Nicolas Sarkozy est candidat : le président de la République veut aller au devant des Français

Libéré du protocole et des habits du chef de l’Etat, le président de la République veut aller au devant des Français, comme il l’a expliqué hier soir au micro de Laurence Ferrari.
Il a choisi de s’envoler ce matin à Annecy, pour notamment un déjeuner sans caméras avec une poignée de Savoyards, une visite de fromagerie, avant un premier meeting au zénith de la ville où sont attendues plusieurs milliers de personnes.

 

 

Libéré du protocole et des habits du chef de l’Etat, le président de la République veut aller au devant des Français, comme il l’a expliqué hier soir au micro de Laurence Ferrari. Il a choisi de s’envoler ce matin à Annecy, pour notamment un déjeuner sans caméras avec une poignée de Savoyards, une visite de fromagerie, avant un premier meeting au zénith de la ville où sont attendues plusieurs milliers de personnes. Cette journée qui sera scrutée dans ses moindres détails marque indéniablement une nouvelle étape dans la course à l’Elysée. A moins de 66 jours du premier tour, le match avec François Hollande, son principal adversaire socialiste -qui assure que son lancement est un non-évènement- peut commencer. L’ambiance de ce premier déplacement va donner le ton.

Les réactions

montage-photo-de-gauche-a-droite-francois-bayrou-marine-le-pen-10646122uitxn_1713

Marine Le Pen (candidate et présidente du FN) est apparue sûre d’elle et goguenarde, se contentant d’une courte déclaration comme si elle souhaitait minimiser la portée de la déclaration de candidature du président sortant. Elle a d’ailleurs commencé son intervention en disant qu’il s’agissait d’« un non événement ». Estimant que le candidat Sarkozy « ne croit qu’aux valeurs de la Bourse », elle s’est adressée « aux Français qui voudraient voter pour lui » : « Votre vote est un vote perdu, inutile ». « Les Francçais doivent donner à Nicolas Sarkozy un carton rouge, a-t-elle poursuivi, joignant le geste à la parole, et lui dire qu’il doit sortir du terrain ».

François Hollande a ironisé : « Vous connaissez la nouvelle du jour, le ‘président-candidat’ est désormais ‘candidat-président’« , a-t-il dit déclenchant les rires des quelque 10.000 personnes – selon le PS – venues l’écouter au Zénith de Rouen. « Je vais vous faire une confidence : moi je m’en doutais ! »

François Bayrou (candidat et président du MoDem), de son côté, a ironisé sur le capitaine Sarkozy qui tiendrait fièrement la barre du paquebot France dans la tempête : « Toute la zone euro, avec le Portugal, l’Espagne, la Grèce… a eu, en une année, un déficit de 7 milliards et nous la France, toute seule, 70 milliards. Nous perdons en un mois ce que l’Europe perd en un an. Quand le capitaine a mené le bateau sur un récif, on dit qu’il faut un changement ».

Nicolas Dupont-Aignan (candidat et président de Debout la République) relève une contradiction « entre [les] paroles de candidat et [les] actes de président » : « Contradiction sur le respect de la parole du peuple français, puisque Nicolas Sarkozy restera dans l’Histoire comme celui qui a trahi le vote des Français lors du référendum de 2005, en faisant passer par le Parlement le traité pourtant massivement rejeté par le peuple. Contradiction sur la valeur travail puisque jamais la France n’aura perdu autant d’emplois industriels que sous Nicolas Sarkozy. Contradiction enfin sur sa “France forte” puisque la France ne peut pas être forte si elle n’est pas libre ».

Quant à elle, Eva Joly (candidate d’Europe écologie – Les Verts) a estimé que Nicolas Sarkozy « ne nous a rien dit » : « C’était le grand vide, pas un mot sur l’écologie, pas un mot sur la crise environnementale ».

Nathalie Arthaud (porte-parole et candidate de Lutte ouvrière) a déclaré à l’issue du JT de la première chaîne que « Sarkozy est bien sûr candidat à la même politique au service des riches » et qu’« il veut remettre ça pour cinq ans ».

Pour Jean-Luc Mélenchon (candidat du Front de gauche), les spectateurs de TF1 ont « assisté à un numéro de pur cynisme de la part de quelqu’un qui vient nous parler de ses ambitions sociales après avoir fait reculer le pays comme aucun autre président ne l’avait fait depuis le début de la Ve République. Cet homme-là, c’est celui qui nous a pris la retraite à 60 ans, il ne faut pas l’oublier ».

Martine Billard (la co-présidente du Parti de gauche) a considéré de son côté qu’il n’y avait « rien de neuf à écouter le candidat Nicolas Sarkozy » : « Le disque tourne à vide. Il est dorénavant en panne d’imagination pour tromper les français et n’a à offrir que la poursuite de ses politiques désastreuses »

Pour Bruno Le Roux (porte-parole de François Hollande), « Nicolas Sarkozy cherche une fois de plus à habiter la peau du challenger pour éviter d’être placé face à ses responsabilités. Les Français ne sont pas dupes de cette tactique de communication. Si, en 2007, Nicolas Sarkozy a pu apparaître comme le candidat de la rupture par rapport à Jacques Chirac, il ne pourra pas en 2012 être crédible dans la rupture avec lui-même. »

Michel Destot (maire PS de Grenoble), lui, enfin s’interroge : « Comment celui qui a, pendant des mois, confondu sa fonction présidentielle et son habit de candidat peut-il imaginer que les Français ne souhaitent pas être sevrés du sarkozysme ? Toutes les contorsions auxquelles se livre Nicolas Sarkozy pour faire oublier le Président en échec et le déguiser en un candidat du courage ne suffiront évidemment pas. Cette candidature se résume en effet uniquement à demander cinq années de plus, durant lesquelles il veut faire croire que les recettes qu’il a mises en œuvre et qui ont conduit la France au pied du mur, permettraient demain de redresser notre pays. »

Alain Juppé (UMP) a estimé que Nicolas Sarkozy est « habité par le sens de sa mission et par sa volonté de parler aux Français. » Il a défendu « les valeurs de la Ve République et le référendum*, qui donne le pouvoir de s’exprimer, est une valeur fondamentale à laquelle nous tenons et Nicolas Sarkozy a raison de la remettre à l’honneur« , a dit le ministre des Affaires étrangères lors d’une réunion publique de l’UMP à Bischheim, au nord de Strasbourg.

______________________________________________

* NDLR – Juppé oublie 2005 et le référendum sur le traité établissant une constitution européenne.

3 commentaires sur Nicolas Sarkozy est candidat : le président de la République veut aller au devant des Français

  1. Pauvre SARKOZY.. s  » entourer de ceux qui ont.échoué, plus le retour de M DE VILLEPIN ? il faut le courage de le dire :NOUS PREND T-IL POUR DES C…

  2. Des promesses, des promesses, toujours des promesses. C’est tout ce qu’ils savent dire. Un fois au pouvoir, ils servent tous le N.O.M. au détriment du Peuple. Il n’y a personne de crédible. De Gaulle ! où es-tu ? La France a besoin de toi.

  3. Ces élections seront les élections des promesses non tenues et des promesses à venir …
    avec comme toile de fonds, et c’est là tout le problème, des français très inquiets face à la montée de la crise et à l’accélération de la mondialisation …

    Je m’associerai donc aux français mais pas aux promesses ….

    Vive la France !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*