Une république exemplaire

Anne Hidalgo, 53 ans, retraitée depuis juillet 2011*

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François Hollande a été catégorique jeudi dernier sur France 2 : l’allongement de la durée de la vie implique des efforts de toutes et tous et notamment que le temps passé au travail pour faire valoir ses droits à la retraite soit allongé…

C’est beau, c’est juste, c’est responsable !

Mais enfin il y a des petit(e)s malin(e)s qui ont su dégainer plus vite…

Ainsi Anne la Dauphine a-t-elle fait ses valises à tout juste 52 ans pour jouir d’une retraite bien méritée.

Elle peut donc cumuler sa pension avec ses indemnités d’élue et, si elle devenait – ce qu’à Paris ne plaise – maire de la ville, elle se ferait une jolie pelote !

Ah, le Journal officiel ! Peu de gens le lisent et ils ont tort.

Car, on y trouve de temps à autres des pépites comme celle-ci, perdue dans l’édition du 5 février 2011 et que nul n’a remarqué :

« Par arrêté du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé en date du 27 janvier 2011, Mme Anne HIDALGO, directrice du travail, est radiée des cadres et admise à faire valoir ses droits à la retraite, à sa demande, à compter du 1er juillet 2011.« 

Cette avisée personne étant née le 19 juin 1959, elle avait donc à peine 52 ans quand elle a bénéficié de cette agréable disposition.

Plus finement encore, ayant dépassé de peu les 50 ans au 1er janvier 2011, elle a pu bénéficier d’une pension calculée sur la base de la législation en vigueur avant la loi du 9 novembre 2010, fort généreuse.
Le tout est assurément légal même si on peut constater avec amusement que cette Anne calculatrice s’est empressée de sauter dans le train avant qu’il ne soit trop tard. Bien joué !

On notera quand même que ces dispositions ont été abrogées car ruineuses pour l’Etat et totalement injustes au regard du sort des femmes travaillant dans le privé.

De plus, elle vont permettre à ladite Anne, inspectrice d’un travail qu’elle aura bien vite quitté, de jouir le reste de sa vie durant d’un cumul retraite + indemnités d’élue tout à fait sympathique. Que ce dispositif ait été conçu pour des femmes qui, du fait de leurs maternités, n’ont qu’une carrière  » hachée  » et des droits réduits ne l’a sans doute pas émue.

Bah … un fagot de plus sur le déficit budgétaire, qu’importe ! Toutes celles et tous ceux qui n’ont pas ou n’ont plus droit à pareilles largesses sauront lui pardonner sans le moindre sentiment d’envie.

Comment disent-ils déjà ? La République E-XEM-PLAIRE !!!!!

source : site atlantico

3 commentaires sur Une république exemplaire

  1. Jean Marie ETIENNE // 11 mai 2013 à 8 h 38 min //

    « L’homme politique, l’homme honnête ?
    L’homme politique, plus que les autres, n’a droit à l’erreur. Dirigeant les hommes, il doit être irréprochable. Garant des principes, il doit les respecter. Auteur des lois, il doit les connaître. Ne pouvant être plus royaliste que le roi, comment un citoyen pourrait être plus civique que son ministre ou son député ? Comment pourrait-on lui demander d’accepter la réforme sur les retraites alors que celui-ci est protégé par un « régime spécial » qu’il s’est octroyé en temps que parlementaire ? Comment appeler à la solidarité quand l’égoïsme dirige sa vie ? Faites ce que je dis, pas ce que je fais est un adage qui a la vie longue. Alors que finalement, le citoyen attend de ses dirigeants qu’ils soient des modèles.
    « Revoyez votre copie »
    Mais quel modèle, comme l’écrit un article du journal « Le Monde » du dimanche 12 septembre, les paroles lancées par M. Bayrou lors d’une intervention à l’assemblée nationale, lors du débat sur les retraites : « Tous protégés que nous sommes par nos carrières professionnelles ou par le régime spécial que nous nous sommes donnés en tant que parlementaires, nous sommes à l’abri de ce que nous imposons aux plus faibles de nos compatriotes, parce que ceux-là n’ont pas de syndicats, ceux-là sont isolés, ils n’ont pas de voix qui parlent en leur nom… ». Quel courage et quelle lucidité M. Bayrou ! Alors mesdames et messieurs les élus de tout bord, commencez donc par vous, revoyez votre copie sur les régimes spéciaux des retraites…
    Voyez-vous, en France, la classe politique est plus une caste qu’autre chose. Une question d’ école, dominée par un corporatisme effrayant. Il existe une institution, l’École Nationale de l’Administration. Hors d’elle, point de salut. Quiconque souhaite diriger doit y rentrer, en sortir. La seule chose que respecte cette école, finalement, c’est la diversité des opinions politiques, qui peuvent demeurer de l’entrée à la sortie. Chaque promotion nous promet ses leaders politiques de demain. Quand on confie son pays aux mains de personnes formées, lisez formatées, pas étonnant que l’on se retrouve dans des méandres obscurs. Alors effectivement, après l’on découvre que tous se comportent de la même façon, tous sont parfois si lointains des préoccupations de fond, ou des conséquences de leurs lois.
    Et surtout gardons aussi à l’esprit que ceux qui se sont fait les champions de l’honnêteté par le passé sont ceux dont on aurait dû le plus se méfier. »

  2. Rappel judicieux au moment où, paniquée par les déficit budgétaires et stimulée par la jalousie la plus basse, la gauche au pouvoir s’obstine à préparer un impôt confiscatoire sur les hauts revenus. Il ne s’agit pas de pleurer sur les  » pauvres riches  » mais de rappeler que ce genre de mesure rapporte très peu au début et rien du tout ensuite car détruisant la matière imposable (pas fous, les hauts revenus vont s’établir ailleurs : que ce soit moral ou non est hors sujet ; c’est ainsi que réagissent les hommes et la politique se fait en fonction de ce qu’ils sont et non de ce qu’ils devraient être).

    On peut juger ridicule ou scandaleux qu’un footballeur soit payé 2, 5 ou 13 millions d’euros par an ; mais ce n’est pas la question :
    – cet argent lui est versé (i) par son employeur en fonction de la loi du marché, de l’efficacité dudit joueur, de ce que ses performances rapportent ou peuvent rapporter (cf. les droits TV) et (ii) par ses partenaires commerciaux (acontrats publicitaires,…) ; ajoutons que chacun de ceux qui regardent un match de football contribue à valoriser ce sport, l’équipe, etc. car plus il y a de téléspectateurs, plus la minute de publicité ou le m2 de panneau publicitaire est facturé cher : il faut avoir l’élémentaire honnêteté de le reconnaître ;
    – le footballeur en question fait vivre plusieurs personnes en dépensant même qu’une partie de ses revenus : on parle de 13 personnes dans le cas de Zlatan Ibrahimovic (Paris Saint-Germain), payé 12 ou 13 millions d’euros nets ;
    – il y a une concurrence entre les grands clubs européens et elle continuera même si l’équité financière introduite par l’UEFA (M. Platini) va, il faut l’espérer, atténuer certains excès : en clair, si on confisque les hauts salaires, il n’y aura plus de grands joueurs de football en France et même plus de  » moyens supérieurs  » ; d’ailleurs, anticipant cette mesure, les clubs français préparent le départ de leurs joueurs les plus payés, comme à Lille ou à Lyon ; résultat : perte de compétitivité des équipes françaises, perte de revenus et d’influence au profit de pays étrangers, etc.

    Pourquoi ce développement sur ce qui paraît relever du plus méprisable  » Panem et circenses  » ? Parce qu’il illustre la sottise et la bassesse d’une politique démagogique et haineuse qui s’appuie sur des caractéristiques détestables des Français, la frustration, la haine vis-à-vis de ceux qui réussissent en prenant des risques, la plus basse jalousie, l’égalitarisme destructeur d’initiative et de richesse.

    Ce qui est vraiment odieux ce sont les privilèges de millions d’individus (fonctionnaires et assimilés : RATP, SNCF, EDF, etc.) qui cessent de travailler avant les salariés du privé en percevant des retraites infiniment supérieures. Or qui paie cela ? Pas le Quatar (qui verse les salaires des footballeurs du PSG) mais nous tous, les contribuables ! Et nous n’avons rien à dire bien qu’assistant au pillage de nos économie et à l’asphyxie de nos régimes de retraite au profit des ces  » droizakis « .

    Mais c’est beaucoup moins risqué de brailler  » Casse toi riche con  » [cf. la une de Libération] ou de faire fuir les footballeurs  » trop  » payés (c’est la loi du marché, celle que peu de Français acceptent) que de s’attaquer à ces armées de petits et moyens privilégiés, ces  » droizakis  » pesant avec leur famille des millions de voix, surtout à gauche.

    Enfin, plutôt que d’insulter la Suisse, les Français devraient essayer de comprendre que la prospérité de ce pays repose d’abord sur une gestion sage qui permet de maintenir et développer un tissu industriel performant (eh oui, il n’y a pas que des banques en Suisse et — vous entendez, Mossieur de Montebourg — elles sont généralement plus honnêtes que celles du Luxembourg [UE] ou des innombrables territoires britanniques comme Gibraltar ou les Îles Caïmans les bien nommées) et méditer sur les effets désastreux de l’instabilité législative en France : comment voulez-vous attirer ou faire rester des investisseurs alors que les règles du jeu changent profondément tous les 5 ans, voire plus souvent ? Un investisseur, surtout dans l’industrie, a besoin d’une réelle visibilité à moyen ou à long terme : nos sottises à court terme les font fuir. Ils sont vilains, ils ont tort, etc., etc. ? Hors sujet.

  3. Et elle n’est pas la seule dans ce cas à profiter des largesses accordées aux régimes spéciaux pourtant promis à rejoindre le régime général à l’horizon 2018 lors de la « réforme Fillon » sur les retraites. Actuellement 118 régimes spéciaux sont encore en vigueur ,sans compter le très avantageux régime des parlementaires .
    Bref, c’est cela la France des profiteurs de la République. C’est effectivement exemplaire, car nul pays au monde n’a comme devise Egalité et pratique la discrimination dans ses règles du vivre ensemble le quotidien à un tel degré de différenciation de traitement de ses citoyens. Si l’espérance de vie continue à augmenter en France et permet au chef de l’Etat de faire passer la pilule du rallongement du temps de cotisation pour les salariés du privé, l’espérance d’un alignement de tous les français ,privé et publique, et l’abolition des régimes spéciaux ne sont pas pour demain et Madame Hidalgo sera encore rejointe par de nombreux bénéficiaires d’une République complaisante envers ses fonctionnaires et ses Parlementaires.
    Cela coûte très cher aux finances de l’Etat mais qu’importe La France est généreuse envers ses enfants….enfin une partie seulement. Demandez-vous donc pourquoi selon des enquêtes constantes 75% des étudiants qui sortent du secondaire n’aspirent qu’à une saule chose : devenir fonctionnaire !!!!!!

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