Vichy, laver ou noyer la honte ?

Faut-il incriminer Vichy, la France ou la République? Cette question superpose en réalité deux débats: le premier touche au passé; le second à l’avenir même de la nation. Il en va ainsi de toutes les guerres de mémoire; aucune n’est innocente. Et celle-là ne fait rage à ce point que parce qu’elle touche à l’essentiel: la France est aujourd’hui placée devant une question décisive, celle de sa survie en tant que nation souveraine.
La responsabilité de l’«Etat français» de Vichy dans l’accomplissement, de concert avec l’occupant nazi, de crimes contre l’humanité, ne peut être sérieusement contestée. Jacques Chirac a exprimé une juste émotion en évoquant le souvenir de tous ceux qui ont été arrachés par la police de Vichy à leur foyer et à leur pays parce qu’ils étaient juifs. Karl Jaspers distingue cependant la responsabilité criminelle d’ordre individuel – chacun doit répondre de ses actes ; les criminels doivent être jugés et la responsabilité politique…

Une tribune de Jean-Pierre Chevènement parue dans Libération, le 7 août 1995.

Faut-il incriminer Vichy, la France ou la République? Cette question superpose en réalité deux débats: le premier touche au passé; le second à l’avenir même de la nation. Il en va ainsi de toutes les guerres de mémoire; aucune n’est innocente. Et celle-là ne fait rage à ce point que parce qu’elle touche à l’essentiel: la France est aujourd’hui placée devant une question décisive, celle de sa survie en tant que nation souveraine.

La responsabilité de l’«Etat français» de Vichy dans l’accomplissement, de concert avec l’occupant nazi, de crimes contre l’humanité, ne peut être sérieusement contestée. Jacques Chirac a exprimé une juste émotion en évoquant le souvenir de tous ceux qui ont été arrachés par la police de Vichy à leur foyer et à leur pays parce qu’ils étaient juifs. Karl Jaspers distingue cependant la responsabilité criminelle d’ordre individuel – chacun doit répondre de ses actes ; les criminels doivent être jugés et la responsabilité politique : chaque peuple doit assumer son histoire, car nous ne nous définissons pas seulement comme individus mais comme Français. Quelle responsabilité le peuple français doit-il donc assumer à travers Vichy? Là est la vraie question.

Le régime de Vichy était-il «l’Etat», comme l’a dit Jacques Chirac, ou un «gouvernement de la France», comme l’a écrit Lionel Jospin? Je ne suis pas d’accord avec cet amalgame, sans doute involontaire, qui a pour effet de dissimuler les responsabilités réelles. Vichy n’est pas venu comme un gouvernement ordinaire. Ses hommes ne seraient jamais arrivés au pouvoir par la voie du suffrage universel. Ils n’y sont parvenus qu’à la faveur d’une défaite anticipée, voire souhaitée. Vichy n’était pas la République. C’était sa négation. Le régime a été fondé d’emblée sur la démission de la souveraineté populaire. C’est pourquoi le devoir de mémoire nous oblige à remonter plus haut que Vichy et ses crimes. A ce qui les a rendus possibles: l’effondrement de la France en 1940 et l’affaissement de la République dans les cinq années qui ont précédé la défaite.

Le devoir de mémoire oblige à dire aussi que le Front populaire fut en dessous de sa tâche historique. De la non-intervention en Espagne à Munich et à la drôle de guerre, quelle séquence! Il est vrai que la France, alors, était seule, mais une bonne partie de la droite et des «élites» a vu aussi dans Hitler un rempart contre le bolchevisme. Elles abandonnèrent la France, dont elles avaient si longtemps revendiqué le monopole.

Le choix des «élites» de «passer à travers les gouttes» fut partagé par une majorité de Français, pacifistes par principe, même devant Hitler; puis, après 1940, ce qui fut, selon Eric Conan et Henry Rousso, au fondement même de l’idéologie pétainiste: «La volonté de mettre un peuple tout entier en dehors de la guerre et le cours de l’histoire entre parenthèses» (2). Cette responsabilité collective là, le peuple français doit l’assumer, ne serait-ce que parce qu’il n’a pas fini d’en payer le prix.

Le paradoxe de l’histoire revisitée par Jacques Chirac fait qu’en reconnaissant «l’irréparable commis par la France à ce moment-là» (16 juillet 1942), «les fautes commises par l’Etat», «la faute collective» (de la France), le président de la République reconnaît, sans doute involontairement d’ailleurs, une certaine légitimité à Vichy. Les élites françaises ont toujours fait passer leur trahison pour une simple erreur d’appréciation. Mais, en histoire, le pardon n’existe pas. On aurait aimé de la part du président de la République une condamnation plus ferme de leur conformisme et de leur absence de patriotisme.

Quelle qu’ait été l’implication de la haute fonction publique, laisser entendre que la France, d’une certaine façon, continuait à Vichy, reviendrait à donner raison à ceux qui disaient – et disent encore – «Pétain, c’est la France.» Si Vichy était légitime, alors de Gaulle aurait été à juste titre condamné à mort par un tribunal militaire à l’été 1940. Les résistants auraient donc bien été des terroristes. René Bousquet aurait été un préfet «républicain» cherchant à préserver ce qu’il restait de souveraineté à la France. On voit à quoi conduirait cette réécriture de l’histoire: au révisionnisme.

Heureusement, il y a eu de Gaulle et un préfet républicain, Jean Moulin, qui, lui, est mort pour la République, et combien de milliers de martyrs. Il est dur de reconnaître, pour un grand peuple, que l’honneur s’était réfugié dans le petit nombre et que la majorité avait déserté la France. Jacques Chirac, à la fin de son discours, a justement rendu hommage à ceux qui nous permettent aujourd’hui de nous regarder dans la glace. Le discours du président de la République, s’il sonne juste humainement, est révélateur d’une ambiguïté politique fondamentale: si l’été 1942 a vraiment été le point de départ de la Résistance, s’estompe alors le service rendu à la France par de Gaulle, le 18 juin 1940. La France a roulé dans l’abîme et n’en reviendra plus.

On voit en quoi le passé rejoint l’avenir: pour les tenants de l’idéologie «postnationale», la nation est devenue une forme obsolète, «trop petite pour les grandes choses et trop grande pour les petites». A leurs yeux, la souveraineté nationale n’est plus qu’une «coquille vide». Pour eux, en particulier, l’amalgame entre Vichy, la France et la République est pain béni.

A l’inverse, ceux qui considèrent que la nation citoyenne reste le cadre naturel de la démocratie, le creuset par excellence du lien social, le lieu de solidarités agissantes et le levier le plus efficace pour agir dans l’ordre de l’universel, en coopération avec d’autres nations, ceux-là veilleront à préserver une mémoire qui, sans rien occulter des crimes commis et de la passivité du plus grand nombre, pourra fonder un patriotisme en lui-même inséparable des plus hautes valeurs morales.

La condamnation trop tardive et passablement ambiguë du crime du Vel’d’Hiv’ ne doit pas permettre de dédouaner l’esprit vichyssois. Il n’est malheureusement que trop vrai que Vichy a continué sous la République. Il faut donc comprendre par quelle suite de renoncements Vichy a été rendu possible et en quoi sa voix doucereuse continue de murmurer aux princes qui nous gouvernent que, dans le monde tel qu’il est, il vaut mieux toujours être du côté du manche, du côté du «nouvel ordre mondial». Comprendre cela seul permettra de conjurer les renoncements dont l’avenir est gros.

En effet, faute d’avoir lavé sa honte par une analyse historique objective de ses fautes, il ne resterait plus à la France qu’à la noyer dans une Europe sans mémoire, où chaque nation pourrait faire l’économie de son travail de deuil. Il y a mieux à faire et à dire, si l’on n’a pas renoncé à faire vivre une Europe républicaine.

Les réactions au discours du Président François Hollande du 22 juillet 2012

« J’ai pris connaissance avec indignation des déclarations de M. Hollande, président de la République, relatives à la rafle des Juifs de Paris et de la banlieue, les 16 et 17 juillet 1942, suivie par leur enfermement au Vel’d’Hiv’.

Il est en effet inadmissible de faire porter la responsabilité de ce crime monstrueux par «la France». Le coupable n’est pas, en effet, notre nation, alors placée sous le joug de l’occupant nazi, mais le régime à la fois illégitime et illégal de Vichy, issu de la capitulation de 1940.

Confondre la France et l’État de fait de Vichy est non seulement inacceptable du point de vue moral mais totalement faux sur la plan de la vérité historique: c’est faire fi du combat de la France libre entrepris après l’appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle, de ses héros et de ses martyrs. C’est ce qu’avait bien compris le président François Mitterrand qui, à cet égard, s’était montré plus «gaulliste» que ne devait le faire M. Chirac.

J’ajouterais, enfin, que les déclarations de M. Hollande n’ont pu être que péniblement ressenties par les très nombreux Françaises et Français qui, pendant les années d’occupation, ont protégé, souvent au péril de leur vie, leurs compatriote juifs des exactions allemandes. »

Jean Charbonnel, ancien ministre du général de Gaulle

Communiqué de la Fondation Charles de Gaulle au sujet du 70e anniversaire de la rafle du Vel’d’Hiv

« À l’occasion du 70ème anniversaire de la rafle du Vélodrome d’hiver, la Fondation Charles de Gaulle rappelle qu’entre 1940 et 1944, l’État français dirigé par le maréchal Pétain était pleinement engagé dans la collaboration avec l’occupant. Aux yeux du Général de Gaulle comme de la Résistance intérieure, cela lui ôtait toute légitimité. Pour de Gaulle, la France ne pouvait être la France sans la grandeur, la démocratie et le respect de l’homme. C’est d’ailleurs le sens du message qu’il adressa dès le 5 novembre 1940 à l’American Jewish Congress pour condamner la politique antisémite du gouvernement de Vichy. »

Jacques Godfrain, président

Chevènement pas d’accord avec François Hollande

La France a besoin d’une conscience claire de son Histoire si elle veut la poursuivre. Le Président Hollande, dans son discours du 22 juillet 2012, a malheureusement omis de dire que les crimes commis par les policiers et les gendarmes français, lors de la rafle du Vel d’Hiv, l’ont été sur l’ordre de l’Etat français de Vichy collaborant avec l’Allemagne nazie. C’est occulter les accords passés avec la gestapo par René Bousquet, alors secrétaire général de la police, agissant pour le gouvernement de Vichy. C’est faire comme si Pétain était la France et comme si le véritable coup d’Etat opéré le 10 juillet 1940 par un gouvernement de capitulation n’avait pas existé.

Deux Présidents de la République, Charles de Gaulle et François Mitterrand, avaient tenu sur la ligne selon laquelle l’Etat français de Vichy n’était ni la République ni la France. Ce débat est trop important pour l’idée que la France se fait d’elle-même, pour qu’une déclaration, fût-elle celle du Président de la République, puisse y mettre un terme.

La France a besoin de retrouver confiance en elle-même. Elle ne pourra le faire que sur la base d’une conscience claire de son Histoire. La vérité exige que le débat continue. Pour ma part, je n’ai pas changé d’avis par rapport au point de vue que j’avais exprimé dans Libération, le 7 aout 1995, au lendemain du discours de Jacques Chirac. (Voir tribune ci-dessus)

Henri Guaino : «Ce qui a été commis au moment de la rafle du Vél d’Hiv est une abomination. C’est une horreur […] Mais la France, qu’est-ce qu’elle a à voir avec cela ? a relevé le député. La France, la patrie des droits de l’Homme, la France libre, la France combattante et résistante, [ceux] qui sont morts au Vercors, qui sont morts aux Glières, est-ce que c’est les respecter, est-ce que c’est leur rendre l’hommage qu’on leur doit ?»

Avant de conclure : «Peut-être que François Hollande se sent plus proche de la France des notables apeurés qui se sont précipités à Vichy après l’armistice ? Ce n’est pas ma France.»

9 commentaires sur Vichy, laver ou noyer la honte ?

  1. etienne tarride // 4 août 2012 à 16 h 17 min //

    réponse à Julien.

    Bien sûr et heureusement qu’il ne reste rien de la pratique, des lois et des usages de Vichy. Ces lois et pratiques étaient parfaitement honteuses et ne pouvaient subsister à la défaite de ses promoteurs et adeptes.Il est rare de surcroit que les lois d’un vaincu restent en place Je ne vois pas clairement ce que votre observation démontre.
    Ce que je constate en revanche est que certaines traces d’un état d’esprit comparable à celui de Vichy ont pu être observé tout au long de l’Histoire de France. Les victimes n’en n’étaient pas le juifs ou le homosexuels, ils ne portaient ni étoile d’or ni étoile rose, ils étaient pourtant persécutés du fait qu’ils étaient nobles, vendéens,communards arabes ou protestants. Vous m’accorderez,enfin, que le traitement infligé à Alfred Dreyfus. n’a rien à voir avec la botte Allemande
    Nous sommes bien d’accord sur le fait que la France glorieuse était à Londres,au Tchad, au Gabon, aux Glières, à Paris avec Manouchian. Nous sommes bien d’accord sur le fait que vous et moi, moi en tous cas, pouvons esperer, mais esperer seulement que nous aurions fait partie de cette France glorieuse. Si vous êtes plus âgé que moi et que vous en avez fait partie, recevez mon salut.
    Nous ne pouvions nier en revanche que la France hideuse existe aussi. Celle qui condamnait le « j’accuse » d’Emile Zola. Le nier, c’est aggraver la possibilité qu’elle réapparaisse un jour.
    Je m’y refuse monsieur Julien

  2. M. Tarride,
    votre démonstration pèche sur un point : que reste-t-il, dans nos lois, dans notre pratique politique, dans les moeurs de la République Française, de la parenthèse historique que fut le régime de Vichy ? Rien. RIEN . (Ou plutôt, je vous l’accorde, la Fête des Mères !!!)

    Non Monsieur, la France n’était pas hideuse alors. Elle était minoritaire, certes. Et cette France minoritaire et courageuse, se battait presque à mains nues,à Londres, au Tchad, au Gabon, sur la mer, sous le drapeau de la France Libre et ceux des divers mouvements de résistance en métropole.

    Selon vous, l’incarnation du droit, l’incarnation des valeurs ne saurait être que majoritaire ? L’Histoire nous offre pourtant d’abondants contre-exemples !

    La nation française majoritaire de 1940, elle, subissait le joug d’un régime totalitaire, se faisant appeler l’Etat Français, installé le 10 juillet 40 lors d’un vote de la peur perpétré principalement par des socialistes, radicaux et conservateurs, députés et sénateurs, réunis à Vichy dans une atmosphère de panique et d’abandon.

    Mais écoutez bien, M Tarride : AUCUNES DES LOIS D’EXCEPTION, AUCUNE DES LOIS SCÉLÉRATES qui caractérisent ce régime n’ont perduré, sitôt l’occupant nazi chassé ! Ce régime n’a existé QUE SOUS LA BOTTE !

    Et s’il a, bien entendu, obtenu temporairement , par tromperie et manipulation, l’adhésion de beaucoup de nos concitoyens, je vous le demande à nouveau : que reste-t-il dans nos lois et principes de son idéologie ?

    Quant à disserter de la fragilité de la nature humaine, sur cette question nous sommes parfaitement d’accord.

    Cela ne nous donne pas pour autant le droit de nier la réalité historique : Vichy fut un régime totalitaire installé à la faveur de l’occupation du territoire national par les troupes nazies, qui n’a pu prospérer que sous la botte de l’occupant, qui a rompu avec le corpus de valeurs républicaines, et dont aucune des lois n’a perduré, une fois l’occupant chassé.
    Si, à l’instar, de M. Hollande, vous appelez ce régime « la France » ce ne peut être que par idéologie ou aveuglement.
    Non, Messieurs Hollande et Tarride, Vichy n’était pas la France. Je persiste et signe.

  3. Théodore // 1 août 2012 à 19 h 16 min //

    Bravo à M.Chevènement et à M.Guaino pour rappeler la réalté des faits et honte à M.Hollande , qui , pour faire plaisir, traine la FRance dans la boue en oubliant la FRance combattante qui elle était bien réelle et que M.Hollande feint d’avoir oubliée.
    Que faut-il arriver à faire et à dire pour plaire à ceux qui détiennent le pouvoir réel , celui du fric,. au mépris même de la réalité historique .

  4. etienne tarride // 1 août 2012 à 10 h 59 min //

    Le débat sur la rafle du Vel d’Hiv est un débat essentiel. Il ne s’agit pas tant de déterminer les responsabilités, mais d’essayer de comprendre comment cette monstruosité à pu se produire en France et avec l’aide de Français.

    Les réflexions de « vieux Gaullistes » réels ou autoproclamés n’ont qu’un interêt limité. Pour couper court, disons simplement qu’il est facile de jouer les indignés longtemps après, comme il est facile de déterminer très vite qui est l’assassin quand on a déjà lu le livre. Je pourrais ajouter que je suis personnellement très courageux dans les situations ou il n’y a aucun danger.

    Si je suis reconnaissant à Jacques Chirac et à François Hollande d’avoir mis la question sur le tapis c’est par ce qu’elle me semble illustrer à merveille un fait terrible. La France peut avoir différents visages. Le combat que nous avons à mener est de faire prévaloir son visage glorieux, celui qu’incarnait De Gaulle et les résistants y compris communistes, et de combattre des visages hideux qui sont parfaitement représentés par la milice, la Gestapo française et la LVF. mais qui affleurent aussi dans d’autres épisodes de notre histoire et pourraient bien revenir. Nier ce fait conduit à se résoudre à ce que ce visage honteux puisse réapparaitre, en se réclamant de surcroit du visage glorieux. L’Histoire nous apprend aussi qu’une telle imposture s’est déjà produite et que ceux qui refusent les débats la favorisent.

    Oui, la France, la France hideuse était à Vichy. Petain a été investi par l’Assemblée Nationale. Les Français l’ont accueilli avec bonheur en 1940, personne n’en doute aujourd’hui.Oui la France a le devoir d’examiner les fautes et crimes commises en son nom. Oui, la France glorieuse était à Londres et sur le plateau des Glières. Nous avons la modestie d’espérer mais d’espérer seulement que, le cas échéant nous aurions le courage et l’honneur d’être parmi les défenseurs de la France glorieuse et les adversaires de la France hideuse. Encore faut-il savoir que ce choix a existé et peut exister demain, encore faut-il se refuser le plaisir de se rouler à peu de frais dans les draps d’une gloire désormais consacrée.

    La modestie, en politique, est toujours le résultat de longs efforts. Certains Gaullistes auto-proclamés en ont encore à faire. Nous aussi d’ailleurs mais nous le savons.

    Persiste et signe

    Etienne TARRIDE

  5. Jean Claude GENTY // 31 juillet 2012 à 19 h 24 min //

    Jospin a dit que Vichy était « un » gouvernement de la France.
    Pour lui, certainement, puisque Miterrand y a trempé jusqu’en 1943, de plus décoré de la Francisque, rien de moins.
    Ses descendants ne peuvent qu’approuver.
    Cependant, pour tout Gaulliste, Vichy, ce sont les vendus et collabos de l’état français.
    La France, la vraie, c’est à Londres qu’elle était.
    D’ailleurs, si j’ai un reproche à faire à Charles de Gaulle (quelle présomption !), c’est d’avoir rapidement,
    trop rapidement mis fin à l’épuration, ce qui fait que nombre de véritables salopards ont pu échapper à leur
    châtiment.

  6. J’ajoute qu’il est navrant, pour ne pas dire pitoyable, que si peu d’hommes politiques, si peu d’historiens, si peu de « consciences » publiques, si peu de belles âmes, (par ailleurs si promptes à donner des leçons de morale), aient cru devoir dénoncer le mensonge par omission du Président de la République. ( MM Badinter, Bernard-Henri Levy, Edwy Plenel et autres grands redresseurs de torts patentés sont certainement à la plage…)

    Remercions donc MM Guaino, Charbonnel, Chevènement et quelques rares autres pour avoir brisé cet assourdissant silence…

  7. Seuls comptent les faits.
    La rafle fut organisée et exécutée par la police parisienne obéissant au gouvernement de Vichy, SUR INJONCTION de l’occupant nazi.
    Le Président a omis de préciser ce point.
    Son propos est donc mensonger, par omission.
    Et cette omission, évidemment, change tout.

    Quant à la question de la responsabilité de la  » France », il suffit de rappeler que les « valeurs » du régime de Vichy furent en totales ruptures – TOTALES- avec celles de la République française, issues pour partie de l’héritage spirituel de la Chrétienté et pour partie des Lumières. Énonçons ces valeurs et tout s’éclaire.

    D’un côté (Vichy) xénophobie, antisémitisme, stigmatisation des minorités, haine et rejet du système de représentation démocratique, rejet de la laïcité, valorisation des corporatismes, confinement de la femme, soumission hiérarchique et verticale de la société, etc, etc

    Du côté de la République Française, universalisme, refus des communautarismes, refus du racisme, promotion de la personne humaine, laïcité et liberté de conscience, libertés individuelles etc, etc.

    70 ans après, demandons nous ce qui demeure de l’idéologie de Pétain dans nos lois, dans les faits : rien. Son régime a donc bien été une PARENTHÈSE dans l’histoire de la France, incarnée par la République depuis près de deux siècles.

    Rien des « valeurs »de Vichy n’a infusé dans celles de la République !
    Mais il reste la scandaleuse, la lamentable INSTRUMENTALISATION que fait la gauche moralisatrice de ce passé tragique.

    Gauche qui ferait mieux de se rappeler a)que le gros des intellectuels de la gauche pacifiste et munichoise s’est jeté dans les bras de Pétain b) que le Secrétaire Général à la Police organisateur de l’ignoble rafle fut un certain René Bousquet qui sera après la guerre couvert par la mouvance radicale-socialiste et qui deviendra l’ami d’un certain… François Mitterrand.

    Le discours du 22 Juillet de M. Hollande est a) historiquement contestable, b)insultant vis à vis de ceux qui ont défendu, dès juin 40, les valeurs de la République et continué à combattre l’Allemagne nazi c) anti-républicain dans la mesure où il vise à s’attirer la bienveillance d’une communauté.

  8. Un gouvernement ne reflète pas forcément un pays, dernière preuve en date l’élection de François Hollande avec le vote 39% des inscrits ! Ce qui s’est passé durant la période de Vichy ne nous concerne pas plus que l’invasion de la Gaulle par Jules César ne concerne les italiens. S’il est vrai que le gouvernement de Vichy était très largement en phase avec l’occupant, il est également vrai que ce gouvernement comportait de nombreux éléments de la gauche, à commencer par Laval SFIO ! Le livre de Simon Epstein « Un paradoxe français » est très explicite en la matière. Curieusement on n’évoque que trop peu ces faits.

    Le devoir de mémoire est une invention des intellectuels fatigués, pour traumatiser les nouvelles générations en les culpabilisant en relation à des crimes qu’elles n’ont pas commis. Il est clair que tout le monde déplore le sort réservé aux juifs durant la dernière guerre mondiale, en dépit du fait que par la loi (Gayssot-Fabius exception française !) les historiens n’aient plus le droit de s’exprimer sur le sujet du moins en France, où la liberté d’expression est une légende !

    Comme je l’ai écrit dans un des messages de mon blog, (http://alainconny.blogspot.com.br/2012/07/francois-hollande-insulte-le-peuple-de.html), je ne me sens en rien responsable en relation à l’histoire du « vel’d’hiv », même pas un tout petit peu, aucun membre de famille n’a jamais collaboré avec les allemands et des millions de français sont dans mon cas. En outre il n’est pas inutile de rappeler que la France est le pays où le moins de déportations de juifs ont eu lieu durant la dernière guerre, ce qui est plutôt flatteur pour notre pays. Il est clair que vu la quantité de sionistes présents dans le gouvernement actuel, comme c’était le cas durant le règne de Sarkozy on doit s’attendre a verser des larmes éternelles sur toutes les exactions commises par certains français durant certaines périodes, on a l’habitude… Pour moi la seconde guerre mondiale c’est plus de 50 millions de morts et compte tenu que cette guerre à largement été voulue et financée par l’oligarchie financière (lire Anthony C. Sutton) et industrielle, je pense que c’est à cette caste de faire repentance et non pas au citoyens que nous sommes.

  9. dixhuitjuin // 31 juillet 2012 à 11 h 55 min //

    Il y a eù des choses trés gravisimes qui avaient commises n’ont seulement les Allemands ,mais pire ,seulement avec des fonctionnaires Français de Vichy,mais vichy ou pas,ont peut voir ce que n’importe quel français et capable de faire si on lui laisse la liberté de le faire,et qu’ont nous racontent pas d’histoires.Les faits sont là.Et,les délations,pour ce venger de voisins ou pour prendre leurs bien,même des Juifs ne ce sont pas génaient de de dénoncés d’autres Juifs,pas tous ,il y en a quelques-uns.Regardez avec,le gouvernement précédent dont son chef ,a dit « Si l’on comprend pas le Mandel qui est en moi,vous ne comprendrez jamais mon action ».Les Roms si tout justes si ils les auraient pas mis dans des wagons,comment la polices a été employés,c’était un gouvernement néo-Pétainiste.Et,je vous le dit,ce qui c’est passer en Quarante ,peu encore ce réalisée.

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