De Gaulle, le plus démocrate des démocrates

de-Gaulle323_331Depuis 1958, beaucoup mettent en doute le caractère démocratique du Général de Gaulle. On lui reproche la centralisation du pouvoir autour du président, le caractère plébiscitaire des référendums et les circonstances de son accession au pouvoir. Retour sur un bien mauvais procès.

La démocratie permanente

En mai 1958, face à une question d’un journaliste évoquant les circonstances de sa possible prise de pouvoir, le Général de Gaulle avait souligné qu’il avait restauré la démocratie en France en 1945 et lui avait demandé s’il pensait vraiment qu’il souhaitait démarrer une carrière de dictateur à 67 ans. Il est vrai que l’appel des généraux en faveur du Général à Alger, la menace de coup d’Etat et sa condition de militaire pouvaient donner une fausse impression.

Pourtant, comment comparer le retour au pouvoir du Général à un coup d’Etat ? Il faut quand même une sacrée mauvaise foi pour qualifier de la sorte les huit derniers mois de 1958. Quel dictateur aurait en si peu de temps été investi par le Parlement comme chef du gouvernement, puis quelques mois plus tard, élu par un collège plus large président de la République, tout en consultant son peuple trois fois (le référendum sur les institutions puis les deux tours des législatives) ?

C’est plutôt là où les dirigeants de pays européens comme la Grèce ou l’Italie changent sous la pression des marchés et de leurs pairs, certes avec le vote du parlement, mais sans consultation des peuples, que l’on peut questionner la légitimité démocratique des nouveaux dirigeants. Le Général de Gaulle n’a jamais cessé d’avoir l’assentiment de la population, et dès qu’elle lui a fait défaut, même sur une question qui n’était pas totalement essentielle, il s’en est allé.

La lettre et l’esprit de la démocratie

En institutionnalisant le référendum, le Général de Gaulle a également créé un système institutionnel qui associe mieux que d’autres les citoyens à la marche de l’Etat. De même, en confiant dans un second temps l’élection du président la République, pierre angulaire de nos Institutions, au lieu de la laisser à un collège d’élus, il laisse le dernier mot aux Français et limite les combinaisons des appareils partisans. En une seule élection, les Français peuvent tout changer, comme en 1981.

Mais le Général de Gaulle est allé encore plus loin, en engageant sa responsabilité lors des référendums qu’il a soumis au peuple Français ou lors des élections législatives anticipées de 1962 et 1968. En scellant son destin au vote du peuple, il a été le plus démocrate des démocrates, considérant qu’une défaite déferait le lien qui doit unir le président de la République avec la nation, contrairement à certains de ses successeurs qui ont trahi l’esprit de la Constitution.

C’est aussi à lui que nous devons la stricte égalité de temps de parole entre les candidats à l’élection présidentielle pendant la campagne officielle, au grand malheur de Jean-Michel Aphatie. C’est lui a voulu cette aération démocratique qui va permettre aux Français de pouvoir juger sur pièce, sans le biais auto réalisateur de média qui accordent trop souvent peu de temps aux « petits » candidats, ne leur permettant justement pas de grandir…

Loin des procès ridicules en « coup d’état permanent », le Général a sans doute été le plus démocrate de nos dirigeants, ne cessant de solliciter l’onction du suffrage des Français et s’y conformant. Il a aussi créé un système qui rend le changement plus facile qu’ailleurs, même s’il n’en est pas aisé pour autant.

Laurent Pinsolle

http://www.gaullistelibre.com/

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