Réveillez-vous ! : le cri d’alarme de Nicolas Baverez

 

L'économiste et historien, Nicolas Baverez._

Dix ans après La France qui tombe, magistrale analyse des raisons du déclin français, l’économiste et historien Nicolas Baverez lance un nouvel avertissement. Comme à son habitude, il le fait sans chercher la polémique. Le constat qu’il dresse n’en est que plus glaçant.

Réinventer les modèles

La France, menacée de ne plus figurer parmi les dix premières puissances économiques mondiales, se trouve confrontée à des décisions et des enjeux déterminants. Son modèle économique ne génère plus de croissance. Son modèle social produit un chômage de masse et bloque la mobilité. L’Etat surendetté verra rapidement son financement atteindre des coûts prohibitifs, voire se tarir. La France n’est plus un leader européen mais un risque majeur pour l’euro et pour l’Union. Elle ne peut plus se sauver seule mais reste en mesure de détruire la construction communautaire. Les décennies de déclin tranquille appartiennent au passé. Sa poursuite entraînerait une brutale chute du niveau de vie qui déboucherait inéluctablement sur la violence politique et une guerre civile froide. La France se trouve ainsi devant l’alternative d’une thérapie de choc décidée et appliquée par elle ou d’un ajustement contraint sous la tutelle de l’Allemagne, de la Commission européenne et du FMI.

Après deux décennies de bulles, après cinq années de déflation larvée, l’heure est à la reconstruction ou à l’implosion, à la déflagration retardée façon années 1930 ou à la réinvention des modèles comme en 1945. Chacun devra faire ses choix et assumer ses responsabilités. Le temps est passé des stratégies indirectes ou des logiques floues qui ne font qu’aggraver les difficultés. Et les écarts se creuseront très vite entre les individus, les entreprises, les nations et les continents qui sauront se mettre en mesure de répondre à l’urgence et de s’adapter, et ceux qui décrocheront et se trouveront marginalisés. (…)

La France doit trancher les noeuds gordiens qui la ligotent. Elle doit choisir entre les réformes de structure et la décroissance. Elle doit choisir entre le redressement de sa compétitivité et l’éclatement de l’euro, avec à la clé une baisse du PIB de l’ordre de 20%. Elle doit choisir entre la reprise en main de son destin et le passage à une souveraineté limitée. (…)

Le pacte productif

Pour la France, l’enjeu prioritaire concerne la modernisation du modèle économique, qui passe par un nouveau pacte productif. Le fondement ultime de la débâcle française provient de l’effondrement de l’appareil de production national qui, après avoir dévasté l’industrie, gagne aujourd’hui les services. Le cœur du problème réside, comme au cours des années 1970, dans la chute de la profitabilité des entreprises qui a cassé l’investissement et l’innovation, avec un taux de marge réduit à 28% de la valeur ajoutée contre 40% en Allemagne. Et ce en raison de l’explosion des coûts du travail, supérieurs de 10% au niveau allemand alors qu’ils lui étaient inférieurs de 15% en 2000, ainsi que des prélèvements obligatoires sur les entreprises qui atteignent 18% du PIB contre 11 % en Allemagne. A cela s’ajoutent de nombreux handicaps hors prix liés à la pénurie de main-d’oeuvre qualifiée, à la fermeture du crédit bancaire, à une spécialisation insuffisante, à la baisse de l’effort de recherche. (…)

Après trois décennies d’ambiguïté où l’on a parlé de production mais toujours arbitré en faveur de la consommation et de la redistribution, la France doit faire clairement le choix d’une politique de l’offre. Le schéma keynésien d’une croissance tirée par des dépenses publiques financées par la dette est mort. Parce que la consommation se porte sur les importations dans une économie ouverte si l’appareil de production n’est plus performant. Parce que les impôts indispensables à la dépense publique euthanasient l’activité et l’emploi marchands, provoquant l’exil des centres de décision, des capitaux et des talents. Parce que l’impôt n’est pas mis au service du désendettement mais de la fuite en avant de dépenses de redistribution ruineuses pour l’économie et contre-productives socialement. Parce que l’excès de dette publique ruine le crédit de l’Etat et la confiance. Le site France a ainsi été dévasté par une série de chocs ravageurs: choc du franc fort puis d’un euro systématiquement surévalué sous la mandature de Jean-Claude Trichet; choc de la loi des 35 heures ; choc de la récession en 2008 puis de l’effondrement réglementaire du crédit à partir de 2010; choc fiscal avec une hausse des prélèvements de 20 milliards d’euros depuis 2010 auxquels il est prévu d’ajouter 19 milliards supplémentaires. Dès lors que la consommation excède la production de 10%, le choix doit s’opérer entre la déflation par la baisse des salaires et la reflation par l’augmentation du travail, de l’épargne et de la production. Voilà pourquoi ce ne sont pas les dépenses publiques mais les réformes de structure qui peuvent relancer la croissance. Voilà pourquoi la priorité doit aller à la maîtrise des coûts du travail – notamment des charges sociales -, à l’investissement, à l’innovation et à la recherche. C’est par la restauration de la compétitivité des entreprises que sera relancée la croissance qui permettra à terme de rembourser la dette publique.

(…) L’alternative se situe aujourd’hui entre une politique maîtrisée de reflation à l’allemande et une politique de déflation à la grecque et à l’espagnole imposée par la contrainte financière. La crise de PSA, qui est moins sociale qu’économique avec la menace de disparition du second constructeur français, constitue un électrochoc qui doit convaincre les Français et leurs dirigeants de la nécessité d’un plan d’urgence pour sauver le site France. Il passe par un pacte productif qui, dans l’esprit de la reconstruction de l’après-guerre, mobilise toutes les forces de la nation. La baisse du coût du travail est vitale. Elle exige un choc de compétitivité à travers le relèvement de la durée du travail entre 38 et 40 heures ainsi que la baisse des charges sociales via le transfert du financement des allocations familiales vers l’impôt, en priorité la TVA – ce qui équivaut à une mini-dévaluation – ou à défaut la CSG. (…)

Le pacte social

Le chômage permanent est un cancer qui ronge l’économie mais aussi la société et la nation. En France, il découle de trois décennies d’augmentation du coût du travail et d’alourdissement de sa réglementation qui ont fait de l’embauche le risque le plus lourd pour les entreprises. La réduction des coûts du travail doit passer par l’augmentation de sa durée et par la baisse des charges, seule alternative à la diminution des salaires et donc du pouvoir d’achat. L’hyperprotection des emplois publics et d’un noyau dur de salariés a pour contreparties le report et la concentration des risques sur un vaste précariat – qui forme un nouveau sous-prolétariat – ainsi que la fermeture de l’accès du marché du travail aux jeunes. La solution réside dans la réunification et la libéralisation du marché du travail autour d’un contrat unique qui lie flexibilité et sécurité. Face aux 3 millions de chômeurs, il faut agir tant sur l’offre que sur la demande de travail. Du côté de l’offre, 2,3 millions de personnes faiblement qualifiées peuvent être réintégrées dans le marché du travail si l’on parvient à diminuer significativement les charges qui pèsent sur les entreprises. Du côté de la demande, il existe un potentiel de 2,2 millions d’emplois non pourvus faute de qualifications adaptées, potentiel qui peut être exploité par une politique de formation, de reconversion et de mobilité des salariés.

(…) Un gigantesque effort d’investissement éducatif doit être entrepris, mais qui n’a de sens que s’il est accompagné d’une véritable décentralisation, d’une autonomie des établissements et d’un bouleversement des structures de l’Éducation nationale. Elle ne souffre aucunement d’un manque de moyens comme le souligne un taux d’encadrement très élevé, mais d’une centralisation et d’une bureaucratisation extrêmes. Au nom d’une conception dévoyée du principe d’égalité, elle nie la dimension humaine et la transmission des connaissances qui se trouvent au principe même de l’enseignement, en refusant de prendre en compte de manière individuelle tant la personnalité des enfants que la gestion de la carrière des professeurs. Dans l’enseignement supérieur, l’autonomie des universités a marqué un progrès mais reste largement fictive faute d’une liberté réelle dans la définition du projet pédagogique, dans le recrutement des étudiants et des enseignants, dans le pilotage de leurs recettes – notamment des droits d’inscription – et de leurs dépenses. Dans l’éducation plus encore que dans tout autre domaine, l’investissement et la réforme sont indissociables.

La France se trouve confrontée avec l’intégration de ses 5,2 millions d’immigrés à un défi historique d’une ampleur comparable à celui que fut pour l’Allemagne sa réunification. Faute de s’être adaptée à la nouvelle donne du XXIe siècle, la nation française a éclaté en cumulant les fractures entre les statuts économiques et sociaux, les générations, mais aussi les ethnies et les races. La balkanisation de la société se traduit par la segmentation du territoire. L’Hexagone n’est plus divisé comme dans les années 1960 entre Paris et le désert de la province mais juxtapose des pôles de richesse ouverts sur la mondialisation et des zones d’exclusion: 750 ghettos urbains concentrent ainsi 2,5 millions de personnes vivant des transferts sociaux aux marges de la société comme de l’Etat de droit. Plus encore que dans nombre de pays d’Europe, la conjonction d’une immigration de travailleurs non qualifiés, du chômage permanent qui, en France, préexiste au choc de 2008, de l’enrayement des politiques d’intégration et de l’exacerbation du fondamentalisme islamique alimente une dynamique de peur et de haine dangereuse pour la démocratie. Avec pour première conséquence la montée en puissance des mouvements populistes et xénophobes.

D’où l’urgence d’une ligne claire pour les politiques de l’immigration et de l’intégration, tant à l’échelon européen qu’à l’échelon national. Sur le plan européen, il est essentiel d’uniformiser les règles pour éviter les biais entre les législations nationales et de promouvoir une politique de codéveloppement avec les pays d’émigration qui sont aussi des gisements de croissance. Sur le plan national, plusieurs principes devraient être affirmés. Tout d’abord le respect intransigeant des libertés publiques et des droits civils, à travers la sanction des discriminations envers les immigrés ou leurs descendants comme des violences qui s’abritent derrière la religion ou les traditions culturelles (mariages forcés, polygamie, excision…). Ensuite, le recours ciblé et provisoire aux mesures de discrimination positive, notamment dans le domaine scolaire et universitaire pour accélérer l’intégration et témoigner de sa réussite. Enfin, le retour de l’activité marchande et du travail dans les banlieues, ce qui passe par des incitations puissantes à la création de petites voire de microentreprises et par la réouverture du marché du travail peu qualifié. Au total, plutôt que de prétendre incarner la conscience universelle en légiférant sur l’histoire des autres pays, la classe politique française serait mieux inspirée de travailler en priorité à la réunification de la nation française, aujourd’hui au seuil de la guerre civile.

Les déficits et la dette publics ne sont pas les alliés mais les fossoyeurs de la solidarité, car ils sont autant d’impôts sur les pauvres et les générations futures. Financés par la dette, ils impliquent le paiement d’intérêts qui représentent un transfert de 2 à 3,5% du revenu des contribuables les moins aisés vers les plus favorisés et les investisseurs internationaux qui détiennent les deux tiers de la dette française. La remise sous contrôle des finances publiques françaises est impossible sans une profonde refonte de l’Etat-providence dont les dépenses atteignent 33% du PIB, soit près de 600 milliards d’euros, tandis que la dette sociale s’élève à 200 milliards d’euros et se creuse année après année. Le dérapage des dépenses sociales est étroitement lié aux difficultés des collectivités territoriales, un tiers des départements se trouvant aujourd’hui incapables de répondre à leurs engagements au titre des aides sociales. Dans le même temps, la protection sociale contribue au chômage permanent en pesant de manière démesurée sur le coût du travail et échoue à lutter contre les nouveaux fléaux sociaux: l’exclusion; la pauvreté qui se concentre chez les jeunes (18% contre 4,5% pour les plus de soixante-cinq ans); la dépendance en fin de vie.

Les politiques de solidarité doivent donc être repensées. Tout d’abord doit être engagé un travail d’évaluation des dispositifs d’aide qui se sont superposés, à l’exemple du Revenu de solidarité active (RSA) qui s’ajoute à l’impôt négatif institué par la prime pour l’emploi, constituant deux systèmes de revenu minimum. Les aides ont vocation à être concentrées sur les publics en difficulté et les systèmes anti-redistributifs supprimés, à l’instar de la quasi-gratuité des lycées français à l’étranger ou de l’enseignement supérieur. La logique universelle et bureaucratique de l’Etat-providence à la française doit être réorientée vers la prise en charge des situations et des handicaps individuels, afin de lier les prestations à des parcours d’insertion. Le mode de financement et de gestion des régimes sociaux doit être également revu en fonction de la nature du risque couvert. L’indemnisation et la prévention des accidents du travail relèvent de toute évidence des seules entreprises. Les retraites prolongent le contrat de travail et ont donc vocation à être financées, pour une partie obligatoire, par des charges sur les salaires. Il est indispensable de basculer vers un système de retraite par point garantissant l’équilibre financier. Tout aussi nécessaire est le développement d’une contribution individuelle construite par des régimes de capitalisation. La santé doit mêler une assurance obligatoire financée par les entreprises et des assurances complémentaires individuelles. Les prestations familiales relèvent de la solidarité nationale, donc de l’impôt. (…)

Le pacte citoyen

La France doit par ailleurs souscrire un pacte de désendettement pour rétablir sa souveraineté. Le modèle de croissance fondé sur la dette publique et privée, qui atteint 160% du PIB contre 128% en Allemagne et 126% en Italie, est caduc. La Cour des comptes a établi que l’effort d’économie pour ramener les comptes publics à l’équilibre s’élève à 120 milliards d’euros sur cinq ans. Les stratégies de redressement conduites dans les pays développés, de la Suède à l’Allemagne en passant par le Canada, montrent qu’il doit être mené à hauteur d’un quart par des hausses d’impôts centrées sur les ménages et de trois quarts par des baisses de dépenses.

Avec une population de 65 millions d’habitants contre 82 millions en Allemagne, la France affiche des dépenses publiques supérieures de 163 milliards d’euros et compte 500.000 fonctionnaires de plus. Les impôts et taxes ont augmenté de plus de 32 milliards d’euros depuis 2010, dont plus de la moitié à la charge des entreprises. Ces prélèvements ciblés sur le secteur privé risquent de transformer la stagnation en dépression, la chute de la croissance et l’exil des centres de décision, des fortunes et des entrepreneurs, provoquant une réduction de la base fiscale plus rapide que la montée des taux d’imposition. La probabilité est ainsi élevée que cette fiscalité débridée, qui met la France au ban des pays développés, compromette, avec la reprise, le retour à l’équilibre des finances publiques françaises. Il n’est par ailleurs possible de porter la fiscalité à des niveaux proches de la confiscation qu’à la double condition que cette situation soit provisoire et que la totalité des nouveaux prélèvements soit affectée au désendettement à l’exclusion de toute dépense supplémentaire. La priorité doit donc aller aux coupes dans les dépenses publiques et au basculement des dépenses stériles vers les usages productifs: le travail, l’investissement – ce qui n’exclut pas d’être plus exigeant sur sa rentabilité économique et financière, notamment dans les secteurs du transport et de l’énergie -, l’éducation et la recherche. Etant entendu que l’effort ne doit pas se limiter à l’Etat mais englober la Sécurité sociale et surtout les collectivités locales, qui ont embauché 350.000 fonctionnaires supplémentaires en dix ans et dont le nombre, les compétences et les financements doivent être rationalisés. La suppression des départements n’est plus une option mais une obligation.

L’effort de diminution des dépenses paraît gigantesque. Il est en réalité parfaitement faisable. La masse salariale des administrations publiques représente 260 milliards d’euros et ne cesse d’augmenter, les suppressions de postes des dernières années ayant été plus que compensées par la hausse des rémunérations. Elle doit au minimum être gelée. Les dépenses d’intervention et de transfert de l’Etat culminent à 620 milliards d’euros, sans aucune évaluation de leur efficacité. La sortie des 35 heures permettrait d’économiser 22 milliards d’euros de réduction de charges pour les entreprises, de même que 3,5 milliards d’euros dans la fonction publique. Les 24 milliards d’euros affectés à la formation font l’objet de détournements massifs. Les pensions de retraites comme de très nombreuses prestations et aides sont indexées de manière excessivement favorables. La quasi-gratuité de certains services publics n’a aucune justification économique et sociale. Tous ces exemples montrent que des économies très substantielles peuvent être réalisées rapidement. Dans le même temps, l’Etat gagnerait à relancer les opérations de privatisation d’un certain nombre d’entreprises et d’actifs publics – notamment immobiliers -, en affectant l’intégralité de leur produit au désendettement public.

Il ne fait aucun doute que la France ne pourra continuer à emprunter sur les marchés les mêmes volumes aux mêmes prix au cours des prochaines années. Voilà pourquoi il n’existe pas d’alternative à la rigueur. Voilà pourquoi il est vital de la mettre en œuvre de manière volontaire, progressive et sélective pendant qu’il en est encore temps, et non de manière contrainte, massive et aveugle, sous la pression des marchés, des institutions européennes et du FMI. (…)

les réformes nécessaires

Nous ne passerons pas cinq années supplémentaires sans drame. Parier sur la prolongation du sursis revient à trancher en faveur du krach subi plutôt que de la réforme acceptée, ce qui est la solution la plus coûteuse politiquement, économiquement et socialement. Les exemples de l’Espagne et de l’Italie montrent en effet que les réformes nécessaires, lorsqu’elles sont adoptées après le déclenchement de la catastrophe financière, sont mises en échec par la dynamique de la défiance. S’installe alors un cercle vicieux où les effets de la récession s’emballent, sabrant l’activité et l’emploi, coupant les pays de l’accès aux marchés, sapant la légitimité des gouvernements et encourageant les extrémistes. La France est à la veille d’être happée par ce processus. C’est pourquoi il est impératif qu’elle se secoue, qu’elle se mobilise pour saisir sa dernière chance d’échapper à la crise financière et, partant, de sauver l’euro. Car ni l’histoire ni les marchés n’attendront. (…)

Les antidotes sont connus. Sur le plan national: fonctionnement effectif des contre-pouvoirs et renforcement de l’Etat de droit; réforme de l’Etat avec une exigence de diminution du nombre et de renforcement des qualifications des agents publics ; mise sous tension de productivité des services publics; évaluation systématique de leurs missions et de leurs performances; retour à l’équilibre des comptes publics. Sur le plan européen: dissociation de l’Europe à 27 du grand marché et de l’Europe intégrée de la zone euro ; gouvernement économique et changement de statut de la BCE érigée en prêteur en dernier ressort ; union bancaire et budgétaire sous le contrôle croisé des institutions communautaires et des Etats membres.

Le Figaro

9 commentaires sur Réveillez-vous ! : le cri d’alarme de Nicolas Baverez

  1. Bellenger Pierre // 19 septembre 2012 à 10 h 00 min //

    Le noeud gordien à trancher, il s’appelle Maastricht. Essayer de gérer la vie en société en donnant la Primauté (article 56) à la Finance ? Il n’existe pas de financiers qui conçoivent la finance comme un outil de fonctionnement du Politique et de l’Economie. Nos financiers ne sont que des « amasseurs de fric pour leur compte personnel ». La crise qu’engendre un tel système économique et financier, nous obligera à restaurer la Primauté du Politique, à confier l’émission de monnaie aux banques Centrales ainsi que l’éqauilibre entre la masse monétaire et la production. Il nous faudra aussi institutionnaliser l’Ecologie, car nous avons besoin d’elle pour garder la planète en bonne santé. Actuellement, nous l’entrainons au suicide par asphyxie.

  2. Nicolas Baverez est le digne successeur de Guy SORMAN. Ses diagnostics sont excellents, comme ceux d’Olivier BESANCENOT, si l’on veut aller par là ! Pour autant, ses solutions sont davantage drapées d’idéologie que de pragmatisme.
    Il suggère essentiellement des solutions qui sont la cause de la crise récurrente de l’économie française ; et il prend comme référence des outils économiques aussi datés que ceux du socialisme.

    L’heure n’est plus aux idéologues convaincus, mais aux pragmatiques se donnant comme ambition d’améliorer la vie quotidienne des gens, pas la rentabilité quotidienne de ce masque de carnaval que l’on appelle « les marchés ». Masque de carnaval des détenteurs de la rente : ces tueurs de croissance.

  3. Totalement d’accord avec Admin et Cherez11.
    Beaucoup de bonnes remarques dans l’analyse proposée par Nicolas Baverez, mais on peut faire toutes les analyses que l’on veut, si on ne met pas l’Homme (et fatalement la femme) au centre des problématiques posées on n’avancera pas d’un pouce dans le redressement du pays et on fera la part belle aux confrontations d’idéologies ou aux polémiques stériles qui conduisent à parler de la forme plutôt que du fond,à confondre but à atteinre et moyens pour y parvenir.
    En effet ,dans tous les secteurs pointés du doigt par Nicolas Baverez ,c’est parce que l’on a des têtes « chercheuses » qui produisent des trucs nouveaux, bien avant les autres, que l’on fait décoller la croissance et le progrès pour toutes et tous. J’enfonce certainement une porte ouverte,mais pour que les cerveaux soient chez nous il faut que nos écoles, nos universités, nos laboratoires en forment et donc qu’ils aient eux mêmes à leur tête des « pointures ». Partout où il y a de vrais savants, la recherche avance et les progrès suivent. En France, on ne met pas en tête les savants (vieille histoire culturelle post soixante huitarde de l’idéologie de la lutte des classes), mais, les apparatchiks des pouvoirs politiques nationaux, régionaux, locaux ! Alors duplication d’initiatives, amalgames destructeurs, doublons et autres télescopages ne cessent de se révéler. On marche sur la tête des politiques et non avec la tête des savants. Voilà le dilemme que dénonçait aussi Claude Allégre récemment dans l’hebdomadaire « le Point » ! L’innovation, la vraie, celle qui, certes repose sur des brevets, mais constitue de réelles avancées technologiques et pas seulement une quelconque amélioration d’un brevet existant, deviennent rares dans un pays de frime, de fric et de triche. Les cas de nos constructeurs automobiles,de notre industire électronique ,de notre industrie de l’armement et de bien d’autres secteurs d’activité s’inscrivent dans ces perspectives sombres de manque de compétitivité innovante .Qui a fait l’audit du rapport signal sur bruit, autrement dit, sommes investies et contribution à l’amélioration de la richesse vive des bassins d’emploi des pôles de compétitivité ? Personne certainement, à moins que ce rapport existant soit trop dérangeant politiquement ! Rappelez-vous le plan piscines dans les années 1958…il fallait que tous les petits français sachent nager et puissent devenir champion du monde de natation…Pour les communes qui n’avaient pas leur piscine, les élus se sont mis en ordre de marche pour imposer l’idée. Ah qu’elle était belle, de faire une piscine ! 1er choc pétrolier, second choc pétrolier…..finances locales en berne et impôts locaux en hausses ! Il en va de même pour ces pôles de compétitivité. Qui n’a pas son pôle n’entend-on pas proclamer par tous les politicards en chasse de notoriété ? Une autre analyse non contestable celle là, tient à la dénonciation de la faiblesse de nos investissements. C’est vrai, à commencer par les PME-PMI qui voient le jour avec des sous capitalisations alarmantes mais dont tout le monde « se fout »…et moins de cinq ans après, au travers des liquidations judiciaires, on en est encore à se demander comment plus de 50% de nos entreprises qui marchaient ,soit disant bien, doivent mettre la clé sous la porte ? Aides et subventions masquent la réalité de la vraie compétitivité ,alors on agite les vielles ficelles de c’est la faute à l’Etat, c’est la faute aux banques, c’est la faute aux grands groupes, c’est la faute aux donneurs d’ordres, c’est la faute à la concurrence déloyale des pays émergents, c’est la faute à l’Europe….et comme à la Prévert j’irai même jusqu’à dire c’est la faute à Voltaire ! Finalement, cet article provoque un malaise de plus qui tend à démontrer que là où on laisse faire n’importe quoi aux politiques, on obtient n’importe quoi et un échec à plus ou moins long terme programmé. Dans cet article, il manque l’examen d’un facteur essentiel à l’appréciation des facteurs de réussites économiques: où sont les clients !!!! Car il ne suffit pas d’avoir de bonnes idées, de savoir les fabriquer, de savoir les vendre….encore faut-il que les clients soient au rendez-vous et qu’ils aient de quoi payer ! Là se découvrent des facteurs tels que démographie-vieillissement, géographie du globe, comportements des populations, climatologie, environnement, etc, etc. Les économies qui croissent sont celles qui arrivent à optimiser au mieux leurs facteurs d’échanges et à éviter le gâchis sous toutes les formes en intégrant au mieux l’Innovation innovante productrice de richesse vive. Dans un pays devenu un pays de frime, de fric et de triche, à commencer par les esprits, le tsunami économique a une probabilité d’occurrence qui n’est plus du domaine de la spéculation intellectuelle. Les recettes proposées par Nicolas Baverez ne pourront hélas venir à bout du déficit majeur qui plombe la gouvernance de la France : l’absence de politiques de qualité centrés sur leurs métiers de producteur de progrés et non de figurants gesticulateurs épris de cumul des honneurs (et rémunérations) .Faire progresser la société française toute entière avec un recentrage des esprits sur l’essentiel :croire en sa victoire , voilà le but à atteindre !
    Le temps de la mobilisation générale économique et sociale est arrivé.La France ,comme le souligne Nicolas Baverez en a les moyens : humains et financiers mais cela passe par l’abandon des ilôts de confort à tous les niveaux de notre société fracturée ou chacun en veut à l’autre d’exister differemment,par une lutte sans merci contre la fraude et les tromperies ,par la mise en oeuvre d’un grand dessein national mobilisateur des énergies et raviveur de notre MOI psychologique. La France était,à juste titre perçue dans le monde, comme arrogante. maintenant elle fait pitié, car son arrogance ne repose plus sur des résultats mais sur des déficits de résultats !!!!!!!!!
    Du parler vrai pour ne rien faire voilà ce qui mine la politique Française depuis des décennies !!!!
    Sous tous les gouvernements, toutes politiques confondues, depuis 1974, l’endettement de la France n’a cessé de croître et d’embellir comme, dans une moindre mesure, les effectifs de fonctionnaires. Nicolas Sarkozy depuis son poste de Ministre du budget jusqu’au dernier jour de son mandat de Président de la République, a été un champion du recours à l’endettement et, comprenne qui pourra, la même Cour des comptes a certifié ses comptes sans sourciller outre mesure!
    C’est culturel, en France, les politiques jonglent avec l’argent du contribuable sans se soucier de la bonne gestion des deniers publics et manifestement la gestion en bon père de famille leur échappe. Irresponsabilité globale qui permet de ne désigner aucun coupable et laisse ainsi le champ libre à la poursuite de politiques budgétaires calamiteuses et aux pratiques insupportables du « faire plaisir » à ses partisans.
    Un politique aura-t-il le courage de rendre la machine étatique française plus efficace, moins dispendieuse et surtout insensible aux sirènes politicardes?
    Un politique aura-t-il le courage de s’attaquer aux bas de laine et aux ilots de confort que représentent les centaines de milliards d’Euros qui dorment dans les caisses des organismes financiers sur les comptes de placements des entreprises, des associations, des particuliers et font principalement le bonheur des spéculateurs qui attendent au coin du bois les demandes d’emprunt de l’Agence France Trésor?
    Un politique aura-t-il le courage de mettre fin à cette pratique condamnable de grande cavalerie financière qui consiste à rembourser ses dettes par appel à un nouvel emprunt ?
    Manifestement ce bienfaiteur du Trésor Public français n’est pas encore né et les français et les françaises vont continuer à trinquer sur l’air du ce n’est pas à moi c’est à l’autre de payer !!!!!!!
    Oui nous pouvons sortir de l’ornière, mais franchement pas avec la classe politique qui nous gouverne et ce ne sont pas , hélas, les propos éclairés de Nicolas Baverez ou d’autres éminents analystes qui nous remettront la tête à l’endroit.
    En conclusion, je suis tenté de dire comme Robespierre à la tribune de l’Assemblée : »Citoyens,citoyennes,pensez-vous pouvoir faire la révolution sans la révolution ? »

  4. Excellente réponse de admin… Pour une fois qu’un journaliste M. N. Baverez fait un travail certainement très sérieux, la moindre des choses est de lui opposer des observations constructives.Sinon gaulliste ou pas, il faut se taire.
    A bon entendeur
    UN militant de DLR

  5. réponse à aveclotan… :Si vous ne voulez lire que ce qui vous plait, alors !!! Mon site est aussi l’occasion de débats… et pour cela, il faut bien que s’expriment les différences, voire les oppositions. Rien ne vous empêche de critiquer cet article sur le fond et ce sera avec plaisir que je publierai votre prose.

  6. aveclotanvatoutsenva // 11 septembre 2012 à 11 h 22 min //

    Nicolas Baverez, ultra libéral, ultra atlantiste et habitué des réunions du Bilderberg, cité comme exemple sur un site qui se dit « gaulliste ».
    Pauvre France…

  7. Nous sommes entrés depuis cinquante ans , lentement mais sûrement, en « médiocratie » flamboyante. Vous me direz ce qui sépare la médiocratie de la démocratie ne tient qu’à un I .
    I comme illusion, I comme irréfléchi,I comme individualisme ,I comme indiscipline ,I comme insensé, I comme incompétence,I comme idiotie,I comme inflation,I comme initié, I comme illégal,I comme injuste, I comme insolvable, I comme insupportable etc etc….et comme disait Robespierre du haut de la tribune  » Citoyens pouvez-vous faire la Révolution sans la révolution  » ?

  8. Je voudrais que quelqu’un me réponde sur ce sujet. J’ai entendu dire que toutes les républiques en France ont été démises par un militaire et les nouvelles créés idem, par un militaire. Ainsi, La première à été démise par napoléon, la deuxième a était mis en place par napoléon III et démise par lui-même, La troisième a été créé et mis en place par le maréchal Mac-Mahon et démise par le Maréchal Pétain et ainsi de suite, jusqu’au Général De Gaulle qui créa la Vèm république. Tous des militaires, Et donc, pour mettre fin à la Vèm et créé la VIèm cela sera encore avec un militaire et dans quelle circonstance, on ne sait pas, mais ce qui est sûr, c’est avec un militaire, la France n’échappera pas à ce rituel.

  9. C’est quand t’on sera au fond de l’abîme ,que nous retrouverons la volonté ,la Niak comme disait l’autre.

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