Le film français « The Artist » triomphe aux Oscars

La France remercie Jean Dujardin – Avec ses cinq statuettes, dont celle du meilleur acteur pour le Français Jean Dujardin, le long métrage muet « The Artist » est le premier film non anglo-saxon à être sacré meilleur film de l’année par la prestigieuse académie des Oscars. »The Artist », la lettre d’amour muette et en noir et blanc du Français Michel Hazanavicius au cinéma américain, a reçu d’Hollywood la plus belle des réponses…

La France remercie Jean Dujardin – Avec ses cinq statuettes, dont celle du meilleur acteur pour le Français Jean Dujardin, le long métrage muet « The Artist » est le premier film non anglo-saxon à être sacré meilleur film de l’année par la prestigieuse académie des Oscars.

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AFP – « The Artist », la lettre d’amour muette et en noir et blanc du Français Michel Hazanavicius au cinéma américain, a reçu d’Hollywood la plus belle des réponses, en devenant le premier film non anglo-saxon de l’histoire des Oscars à recevoir la statuette du meilleur film.

Les frères Weinstein ont mis en marche une machine promotionnelle acharnée qui a permis à Jean Dujardin et à toute l’équipe du film de faire les plateaux TV, de faire des interviews… Tout cela a participé a créer un momentum pour « The Artist ».

Son producteur Thomas Langmann déclarait récemment à l’AFP que Steven Spielberg en personne lui avait dit que faire aujourd’hui « un film muet en noir et blanc eut été impossible à Hollywood ».

La partie n’a pas été facile en France non plus, mais le système hexagonal de financement du cinéma, allié à la persévérance de Thomas Langmann, a permis in fine de réunir les 9 millions d’euros nécessaires pour tourner le film à Hollywood, sur les lieux de l’action.

« C’était pour moi infaisable ailleurs: puisqu’on racontait Hollywood, il fallait y être. Michel n’osait pas me le demander, mais si on faisait ce film, on était condamné à l’excellence », explique le producteur.

Mais cette « lettre d’amour » à Hollywood, comme la qualifiait Michel Hazanavicius au soir de sa victoire aux Golden Globes, aurait pu rester lettre morte si le distributeur américain Harvey Weinstein, « grand sorcier » des Oscars et génie du marketing, n’avait décidé de prendre le film sous son aile.

« Harvey Weinstein a fait un travail incroyable. La manière qu’il a de réfléchir à un film, au public, à la façon de le montrer sous son meilleur jour, avec le bon timing, c’est très fort », déclarait récemment Michel Hazanavicius à l’AFP. « Une fois qu’il a établi une stratégie, il se donne vraiment les moyens de l’appliquer », ajoutait-il.

Si le film peut se targuer d’une jolie recette de 28 millions de dollars au box-office nord-américain — sans doute moins, cependant, que ce qu’espérait Weinstein — c’est surtout son succès auprès des professionnels, et notamment de l’industrie hollywoodienne, qui force le respect.

Car nombreux ont été les films ayant rendu au hommage au cinéma américain, mais aucun n’avait jusqu’alors reçu un tel accueil. Sans doute est-ce un signe des temps et de la période que traverse actuellement Hollywood.

Difficile en effet de ne pas voir dans le destin de George Valentin (Jean Dujardin), le héros du film — une star du muet qui doit se réinventer pour embrasser l’avènement du cinéma parlant — un parallèle avec notre époque.

Avec la fin programmée de la pellicule et la suprématie du numérique, auxquelles s’ajoute la part grandissante de la 3D, Hollywood doit s’adapter à une révolution aussi grande que celle du passage du muet au cinéma parlant.

D’une certaine manière, « The Artist » donne à l’industrie l’espoir — ou l’illusion ? — d’un « happy end ». Car dans le film, après avoir touché le fond et frôlé la mort, faute d’avoir voulu regarder la réalité en face, Valentin remonte la pente avec l’aide d’une de ses anciennes admiratrices, Peppy Miller, devenue une star du cinéma parlant, avec qui il va filer le parfait amour.

Dans une période d’incertitude, les membres de l’Académie des Arts et Sciences du Cinéma — fondée en 1927, l’année où commence « The Artist » — étaient peut-être tentés de porter un regard nostalgique sur leur passé…

Hasard ou coïncidence, pendant que Michel Hazanavicius faisait les yeux doux à Hollywood, Martin Scorsese rendait pour sa part hommage aux origines du cinéma français dans « Hugo Cabret », convoquant la figure du pionnier du septième art, Georges Méliès.

Mais à l’inverse de « The Artist », réplique exacte d’un film muet comme on en tournait dans les années 20, « Hugo Cabret » a été réalisé avec les moyens modernes. Et à 69 ans, le maître américain s’est laissé séduire pour la première fois par… la 3D.

2 commentaires sur Le film français « The Artist » triomphe aux Oscars

  1. GAUCHERAND Claude // 2 mars 2012 à 20 h 05 min //

    Amateur de cinéma, j’ai apprécié ce film vu dans un cinéma londonien plein à craquer de gens réagissant avec intelligence à un film subtil et drôle et dramatique remarquablement interprété. C’était il y a deux mois.

    Quant à la machine promotionnelle des frères Weinstein je ne l’aime pas; par ailleurs la reconnaissance de Hollywood à la lettre d’amour muette et en noir et blanc du Français Michel Hazanavicius au cinéma américain, ressemble terriblement à la récompense donnée par le maître à l’élève qui lui dit son admiration en lui rendant hommage.

    Cinéma français? Certes mais dans un contexte culturel …américain: c’est cela qui a obtenu 5 oscars.

  2. Denis Griesmar // 2 mars 2012 à 17 h 49 min //

    Plusieurs commentateurs, don Georges Gastaud, du COURRIEL, ont déjà fait remarquer que cette récompense avait un goût amer … parce qu’elle couronnait un film « défrancisé », muet (« Cachez ce français, que nous ne saurions voir ! »), et totalement formaté pour le « Bois du Houx » (Hollywood).
    Faut-il donc, pour avoir du succès dans ce pays autiste que sont les Etats-Unis, renoncer à sa langue et à sa culture ? Il semble bien que oui. Le jour où, renonçant à imposer au monde un « leadership » pesant, et à faire la guerre tous azimuts, quitte à se faire chasser comme des malpropres (Vietnam, Irak, Afghanistan, …), ce pays admettra qu’il a, lui aussi, à recevoir des autres, et où il couronnera sincèrement un film français, après l’avoir largement montré en salle, nous pourrons crier victoire …

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