Hollande ne s’en sortira pas

Cette semaine François Hollande est arrivé au bout du bout du mur des réalités. Le voyage commercial qu’ il a fait en Inde , les discours et la conférence de presse ont bien montré qu’il était arrivé au cœur de ses contradictions.
Il a tenu des propos hyper réalistes que n’importe quel chef d’État sérieux aurait tenus. Il s’est montré pragmatique, responsable, assumant la réalité de la mondialisation de la concurrence internationale et promettant aux Indiens l’accès libre au marché français et aux échanges de technologie.
C’était du Pascal Lamy pur sucre. Pascal Lamy étant encore aujourd’hui le directeur de l’OMC, grand architecte et grand régulateur de la mondialisation.

 

Gaullisme.fr vous propose cette excellent article de Jean-Marc Sylvestre qui montre bien l’opposition entre discours et réalités. En un mot, la France n’est plus gouvernée.

françois hollande, indeCette semaine François Hollande est arrivé au bout du bout du mur des réalités. Le voyage commercial qu’ il a fait en Inde , les discours et la conférence de presse ont bien montré qu’il était arrivé au cœur de ses contradictions.

Il a tenu des propos hyper réalistes que n’importe quel chef d’État sérieux aurait tenus. Il s’est montré pragmatique, responsable, assumant la réalité de la mondialisation de la concurrence internationale et promettant aux Indiens l’accès libre au marché français et aux échanges de technologie. C’était du Pascal Lamy pur sucre. Pascal Lamy étant encore aujourd’hui le directeur de l’OMC, grand architecte et grand régulateur de la mondialisation. Bref Angela Merkel , Mario Monti , David Cameron ou même Nicolas Sarkozy n’auraient pas fait mieux. Les chefs d’entreprise français qui étaient du voyage sont rentrés ravis. Ravis, oui sauf qu’’à Paris changement de décor. Ce discours est en parfait décalage par rapport à ce qu’ il a toujours dit en France, décalage aussi par rapport aux propos de ses ministres.

Il ne faut quand même pas prendre les autorités indiennes pour des autistes. Ils savent bien que le discours dominant toute la campagne présidentielle a été un discours protectionniste.

Ils savent bien que le président s’est fait élire sur un programme de combat contre la finance internationale, contre le capitalisme étranger. Ils savent aussi qu’en France le ministre de l’Industrie a condamné les délocalisations, prôné le nationalisme industriel et, cerise sur le gâteau, les Indiens ont quand même bien su qu’on avait quasiment traité l’un des leurs de voyou incapable de tenir ses engagement. « Plus jamais de Mittal en France » avait on dit à Florange.

Alors les Indiens comme les Occidentaux savent bien que la démocratie oblige parfois à tenir deux langages différents mais pas à ce point. Et même si la politesse indienne et les intérêts sous-jacents leurs ont fait accepter ce cinéma, que peuvent dire et penser les électeurs socialistes qui ont voté et espéré le programme de Hollande. Depuis, le président de la République se contorsionne verbalement dans tous les sens pour essayer d’expliquer qu’il faudra désormais faire le contraire de ce qu’il avait annoncé. Et bien ça ne passera pas .

François Hollande ne peut plus se cacher ou gagner du temps. La situation française va devenir intenable. Économiquement c’est désastreux. Politiquement c’est la révolte assurée. Trois raisons :

La première raison nous est donnée par les indicateurs économiques. Pas de croissance, de la dette et du chômage. L’entreprise France est au bord de la cessation de paiement. Le business plan n’existe plus. D’abord parce que le pays comme toute l’Europe est au cœur d’une crise économique et financière historique. Ensuite parce que le gouvernement n’a pas engagé les reformes structurelles qu’il aurait fallu engager pour éviter de s’effondrer et avoir une chance de se redresser. Enfin parce que le pays est bloqué. Tous les acteurs capables de produire de la richesse, donc de la croissance, donc des outils de sortie de crise sont complètement paralysés depuis juillet 2012. Ils ont été matraqués fiscalement et injuriés socialement. Dès la campagne présidentielle, les cadres du Parti socialiste et François Hollande se sont mis en tête de faire payer les riches, d’accuser les patrons de s’enrichir indûment, de bannir les chercheurs, les artistes, les cadres, les investisseurs, les créateurs d’entreprises et même les jeunes diplômés de grandes écoles. On a diabolisé tous ces acteurs qui sont logiquement les locomotives économiques du système en les considérant comme des voyous profiteurs. Qu’il y ait des voyous parmi le patrons sans doute, mais il y a surtout des maladroits. Pour un Carlos Ghosn qui n’est pas très habile dans sa communication mais qui répond comme il peut au harcèlement de Arnaud Montebourg qui veut des exemples, il y a énormément de patrons qui n’osent même plus aller au bureau avec leur voiture parce que c’est une Audi ou une Mercedes.

Le résultat  de cette chasse aux  pseudo riches, en les accusant de tous les maux de la Terre,  c’est qu’on les a découragé.

Les plus malins, les plus riches et les plus cyniques sont partis travailler à l’étranger. La grande majorité des autres ont bloqué les projets et arrêté les machines. Dès l’été 2012, ils ont commencé à préparer des budgets 2013 à la baisse. D’où la récession. D’où la descente aux enfers dans les indices de 2013. L’activité s’est aujourd’hui arrêtée dans un climat complètement plombé. Les deux secteurs qui sont des vrais marqueurs de climat se sont arrêtés les premiers. Le bâtiment et l’immobilier d’un côté, l’automobile de l’autre.

Le gouvernement a dit que la situation était mauvaise, (c’était vrai ) mais plutôt que de faire immédiatement un diagnostic et prendre des mesures de redressement, il a préféré lister les coupables et chercher les bouc-émissaires. Ce faisant les membres du gouvernement ont accusé de la gravité de la crise tous ceux qui étaient capables de redresser la situation. Les chefs d’entreprise ont donc baissé les bras pensant que l’orage allait passer. L’orage a grossi pour ressembler à un cyclone. Du coup la situation s’est détériorée encore plus.

La 2e raison de l’incapacité de François Hollande à reprendre la main tient à son positionnement politique. La situation d’aujourd’hui est aggravée par une déficit de confiance, par ces discours débiles et radicaux  qui ont démoli l’équilibre des modèles économiques. Si le raisonnement tient la route, il suffirait de peu de choses pour redresser la situation. Il suffirait que François Hollande change de discours et de comportement. Si François Hollande parlait à Paris aux chefs d’entreprises français le même langage que celui qu’il tenait à Delhi à l’adresse des dirigeants indiens, les choses évolueraient très rapidement parce que quoi qu’on dise les fondamentaux sont bons. Tous les chefs d’entreprises ne se sont pas exilés. Beaucoup  d’étudiants de grand talent sont prêts à revenir à Paris si on leur reconnaissait un droit à la compétitivité, à la création d’entreprise et à la liberté d’agir.

La 3e raison est la conséquence des deux précédentes. François Hollande ne pourra pas faire et assumer ce revirement.

Il essaie avec des gens comme Louis Gallois ou Didier Migaud de la Cour des comptes, mais il est sans doute un peu trop tard. Le mécontentement au sein de ses partisans est tel, qu’il est obligé de composer. Sinon il perd sa majorité et ses appuis. Il a déjà commencé à les perdre. Le problème c’est qu’il n’a pas de solutions politiques. La situation est devenue non seulement difficile mais potentiellement dangereuse. Le peuple de France est régicide. François Hollande passe l’heure de vérité et ça passe mal.

9 commentaires sur Hollande ne s’en sortira pas

  1. Il faut nettoyer les écuries d’Augias. Vite !

  2. Alain Kerhervé à Julian. Gaullisme.fr s’oblige à permettre le débat. Les réactions sur cet article prouvent que cela est nécessaire. Gaullisme.fr n’a jamais dit que M. Sylvestre est un « gaulliste ».

  3. Bellenger Pierre // 19 février 2013 à 10 h 44 min //

    A la Libération, de Gaulle avait rétabli nos institutions d’avantl la débâcle de 1940. La Démocratie en politique et le capitalisme amendé d’après 1929 en économie ( pon l’a appelé aussi la budgétisation).. Avec cela nous avons connu les 30 glorieuses. Au lieu de perfectionner ce système économique, nous avons jugé bon de le remplacer par un autre système économique, diamétralement opposé : de l’hyper-libéralisme qui a même oser aller plus loin encore, discrètement, mais bien réel. Dans le traité de Maastricht qui régit maintenant notre vie en société, il y a un article 56 perdu quelque part, qui donne les pleins pouvoirs aux financiers privés, au delà même de l’inimaginable. Et on est étonné que ça na marche pas !

    Dans nos société modernes, la modernité elle est dans le système financier : la FINANCE se doit d’être un Outil de Fonctionnement du système Politique et du système Economique, sous le contrôle du Politique.. Or cela, les financiers privés sont incapable de l’appliquer, car ils ne sont que des amasseurs de fric en compétition permanente.

    Et aussi, nous arrivons à un stade de civilisation où l’homo sapiens est contraint de dépasser la loi de la sélection naturelle, sous laquelle la vie est apparue sur la planète. C’est ainsi qu’il assumera sa mutation, sa sapiencité. Nous devons inventer le Dépassement de cette loi naturelle. D’autant plus que le libéralisme sauvage que nous vivons pollue la planète au point que nous allons la rendre inhabitable. Il faut donc choisir entre dele Dépassement ou la disparition !

    Une réflexion et étude sur ce sujet vous intéresse-t-elle . Demandez-la moi. Pierre.Bellenger@wanadoo.fr

  4. Precision : produire et acheter à proximité ne peut faire que l’unanimité car c’est ce que tout le monde prétend vouloir: l’écologie

    cela permet de dépasser les clivages gauche-droite et riche-pauvre et en réalité de faire gagner le pays sans recourir au nationalisme et à ses dérapages connus dont le risque grandit chaque jour du fait de notre situation très critique qui alimente incompréhension, angoisse et sentiment d’impuissance.

  5. La France peut encore se redresser. UNE condition indispensable: le vouloir, le décider individuellement et collectivement depuis la famille jusqu’à l’état.

    pour reprendre l’exemple Audi et Mercedes eh bien commencer déjà par Peugeot ou Renault
    quand Paul achète une chemise eh bien qu’il choisisse celle qui fait travailler Jacques, son voisin ou même son frère ou son cousin!
    Et c’est facile à argumenter et encourager politiquement : c’est acheter à proximité ce qui est produit à proximité.
    Pas besoin de barrière douanière pour réaliser le redressement économique, il est seulement nécessaire
    de ne plus rejeter la notion de limite. Ett si l’on vous répond que les produits locaux sont plus chers, dites: à très court
    terme oui mais poursuivre comme maintenant c’est beaucoup plus cher : c’est un suicide économique collectif qui se terminera par la mise en esclavage, tout simplement.

  6. Reproduire la prose de M. Sylvestre.
    Belle leçon de pluralisme et d’ouverture d’esprit.

    Sauf que ce commentateur a distillé sur les ondes publiques pendant 20 ans son catéchisme ultra-libéral.
    Jusqu’à l’écoeurement.

    Cela suffit à un honnête !

  7. Ah cette fameuse lutte des classes ,version 3ème millénaire rose-vert-rouge, qui laisserait à penser que les riches s’en mettent trop dans la poche est aussi stupide que d’en vouloir aux pommes de tomber de l’arbre avant qu’elles ne soient cueillies !
    Essayons donc d’être raisonnables dans nos jugements hâtifs et fatalement approximatifs.Chercher du pognon,se donner des airs, ont toujours été pour les dirigeants d’un Etat,d’un Royaume,d’une organisation humaine , des objectifs quotidiens à atteindre sous peine d’asphyxie,voire de disparition assurée à plus ou moins long terme. Manquer d’air ,voilà le risque encouru par toutes celles et ceux qui faute d’oxygénation convenable ,comme les poissons, se retrouvent le ventre à l’air,ou comme les insuffisants respiratoires en réanimation ou pire en liste d’attente pour une disparition inéluctable.
    La question est donc de savoir qui a besoin d’air au niveau gouvernemental ,qui a besoin de se redresser pour faire production d’idées positives qui nous sortent du domaine de l’insuffisance cérébrale de la lutte des classes ,qui aura la capacité de remmetre les français et les françaises en phase d’exercice respiratoire nécessaire à l’amélioration de leur production de richesse vive?
    Là, contrairement à ce qu’affirme Jean-Marc Sylvestre, il y a naturellement bien une solution politique, un devoir de valorisation de toutes nos richesses……y compris intellectuelles.
    Alors en ces temps de disette cérébrale , qui apportera le « masque à oxygène » nécessaire à la réanimation de ce peuple de France mû par je ne sais quel désespoir qui lui a fait choisir la pomme à terre plutôt que l’arboriculteur de talent , c’est bien là la question prioritaire que l’on devrait se poser dans toutes les classes…riches ou pauvres.

  8. « il y a énormément de patrons qui n’osent même plus aller au bureau avec leur voiture parce que c’est une Audi ou une Mercedes » Oh, les pauvres ! Monsieur Sylvestre ou la voix de son maître … Libéral … Libéral, mais qu’à moitié, vous qui avez mis France Inter aux Prud’hommes pour requalifier vos CDD en CDI … Flexible, compétitif, corvéable, rentable, corvéable et précaire, cette vision libérale de la « bonne » gestion de nos entreprises et économie nationale, c’est bon pour le prolo, le « Lumpenprolétariat », le gueux, pas pour Monsieur Sylvestre …
    « Le libéralisme est inscrit dans la nature humaine, parfois violente et injuste. » Entretien à VSD, 20/01/2005 … Monsieur Sylvestre, vous faites le pitre … Et vos maîtres aiment ça …

  9. A son habitude, J.M Sylvestre professe la doxa libérale.

    On pourrait lui objecter que, du Brésil aux USA, le « protectionnisme intelligent » progresse, rétablissant de facto les écluses douanières -qui n’arrêtent jamais les échanges mais les régulent.

    Le problème d’Hollande est d’avoir menti et caché la réalité du paradigme UMPS. Son assise politique est donc atteinte.

    Quant à dire que nous sommes au bord de la cessation de paiement, c’est ignorer le revirement de l’UE elle-même qui, à la suite du FMI, lâche du lest sur la « rigueur ».
    Au reste, dans l’UE, la France est trop grosse pour tomber !

    Ch. L.

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