisme ».

Dans certaines circonstances, le gaullisme s’assimile à un courant de pensée ; il s’appuie sur une base doctrinale en perpétuel renouvellement afin de prendre en compte les évolutions du monde et de la société.

L’intérêt national doit primer…

L’objectif n’est pas que la France soit bien gérée mais qu’elle soit bien gouvernée. L’ambition que les gaullistes doivent développer pour notre nation va bien au-delà d’une bonne politique. La France mérite une grande politique pour répondre aux aspirations profondes de notre peuple.

Un vrai programme politique ne saurait être la simple juxtaposition de mesures législatives et de recettes économiques. Le gaullisme étant un souffle qui propulse la nation sur le chemin de la grandeur, la somme des intérêts particuliers ou catégoriels ne saurait définir l’intérêt général de la France.

Donner un sens à l’action…

L’écroulement du bloc communiste et la fin de la Guerre froide n’ont pas marqué la mort des idéologies, mais seulement la mort des idéologies d’avant, devenues inopérantes. Force est de constater que la France, et plus largement l’Occident, errent aujourd’hui sans boussole dans un monde en crise.

Il faut néanmoins se garder de toute soumission exclusive à une idéologie figée qui prétendrait fournir aux gouvernants des solutions toutes faites et toutes prêtes aux problèmes toujours nouveaux qui se posent à eux au fil des jours. Ce serait nier et ignorer la réalité de notre monde, de nos environnements.

Il est néanmoins nécessaire à l’homme d’Etat de se donner des objectifs, de fixer un cap, de se référer à une ambition, à une philosophie, d’avoir une vision globale du monde, de la société, de la France tel qu’ils sont et tels qu’ils devraient être.

Un projet ambitieux pour la France revient à redonner aux Français une vision globale nouvelle, adaptée à notre temps, de leur proposer une ambition collective, mobilisatrice des énergies, condition de leur accomplissement individuel.

La dernière référence : de Gaulle

Au XXème siècle, le général de Gaulle, mieux que tout autre, a conduit la France et les Français sur le chemin de la grandeur, de la puissance et de la prospérité.

Le gaullisme est, comme le général de Gaulle le précisait lui-même, ni de droite, ni de gauche. C’est une synthèse des valeurs de droite et de gauche. Le gaullisme, c’est encore la synthèse de tous les courants de pensée du moment, dans l’état où ils se trouvent. Le gaullisme vise au rassemblement de tous les Français, de toutes les compétences et de toutes les bonnes volontés, d’où qu’elles viennent.

La démarche gaullienne de synthèse et de rassemblement repose cependant sur trois principes intangibles : un attachement indéfectible, viscéral autant que rationnel, à la nation française et, plus largement, au droit de chaque peuple à disposer de lui-même ; un intransigeant humanisme, laïc mais d’essence chrétienne, fondement d’une pratique authentique de la démocratie et d’un respect scrupuleux des libertés fondamentales, individuelles aussi bien que collectives ; une volonté ardente de modernisation et de progrès, notamment dans les domaines scientifique et technique, économique, social.

Un héritage à assumer…

Le gaullisme d’aujourd’hui et de demain ne peut se réduire à une reproduction à l’identique de ce qu’il fut il y a maintenant plus d’un demi-siècle. Les actes et les engagements du Général durant la guerre 39-45 et plus tard ceux posés lors des dix premières années de la Vème République constituent un héritage qu’un gaulliste de conviction doit assumer.

Il en va notamment de l’indépendance nationale, du rôle essentiel de l’Etat stratège, des pratiques démocratiques assises sur l’expression du peuple de France, de l’organisation économique et sociale opposée à la lutte de classes d’un autre âge.

Cette référence à Charles de Gaulle est fondamentale, mais aussi sans exclusive.

Le gaullisme doit toujours être une démarche identique, appuyée sur les mêmes principes, mais appliquée à un monde nouveau. Autrement dit, c’est une nouvelle synthèse, ancrée dans l’actualité et les réalités, et sans cesse tournée vers l’avenir comme le propose l’historien Francis Choisel*.

Alain Kerhervé
Maire-Adjoint
29 Quimperlé



* Francis Choisel est un historien, auteur d’ouvrages sur l’histoire, notamment sur le Second Empire et sur le gaullisme, et aussi un homme politique – Le gaullisme, demain (http://www.gaullisme.fr/2010/04/05/le-gaullisme-demain/)

« La synthèse gaullienne est donc une addition des contraires, une fusion d’idées fortes, issues des divers courants de pensée qui agitent la vie intellectuelle et politique française, démarche à laquelle répond une volonté de rassemblement des hommes et des partis. Il y a ainsi quelque chose de paradoxal dans les idées gaulliennes, et qui est leur véritable originalité : le gaullisme est une sorte de transcendance politique, au sens où il résout les contradictions du débat public en s’élevant au-dessus d’elles, et sans rien faire perdre de leur force aux idées qu’il emprunte »

5 commentaires sur De Gaulle, ma boussole

  1. à Brigitte : Le gaullisme est né le 9 novembre 70. Ce n’est pas Christophe qui l’affirme. C’est moi, dans cet édiotorial, ainsi que dans mon livre.

  2. Brigitte Brière // 6 juin 2013 à 23 h 45 min //

    Ne déplaise à Monsieur Bellenger, Debout la République n’est pas le comparse de Union des Moutons de Panurge ou si vous préférez Union de la Machine à Perdre et il est surprenant de voir que les gens qui partent de D.L.R passe leur temps à en parler.Et s’il faut dénoncer ce n’est pas un traité mais tous les traités signés par les gouvernements de gauche comme de droite.
    Je préfère à vos réflexions désagréables le bon sens de Christophe qui nous dit clairement que le Gaullisme est né le 9 Novembre 1970,nous laissant un héritage fabuleux que certains détracteurs ont beaucoup de mal à admettre.
    Bravo à vous Christophe, votre réflexion est pleine de bon sens et porteuse d’espoir pour les générations à venir
    Brigitte

  3. Chrisrophe kirman // 16 mai 2013 à 1 h 29 min //

    Bonjour
    Il est à vérifier que DLR ne dénonce pas le traité de maastricht……
    CH

  4. Bellenger Pierre // 12 mai 2013 à 10 h 43 min //

    Charles de Gaulle est décédé en Novembre 1970. Son premier ministre, Georges Pompidou, lui a succédé. 26 mois après la mort du Général, le ministre des finances, Giscard d’Estaing promulguait la loi du 3 Janvier 1973, qui anéantissait l’édifice spirituel du Général : Souveraineté et Primauté de l’intérêt général. Quelle explication donner à ce revirement subit, qui allait entraîner le monde dans la restauration de la féodalité d’antan, sous sa forme moderne, la possession de la terre étant remplacée par la possession du capital. Quel retour en arrière ! Le gaullisme n’est ni de droite ni de gauche ; il se voulait de demain ; en réalité, il a cédé la place à cette restauration. Comment expliquer cela ?

    Il n’était pas dans l’air du temps de préciser ce qu’était la vie en société ; cette notion restait dans le vague. Ne le reprochons pas au Général, ce n’était pas son métier ; il a donné un souffle, un esprit d’avenir, une vision remarquable qu’aucun de ses proches n’a relevé ; ils lui ont tourné le dos, et le Général a fini sa vie dans la solitude. C’est maintenant, 40 ans après, que nous constatons le désastre de la loi du 3 Janvier 1973. Nous sommes en état de crise permanente, que ce soit la droite ou la gauche qui soit au pouvoir ; toutes deux gouvernent en appliquant le même Droit, le traité de Maastricht, aboutissement détaillé et omniprésent de l’esprit de la loi du 3 Janvier 1973.
    Il nous reste à reprendre le Flambeau du Gaullisme, à l’expliciter, à en faire un autre « traité » qui puisse régir notre vie en société selon cet esprit du Général. C’est à ce travail que je me consacre depuis 15 ans. Mais hélas, la société arriérée que nous avons rétablie est tellement bien verrouillée, que personne n’ose y adhérer, sauf vous, Mr Kerhervé. Les Gaullistes sont tous, soit à l’UMP et son comparse la DLR, ou au Front National ; aucun ne dénonce le traité de Maastricht qui a permis cette restauration impossible.

  5. Chrisrophe kirman // 11 mai 2013 à 1 h 27 min //

    Bonjour
    Vous dites :
    >Certains peuvent penser que le gaullisme est mort le 9 novembre 1970, d’autres, et c’est mon cas, considèrent que >le gaullisme est né à la même date. L’héritage est immense, l’œuvre du Général est inachevée. Aux gaullistes de la >poursuivre.
    Le seul point de désaccord porte sur la date de naissance du gaullisme qui selon moi est né le 18 juin 1940 à Londres ( vers 18h ) au moment où le général lance son premier appel à la nation Française; C’est là que son action nationale et internationale commence.

    Christophe

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