« Nous sommes piégés par l’euro trop fort »

 

Jean-Pierre Chevènement était l’invité politique de Radio Classique et Public Sénat, jeudi 14 janvier 2013 à 8h15. Il répondait aux questions de Guillaume Durand et Gilles Leclerc

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Nota Bene: la dernière question de Guillaume Durand a été coupée en direct (sic)

Verbatim Express :

  • (A propos de la nomination du nouveau pape) Je me suis réjouis de la joie des catholiques.
  • Le fait de choisir un pape argentin dans un continent, l’Amérique latine, dont nous sommes proches, est une bonne transition
  • On peut penser que le nouveau pape est un homme intègre et droit.
  • Je soutiens le gouvernement les yeux ouverts, comme je l’ai annoncé dès le 13 mars 2012, il y a un an.
  • Je n’ai pas voté le fameux TSCG, le traité budgétaire européen, parce que je pense qu’il nous met dans une mécanique qu’on ne maîtrise pas vraiment.
  • Un certain assouplissement serait nécessaire, pour tenir compte par exemple de l’effort de défense particulier que fait la France : 1,5 points de PIB, contre 1 point de moyenne européenne. La différence devrait venir en soustraction de ce pourcentage de 3% qui a été fixé par le Traité de Maastricht il y a plus de vingt ans, contre mon avis.
  • Je n’étais pas pour qu’on mette sous la même monnaie des économies aussi différentes et qu’on se défasse de notre souveraineté monétaire.
  • Maintenant, le résultat est là… Je tiens compte des difficultés de François Hollande.
  • Il faut obtenir un certain assouplissement et on peut l’obtenir aussi, par un acte d’autorité, décider, puisque les autres Européenns ne font rien dans un cas qui concerne directement la défense de l’Europe (ie le Mali).
  • On ne peut pas accepter qu’un Etat comme le Mali puisse devenir un sanctuaire du terrorisme djihadiste.
  • La France a réagi, les autres non !
  • La politique consiste à prendre des positions. Si on ne prend pas de position sous prétexte qu’on va s’isoler, on se met aux abonnés absents, et la France et l’Europe sortent de l’histoire. Est-ce cela que nous voulons ? Non ! Vous voulons que la France continue.
  • Le retrait des troupes françaises du Mali va commencer au mois d’avril. Il y a deux urgences. La première est de faire élire au suffrage universel un président malien pour éteindre toutes les contestations. La deuxième, c’est de faire en sorte que la commission de dialogue et de réconciliation se réunisse rapidement et que les rapports entre le Nord et le Sud du Mali soient en quelque sorte assainis, pour que, s’il y a lieu, la lutte contre le terrorisme puisse se poursuivre avec le soutien des populations, aussi bien au Nord qu’au Sud.
  • (Livrer des armes aux rebelles syriens) est une position que la France ne prendra pas indépendamment des autres Européens et, je l’espère, autrement qu’à l’abri d’une résolution du Conseil de sécurité.
  • Le principe de non ingérence existe encore. Il est sain et je l’ai toujours défendu.
  • Nous condamnons la dictature de Bachar El Assad, mais en même temps nous en avons un objectif qui est le maintien de l’intégrité territoriale de la Syrie. Les groupes djihadistes qui y sévissent ne doivent pas prendre le pouvoir. Tout cela mérite d’être mis en perspective par rapport à la négociation qui sera de toute façon nécessaire. On ne peut mettre un terme à une guerre civile que par la négociation. Il faut trouver une personnalité qui est l’aval des deux parties et qui permette que ces négociations s’enclenchent.
  • François Hollande est un homme qui écoute. C’est un homme normal. Il a tenu déjà un certain nombre de ses engagements.
  • Maintenant il y a une crise terrible, nous avons perdu beaucoup de notre compétitivité. François Hollande a fixé un cap à la suite du rapport Gallois : la France doit reconquérir sa compétitivité, maintenant on peut discuter des moyens.
  • L’accord sur le pacte social est un bon accord. Cela va dans le sens de l’adaptation de la France à un environnement extérieur qui nous est défavorable.
  • Dans la guerre des monnaies, nous sommes les dindons de la farce. Les Allemands, même avec un euro très fort, peuvent continuer à vendre leurs machines-outils. Et nous avons nous un problème de prix. Il faut rompre ce cercle vicieux.
  • Depuis que nous sommes rentrés dans le système de la monnaie unique, nous devons être extrêmement vigilants car nous pouvons être piégés… et nous le sommes par l’euro trop fort. Par rapport à toutes les autres monnaies: le dollar, le yen, le yuan, la livre britannique. Nous avons perdu jusqu’à 50 points de compétitivité jusqu’à la zone dollar. Comment voulez-vous que l’économie française créé des emplois dans ces conditions ?

2 commentaires sur « Nous sommes piégés par l’euro trop fort »

  1. Jean-Dominique GLADIEU // 3 avril 2013 à 12 h 34 min //

    Réponse à « Cording » :
    Jean-Pierre Chevènement est probablement beaucoup moins « un traitre à notre cause » que quelqu’un qui a du mal à rompre avec sa famille d’origine …
    Cela fait partie des contradictions que le nécessaire « Front de la Souveraineté du Peuple » (qui reste à mettre en place) devra prendre en compte.
    En effet, la question de la Souveraineté se pose au sein de tous les partis, de « droite » comme de « gauche », « d’extrême-droite » comme « d’extrême-gauche », voire du « centre » ou de « l’extrême-centre » (??!!). L’enjeu consiste à faire en sorte que les « Souverainistes » qui sont encore dans ces partis les quittent et se rejoignent au sein d’un large « Front de la Souveraineté du Peuple ».
    Ce qui implique que ce Front ne fasse pas d’exclusive quant aux provenances idéologiques de ses membres. Dons pas d’anathèmes … Laissons cela aux européistes bien pensants !

  2. Tel Constantin Tchernenko, le porte-serviette de Brejnev, Jean Pierre Chevènement est celui de la gauche libérale et européiste. Ne vous en déplaise Marine Le Pen n’est pas aussi odieuse que ce traitre à notre cause! Elle risque de s’imposer comme le recours des opposants au système, de ceux qui veulent vraiment non seulement en sortir mais le détruire pour reconstruire selon notre génie national.

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