Le gaullisme explosé ?

Alors que l’Assemblée nationale vient d’adopter le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance de l’Union européenne, plus communément appelé « TSCG », Gurval dresse l’état des forces du gaullisme, lesquelles apparaissent bien mal en point, même s’il se refuse à perdre espoir.

On avait coutume de dire de feu Philippe Séguin qu’il était d’une composition assez instable, capable de colères homériques comme de chagrins dépressifs. L’homme se vit ainsi attribuer une réputation d’inconstance alors même que tous lui reconnaissaient par ailleurs de solides convictions. Un épisode, peut-être méconnu de nos jeunes générations, illustre parfaitement cette tension. En 1999, à l’occasion d’élections européennes qui se déroulaient alors à la proportionnelle nationale, Philippe Séguin emmenait à sa suite la liste du Rassemblement pour la République (RPR), le parti fondé par Jacques Chirac et dont il était devenu président dans la foulée de la dissolution ratée de 1997. À quelques semaines du vote, à la grande surprise de l’opinion publique, l’ancien chef de file du « non » à Maastricht démissionna avec fracas pour s’engager, superbe, aux côtés de Charles Pasqua et Philippe de Villiers. Leur liste « Rassemblement pour la France » s’octroya la deuxième place derrière les socialistes. Philippe Séguin venait certes d’hypothéquer son avenir politique par une absence de calcul évidente, mais ce coup de tête n’avait rien d’incohérent : il s’enracinait dans une pensée gaulliste fidèle à ses fondamentaux.

Ce soir, à l’heure où j’écris ces lignes, je me sens pris d’une mélancolie presque séguiniste à voir aux quatre coins de notre échiquier politique l’état d’affaiblissement et d’éparpillement du gaullisme. En ce sens, il est bel et bien explosé. Oh, nombreux sont ceux parmi mes amis qui n’hésiteraient pas à me rappeler que le gaullisme a cessé d’être il y a plus de quarante ans. Ce sont les mêmes qui, ignorant ostensiblement les plus grands accomplissements collectifs de nos aïeux, s’étonnent que l’on puisse encore s’écrier « Vive l’Empereur ! » près de cent-quarante ans après la mort du dernier Bonaparte. On hésite à leur opposer mépris ou fougue. Car si, à l’instar de Marc Bloch, on estime que leur insensibilité suffit à les condamner, quelque part, cependant, le simple fait de feindre refuser le combat heurte au plus profond notre tempérament politique. Le gaullisme historique, celui qui débuta à 22 heures le 18 juin 1940, pour s’achever à midi le 28 avril 1969, est mort et enterré. L’élan politique dans lequel il s’inscrivait, lui, n’a pas cessé d’exister pour autant.

Le gaullisme politique

Il est bien difficile de donner une définition consensuelle de ce qu’est le gaullisme politique. J’aime assez la définition qu’en livre Édouard Balladur dans son Dictionnaire de la réforme paru en 1992. Selon lui, le gaullisme est avant tout un patriotisme qui « met au-dessus de tout le culte de la nation, de son indépendance ». Pour autant, « le gaullisme n’est pas un populisme » : « il ne flatte pas les instincts que la raison n’éclaire pas […] [se faisant] une haute idée de la politique et du respect dû aux citoyens ». Sur la scène internationale, « il reconnaît la dignité des autres nations », ce qui lui « a donné sa force et son prestige universel ». Sur la forme, le gaullisme est une intransigeance, « une forme de dédain pour la politique dans la mesure où elle se définit par la recherche systématique du compromis ». Cependant, le gaullisme est aussi, sur les aspects secondaires, un pragmatisme « qui se tient loin des idéologies et des systèmes » : « ce qui est intangible, ce sont les principes, pas les politiques ni les mécanismes ». C’est pourquoi, selon Édouard Balladur, le gaullisme s’apparente en fin de compte à « une perpétuelle remise en cause », plus facile à énoncer qu’à mettre en œuvre.

J’adhère volontiers à cette définition, que je complèterais par l’importance qu’y revêt à mon sens la volonté de puissance, à la fois comme moyen d’agir et fin en soi — Jacques Soustelle, très critique, n’hésite pas à affirmer que « parvenu à l’extrémité de sa trajectoire, le néo-gaullisme s’achève en nihilisme ». Un chercheur en science politique sourcilleux — on les sait si rigoureux — viendrait sans aucun doute disséquer crument ces éléments. Devançons-le. Fondamentalement, le gaullisme est un césarisme. Il s’inscrit dans la droite lignée du bonapartisme, cette alliance improbable née de la Révolution et qui entendait tirer le meilleur de l’ordre ancien — l’autorité et la grandeur — pour garantir l’essor des nouveaux principes d’égalité, de liberté et de progrès. Le césarisme s’apparente au populisme, au sens non péjoratif du terme. Il se soucie de la condition de tous tout en assurant par ailleurs les bases de la prospérité, s’autorisant un panel de politiques oscillant de la planification au quasi-laisser-faire, de Chaptal à Rueff, pourvu que cela s’adapte aux circonstances et fonctionne. Il s’appuie sur l’appel au peuple, dans un dialogue direct entre un chef reconnu comme tel, incarnation d’un pouvoir exécutif prééminent, et des citoyens qui lui accordent la légitimité qui lui permet d’agir, ou la lui retirent, le contraignant à céder la place à un autre.

Cette combinaison politique qui emprunte à la gauche comme à la droite est une originalité française assez peu répandue. Elle est selon les lieux, les milieux et les époques incomprise, admirée ou violemment critiquée. Je peux témoigner que les politistes britanniques peinent à faire entrer le gaullisme dans l’une de leurs cases. Faute de mieux, ils relèguent le grand Charles au rang de néo-conservateur triomphant, aux côtés de Madame Thatcher et de Monsieur Reagan. Cela nous laisse songeur. Voici une illustration concrète de ce qu’impliquent les différences culturelles, en l’occurrence deux traditions politiques distinctes, et des difficultés que cela suggère quant à l’idée saugrenue de les amalgamer dans une gigantesque fondue fédérale. Mais là n’est pas le sujet.

Le délitement des structures

Cette tradition politique française, en laquelle je crois, fait aujourd’hui bien mauvaise figure. Historiquement, le courant politique gaulliste rassemble des patriotes de droite, mais aussi pour partie de gauche, qui se sont retrouvés selon les époques au sein d’une formation politique dont le nom fluctuait. Le Rassemblement pour la France devint l’Union pour la nouvelle République, puis l’Union pour la défense de la République avant d’être supplanté par le Rassemblement pour la République de Jacques Chirac, jeune loup du pompidolisme. Les compagnons du RPR s’arrogèrent petit à petit le monopole du gaullisme politique, jusqu’au début des années 1990, quand l’opposition de gouvernement au pouvoir socialiste en place s’articulait à parts à peu près égales entre deux grandes familles : les gaullistes, héritiers du bonapartisme, et le courant orléaniste, conservateurs démocrates-chrétiens et libéraux, incarné par l’Union pour la démocratie française (UDF).

On me fera peut-être remarquer que le général de Gaulle lui-même tenait en horreur les partis politiques. De ce point de vue, retracer l’historique des structures pourrait paraître maladroit. Je crois pourtant naturel en démocratie que des citoyens qui partagent des valeurs communes s’organisent afin de les faire vivre autrement que dans leurs seuls esprits. Nul n’a pu se prévaloir d’une aura telle que celle conquise par le Général de son vivant. Aussi le seul espoir pour les gaullistes d’assumer le pouvoir était-il de s’organiser en conséquence. Ce calcul les conduisit à une abomination politique, cette union contre-nature qui fut baptisée Union pour la majorité présidentielle, bientôt renommée Union pour un mouvement populaire. Contraints de s’allier pour contrebalancer le poids de la gauche, mais conscients de la précarité de leur situation, gaullistes et libéraux firent fi de leurs différences pour bâtir une machine de guerre électorale censée agglomérer leurs électorats respectifs. Le succès fut au rendez-vous avec une série de victoires et l’installation durable d’un socle de premier tour suffisamment haut pour assurer un effet d’entraînement au second.

Dix ans après sa fondation, fatiguée par l’exercice du pouvoir et soumise à rude épreuve par les embardées de son chef, Nicolas Sarkozy, l’UMP commença à craquer. Les centristes s’émouvaient des coups de menton du président-candidat pendant que les libéraux critiquaient son dirigisme, que les catholiques s’estimaient délaissés et les conservateurs ignorés. Au milieu de cette pagaille, les gaullistes rejetaient avec plus ou moins de virulence l’argent-roi consacré comme substitut de la grandeur passée, au sein d’une France de moins en moins indépendante dans la définition de sa politique intérieure, et délivrant au monde un message toujours moins singulier. Cruelle désillusion pour une famille politique qui entend transcender la nation et ne se satisfait pas des aspirations matérielles de l’individu ; ce en quoi elle peut paraître abstraite, ce en quoi elle est magnifique.

Nous pouvons aujourd’hui observer les métastases de cette évolution. Après s’être progressivement alignée pour partie sur le message de l’UDF — on retrouve là le courant libéral des « humanistes » auto-proclamés — et pour partie sur celui du CNIP — j’évoque ici le courant plus dur de la droite populaire, qui flatte parfois des instincts peu élégants du militant politique —, l’UMP s’est vidée de sa substance gaulliste.

Aux défections antérieures des Marie-France Garaud, Charles Pasqua ou Philippe Séguin, s’est ajoutée en 2006 celle de Debout la République (DLR), club associé au RPR depuis 1999 et se revendiquant depuis lors de cette « certaine idée de la France » popularisée par le général de Gaulle. En dépit de sa participation valeureuse aux élections présidentielles de 2012, Debout la République souffre de son audience encore trop confidentielle — qui ne permet pas de passer le barrage médiatique —, d’un message politique peut-être trop élitiste et du caractère probablement trop gentil de son président, Nicolas Dupont-Aignan. La question de la pérennité de DLR dans le paysage politique français reste entière : le parti parviendra-t-il à venir briser la courte ronde du bipartisme ? Ce d’autant plus que la récente annonce de Nicolas Dupont-Aignan — qui ouvre un semblant de dialogue avec le Front national — a mis à mal le tissu militant.

En parlant du Front national, il convient de souligner que l’alignement de l’UMP sur les thèses centristes et libérales-conservatrices a aussi eu pour effet de créer un gigantesque trou d’air politique autour des notions de souveraineté, d’autorité de l’État et de rigueur républicaine — j’entends par là le refus des communautés, quotas et autres correctifs pires que les maux qu’ils entendent traiter. Marine Le Pen s’y est engouffrée, attirant dans ses filets quelques personnages tel que Paul-Marie Coûteaux, intellectuel respecté et éminent gaulliste. Je crois qu’on ne peut plus considérer les forces gaullistes dans leur ensemble aujourd’hui en ignorant cette frange de l’électorat frontiste venue du RPR. Cruelle ironie de l’histoire. À voir le Front national tenter de se positionner sur ce créneau, et quand on sait à quel point ce parti est né de l’opposition au pouvoir du Général, on comprend l’état de délitement extrêmement avancé des structures gaullistes.

Les déconvenues des hommes

Au sein de l’UMP, les forces gaullistes sont aujourd’hui vieillissantes et faméliques. Qui pour s’ériger en chef de file du gaullisme ? On se demande si Jacques Chirac l’a vraiment été un jour. Philippe Séguin aurait peut-être pu jouer ce rôle, mais il est mort et enterré. Nicolas Sarkozy ne l’a jamais vraiment été, lui qui moquait à l’envi les opposants au traité de Maastricht — c’était bien avant qu’il ne se donne pour objectif mystique de réconcilier la France du « oui » et celle du « non ». Mais attardons-nous sur son cas : on ne saurait réduire l’ancien maire de Neuilly au simple rang de chef des libéraux au sein du RPR puis de l’UMP ; le personnage est (a été ?) trop talentueux et iconoclaste pour s’y laisser enfermer. Il n’en demeure pas moins que ses affinités partisanes et personnelles l’y font naturellement pencher. Son caractère atlantiste, parfois jusqu’au ridicule (de la réintégration au commandement intégré de l’OTAN à « Sarkozy l’Américain »), constitue non seulement un accroc dans la tradition militaire et diplomatique de non-alignement de la France, mais également une inféodation à l’allié étasunien parfaitement contraire à l’idéal gaulliste. Sa capacité à user ad libitum des sondages puis de la triangulation politicienne pour s’attirer la sympathie de telle ou telle frange de l’électorat heurte les tenants d’une « certaine idée » de la politique. Ce faisant, en divisant sciemment les Français sur des sujets parfois non prioritaires, Nicolas Sarkozy a mis la société sous tension, compromettant d’autant plus le rassemblement national — on lui saura cependant gré d’une sortie de scène irréprochable. À titre plus anecdotique, son attrait affiché pour la réussite matérielle tranche encore une fois avec l’idéal sacrificiel d’une famille politique qui a, depuis près de deux siècles, fait sienne une devise éloquente : « Tout pour le peuple français ». Parvenu à un tel degré de puissance, l’erreur symbolique devient une faute. Quel dommage !

François Fillon, par le rôle politique qu’il a eu, par sa stature et par les fonctions qui seront peut-être bientôt les siennes au sein du premier parti de France, porte une grande responsabilité dans l’éclatement actuel du gaullisme. Lui qui fut l’un des premiers lieutenants du regretté Philippe Séguin, a depuis longtemps tourné le dos au combat fondateur contre Maastricht. Il prône aujourd’hui une marche en avant vers le fédéralisme européen, arborant cependant en toute occasion le drapeau tricolore et se rattachant volontiers à sa famille politique d’origine. Il usurpe ainsi auprès de militants inconscients des enjeux le prestige d’un courant de pensée pourtant inflexible sur ses fondamentaux ; « soyons fermes, purs et fidèles ; au bout de nos peines, il y a la plus grande gloire du monde, celle des hommes qui n’ont pas cédé », dit un jour le commandeur de Colombey. Que l’on me comprenne bien : il ne s’agit pas pour moi de dénoncer la duplicité de François Fillon — mon tropisme naturel m’incline à croire en la bonne foi des gens — ou de décerner des brevets de gaullisme — car j’imagine que certains ont déjà dû hurler tout à l’heure en me lisant citer Balladur définissant le gaullisme ! — mais de regretter que son évolution intellectuelle l’amène à mes yeux à prôner le contraire de ce dont il se réclame.

Alors sur qui reporter ses espoirs ? Sur son principal concurrent du moment, Jean-François Copé ? Ses détracteurs font de lui un ultra-libéral ; je vois plutôt en lui un ultra-pragmatique, sans connotation négative. Responsable politique brillant, la liberté de pensée qu’il s’autorise l’amène probablement à négliger un certain idéalisme. À mes yeux, plutôt que de chercher à faire de nos enfants de parfaits bilingues anglophones, il serait préférable d’organiser la défense et la progression de la francophonie dans le monde. L’objectif me paraît davantage en accord, tant sur l’objectif que sur les moyens, avec la tradition de notre famille politique.

Derrière Jean-François Copé se dresse une myriade de responsables fort estimables mais qui ne partagent pas ce brin de folie patriotique qui nous anime et nous rassemble par-delà les contingences du quotidien. D’ailleurs, dans l’optique du futur congrès de l’UMP, la multiplication des déclarations d’intention tend à noyer la parole gaulliste sous les flots de telle motion libérale (les humanistes auto-proclamés), libérale-conservatrice (la droite sociale), conservatrice (la droite populaire), « sarkozyste » (la droite forte) voire a-idéologique (la boîte à idées). Parle-t-on seulement encore du gaullisme à l’UMP ?

Il serait injuste d’affirmer le contraire. Mais sous quelle bannière se ranger ? Michèle Alliot-Marie, vestige d’un temps où les femmes perçaient en politique sans renfort de quota, s’est vue emportée dans un moment d’absence par le printemps arabe, avant d’être battue aux législatives, alors même que son rang de ministre d’État, doublé de son rôle de chef du Chêne, premier club politique gaulliste de l’UMP, lui donnait toute légitimité pour emmener ses troupes au combat interne. Hervé Gaymard, affaibli depuis son bref séjour ministériel, Patrick Ollier, Lionnel Luca ou Roger Karoutchi ne semblent pas en mesure de fédérer autour de leurs personnes. Quant à Henri Guaino, il s’est valeureusement lancé à la conquête de la présidence mais a dû renoncer, faute de parrainages suffisants. Seule lueur d’espoir dans cette ambiance défaitiste, le rassemblement de quelques unes de ces fortes personnalités au sein d’une motion « Gaullistes en mouvement » que je soutiens activement. Attention cependant : si ce texte ne rassemble pas plus de 10 % des suffrages exprimés (il serait crédité de 7 % des intentions de votes auprès des sympathisants), alors le courant gaulliste ne sera officiellement pas représenté au sein des instances dirigeantes de l’UMP. Le cas échéant, la question de la place de cette famille politique au sein ou en dehors du « machin » UMP serait posée.

Quel espoir ?

En tout cas, l’espoir ne viendra pas de la jeune garde de l’UMP, abreuvée… abreuvée à rien du tout et où l’on peine à trouver de quelconques références à la pensée de grands auteurs, le qualificatif de « grands » excluant de fait les essayistes en vogue du moment ou les nègres de responsables politiques. Si la victoire idéologique précède la victoire dans les urnes, alors nous risquons en l’état d’attendre bien longtemps l’alternance pourtant d’ores et déjà promise, et dont nous avons tant besoin !

Aujourd’hui, le gouvernement taxe la participation des salariés dans un réflexe pavlovien digne d’un socialisme daté, pour qui ce genre de dispositif aliène le travailleur en lui instillant le poison capitaliste. Plus grave, le pouvoir socialiste s’apprête à poignarder de nouveau la France dans le dos en votant, main dans la main avec une partie de l’UMP, un traité qui soumettra le budget de la Nation à un quarteron de commissaires étrangers, en violation totale des principes fondateurs de la Révolution, quand l’Assemblée nationale s’arrogeait à la baïonnette le pouvoir budgétaire. L’UMP s’associant à ce forfait et cautionnant ces funestes poussées fédérales, on ne peut que constater la défaite idéologique d’une famille gaulliste qui, si elle existe encore, semble avoir oublié qu’avant toute autre chose qu’il n’y a rien de plus important que l’indépendance de la France, c’est-à-dire la liberté pour le peuple français de choisir seul son destin, aboutissement d’une lutte millénaire. J’arrête là, ça me déprime.

L’alternative serait-elle en dehors de l’UMP ? On se souvient de la déconvenue de Jacques Chaban-Delmas aux présidentielles de 1974, privé du soutien des troupes chiraquiennes, et de l’échec retentissant de Marie-France Garaud à celles de 1981. En 2002, Jean-Pierre Chevènement a longtemps cru pouvoir s’emparer de l’auguste flambeau, drapé dans ses principes républicains, mais finalement en vain. Dernièrement, c’est le score modeste de Nicolas Dupont-Aignan qui nous fait douter, alors même que Dominique de Villepin est quant à lui en voie de disparition politique, gravement blessé par la tempête du CPE, broyé par l’épisode Clearstream et aujourd’hui presque achevé par l’affaire Relais & Châteaux. La famille gaulliste se trouve dans une situation où les options idéologiques deviennent parfois totalement contraires, où aucun chef n’émerge et où tous se jettent réciproquement des anathèmes. Comment, dans ces conditions, s’organiser, parvenir au pouvoir et ainsi remettre sur le devant de la scène des valeurs en lesquelles nous croyons ? Peut-on espérer voir le bipartisme brisé ou bien faut-il en prendre acte et poursuivre coûte que coûte la stratégie de l’entrisme en pesant de tout son poids sur la ligne politique de l’UMP ?

Trahie, dénaturée, divisée et ne trouvant pas à s’exprimer dans la bouche d’un responsable politique d’une envergure digne d’elle, la pensée gaulliste erre dans les esprits, les écrits et parfois les paroles de quelques originaux à peine audibles. Pourtant le gaullisme puise aux racines de l’histoire de France bien davantage qu’une simple originalité hexagonale, une véritable pertinence face aux défis qui sont ceux des hommes du XXIe siècle : avancées industrielles, recul de la pauvreté, lutte contre la maladie ou gestion de notre environnement nécessitent tous un état d’esprit volontariste ainsi qu’une capacité d’action politique et matérielle que seul le gaullisme a réellement su, depuis la Seconde guerre mondiale, nous donner. Dans l’attente des « ardeurs nouvelles », nous gardons la foi.

Gurval Guiguen

15 commentaires sur Le gaullisme explosé ?

  1. RICAULT CLAUDE // 3 novembre 2012 à 16 h 07 min //

    Il faut dépasser le lyrisme et les analyses passéistes pour comprendre que l’avenir du gaullisme repose concrétement aujourd’hui sur un rapprochement entre Marine LE PEN et Nicolas DUPONT AIGNAN . Les électeurs du F.N. qui communiquent entre eux ,savent que le gaullisme populaire occupe désormais une place prépondérante dans ce parti ;ignorer cette évidence c’est condamner la possible renaissance du gaullisme .

  2. 1) DeGaulle abhorait les bonapartes, ces brouillons prétentieux qui ont toujours appauvri la France. Corrigez votre texte.
    2) DeGaulle était avant tout et toujours un chrétien profondément convaincu de sa foi. Cela suffit à expliquer tout ce qu’il a fait et pourquoi il l’a fait. Tout le reste, et en particulier la prosolalie ci-dessus est stérile. Vouloir passer à coté de cette réalité pour sembler un républicain laic politiquement correct est un mensonge, au mieux.

  3. Dominique Beaulieu // 15 octobre 2012 à 4 h 06 min //

    Bonjour,

    Et pourquoi pas se réunir autour du Front National? C’est le parti qui a le plus de visibilité, qui fait les meilleurs scores, en plus d’être à des années-lumières des accusations d’extrême-droite et de xénophonie dont il est victime. J’ai lu le programme du FN sur l’immigration, et je n’ai rien détecté qui soit choquant ou xénophoe.

    Dominique
    Un nationaliste du Québec qui aime la France

  4. La politique, c’est de la philosophie appliquée. Ceux qui se prétendent « gaullistes » au niveau politique, ne font que des discours, que de l’affichage et cherchent seulement à bêler d’une façon différente sans surtout ! vouloir quitter le troupeau.

    Le « gaullisme » actuel n’est que des mots ! L’exemple le plus caricatural étant celui de M. Asselineau, dont le « gaullisme » n’est qu’un égotisme et dont l’essentiel de l’activité consiste en conférences d’une longueur qui en font le Fidel Castro local ! La négation du gaullisme comme _action_, c’est le parcours de M. Dupont-Aignan, qui est resté très longtemps dans un parti ; s’est rallié à Sarkozy pour sauver son élection locale ; fait des « coups » médiatiques mais dans le désordre, affirmant une chose un jour pour qu’on en parle, puis tentant de nier le lendemain parce qu’on en parle trop ; veut, non pas un Franc souverain, mais un euro français ! Non pas l’indépendance, mais se retirer du commandement intégré dans l’OTAN en restant dans l’OTAN ! Veut discuter avec le F.N. un jour, en prétendant le lendemain qu’on l’a mal compris, et qu’on ne discute pas avec ces gens-là — il a bien appris sa leçon ! Etc.

    Le jour où les différentes chapelles qui se prétendent « gaullistes » cesseront d’essayer essentiellement de faire du chantage au « gaullisme » pour avoir des places, et cesseront de faire de la vente forcée : vous êtes pour l’indépendance, la souveraineté, etc. bref : pour une certaine idée de la France ? D’accord, mais vous devez accepter en plus de cette certaine idée, nos idées, nos lubies, nos intérêts et nos personnes ! on pourra avancer.

    Il n’y a pas de crise de la « demande » gaulliste, il y a une crise de l’offre ! En partie parce que le « gaullisme » a été dévalué étant associé trop souvent à des vichystes et servant de couverture à de la marchandise avariée. Qui plus est, comme la politique, c’est de la philosophie appliquée, la seule chose qui subsiste du gaullisme, c’est l’objectif ! Pas le parcours pour l’atteindre qui dépend de l’environnement ! Vouloir, comme certains le font, reprendre au pied de la lettre certaines décisions de De Gaulle, c’est prétendre que la médecine qui a été appliquée avec succès à un certain mal, est une panacée qui réussira quelle que soit la maladie ! C’est inepte… et c’est une négation du gaullisme : « Il n’y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités. »

    La priorité est littéralement de libérer le pays, c’est-à-dire de faire en sorte que les Français puissent être Français en France, ce qui ne peut se faire sans la souveraineté, à tous les niveaux, et ce qui implique la sécurité intérieure. Quand les Français seront à nouveau seuls à décider de leur destin, il sera loisible de disputer entre Français des différentes options politiques. Mais la libération d’abord !

    Tous les politiciens actuels ont trahi, ce n’est donc pas la peine de chercher un chef parmi ceux-là. La situation étant bloquée par la dictature de la médiocrité, nous allons à l’explosion. La seule politique valable aujourd’hui, parce que la seule réaliste, est de se préparer à une situation chaotique, en sachant que nul ne détient le détonateur, et que la destruction ne sera pas contrôlée. Après une période de fluidité totale, où personne ne pourra prendre la main — hormis des groupes armés, et ces groupes sont majoritairement des groupes mafieux islamistes pilotés par l’étranger — on en a suffisamment d’exemples actuellement — ; et contre ceux-là, il ne peut y avoir que l’Armée ; si elle trahit, c’est foutu… —, les Français, après un moment, face au chaos, chercheront une alternative, solide, nette et restant stable dans la tourmente. Alternative qui ne pourra pas être ceux-là mêmes qui nous ont mis dans la situation dans laquelle nous sommes.

    Même si certaines thèses aujourd’hui ne sont pas entendues, elles seront audibles plus tard, et il importe que certaines choses soient prêtes, et que certains liens de reconnaissance soient tissés.

    C’est à cela qu’il faut se préparer. Pas perdre son temps et celui de la France, qui n’en a plus beaucoup, à de la politique politicienne et à des contorsions pour passer sur Radio-Paris. Et pour pouvoir ressaisir une situation fluide, il faut que les cadres soient en place, et que l’on sache déjà quoi faire. La troupe viendra naturellement après.

  5. « Le marché, il a du bon. Il oblige les gens à se dégourdir, il donne une prime aux meilleurs, il encourage à dépasser les autres et à se dépasser soi-même. Mais, en même temps, il fabrique des injustices, il installe des monopoles, il favorise les tricheurs. Alors, ne soyez pas aveugle en face du marché. Il ne faut pas s’imaginer qu’il règlera tout seul les problèmes. Le marché n’est pas au-dessus de la nation et de l’Etat. C’est la nation, c’est l’Etat qui doivent surplomber le marché. Si le marché régnait en maître, ce sont les Américains qui régneraient en maîtres sur lui ; ce sont les multinationales, qui ne sont pas plus multinationales que l’OTAN. Tout ça n’est qu’un simple camouflage de l’hégémonie américaine. Si nous suivions le marché les yeux fermés, nous nous ferions coloniser par les Américains. Nous n’existerions plus, nous Européens ».
    C’était de Gaulle (tome I, p.523-524)
    Oui, ça, c’est de Gaulle …

  6. De Gaulle ou Monnet : il faut choisir
    Beaucoup a été dit ou écrit sur l’ambition européenne du Général de Gaulle. Celui qui a réconcilié la France et l’Allemagne aurait-il signé les Traités de Maästricht, d’Amsterdam et aujourd’hui la Constitution européenne ? Chacun peut avoir son idée. Ce qui est certain en revanche, c’est que De Gaulle n’obéissait à aucune idéologie, pas plus l’idéologie européenne qu’une autre. En pragmatique qu’il n’a cessé d’être toute sa vie, De Gaulle était en revanche animé par des principes et des valeurs, régulièrement exprimés dans ses écrits, ses discours et son action politique. En particulier sur l’Europe, nul ne peut sérieusement se réclamer du gaullisme, sans avoir relu ce que le Général écrivît, au soir de sa vie.
    Extrait des « Mémoires d’Espoir », Plon, 1970
    « Ainsi commencée, la mise en œuvre du Marché commun va donner lieu à un vaste déploiement d’activités, non seulement techniques, mais aussi diplomatiques. En effet, l’opération, indépendamment de sa très grande portée économique, se trouve enveloppée d’intentions politiques caractérisées et qui tendent à empêcher la France de disposer d’elle-même. C’est pourquoi, tandis que la Communauté se bâtira dans les faits, je serai, à plusieurs reprises, amené à intervenir pour repousser les menaces qui pèsent sur notre cause. La première tient à l’équivoque originelle de l’institution.
    Celle-ci vise-t-elle – ce qui serait déjà beaucoup ! – à l’harmonisation des intérêts pratiques des six Etats, à leur solidarité économique vis- à-vis de l’extérieur et, si possible, à leur concertation dans l’action internationale ? Ou bien est-elle destinée à réaliser la fusion totale de leurs économies et de leurs politiques respectives afin qu’ils disparaissent en une entité unique ayant son Gouvernement, son Parlement, ses lois, et qui régira à tous égards ses sujets d’origine française, allemande, italienne, hollandaise, belge ou luxembourgeoise, devenus des concitoyens au sein de la patrie artificielle qu’aura enfantée la cervelle des technocrates ?
    Il va de soi que, faute de goût pour les chimères, je fais mienne la première conception. Mais la seconde porte tous les espoirs et toutes les illusions de l’école supranationale. Pour ces champions de l’intégration, l’ « exécutif » européen existe déjà bel et bien : c’est la Commission de la Communauté économique, formée, il est vrai, de personnalités désignées par les six Etats, mais qui, cela fait, ne dépend d’eux à aucun égard.
    A entendre le chœur de ceux qui veulent que l’Europe soit une fédération, quoique sans fédérateur, l’autorité, l’initiative, le contrôle, le budget, apanages d’un gouvernement, doivent désormais appartenir, dans l’ordre économique, à ce chœur d’experts, y compris – ce qui peut être indéfiniment extensif – au point de vue des rapports avec les pays étrangers.
    Quant aux ministres « nationaux », dont on ne peut encore se passer pour l’application, il n’est que de les convoquer périodiquement à Bruxelles, où ils recevront dans le domaine de leur spécialité les instructions de la Commission.
    D’autre part, les mêmes créateurs de mythes veulent faire voir dans l’Assemblée, réunissant à Strasbourg des députés et des sénateurs délégués par les Chambres des pays membres, un « Parlement européen », lequel n’a, sans doute, aucun pouvoir effectif, mais qui donne à l’ « exécutif » de Bruxelles une apparence de responsabilité démocratique ».

  7. Oui bien sûr De Gaulle fait parti de l’histoite … comme Lénine et évidemme beaucoup d’autres ….
    Justement Lénine … des millions de gens ont fait référence, et le font encore, à son idéologie … Et se référer en politique à De Gaulle on ne pourrait pas ? Pour moi qui avait 15 ans à la mort du Général, qui avait une mère qui a écrit au Général le lendemain de sa défaite au référendum, De Gaulle ce sont des principes : l’indépendance nationale, le respect des autres nations, le role de l’Etat, la résistance aux puissances d’argent, la droitesse. C’est simple et clair non ?
    Il ne s’agit pas de chercher un ‘ De Gaulle bis’ mais de « supporter » l’homme politique qui prend en compte le plus ces grands principes. Je me suis fait « rouler » avec Chirac, De Villepin et consorts. Je pense réellement à l’heure actuelle que les français de tous bords attachés à l’idéal gaulliste devraient soutenir Dupont-Aignan.

  8. Bellenger Pierre // 14 octobre 2012 à 17 h 41 min //

    Merci, Gurval Guiquen, pour cette analyse. J’avais 17 ans, lors de l’appel du 18 Juin ; je suis donc de la génération du gaullisme historique. Je n’étais alors qu’un citoyen lambda, ignare de la vie en société comme de la façon de faire de la politique conne une joute plus ou moins amusante. J’étais conducteur de travaux publics, et c’est une fois terminée ma carrière professionnelle que je me suis intéressé à la politiquçe, parce que j’ai pris conscience que je laissait à mes descendants un monde Absurde, comme disai Camus.
    Je suis donc devenu chercheur en vie socitale pour m’instruire en self-mademan, en refusant de faire de la politique de joute politicienne. J’ai donc analysé les composantes de notre vie en société, et tenté de trouver la plus éthique hiérarchie possible entre ces composantes. J’ai recontré la définition du Gaullisme dans Wikipédia, que je crois excellente. Le gaullisme se définit par ses deux principes : la Souveraineté de l’état, que d’autres appellent la Primauté du Politiqiue, et 2) la primauté de l’intérêt général sur les intérêts privés. Cette déninition simple semble bien exacte.

    Qu’en reste-t-il aujourd’hui dans une peuple qui a été manipulé par la » Primauté des émois ». être un humain digne de ce nom, c’est de donner la primauté aux émois ; l’analyse d’intelligence, c’est du ringard, tout juste bon pour le technique ! Dans ce peuple sentimentalisé et devenu paresseux à l’analyse, la manipulation a permis de restaurer la féodalité ; de terrienne elle est devenue financière, c’est à dire moderne, mais c’est bien le retour de la féodalité. Cela a permis que le traité de Maastricht l’emporte par 51%, et nous voici maintenant sous le Droit de ce traité ; il régit notre vie en société à tous les niveaux. Or ce traité contient discrètement un article 56 qui donne les pleins pouvoir à l’oligarchie financière, Comment s’étonner que nous soyons entrés dans un paupérisme total. Ce paupérisme a été caché pendant 15 ans, par les recettes de la vente doctrinale de nos bijoux de famille, services publics et entreprises nationales. Nous n’avons plus rien à vendre, et maintenant le paupérisme déferle comme un tsunami. Nous nous enterrons et nous nous étouffons dans l’obligation de nous endetter auprès de ceux qui nous dérobent notre richesse, grâce au traité de Maastricht., et cela pour assurer un minimum détat seulement. Toute bonne gouvernance est impossible dans ces conditions.
    Le Gaullisme semble actuellement se dissoudre principalement dans le Front National et aussi dans l’UMP. Il n’a plus rien à voir avec ses principes de base. Le Front National, pas plus que l’UMP ne déconcent le traité de Maastricht ; la DLR ne dénonçant plus Maastricht depuis le milieu de 2010.

    Quel avenir, dans ces conditions , pour le Gaullisme. ????? Je serais heureux d’échanger avec Mr Gurval Guiquen.
    Pierre.Bellenger@wanadoo.fr

  9. A tous ceux qui refusent de reconnaître le gaullisme. Personne ne peut nier que la dernière référence historique, politique et philosophique est le gaullisme. C’est contraignant le gaullisme. C’est le refus de la facilité politique ; facilité du genre : « je suis de droite, donc UMP, de Gauche, donc du PS ». Plus besoin de réfléchir. Etre gaulliste implique de se mettre en cause toujours et chercher l’intérêt général et l’intérêt national.

  10. A l’adresse de Gurval GUIGUEN en particulier et de tous ceux qui croient au gaullisme,

    Propos émouvant teinté d’amertume, vous gardez une lueur d’espoir. Et c’est cela qu’il faut conserver, une mécanique de pensée partant de l’espoir, allant vers la résistance, pour aboutir à une construction équilibrée avec pour objectif la France, son peuple.

    L’UMP est devenue l’UDF d’hier puisque ses principaux dirigeants sont d’abord européens et fédéralistes avec tout ce que cela implique.

    Quant à De Gaulle, il est devenu une référence historique transversale dont beaucoup de « politichiens » se prévalent comme on porte un polo de marque, pour en être… Pour attirer vers soi un électorat perdu ou qui a décidé d’aller vers Mélenchon, vers Lepen ou autres….

    Le problème est que les faits sont têtus : les gens ont fini ou finissent par comprendre que le gaullisme qu’on leur vend à l’UMP est un gaullisme « canada-dry » : ça en a la couleur, l’odeur, ça lui ressemble, mais…..mais ça n’en est pas. En terme militaire, c’est un leurre.

    Le second problème est qu’il n’existe plus de leadership gaulliste, bref plus d’hommes qui croient en la capacité de la France d’être un grand pays par lui même; cette idée est tellement répandue que l’on se réfère toujours aux mêmes données, démographiques, économiques….etc. La réalité c’est que la puissance d’un pays ne dépend pas de sa taille mais de la volonté politique première : on rappelle peu que Charles De Gaulle a récupéré deux fois la France dans un Etat de quasi faillite; en 45 bien sûr mais aussi en 58…. Etonnement, il redressera les comptes (équilibre budgétaire en moins de 5 ans)….On rappellera qu’à la place des désordres et à l’impuissance de la IV°, il installera l’ordre et la puissance politique (la constitution de la V° après avoir donné le droit de vote des femmes en 45…), militaire (le mirage, la bombe atomique…), économique (TGV, autoroutes, EDF-GDF via le nucléaire civile issu de la création du CEA en 45 pendant son gouvernement provisoire…), financier (toutes les grandes banques actuelles sont issues des banques et assurances nationalisées (BNP, Crédit Lyonnais…UAP…) par ordonnance de 45….Il réglera le problème algérien, sortira la France du commandement intégré de l’OTAN (ce n’est pas rien) et inscrira la France dans la politique internationale (francophonie…) comme une alternance crédible aux deux blocs sans lâcher les américains en 62 (cuba), donc sans perdre de vue l’intérêt de la France, en nouant le contact avec la Chine, en développant les relations avec l’Afrique et les pays de la zone indochinoise, avec les pays de l’Amérique du sud, le Québec….Et même l’Europe puisque c’est lui qui eu la responsabilité de faire ratifier le traité CEE. Mais il y apposa son interprétation et son autorité avec le compromis du Luxembourg. Puis donna sans succès son orientation avec le plan Fouchet qui aurait été le fondement d’une coopération politique renforcée entre nations hiérarchisant la primauté du politique sur l’économique et le financier.

    Or le projet européen actuel vise deux objectifs constants depuis la fin des années 80 (reprise de l’idée des fondateurs « atlantistes » de l’Europe, parfois même agents des Etats-Unis :
    – le premier supprimer les Etats nations et créer l »Etat fédéral européen organisé autour de régions européennes (des länder);
    – le second rester sous la tutelle défensive américaine en appliquant les consignes de la doctrine OTAN et en acceptant, à moyen terme, d’acheter tous les équipements aux Etats-Unis…(la dernière directive européenne marchés publics de défense et de sécurité aboutira à sacrifier le tissu industriel de défense européen…)

    Quel homme politique français peut-il sérieusement s’opposer à ce mouvement? Avec quel parti? Avec quel argent? avec quels soutiens?

    Sans crise majeure, condition nécessaire à l’émergence d’un nouveau chef, le gaullisme est sans doute appelé à connaitre une période de glaciation politique amorcé depuis l’éclatement de la l’alliance Pasqua- Seguin-De Villiers.

    Paradoxalement, c’est l’Euro via la politique budgétaire (le fameux traité) qui va être mise en oeuvre simultanément par tous les pays qui est peut-être la clef d’une crise à venir qui fera imploser l’Europe et émerger l’idée d’indépendance et de patrie sans que de tels objectifs n’interdisent la coopération entre les peuples. A suivre.

  11. CASTELIN Michel // 14 octobre 2012 à 10 h 39 min //

    De Gaulle…, le gaullisme… , la pensée gaulliste… , c’est l’Histoire de France.

    Et l’Histoire de France c’est quoi ?

    Ceci :

    – Brennus, Charles Martel, Jeanne D’Arc, Valmy et De Gaulle ! : ceux qui ont dit NON !
    OU BIEN :
    – Vercingétorix, Charles VI, les Princes de La Fronde, les émigrés de Coblence et Pétain ! (ceux qui se sont soumis, compromis, ou ont franchement collaboré).

    Les français ne réagissent qu’à l’ultime seconde …

    … et , c’est vrai , comme elle est longue … cette seconde !
    CASTELIN Michel

  12. Flamant rose // 14 octobre 2012 à 10 h 39 min //

    Un article comme celui-ci, par ailleurs trés bon et trés argumenté, est forcément réducteur car reprendre tout ce qui est dit dans le détail demanderait un livre. Vous citez des faits parfaitement exacts mais qui demandent, néanmoins à être précisés.

    Dans le premier paragraphe consacré à Philippe Seguin vous parlez d’un coup de tête qui n’avait rien d’incohérent. La réalité mérite quelques explications. Philippe Seguin a, pour ces élections, européennes constitué un attelage pour le moins bizarre avec Alain Madelin. On avait en effet réuni, sous , l’impulsion de Jacques Chirac, un liste RPR-DL constituée de celui qui était considéré comme le plus social des gaullistes avec celui du héraut du libéralisme. Les deux hommes ont eu d’énormes difficultés pour constituer une liste. En face d’eux une liste souverainiste constituée de Charles Pasqua et de Philippe De Villiers. C’est une interview de Bernard Pons à « Valeurs actuelles » qui a été le déclencheur. Pons était à l’époque le président des amis de Jacques Chirac et dans cette interview il affirmait qu’il faudrait comptabiliser toutes les voix de la majorité. Seguin n’a pas accepté l’idée que voter pour sa liste ou pour celle de Pasqua soit considéré de la même volonté d’adhérer à la majorité présidentielle. Il a non seulement démissionné de la tête de liste RPR-DL mais également de la présidence du RPR. C’est à la suite de ces événements que Chirac a fait, dans l’urgence, appel à Nicolas Sarkozy.

    A la fin du second paragraphe vous écrivez au sujet du Général  » L’élan politique dans lequel il s’inscrivait, lui, n’a pas cessé d’exister pour autant. » Puis, vous citez un certain nombre de noms de Marie-France Garaud à Jean François Copé en passant par bien d’autres. Cela rappelle ce qu’écrivait Roland Nungesser fondateur de « Carrefour du gaullisme » avec l’existence de cercles de réflexion, de clubs, de mouvements se réclamant de de Gaulle. De plus, il n’est pas de ses adversaires les plus acharnés qui n’éprouvent ou n’ont éprouvé le besoin d’y faire référence à des occasions multiples, variées et souvent inattendues. Tout le monde a été, est ou sera gaulliste « . la prophétie semble réalisée : la quasi-totalité des Français semble maintenant réclamer sa part de l’héritage du général de Gaulle. Parmi ces clubs, j’ai été tenté de rejoindre « le chêne »de Michèle Alliot Marie. je ne l’ai pas fait.

    Mais, et c’est la question que vous soulevez de quel gaullisme s’agit-il ? C’est également la question que s’est posé Roland Nungesser. S’agit-il du gaullisme auquel se réfère, avec plus ou moins de décence, tous ceux qui l’ont jadis combattu ? Ou, au contraire, de celui de la famille fermée de ceux qui, ayant servi de Gaulle, ont des titres non négligeables à évoquer sa pensée mais veulent se tenir scrupuleusement « entre gardiens du temple » à l’écart de toute action menée hors du cénacle ? Ou bien encore le gaullisme qui se manifeste dans l’action politique conjoncturelle, mais qui, dès lors, mêlé aux méthodes et au vocabulaire des partis, suscite parfois contestations et conflits entre ceux qui, paradoxalement, se réclament d’une même origine ? En ce qui me concerne, j’aime bien cette définition de Nungesser « le vrai disciple n’est pas celui qui reprend les « recettes » du maître ». C’est celui qui comprend sa pensée, s’en est suffisamment imprégné pour interpréter à son tour les réalités de son monde et l’orienter dans la voie du salut. »

    Vous parlez de DLR qui me paraît être un cas d’école. Effectivement, de quel gaulliste s’agit-il ?C’est un parti que je situe, à tort ou à raison, parmi ceux qui se considèrent comme les successeurs « des gardiens du temple ». Comment peut-on alors comprendre, et vous soulevez cette incohérence, que le président de ce parti puisse vouloir ouvrir le dialogue avec le Front national, un parti né sur la haine de de Gaulle ? Je connais, comme vous, des militants de ce parti qui sont particulièrement mal à l’aise. Vous vous demandez si Jacques Chirac a été gaulliste un jour. Je crois que oui, même, et il l’a toujours affirmé, si son père spirituel et son modéle restent Georges Pompidou. Si comme vous l’affirmez l’épisode Seguin est assez mal connu, celui concernant les prises de position de Chirac en 1974 après la mort de Pompidou l’est également.

    Le général de Gaulle lui-même tenait en horreur les partis politiques dites vous. C’est sans doute vrai, de Gaulle n’a jamais oublié que c’est la IV éme République, le « régime des partis » qui a provoqué son départ en 1946. La réalité c’est aussi que ce sont de vrais gaullistes, Frey, Soustelle, Debré, Chaban-Delmas qui ont mis sur pied l’UNR et le Général a toujours voulu être informé de ce qui se passait dans le parti. Pour cela il avait confié la tâche à Pompidou. En revanche, c’est à travers Olivier Guichard mais surtout Frey que de Gaulle qui n’apparaissait jamais aux réunions donnait ses consignes au parti. Lorsque Pompidou a demandé à Maurice Schumann que lui et quelques uns de ses amis entrent dans son gouvernement, Schumann lui a répondu qu’il devait réunir son parti, le MRP, pour prendre une décision. Le général de Gaulle a accepté cette procédure qui pourtant était la manifestation flagrante de ce système de parti vigoureusement combattu par lui- même depuis 1946.

    Vous faites une critique sévère de Nicolas Sarkozy en ce qui concerne la réintégration de la France dans le commandement intégré de l’OTAN. Vous auriez dû indiquer les raisons qui ont pousé de Gaulle à quitter cette organisation (épisode également mal connu et souvent déformé). En effet, de Gaulle souhaitait rester dans la structure mais à des conditions qui n’ont pas été acceptées par les États-Unis, il ne s’agit donc pas d’un rejet idéologique. Il faut également souligner le fait que successivement, Chirac puis Mitterrand ont eu aussi fait en sorte que la France réintègre cette structure et que si cela ne s’est pas fait c’est qu’ils n’ont pas pu obtenir ce que Sarkozy a, lui, obtenu des américains.

    Vous abordez le problème de l’indépendance. C’était effectivement un thème quasi permanent des discours du Général qui en 1952 à Bayeux a déclaré « Oui ! la défense de la France et l’indépendance, c’est cela que l’instinct national attend avant tout du pouvoir, pour le reconnaître, le suivre et s’y confier « . Mais, souligne Olivier Guichard, l’un des gaullistes historiques,  » l’indépendance, oui, bien sûr, une évidence. mais l’indépendance qu’on y regarde à deux fois. l’indépendance ne va pas sans les alliés; elle n’est pas la solitude. l’indépendance, c’est la façon nationale de vivre avec eux ». C’est aussi ma vision.

    En 1955, de Gaulle déclare « La défense du pays est le premier devoir de l’État. elle est même sa raison d’être « . Déjà en 1980, Olivier Guichard disait  » Nous ne pouvons pas nous défendre seuls et d’ailleurs personne ne le peut. La sécurité de chacun ne saurait être assurée que par la coalition organisée de tous ».

    Voila quelques reflexions que m’inspirent votre texte. Tout le monde a été, est ou sera gaulliste « . Oui, la prophétie est réalisée. Se revendiquent du gaullisme des gens de tous bords à partir des deux extrêmes : certains très à gauche, des alter mondialistes qui n’osent pas le dire, d’autres très à droite comme ceux du MIL qui se réclament de la droite civique, gaulliste et patriote. D’autres encore ont même franchi le pas en s’acoquinant avec l’extrême droite tel Paul-Marie Coûteau qui en 2002 n’a pas appelé à voter Chirac face à Le Pen. Aujourd’hui, je pense que personne, aucun parti n’a à se considérer comme étant le gardien du temple et puis de quel droit certains se donnent-ils ce titre ? de quel droit s’accordent-ils cette fonction ? Dans son livre « la lueur de l’espérance » Jacques Chirac écrit  » Il s’est fait du gaullisme sans de Gaulle, et même sans le savoir, probablement depuis Vercingérorix. »

  13. Bonjour,je suis porte drapeau du comité du souvenir du Général de Gaulle de Rouen et de son agglomération.je ne vous parle pas des endroits ou je suis allé depuis 20 ans de la Littuanie (NN) à la Marne,70.14.40….partout ou je suis invité.,meme chez vous à Coat Mallouen.su un maquis breton.
    nous sommes les derniers à la messe du 9.11……nous finissons à cinq…six…..nous sommes dans le 20ème après-Gaullisme.Les temps changent la roue tourne,je vais plus aux enterrements qu’autres choses……chaque semaine nous perdons 1….2…….3…… »connaissances » plus ou moins proches,.la génération du baby boom prend la relève du devoir de mémoire..Comment ne pas baisser les bras devant la multitude de commentaires de chapelles de haine entre les militants de ces chapelles.Tout va devenir cimetière musée mosolé,mémorial pour touristes.Les cercles se referment.Les jeunes sont dans leurs préoccupations et loisirs à milles années lumière de vos écritures. Les chefs qui causent sont incapables de réunir un adhérent,un militant ici ou là,les gens dés qu’ils sont 3…4 ne s’aiment pas,se critiquent…..Il faut se rendre à l’évidence les temps changent, Nous allons vers de graves évènements dans le pays,et le monde devenu petit du Gaullisme reste à l’écart pour déposer les gerbes et regarder les trains passer.je crois que si il doit y avois une résurrection,sous une forme différente ce sera après une travarsée de désert de décénnies ….vous pouvez tous vous étriper,commenter,jouer les historiens,Nous la base on ne vous suit plus,nous allons faire sans vous.Bonne retraite,bons chrisanthèmes,merci de m’avoir lu si vous lisez ces mots.ce sont les miens d’un Gaulliste niveau C.A.P qui travaillait déjà à 14 ans sous le Général….mon seul espoir c’est que j’ai ma foi et que je crois aux bouteuilles à la mer……vous savez ou me trouver.rémidlr76.

  14. Gilles Le Dorner 02100 // 13 octobre 2012 à 23 h 51 min //

    Pleureuses du temple ? Consolez-vous de vos diatribes nostalgiques psychanalysant le gaullisme , qui n’est , je vous le rappelle , ni une secte ni un culte . Un exemple , parmi d’autres . A raviver . Il n’est , au nom de la France, qu’un seul combat , sans armes , qu’une seule volonté , sans fléchir, sans trahir, sans mentir , sans renoncer , il n’est qu’ un seul devoir passant outre les partis ou leurs résidus , c’est de s’unir et de rétablir la souveraineté et l’ indépendance de la France au même titre que la souveraineté et l’indépendance des Nations . Même dans un ensemble , européen . L’ indépendance comme la liberté de choisir et de se gouverner . La souveraineté du droit de vote à celui de veto . Depuis les électeurs jusqu’aux élus dûment mandatés . En France , la discorde reste certes constitutionnelle , c’est le sens de la question du non-respect du referendum du 29 Mai 2005 . Mais la question du sens demeure . L’Empire , les Empires ? Ou les Nations ? Le saupoudrage de pacifisme dans l’esprit de tolérance du n’importe quoi et de la démocratie du n’importe comment au prix du bâillon et de la ruine des peuples , sous le joug de l’inavoué-et-souverain-veau-d’or de l’argent ? Non merci . Trêve de blabla . Trêve des atermoiements . Deux suffisent , ne pas renouveler la faille des Balkans . Honneur à ceux , tous ceux , qui s’escriment à maintenir l’éveil au pays de la conspiration du silence . Oui , à bas les murs des étiquettes , des egos , des orgueils ou des vanités . Tomberions-nous encore plus bas ? L’effort rachète . Parmi d’autres , l’effort de France . Rassemblés Agir . Demain la France DLR 02100

  15. Trop de pragmatisme tuera le gaullisme…. Sans faire de la politique polititienne il me parait evident que seuls les hommes politiques qui ont dit NON en 2005 ….. et en 2012 au sujet des traités – ou loi- peuvent se prétendre fidèles aux principes gaullistes (indépendance, role de l’Etat…). Cela limite sérieusement le nombre !
    Actuellement, il n’y a aucum doute pour moi, seul DLR se rapproche de ces principes… Absent des médias certes…mais cela bouge .. cette semaine; LCP, RMC, EUROPE1 .. Ce n’est pas mal !
    Et ne faites pas comme le système actuel.. Oui NDA s’adresse à tous les français du FN au Front de gauche et c’est important pour « grandir »… A l’heure actuel le danger pour la nation vient de l’UMPS … On verra plus tard… De Gaulle en 40 n’a pas refusé l’adhésion de membres de l’action française ni de communistes n’est-ce pas ?
    Pour une union des « gaullistes » autour de Nicolas Dupont-Aignan

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