les camps du Pakistan et d’Afghanistan

 

djihadfrancais

Ce que les djihadistes français apprennent dans les camps du Pakistan et d’Afghanistan. Les djihadistes français, européens ou américains sont très recherchés pour leur capacité à se déplacer et leur connaissance des terrains ciblés.

 

L’arrivée dans les camps d’entraînement au DjihadMohammed Merah, le suspect des meurtres de Toulouse ferait partie de ces Français qui y ont effectué des séjours— aujourd’hui situés dans les zones tribales pakistanaises frontalières de l’Afghanistan, est la première grande désillusion des apprentis djihadistes. La crainte des infiltrations fait que l’enthousiasme de ces jeunes est très vite refroidi par le doute permanent que montre leur hôte à leurs égards. Ensuite, le choc culturel est total.

Venus en majorité des banlieues françaises, ces jeunes ne sont pas préparés à la vie plus que spartiate des camps isolés de tout et dissimulés en haute montagne ou en forêt. La nourriture –du riz, du pain et du thé– n’est pas faite pour les rassasier. La langue est aussi un problème, car beaucoup de Pakistanais ne parlent pas l’arabe et peu de djihadistes parlent le pashtou ou le pendjabi, langues majoritaires des extrémistes islamistes pakistanais.

Une vie spartiate

L’entraînement comporte plusieurs phases et seuls les meilleurs passent au stade supérieur. La première étape consiste à l’utilisation des armes, légères, puis de plus en plus lourdes. Du pistolet on passe à la Kalachnikov, puis au lance-roquette et à la mitrailleuse lourde. Les séances de tirs sont entrecoupées de montage, démontage et entretien des armes et bien entendu d’exercices physiques éprouvants auxquels s’ajoutent des cours d’instruction religieuse sans compter l’interruption pour les cinq prières quotidiennes.

Après l’entraînement des armes vient l’étude de la topographie et comment l’utiliser pour se cacher, monter une embuscade, poser une bombe sur une route, etc. Les plus doués s’entraînent aussi au maniement des explosifs, TNT et autres.

L’encyclopédie du Djihad

Ecrite en arabe et comportant onze volumes, une encyclopédie du Djihad détaille par le menu avec de nombreux croquis les diverses opérations que l’on peut monter contre l’ennemi.

Chacun des onze volumes débute par un hommage à Oussama ben Laden, le chef assassiné d’al-Qaida, à son mentor le Palestinien Abdullah Azzam, à Mollah Mohammad Omar, le chef des talibans et enfin au Pakistan. Seuls les djihadistes les plus «sûrs» avaient avant 2001 accès au camp de Darunta, près de Jalalabad en Afghanistan, où al-Qaida testait des armes chimiques.

Compte tenu des bombardements des drones américains sur les zones tribales pakistanaises, les entraînements se déroulent principalement aujourd’hui par petits groupes et dans des bâtiments anonymes. Les djihadistes français, européens ou américains sont très recherchés pour leur capacité à se déplacer et leur connaissance des terrains ciblés. Ils se distinguent de la grande masse des jeunes Pakistanais ou Afghans qui sont envoyés dans les opérations suicides locales ou sur les champs de bataille afghans.

Françoise Chipaux (Slate.fr)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*