Le gouvernement à plat ventre devant Mittal

  • 30 ‎novembre ‎2012

montebourg_-francois-et-mitta-gdlLa déclaration de Jean-Marc Ayrault suite aux négociations entre le gouvernement socialiste et ArcelorMittal a de quoi laisser perplexe. Le Premier ministre, ne sachant pas sur quel pied danser, avait lui-même l’air très mal à l’aise lors de son allocution.

Pourtant ne nous cachons pas derrière notre petit doigt. C’est un accord en trompe-l’œil. Pour éviter la nationalisation, Mittal a fait semblant de céder. Au final il ne s’engage fermement sur rien : ni sur la sauvegarde de l’emploi, ni sur des investissements, ni sur une stratégie industrielle. Mittal fait une promesse d’investissement de 180 millions d’euros mais comme on le sait "les promesses n’engagent que ceux qui les croient". Le milliardaire indien pousse même l’outrecuidance de conditionner son investissement hypothétique à un investissement massif de l’État, des collectivités et de l’Union européenne dans le fameux projet Ulcos.

Les salariés de l’usine de Florange ne s’y trompent pas. Malgré l’annonce spectaculaire de Matignon, ils se disent tous écœurés ce soir par l’attitude de Mittal et la faiblesse du gouvernement.

En vérité le même scénario qu’en 2006 avec le rachat par Mittal d’Arcelor puis en 2008 avec le site de Gandrange, se reproduit. Encore une fois Mittal fait de belles promesses qu’il ne tiendra pas. Comme Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, François Hollande tombe dans le panneau. Jamais deux sans trois comme on dit…
Maintenant ça suffit. Cela fait 6 ans que Mittal ridiculise l’Etat français, et par là-même se moque de 65 millions de Français.

Il est temps que l’Etat redevienne fort et défende l’intérêt général du pays. Ce soir, l’accord en trompe-l’œil prouve que la nationalisation temporaire du site, dans l’intérêt des salariés et de notre industrie sidérurgique, est la seule sortie par le haut possible.

Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la République

9 commentaires sur Le gouvernement à plat ventre devant Mittal

  1. on trouve des dizaines de milliards pour sauver les créancier grecs (pas le peuple) qui ne rembourseront jamais et on abdique pour trouver 1 milliard vers une nationalisation temporaire
    André JACQUES

  2. Jacques Payen // 15 décembre 2012 à 19 h 30 min //

    On voit, à lire certains commentaires, les ravages qu’a fait la propagande néo-libérale au travers des deux principaux partis, PS et UMP, au travers de la presse quasi unanime et des principaux médias aux mains des grands groupes…

    Non M. Mittal n’est pas un entrepreneur, au sens historiquement « libéral » du terme.

    Oui, M. Mittal est un hussard de la finance.

    Non, la piste de la reprise du site n’a pas été explorée à fond.

    Oui, une nationalisation temporaire eût sans doute été la moins pire des solutions. Car les aciers de Florange sont de grande qualité et recherchés. Et le savoir-faire humain est un trésor qu’il faut préserver, toujours.

    Mais depuis 1983, depuis Jacques Delors et son chef de cabinet d’alors, un certain Pascal Lamy aujourd’hui à la tête de l’OMC…(tout se tient) , le parti prétendument « socialiste » n’a cessé d’être l’idiot utile du néo-libéralisme.
    Parfaitement relayé par le RPR/UMP. A quelques chipotages près.
    30 ans d’irresponsabilités et de lâcheté.
    Pour notre malheur.

  3. A Mr Jean Claude Gentil et à Mr Jean Dominique Gladieu

    Comprendre, voire partager avec vous l’indignation concernant Florange, ne change rien à la réalité des choses

    Quel est l’intérêt national?Seriez vous prêts à risquer le Rafale pour deux hauts fourneaux?
    Je connais l’Inde: c ‘est un pays assez fermé encore économiquement, très nationaliste et protectionniste, et Mittal fait partie des grandes fortunes influentes au plus haut niveau.On peut le regretter , mais c ‘est la réalité, et hors des réalités, il n ‘ y a pas de politique qui vaille.
    Une fois dit cela, je suis bien loin de penser que ce gouvernement a agi en professionnel, avec ses gesticulations publiques et ses pas de clerc…Mr Montebourg fut le plus  » amateur » puisque ministre de l’industrie,il ne peut ignorer ni le contrat du Rafale, ni ceux dans le nucléaire avec Areva.
    On ne traite pas les affaires de cette façon: il est de son devoir de défendre l’intérêt global de la France plutôt que
    de se faire une popularité d’opérette sur une affaire qui tourne au Clochemerle!
    Chaque mois , le pays détruit 40 000 emplois, et on se mobilise pour 660 sans mesurer les conséquences de décisions aussi intempestives que théâtrales! C’est pourquoi la solution Ayrault me semble la moins pire.

    Dire cela , n ‘est pas non plus cautionner le libéralisme car c ‘est en 2006 qu’il fallait s’opposer à l’OPA de Mittal sur notre fleuron de la sidérurgie.Maintenant, il est trop tard car le groupe Arcelor est démantelé.

    Tâchons de ne pas sacrifier maintenant notre aéronautique militaire et de précieux contrats nucléaires à des cocoricos de village!

  4. Jean-Dominique GLADIEU // 4 décembre 2012 à 11 h 10 min //

    JMC a parfaitement raison !
    Lire sur un site GAULLISTE des choses telles que  » l’économie libérale à laquelle nous ne pouvons échapper » ou « ne pas froisser le sentiment national indien » ou pis « l’U.E qui décide à notre place ne nous le permettrait pas » a quelque chose d’incongru !
    La question est de savoir s’il faut ou non sauver Florange ? Si oui, alors il est normal que l’Etat (qui dans une interprétation GAULLISTE du Droit, est censé être au service du Peuple) prenne les choses en main car il en va de notre Souveraineté nationale.
    Le reste n’est que bavardage économiciste.

  5. Jean Claude GENTY // 3 décembre 2012 à 20 h 40 min //

    A l’attention de M. Franchino
    Votre analyse me parait bonne.
    Mais à ce rythme, avec tous ces attermoiements, ces volte-faces, ces compromis,
    nous passons aux yeux de nos féroces concurrents pour ce que nous sommes devenus :
    des poules mouillées, adeptes de reculades, de compromis qui deviennent vite des
    compromissions, bref des trouillards.
    Dans d’autres pays, Etats-Unis, Chine, Allemagne, mais aussi Brésil, Argentine,
    ils ont autant sinon plus à perdre que nous, mais par une volonté affirmée, sans
    volte-face, ils négocient dans le cadre d’une véritable concurrence « libre et non
    faussée », comme ils disent.
    Alors, pourquoi pas nous ?

  6.  » l’économie libérale à laquelle nous ne pouvons échapper  »
    « ne pas froisser le sentiment national indien »
    « le risque de perdre 20.000 emplois d’un coup »
    « mort définitive de la sidérurgie française annoncée »
    …en voici-en voilà des cataclysmes annoncés, des défaites programmées? C’est la faute à Hoilande, à ses amis socialistes au gouvernement peut-être, pourquoi pas à Voltaire ou à Rousseau ! Heureusement que de Vercingétorix…à Charles De Gaulle, l’on ne s’est pas habitué à ce type de raisonnements.
    Formatés sans doute par un capitalisme de 1er cycle, vous ne devriez pas ignorer que dans la « Tête de Mittal » seul compte le résultat final et les dollars engrangés par La Famille. Ce n’est pas le manque de courtoisie d’un Arnaud ou la confiance naïve d’un François qui vont changer la Donne de la Madone d’Arcelor, mais son intérêt le plus primaire à très court terme…et au-delà.
    Ce qui peut nous choquer, c’est le manque de solidarité entre Dunkerque et Florange à travers ce qu’aurait dû nous apprendre les fermetures successives des sites sidérurgiques lorrains (Villerupt, Lonwy, Hayange ) qui se sont couchés les uns après les autres en évitant cette solidarité et sans même la pression d’un prédateur indien, juste pour la mal-voyance de quelque baron national aveuglé par une forte dose de mondialisation.
    Ne pas suivre le chemin de fermeture des sites de France et puis d’Europe est faire preuve d’audace et de courage pour éviter qu’un jour prochain nous dépendions totalement du bon vouloir des autres continents….
    hi hI hI…(rire jaune) que de penser un jour notre acier produit exclusivement par des chinois. Et ce n’est pas être hyper-nationaliste que d’y penser, ce n »est que du bon sens d’y réfléchir…et vite!
    Idem pour l’Agriculture ou l’Énergie, un peu d’autosuffisance fera du bien.

  7. Analyse très juste, tristement fidèle à la réalité des faits. Ayrault est un poseur il a l’apparence d’un premier ministre, le discours d’un premier ministre… mais ce n’est qu’un médiocre politicard dépourvu de solutions. Je ne sais pas qui de Montebourg ou d’Ayrault amuse le plus le milliardaire indien mais ce qui est certain c’est que Mittal fera ce qu’il a dit contrairement à monsieur Hollande… Nationaliser le site serait une méprise, l’U.E qui décide à notre place ne nous le permettrait pas, à moins de quitter l’UE Soviétique comme le propose NDA. Menacer Mittal est une illusion ridicule à laquelle même un gamin attardé de quatre ans ne penserait pas, au risque de perdre 20.000 emplois d’un coup ! L’hémorragie d’emplois continue et l’industrie française meurt selon les vœux du néolibéralisme dont les commissaires de l’UE et nos députés sont les pions. Selon Mittal la main d’œuvre française est trop élevée et je subodore qu’il va faire pression sur le gouvernement, pour avoir des rabais d’impôts qu’il obtiendra certainement. La mort définitive de la sidérurgie française est annoncée et les socialistes n’y changeront rien, ce n’est qu’une question de temps, François la Guimauve ferait bien de préparer son carrosse parce que lorsque les sans-culottes vont se réveiller, ils ne lui laisseront même pas le temps d’arriver à Varennes !

  8. J’ai beaucoup d’amitié pour Nicolas Dupont Aignan, mais sur ce sujet, comme malheureusement beaucoup d’hommes politiques et de médias, il fait erreur sur l’intérêt bien compris du pays.

    Mr Lakshmi Mittal n ‘est pas un enfant de coeur, mais c ‘est une très grande fortune indienne, et quand on connait l’Inde, on sait que cela n ‘aurait pas été possible sans des protections et des réseaux très haut placés dans ce pays.
    Or , je rappelle que nous sommes en négociation exclusive depuis 9 mois pour 120 Rafale , notre avion de combat que nous ne sommes pas encore parvenus à exporter à ce jour.
    L’avenir de notre avion de combat, son coût pour l’Armée de l’Aire Française et le budget de l’Etat, et le maintien même dans le futur d’un fabricant d’avion de combat français autonome en dépend.
    Je rappelle enfin que David Cameron, Premier Ministre britannique, et VRP de l’Eurofighter Typhon a déclaré que tous les coups seraient permis pour récupérer ce contrat….et on peut lui faire confiance, a lui et aux autres!

    Alors doit on prendre le risque, dans un contrat aussi politique que celui ci, de froisser le sentiment national indien, de voir de monter contre nous une sorte de camarilla anti française avec l’appui de mittal et ses amis pour sauver Florange?

    Poser cette question dans son contexte plus large que le clocher de Florange c ‘est répondre sans ambiguité.

    Alors , oui, Mr Ayrault a eu raison de calmer le jeu sans abandonner les salariés de Florange, et Oui, Mr Ayrault , ce faisant a agi avec le sens de l’intérêt national en ne risquant ni l’avenir du Rafale, ni les milliers d’emploi qui en dépendent , ni l’autonomie de nos moyens de défense!

    De grâce, évitons de sonner la Carmagnole quand il faut avancer en ordre dans la bataille!

  9. Non la bonne solution ne peut être une nationalisation même temporaire. Une industrie est rentable ou ne l’est pas, là est la vraie question. Arcelor juge que cette partie d’activité de production d’acier ne l’est plus à Florange, c’est son opinion d’entrepreneur. Si son jugement est mauvais, un autre entrepreneur peut profiter de l’aubaine. C’est cela l’économie libérale à laquelle nous ne pouvons échapper. L’Etat n’a rien à faire directement dans cette affaire qui est du domaine privé car il ne s’agit pas d’une entreprise stratégique et l »offre d’acier est supérieure à la demande.

    Par ailleurs Arcelor n’est pas venu en solliciteur pour cause de faillite imminente. Les industries textiles du nord ont disparu, les mines de charbon aussi mais de nouveaux métiers sont apparus. Il faut cesser de vouloir tout demander à l’Etat. 10.000 empois se créent chaque jour en France et au moins autant disparaissent. Sinon il faut intervenir sur Petroplus, sur Safran et bien d’autres en pompier de service et non en redressement productif comme notre ministre fanfaron s’en est paré.

    La seule action où le gouvernement peut agir c’est dans la prise en compte des travailleurs mis au chômage pour leur permettre de retrouver un emploi et de les aider dans la période transitoire. Le seul devoir de l’Etat en matière d’économie est d’en favoriser le développement dans les rôles qui sont les siens, les taxes et impôts, les infrastrucutures, les prestations sociales, les arcanes administratives à rendre plus efficaces, l’aide à la créativité, etc.

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