Discours et pratiques, ou l’art de piétiner ses engagements et ses principes

« J’accorderai le droit de vote aux élections locales aux étrangers résidant légalement en France depuis 5 ans ».

2012-09-17T165926Z_1_APAE88G1B7400_RTROPTP_3_OFRTP-FRANCE-ETRANGERS-VOTE-2-20120917Telle est la 50ème proposition figurant au programme du candidat François Hollande à l’élection présidentielle de 2012.

S’il faut en croire certains, cette proposition est la clef de voûte du programme du président élu alors même que, à l’Elysée, sa traduction dans la vie publique semble avoir été renvoyée aux calendes grecques …comme tant d’autres points des 60 engagements !

Quelle illusion de croire et de faire croire que tous les articles d’un programma affiché seront réalisés. Il n’est que de revenir sur les 110 propositions de François Mitterrand pour s’en convaincre.

Non seulement nous enregistrons des oublis, mais encore des abandons, des reculs, quand ce ne sont pas des mesures arrêtées aux antipodes des engagements annoncés. Sauf à considérer que les programmes sont destinés à « ratisser large » , à séduire , à piéger et à anesthésier les électeurs , il est bon et sain de se dégager du « Catalogue des Trois Suisses » politique qui parasiterait tout le mandat présidentiel au point d’être la référence intangible , le contenu de la volonté sans limite des citoyens .

Soyons un tant soit peu sérieux !

Combien d’électeurs ont-ils lu « in extenso » le programme du candidat Hollande ?

Les citoyens qui ont voté en faveur de Hollande, soit 51,67 % des suffrages exprimés, ont-ils avant tout voté pour le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales ?

L’élection présidentielle 2012 est-elle la somme de 60 consultations référendaires séparées ?

L’affirmer serait une escroquerie intellectuelle et politique surtout lorsque l’on sait que les plus chauds partisans de la 50ème proposition dénigrent le principe du référendum. Ce serait un encouragement à doubler le volume du « Catalogue des Trois Suisses », version politique !

Défendre ce point de vue consiste à favoriser le populisme, à dépouiller les citoyens de leurs responsabilités sur des thèmes majeurs qui méritent un vrai débat démocratique entretenu sous l’égide des valeurs et de la devise de la République, et sanctionné par le corps électoral.

Quelques questions s’imposent.

Combien de personnes étrangères en situation régulière vivant en France depuis 5 ans sont-elles concernées par ce projet, quand on sait que la très grande majorité des enfants de ces populations immigrées, nés en France, bénéficient des avantages liés au « droit du sol » et peuvent sans difficultés opter pour la nationalité française ? Sinon qu’est-ce qui explique l’afflux à Mayotte des femmes des archipels alentours , non français , qui viennent accoucher clandestinement ? Ces femmes souhaitent que leurs enfants accèdent à tous les avantages attachés à la naissance sur une terre de France.

Quel est le pourcentage d’étrangers hors communauté européenne établis en France qui souhaitent vraiment voter aux élections municipales françaises ?

Il n’y a aucun lien entre la participation aux élections professionnelles et la participation aux Elections politiques. Ces étrangers attachés à leur nationalité ne participent-ils pas depuis la France à la vie politique de leur pays ? Les élections ne sont-elles pas organisées dans les consulats des états représentés en France ?

La citoyenneté est-elle divisible ? ….se limite- t- elle ?

N’est-ce pas humiliant, vexatoire, que de réduire des électeurs à des sous-citoyens, à la portion congrue de la vie publique ?

Non à cette conception de l’échelle de perroquets pour citoyens !

Electeur, oui ! ….Eligible, non !

Telle est la proposition. Le contenu de la 50ème proposition Hollande est clair.

Droit de vote, oui ….mais les étrangers ne sont en aucun cas éligibles.

N’est-ce pas illusionner, infantiliser, se moquer et trahir les étrangers en leur refusant toute représentativité au sein du conseil municipal ?

Le PS et la Ligue des Droits de l’Homme ne se trompent d’ailleurs pas, qui veulent amender le projet de loi en introduisant le principe de l’éligibilité. Considérée comme insuffisante,

la 50ème proposition ne serait finalement qu’un leurre, un mensonge par omission et nous renverrait aux grands engagements pris lors des débats parlementaires de novembre 1998 au sujet du PACS : le PACS, rien que le PACS, … « pas d’adoption, encore moins PMA et GPA pour les couples homosexuels », avait affirmé Elisabeth Guigou, depuis le perchoir de l’Assemblée Nationale. On sait ce que valent de tels engagements !

Il serait bon de s’enquérir auprès des municipalités belges et néerlandaises du bilan de la présence des élus étrangers au sein des conseils municipaux !

Une commission extra-municipale constituée de représentants des populations étrangères établies dans la commune, consultée pour avis à intervalles réguliers , serait plus efficace , plus réaliste , et plus respectueuse des personnes .

La Nationalité est un choix,…est synonyme de Liberté, de Responsabilité et de Fraternité.

Les étrangers et leurs partisans favorables à l’octroi du vote aux étrangers non-communautaires avancent des arguments guère convaincants pour justifier leur refus d’acquérir la nationalité française.

Habités par leurs racines biologiques, ancestrales, familiales qui les relient à des pays étrangers d’une part, animés du souci et de la volonté d’intégrer les valeurs, d’adhérer aux caractéristiques de leur pays d’accueil, la France, d’autre part, ils prétendent refuser de choisir entre leur père et leur mère. L’argument ne tient pas, et d’autant moins que le droit français accepte le principe de

la double nationalité, alors que nombreux sont les états qui rejettent ce principe. Le débat est d’un autre ordre, d’une autre nature. Il convient de se déterminer en fonction de la communauté humaine de projet avec et dans laquelle on souhaite, on envisage de partager son destin, de construire son futur, en acceptant toutes les facettes de l’héritage de cette nation.

Il n’y a aucun déshonneur à privilégier, à choisir l’une plutôt que l’autre. Quels liens les « étrangers » nés ou arrivés très jeunes en France entretiennent-ils avec la nation d’origine de leurs parents ? Sont-ils plus forts que ceux éprouvés à l’égard de la France et de la communauté française ? Tel est l’enjeu.

Choisir, privilégier, est par définition un acte libre et responsable qui engage, sans pour autant rejeter, mépriser celui ou celle qui n’a pas fait l’objet du choix !

A titre d’exemple, dans le cadre du mariage l’engagement est connoté de multiples raisons.

Le fait de choisir son conjoint n’a rien d’agressif, d’humiliant, de méprisant, n’est point synonyme de rejet à l’adresse de tous les autres, hommes ou femmes. Comme dans le mariage, le choix de la nationalité introduit dans une communauté et confère des droits et des devoirs nouveaux.

Le droit de vote est un de ces droits. Il est un devoir, inhérent à tous les citoyens, que l’on ne peut occulter qui est partie intégrante de notre identité nationale : la défense du sol sur lequel vit la communauté nationale, la patrie, « terre de ses ancêtres ». Même si les concepts sont différents, on ne peut dissocier Nation, Nationalité, de Patrie.

A l’heure ou le pouvoir réclame un sursaut de moralisation dans la vie politique en essayant de promouvoir un projet de loi que les citoyens honnêtes attendent avec circonspection et amusement,
à l’heure ou , au sein du PS , certains élus comme le sénateur de la Nièvre , Gaétan Gorce , taxent leur parti « de clan  » corrompu , au point de réclamer une refondation urgente , que penser des pratiques arrêtées par ses « duci » et oligarques qui , pour atteindre leurs objectifs en matière législative , retiennent – le « lobbying », le démarchage , le dévoiement , les pressions sur les députés et sénateurs de l’opposition pour « récupérer » les 35 voix qui manqueraient pour l’adoption de ce projet de loi , au Congrès .

Le « vote bloqué », imposé à tous les élus de la majorité, transformés en vils gaudillos, au mépris du respect des droits fondamentaux de l’Homme : la liberté de conscience et d’expression.

Etrange cohérence, n’est-ce pas, entre les propos déclamés avec force imprécation pour appeler à des pratiques vertueuses et l’affligeante réalité de la pratique qui discrédite ces propagandistes.

En effet, est-il là le rétablissement de la morale prônée, si attendue ?

Ne transformons pas les étrangers qui vivent sur la terre de France en marchepieds politiques.

Non au simulacre de citoyenneté au rabais qui leur serait réservée.

Non à la condescendance qui leur est manifestée dans ce projet de loi.

Oui à un accueil total au sein de notre communauté nationale, pour une citoyenneté pleine et entière, par une naturalisation cordialement proposée et joyeusement acceptée.

Cincinnatus

2 commentaires sur Discours et pratiques, ou l’art de piétiner ses engagements et ses principes

  1. Genty Jean Claude // 19 avril 2013 à 19 h 33 min //

    Tu es FRANCAIS, tu votes ET tu es éligible, point !
    Tu vis en France, tu es étranger, tu DEMANDES ta NATURALISATION, ensuite, tu votes, tu es éligible, point !
    C’est cependant simple, non ?
    Mais « notre » Flanby, en bon politicaillon roublard et socialouillant trouve cela bien trop simple.

  2. Centpourcent // 12 avril 2013 à 16 h 00 min //

    Gaulliste depuis (sans doute ma naissance), je m’en vais sur mes 66 balais.
    Tout a fait en accord, mais j’étais déjà converti…!

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