F. Hollande va parler ! Vraiment ?…

  • par Nicolas Domenach – Marianne

 

WITT/SIPA

 

François Hollande va parler ! On vous l’assure à l’Élysée : la parole présidentielle tombera prochainement comme l’oracle via la télévision. Les Français ont besoin de l’entendre. D’être rassurés. De savoir qu’ils ont un chef ! Pas seulement un mâle au Mali, mais un « Pacha » visionnaire qui fixe un cap, un pic, une péninsule, enfin un objectif et dissipe les brouillards de ses habiletés. On n’y est pas…

Le Capitaine en place ne fracasse rien, et surtout pas la purée de pois dans laquelle on se débat. On s’inquiète même de ses louvoiements entre les écueils, mais sans que l’on ne puisse jamais être sûrs de ne pas naufrager. On n’a plus un cabot au Palais, ça change heureusement, mais c’est toujours le cabotage de l’angoisse ; le gouvernement de l’incertitude, chaque jour venant démentir cruellement les assurances mordicus de la veille. Au point de plonger toujours davantage le pays dans la morosité d’une déprime molle. « Un pessimisme » si poisseux qu’il effraie les conseillers du monarque républicain. « On peut expliquer, faire de la pédagogie, constatent-ils, ça n’enclenche pas. Les Français sont au-delà ». Comme il y a un sentiment d’insécurité plus fort que la réalité, le sentiment de crise est plus aigu encore que la crise elle-même. Alors les élyséens ne doutent pas de la nécessité pour le Président de s’exprimer, mais de la possibilité pour lui aujourd’hui d’être entendu. Parole d’en haut s’est déjà faite parole en l’air…

Il est vrai que les Français sont aujourd’hui parmi les plus pessimistes d’Europe et même du monde. On dira que ça ne date pas d’hier, et que les Gaulois déjà craignaient que le ciel ne leur tombe sur la tête. Et il est arrivé en effet que celui-là leur chût dessus, de sorte que ce peuple a toujours conservé un sens du tragique particulier dont on peut d’ailleurs penser qu’il va de pair avec un art de vivre, de jouir de peur qu’une météorite de malheur vienne tout balayer le lendemain. Mais à côté de cette crainte de l’avenir, ces querelleurs humanistes ont toujours bataillé pour améliorer le futur. La France a avancé par révolutions successives, fussent-elles sanglantes. L’idée de progrès a toujours survécu et prospéré, en particulier à gauche, et le discours du candidat Hollande en gardait quelques traces d’espérances, qui paraissent aujourd’hui fort lointaines, effacées. Même les socialistes ne se vantent plus de réinventer le futur. Ne parlons pas des écologistes…

Pour le candidat socialiste, la France n’était pas le problème, mais la solution, et les Français étaient promis à un sort meilleur qu’ils allaient construire eux-mêmes. C’est ce qu’il appelait « réenchanter la politique ». Ce n’était pas mirifique, mais positif tout de même. Rien de romanesque, mais ont était quand même dans le roman national d’une France qui ne demandait qu’à croire en elle-même, à son rassemblement et à son redressement, après avoir été malmenée et amochée par un joueur de flipper surexcité. On ne doutait pas de la détermination du nouvel élu ni de son habileté à tenir des engagements dont il réitérait sans cesse, et tous les perroquets ministériels derrière lui, l’intangible validité. Patatras…

Chômage, stagnation, déficits… rien ne se passe comme promis. Le discours présidentiel d’hier se trouve chaque jour plus contredit par les faits sans qu’il ne le modifie ! Et l’on voudrait que ce peuple-là ne déprimât pas de tant d’inconséquence, eut-elle de nobles motifs, puisqu’il paraît que le Prince voudrait jusqu’au bout éviter à son peuple de l’enfoncer encore davantage dans le marécage du malheur. Comme s’il n’était pas suffisamment mûr et adulte pour entendre un propos de vérité, pourvu qu’il fût fort, charpenté, inspiré. Or d’inspiration, on manque singulièrement ce qui provoque ces difficultés à respirer. « Where is the meat », comme disent les Américains.
Ça manque de consistance, de nerfs, de saignant. Ce n’est pas du cheval, mais du mou ! Alors, disons les choses comme elles sont : nous n’attendons pas seulement que François Hollande parle comme il sait causer, mais qu’il dise quelque chose de fort ! Qu’il parle juste. En songeant que « si les muets pouvaient parler, ils gueuleraient comme des sourds… »

4 commentaires sur F. Hollande va parler ! Vraiment ?…

  1. CASTELIN Michel // 29 mars 2013 à 23 h 00 min //

    Après l’entretien télévisé de Hollande / 28mars sur France 2

    Il fallait être à la ‘ Manif pour Tous ‘ , Dimanche 24 mars 2013, pour comprendre que tout est possible.

    1,5 million de personnes.
    2,5 millions (voire plus encore) la prochaine fois si M.Hollande refuse l’évidence et ne renonce pas.

    Ce 24 mars , ce n’était pas ‘ la mer ‘ …

    Dimanche 24 mars c’était un immense lac de retenue contre un barrage chancelant.
    Non pas un barrage policier, mais le barrage politico-intello-médiatique (dont ce M. Domanach).

    Un édifice construit avec de profondes malfaçons : le mensonge, la propagande, l’intolérance, l’idéologie mondialiste et européiste, le totalitarisme internationaliste … et la fraude électorale dans les territoires perdus de la République Française … française ?

    Désormais, la côte d’alerte est atteinte.
    Le trop-plein, la surcharge, les excès idéologiques vont le faire céder.

    Les partisans de la souveraineté du Peuple Français et de l’ indépendance de la France fusionnent et montent inexorablement le niveau …
    … comme Dimanche 24 mars 2013, où tous les Français étaient à l’unisson pour dire NON !
    (je passe sur les sensibilités, les étiquettes, les couleurs, les religions, etc , utilisées par la ‘sphère’ pour stigmatiser, culpabiliser, accuser : la sotte !).

    Monsieur Hollande, Mesdames et Messieurs de la sphère politico-intello-médiatique qui égarez les Français depuis quarante ans :

    votre barrage va céder.

    CASTELIN Michel

  2. Gilles Le Dorner // 25 mars 2013 à 21 h 36 min //

    Résolution 1441 . Au langage des muets , n’est pas l’épée celle qui tue . C’était hier . France vieux pays aux compétences en jachères ….. Allons, pas de désespérance . Plus que jamais il nous faut soutenir l’Effort , à temps et à contre-temps insister encore , peser dans la Balance , semer plutôt qu’ arracher , oeuvrer plutôt que détruire , Balance du blé ou de l’ivraie , des colombes ou des faucons , des gens de bonne volonté de Pacem in terris en Assise plutôt que des va-t-en guerres entrant dans la spirale des complices des domaines du sang . Que de cris déchirant le silence , que de murs , de deuils et de désolations , que de guerres froides larvées confortant la géopolitique des blocs , des intérêts du cynisme dans une indifférence envahissante , comme les extrémismes ou d'(apparentes) inextricables guerres civiles ; combien de fois « le sang de ton frère crie vers toi » ? Des hommes et des dieux ? Non . De l’Etoile , de Sa Croix , du Croissant , parmi d’autres , Fraternité , Don offert . ASSISE , de multiples journées , de multiples chemins ; la tâche est vaste à partager . En silence et en actes , et gardant de certains le respect d’un Stabat Mater , vécu tous les jours et sans étiquettes , mère-enfant plutôt que veuves et orphelins . Une Espérance plus forte que nos peurs . Une Espérance plus forte que les pleurs . Une Espérance plus forte que les malheurs . « Des ponts , pas des murs » . 1986 , Mémoire de Jean-Paul II , d’ Assise , bon combat , hors-les-murs , pour d’ autres lendemains à venir

  3. Gilles Le Dorner Bourges // 12 mars 2013 à 22 h 15 min //

    A force de modifier notre Constitution en l’ absence de cohérence et de volonté politique franche , il n’est bientôt pas plus de Constitution que de Nation . Adéquation de raison et d’intelligence du garde-fou entre Nation et Constitution . Rappel de l’ineptie du concept de constitution européenne , sauf à escompter l’attelage entre empire et nations ou sauf à reconnaître avant l’heure et les choix une sorte d’Europe fédérale déguisée en nation . A force d’invoquer la démocratie et l’esprit de tolérance au dit pays des Lumières et des Droits de l’Homme , ceux-là qui nous gouvernent à leur tour persistent à occulter le résultat des votes instruits et réfléchis du référendum du 29 Mai 2005 et voudraient faire croire et nous faire croire que nous n’avons ce jour-là jamais voté , au risque que leur soient retournée de jour en jour , par la réalité, l’apostrophe de forfaiture . A force de velléité d’inscrire dans notre Constitution quelque règle de politique économique , ceux-là ont accepté le principe de soumettre le choix politique à la primauté de l’ économie et d’une économie sans frontière menaçant leur survie de politique et notre propre survie , et de confondre une Constitution avec un programme politique pour peu que soit assuré le règne d’une pensée correcte et obligée , au risque que leur soient retournées la raillerie de pensée unique et l’ invective de coup d’Etat permanent . A force de falsifier les mots dans la délitescence voulue de la pensée , ceux-là abusent des mots guerre et politique étrangère , d’ humanitaire en aventure et d’aventures en bourbiers ou déficits , engageant nos troupes en grand nombre dans des terres lointaines . Soldats dévoués et obéissants jusqu’à donner et perdre leur vie . Honneur et douleur . Bien sùr , après coups et pertes , viennent les minutes de silence et les pas lourds de sens aux Invalides, du respect qui leur est dù . Et , mais aussi ressurgit le consensus solidaire de parlementaires debout au nom du sang versé , mais , comme aux temps impériaux , du sang versé du fait du prince . Au risque qui plus est de couper encore plus l’Armée de Défense d’ avec la France réelle . Ainsi , de méandres en méprises , de mini traité en mépris , dans la succession des révisions constitutionnelles , jusqu’à l’Article 35 , qui certes n’ont pas encore effacé ou masqué totalement le sens des mots ni les mots souveraineté , indépendance et référendum , ils cesseront de se complaire dans la dite gouvernance qui n’est que gouverner sans instruments ni légitimité . Gouvernée , notre France doit l’être , Nation parmi d’autres Nations , entité et diversité . Et pour d’autres , il faudra gouverner sans se servir de la Constitution , mais , s’appuyant sur la Constitution et par là-même sur la Nation tout entière , servir dans une volonté politique légitime , acceptable ou du moins acceptée . Sans exposer ce pays aux joutes d’une gauche et d’une droite cohabitant en fait d’alternance en alternance dans l’impuissance et le suicide programmé du cloche-pied à tour de rôle dont nous faisons les frais . France , Res Publica , ce n’est certes qu’une vérité . Mais la liberté , c’est aussi choisir . Débordant les clivages , où en sommes-nous d’un rassemblement pour la France ? Quelle France ? Quelle Espérance ?

  4. Bellenger Pierre // 6 mars 2013 à 22 h 11 min //

    Depuis bientôt un an, nous attendons le Changement promis. Mais quel Changement ? Ce ne peut être que celui de notre organisation de vie en société. Mais pour cela, il faut d’abord lancer le débat sur ce sujet. Mais pour lancer le débat, il faut d’abord réinstruire le citoyen, lui réapprendre à vivre, non avec ses émois, mais avec sa clairvoyance et son intelligence, car la vie en société ne peut être régie par des sentiments, car c’est du Droit écrit qu’il s’agit,, letraiité de Maastricht. Ne serions-nous olus en démocratie, puisqu’on nous assure que ce traité est incontournable, inamovible. ? Nous sommes bien mal partis.
    Dénoncer le traité de Maastricht ? Je voudrais bioen savoir ce qu’en pense Domenach !
    Pierre.Bellenger@wanadoo.fr Chjercheur en vie sociétale.

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