François Bayrou s’adresse aux deux candidats du 2ème tour

Le 25 avril 2012, François Bayrou s’adresse par courrier aux deux candidats.
En fonction des réponses que chacun apportera, le Président du Modem pourrait donner une consigne de vote, mais plus probablement son sentiment personnel.
En effet, et ceci est valable pour tous les candidats du premier tour, personne n’est propriétaire des voix obtenues le 22 avril.
Les Français sont suffisamment informés pour décider eux-mêmes, en toute conscience.

ayrou-france-s-centrist-modem-party-leader-and-candidate-for-the-2012-french-presidential-election-presents-his-new-year-s-greetings-to-the-media-in-parisLe 25 avril 2012, François Bayrou s’adresse par courrier aux deux candidats. En fonction des réponses que chacun apportera, le Président du Modem pourrait donner une consigne de vote, mais plus probablement son sentiment personnel. En effet, et ceci est valable pour tous les candidats du premier tour, personne n’est propriétaire des voix obtenues le 22 avril. Les Français sont suffisamment informés pour décider eux-mêmes, en toute conscience. (Alain Kerhervé)

“Vous participez au second tour de l’élection présidentielle. Il me paraît normal de vous rappeler ce qui a été essentiel pour les plus de trois millions d’électeurs qui m’ont apporté leur suffrage au premier tour.

Le premier élément crucial pour eux et pour moi aura été la vérité sur la situation du pays, la prise en compte de la réalité des faits.

Je ne crois nullement que la crise financière soit derrière nous. Je pense au contraire que la crise est devant nous, et qu’elle sera très dure. Je pense que les déficits, commerciaux et budgétaires, qui s’accumulent pour notre pays menacent à court terme notre modèle social et que la multiplication des promesses non financées aggravera encore ce risque.

Et parce que nous allons vivre ces moments difficiles, l’attitude personnelle des gouvernants comptera beaucoup. C’est une question de valeurs, personnelles autant que politiques. Depuis des années, c’est la violence des attitudes et des mots, la guerre d’un camp contre l’autre, la complaisance à l’égard des extrêmes qui caractérisent notre pays. Le refus de la violence perpétuelle dans la vie politique, les valeurs de respect des sensibilités différentes, la reconnaissance du pluralisme, la recherche de l’équilibre, sont la condition nécessaire à l’esprit d’unité nationale dont nous aurons besoin face à la crise.

C’est ainsi, et seulement ainsi, par la vérité et l’unité que la France pourra regarder en face les conditions de son redressement. Et d’abord de son redressement financier. Or la recherche de l’équilibre des finances publiques n’est obtenue dans vos deux projets que par l’affichage d’une croissance impossible à court terme. Je vous demande instamment de réfléchir à ce péril et d’envisager des mesures crédibles pour l’écarter s’il est encore temps.

Pour moi, la décision constitutionnelle, inscrite dans le traité européen, de renoncer pour l’avenir aux facilités du déficit, du moins en période de croissance, la « règle d’or », doit s’imposer à tous les pays qui ont l’euro en partage. Non pas pour faire plaisir aux « marchés », ou à « Bruxelles », mais parce que c’est le seul moyen d’éviter pour la France et les Français, particulièrement pour les plus fragiles, la catastrophe sociale qui s’annonce.

La France s’est construite autour du modèle social né du Conseil National de la Résistance. Nous y tenons, non pas comme à une tradition, mais comme à notre principale aspiration nationale. Nous le regardons non pas comme notre passé, mais comme notre avenir. Nous savons qu’il devra se réformer, mais dans la justice et la solidarité. Or c’est dans le concret de la vie de tous les jours que justice et solidarité risquent d’être menacées.

La sauvegarde de notre modèle social et de services publics impose de restaurer et de développer fortement notre appareil de production. La France est, Grande- Bretagne exceptée, le seul des grands pays européens qui connaisse l’effondrement de son commerce extérieur. Ce n’est pas viable. Pourtant, nous avons d’immenses marges de progression, et donc de création d’emplois durables, de ressources pour les familles. C’est là que va se gagner ou se perdre le combat de notre avenir national, en particulier dans la recherche de stratégies nationales de production, filière par filière. Une évolution de la démocratie sociale dans l’entreprise est aussi un élément crucial de ce redressement. La représentation des salariés, avec droit de vote, au conseil d’administration des grandes entreprises, sera un signe déterminant en ce sens.

La crise de l’éducation en France est un enjeu du même ordre. La situation de l’école, notamment à l’école primaire et au collège, ne peut être acceptée. Des centaines de milliers d’enfants voient leur avenir barré faute de se voir garantir les acquis nécessaires, maîtrise de l’écrit, du chiffre, de la langue. Faute de consacrer à ces fondamentaux le temps scolaire indispensable, les inégalités sociales se perpétuent

et s’aggravent dans cet échec. Ce combat national oblige à un nouveau contrat entre l’école et la nation, qui touchera à la question des pratiques, de l’organisation, du développement de l’alternance et de l’apprentissage, aussi bien que des moyens.

La moralisation de la vie publique, le changement des pratiques du monde politique représentent une attente des citoyens dont vous ne pouvez ignorer la gravité. L’interdiction du cumul des mandats pour les députés, la diminution du nombre des parlementaires, le renforcement de la parité hommes femmes, le changement de loi électorale pour assurer la représentation des grands courants d’opinion, en tout cas de ceux qui atteignent 5 % des suffrages, à l’Assemblée nationale, au sens le plus large la garantie du pluralisme, la consécration de l’indépendance de la justice, le renforcement de l’indépendance des médias, l’assainissement du financement de la vie politique, la lutte contre la corruption et la prise illégale d’intérêts, tout cela est urgent. Les deux partis que vous représentez ont souvent pris des engagements, mais jamais ils ne sont allés plus loin. Je crois que cette moralisation est vitale pour que la confiance revienne entre citoyens et élus. Seule la voie référendaire permettra de les imposer à un monde politique qui n’a guère envie de voir changer les règles d’un jeu qui lui convient.

L’Europe a été durement attaquée pendant cette campagne. On lui a fait porter tour à tour la responsabilité de l’immigration et celle de l’absence de croissance. Je veux vous dire que pour nous, il est impossible d’envisager notre avenir national sans projet européen. L’Europe n’est pas seulement notre horizon : le jour où elle existera vraiment, elle sera notre seule arme politique et économique efficace dans la tourmente mondiale. L’Europe souffre aujourd’hui d’absence de gouvernance, de transparence et de lisibilité. Ce n’est pas avec moins d’Europe que la France s’en sortira ! C’est avec une Europe plus forte, plus solidaire, plus lisible, donc plus communautaire. Dans cette perspective, les renforcements de la zone euro, comme de l’espace Schengen, sont une étape prioritaire.

Des millions de Français partagent ces valeurs et ces préoccupations. Ils seront, je n’en doute pas, attentifs aux orientations qui seront les vôtres sur ces questions durant la campagne du deuxième tour.

Je vous prie de croire à l’assurance de mes sentiments cordiaux”

 

sarko100Nicolas Sarkozy répond à François Bayrou : je n’exclu pas un référendum sur des mesures de moralisation

LeMonde.fr – Nicolas Sarkozy a répondu, vendredi, à François Bayrou dans une lettre de sept pages. « J’ai présenté un projet présidentiel appuyé sur un chiffrage extrêmement précis et rigoureux, il prévoit le retour à l’équilibre des finances publiques en 2016 », rappelle le président-candidat de l’UMP dans ce courrier. « Je note que le candidat socialiste, pour sa part, ne propose aucune mesure de réduction des dépenses publiques. Au contraire, il les alourdit, décale à 2017 le retour à l’équilibre », poursuit-il à l’adresse du candidat MoDem (9,13 % le 22 avril) qui avait fait de la lutte contre l’endettement un objectif prioritaire.

Nicolas Sarkozy explique aussi, sur un thème cher au leader centriste, qu’une« importante modernisation » des institutions a été entreprise depuis 2007, avec une« exigence d’exemplarité ». « Cela ne nous dispense évidemment pas d’aller plus loin », souligne M. Sarkozy, citant sa volonté d’interdire le cumul d’une fonction ministérielle avec un mandat exécutif local et de réduire le nombre de parlementaires. « Je partage, par ailleurs, votre volonté d’introduire une dose de proportionnelle aux élections législatives », note-t-il.

Nicolas Sarkozy n’exclut pas un référendum sur des mesures de moralisation de la vie publique et réaffirme son intention d’en organiser un, le cas échéant, pour inscrire une règle d’or de bonne discipline budgétaire dans la Constitution française. « Si les Français m’accordent leurs suffrages, je vous confirme mon intention d’inscrire dans notre Constitution une règle d’or qui empêchera les générations actuelles de s’endetter sur le dos des générations futures », écrit Nicolas Sarkozy. « Comme vous le savez, j’ai déjà soumis ce texte au Parlement, mais les résultats du scrutin ne m’ont pas permis de pouvoir convoquer le Congrès à fin d’adoption de cette règle. Cette situation devrait-elle se produire à nouveau après l’élection présidentielle, je soumettrai alors au référendum l’adoption de la règle d’or. » Il confirme en outre sa volonté de ramener les finances publiques de la France à l’équilibre en 2016 et reproche au passage à son adversaire socialiste de ne proposer dans son projet « aucune mesure de réduction des dépenses ».

Alors que François Bayrou estime dans sa lettre que les projets de François Hollande comme de Nicolas Sarkozy sont « insoutenables économiquement » du fait d’hypothèses trop optimistes, il répond que si sa prévision de croissance,« crédible et raisonnable », devait s’avérer plus faible que prévu, il a veillé « à ce que le budget de l’Etat comporte une réserve de six milliards d’euros par an. »

Avec le redressement des finances de la France, une des autres priorités du président du MoDem est la lutte pour le maintien de la production en France. Nicolas Sarkozy y répond par les propositions de son projet pour faire baisser le coût du travail, via la « TVA antidélocalisations » qui doit permettre aussi de préserver la protection sociale, et développer la formation des salariés.

S’agissant de la démocratie sociale, autre sujet cher à François Bayrou, il dit son opposition à sa proposition de nommer trois représentants des salariés avec droit de vote dans les conseils d’administration des grandes entreprises, estimant que« l’entreprise appartenant aux actionnaires, ceux-ci doivent pouvoir en assumer la direction avec la plénitude des pouvoirs ». Mais il rappelle les mesures qu’il propose pour encadrer la rémunération des dirigeants, en particulier la présence de salariés dans les comités des rémunérations.

Nicolas Sarkozy déclare encore partager l’analyse de François Bayrou sur la« crise de l’éducation » et insiste sur toutes les propositions qu’il avance sur le sujet, comme le renforcement de l’encadrement des élèves dans le primaire.

La réponse de Nicolas Sarkozy à François Bayrou

 

hollande100100François Hollande, qui souligne qu’en « 5 ans, la dette de la France s’est accrue de 600 milliards d’euros et atteint désormais presque 90% du PIB », promet de « ramener l’équilibre budgétaire à la fin du quinquennat, en 2017 ».

LeMonde.fr – Il explique qu’« à cette fin, il fera voter dès cet été par le Parlement une loi organique sur les finances publiques », alors que M. Bayrou plaide pour une « règle d’or » d’équilibre des finances publiques inscrite dans la Constitution. « C’est pourquoi, j’ai proposé une réforme fiscale d’envergure, dont l’objectif est de rétablir l’équité entre citoyens et de prendre à l’Etat les ressources dont il est privé au bénéfice d’intérêts particuliers », plaide le député de Corrèze.

DÉFENSE DES 60 000 POSTES DANS L’ÉDUCATION NATIONALE

A M. Bayrou, qui critique la création défendue par M. Hollande de 60 000 emplois dans l’éducation, point par ailleurs important dans le projet du leader centriste, le candidat PS assure qu’il s’agit « d’un effort indispensable et juste » qui« représenterait 2 milliards d’euros à la fin du quinquennat ». « Ce coût équivaut, affirme M. Hollande, à la dépense fiscale consentie en une seule année au titre de l’allègement de l’impôt sur la fortune ». Il assure en outre que « cet effort est maitrisé », en arguant que « la dépense publique ne progresserait que de 1 % par an et que le nombre total de fonctionnaires n’augmenterait pas au cours du prochain quinquennat ».

M. Hollande répète ses engagements de « séparation des activités bancaires, d’interdiction des produits spéculatifs, de mobilisation de l’épargne vers les entreprises et de création d’une banque publique d’investissement destinée en particulier aux PME ». « Tout sera fait pour relancer notre industrie et permettre de produire en France », promet-il, en détaillant les mécanismes devant empêcher les délocalisations. Le tout sera « rassemblé dans une grande loi sur le développement économique ».

François Bayrou a défendu dans la campagne « le produire en France » pour réindustrialiser le pays.
M. Hollande s’engage à moraliser la vie politique pour laquelle M. Bayrou réclame un référendum. « Cette rénovation de notre vie publique est une nécessité et une urgence. Je ferai voter une grande loi de moralisation de la vie publique par le Parlement. Et s’il y a blocage, je consulterai les Français par voie référendaire ». S’agissant de l’Europe, M. Hollande réaffirme sa volonté de « renégocier le traité budgétaire », qui comporte des « disciplines budgétaires » auxquelles « il souscrit », et d’y ajouter une « perspective de croissance ». Il se « félicite » de voir que « chacun constate que les positions qui nous étaient présentées comme figées sont en train d’évoluer », ce qui est « la voix de la sagesse ».

La réponse de François Hollande à François Bayrou

4 commentaires sur François Bayrou s’adresse aux deux candidats du 2ème tour

  1. JUINKARANTE // 1 mai 2012 à 14 h 16 min //

    Je ne vois pas comment Monsieur Sarközy de Nagy-Bocsa Pourra mettre en pratique le programme de Bayrou et Le Pen ,il court derrière le Front National ,on dirait un adhérent du Front National .C’est comme si on manger une Côtelette Bordelaise et une Choucroute au vin blanc dans la même assiette.Comme dit Monsieur Bayrou le plus dur est devant nous 2014 pour notre république et 2017 à 2020 ces trois années seront les plus dur ,surtout 2017 ,avec la géopolitique.

  2. dixhuitjuin // 1 mai 2012 à 14 h 06 min //

    Je ne vois pas comment Monsioeur Sarközy De Nagy-Bocsa peu prendre des idées et des prpositions de François Bayrou ,et en même temps tout faire pour plaire au Front National et en plus faire son porte parole ,on ne mange pas une cotelette Bordelaise et une Choucroute au vin blanc en même temps et dans la même assiette.Le président Sortant il nous a déjà dégoutés dur

  3. La France avant et aprés le 6 mai 2012 sera toujours la France….avec des français et des françaises difficiles à saisir :
    tantôt grincheux,tantôt revanchards,tantôt caviar, tantôt « cons »,tantôt faux-culs, tantôt religieux,tantôt collabos,tantôt résistants,tantôt soixante huitards,tantôt royalistes,tantôt pétinistes, tantôt gauchistes, tantôt cégétistes,tantôt fraudeurs, tantôt gaullistes, tantôt tricheurs, tantôt tiers mondialistes, tantôt indépandentistes, tantôt esclavagistes, tantôt joueurs,tantôt frimeurs, tantôt nullards……..mais le plus souvent penchés sur leur nombril !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
    La flûte à grelots, voilà l’ instrument de musique électorale préféré des français et des françaises….
    Puisse un jour, un éclaireur doué, sans prétention, mettre les français et les françaises au pied du mur, non des lamentations, mais des acclamations !!!!!!!!

  4. claude NOYE // 29 avril 2012 à 22 h 01 min //

    Le 6 mai prochain les Français devont choisir entre un candidat qui se trompe et l’autre qui ment

    Rude choix, très rude choix qu’ils se sont imposés à eux-même avec « l’aide » desmédias …….

    L’Histoire est à nouveau en marche mais je suis cette fois particulièrement convaincu qu’elle ne sera pas favorable à la France et aux français.

    Nous devons donc nous préparer à traverser des temps très difficiles et je tiens à assurer de tout mon amitié ceux qui avaient fait le choix à continuer d’aller sur la ligne politique définie par le Général de Gaulle

    « La France a perdu une bataille mais elle n’a pas perdu la guerre »

    VIVE LA FRANCE

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