Postures et impostures présidentielles

Hier soir, Nicolas Sarkozy s’est exprimé sur huit chaines de télévision.
C’est toute l’originalité de cette campagne présidentielle que de voir le président prendre des initiatives tous azimut en fin de mandat. Certaines sont de vrais sujets, comme la taxation des transactions financières ou la réforme de la fiscalité de notre protection sociale. L’augmentation du COS, l’obligation d’augmenter le nombre de jeunes dans les entreprises ou la banque de financement de l’industrie devront être étudiées dans le détail pour pouvoir les juger définitivement.

tv29 janvierHier soir, Nicolas Sarkozy s’est exprimé sur huit chaines de télévision. Ce faisant, il cherchait à casser la dynamique positive enclenchée depuis une semaine par François Hollande, sans pour autant véritablement rentrer dans la campagne comme candidat…

Les postures du chef de l’Etat

C’est toute l’originalité de cette campagne présidentielle que de voir le président prendre des initiatives tous azimut en fin de mandat. Certaines sont de vrais sujets, comme la taxation des transactions financières ou la réforme de la fiscalité de notre protection sociale. L’augmentation du COS, l’obligation d’augmenter le nombre de jeunes dans les entreprises ou la banque de financement de l’industrie devront être étudiées dans le détail pour pouvoir les juger définitivement.

Comment instaurer une taxation des transactions financières dans un cadre national et pas européen ? Faut-il mettre en place une restriction des mouvements de capitaux pour y parvenir ? L’idée est bonne, mais Nicolas Sarkozy l’aborde de manière superficielle, oubliant de réfléchir aux conditions nécessaires à sa bonne mise en place. La TVA sociale est surtout une hausse d’impôts qui ne changera pas grand chose à notre compétitivité, comme le soutient Nicolas Dupont-Aignan.

Bref, Nicolas Sarkozy nous propose des débats intéressants, mais comme le plus souvent, bâclés et qui ne vont pas jusqu’au bout des choses. Il traite les questions qu’il pose de manière superficielle, uniquement pour occuper l’espace médiatique et dicter leur agenda aux média, en oubliant complètement de les traiter à fond. Comme d’habitude, il s’agit de simples postures destinées à éviter de rester dans un tête-à-tête intenable avec un très mauvais bilan.

Les impostures du candidat

Ce faisant, le président de la République peut continuer à faire mine de gouverner pour éviter d’avoir à rentrer en campagne et débattre de son bilan ou des propositions qu’il pourrait faire aux Français. Il fait tout pour faire une campagne courte car il sera plus facile pour lui de s’en tenir à des postures et des impostures. Malheureusement, ce refus de rentrer dans l’arène du débat public et ce profond manque de courage démocratique ont le goût d’une imposture.

Autant on pouvait encore se dire qu’il n’était pas totalement injuste qu’il refuse d’annoncer sa candidature l’an dernier, autant l’exercice d’équilibriste auquel il se soumet depuis quelques semaines ne fait qu’accentuer sa langue de bois naturelle. Il est évident pour tout le monde que Nicolas Sarkozy sera candidat, ce que tous ses proches, Claude Guéant ou Brice Hortefeux, confirment à longueur d’interviews, mais il refuse d’admettre cette évidence.

Bref, Nicolas Sarkozy ressemble de plus en plus à Valéry Giscard d’Estaing en 1981, enfermé dans ses certitudes, complètement coupé de la réalité, ne se rendant pas compte que son discours tourne à vide, que les Français ont largement décodé les ressorts de sa communication après un quinquennat où il a beaucoup trop parlé, beaucoup trop promis, jusqu’à dire tout et son contraire avec la même force de conviction, démonétisant sa parole jusqu’à l’absurde.

L’intervention d’hier soir est celle d’un président qui s’agite pour essayer de faire oublier son bilan calamiteux et bâcle des débats pourtant importants. Nicolas Sarkozy va dans le mur, mais pire, il le fait en accélérant et en klaxonnant. Il récoltera donc ce qu’il a semé depuis cinq ans le 22 avril.

Laurent Pinsolle

5 commentaires sur Postures et impostures présidentielles

  1. 20 à 25% des sondés sont prêts à voter pour M. Sarkozy au premier tour et de 31 à 35 % au second. Les Français seraient-ils masochistes ? G.

  2. L’intervention d’hier soir est celle d’un président qui s’agite pour essayer de faire oublier son bilan calamiteux et bâcle des débats pourtant importants. Nicolas Sarkozy va dans le mur….c’est une bonne synthése que nous propose Laurent Pinsolle.L’ennui c’est que les français et les françaises risquent encore une fois de se faire avoir s’ils ne vont pas massivement voter pour éliminer le sortant et dans un second temps toute la clique qui a accompagné cette mise en panne de la maison France sur l’échiqiuer des pays qui gagnent et donc qui comptent sur la planéte.Il n’y a guére que le locataire de l’Elysée pour croire encore au cinquième rang mondial de la France. Il y a bien longtemps que dans de nombreux secteurs d’activités la France glisse vers le bas du tableau. Son économie conduite à la va comme j’te pousse sur un tapis de mesures toutes plus incohérentes et inefficaces les unes que les autres sera un lourd fardeau à porter pour l’équipe qui sortira des urnes avant l’été 2012.
    Délire économique que de nous refaire le coup du » je baisse les charges des entreprises, j’augmente la TVA et les entreprises joueront le jeu pour que le consommateur ne paie pas plus cher » !! On a déjà vu ce que cela a donné avec la même mesure accordée aux restaurateurs .
    Oui Monsieur laurent Pinsolle, vous avez raison, Nicolas Sarkosy va dans le mur et il entraînera la France avec lui si nos compatriotes ne le virent pas de son paradis élyséen !

  3. Tout à fait d’accord avec L.Pinsolle. Ajoutons que N.S. n’a jamais été un chef d’Etat, qu’il n’a pas beaucoup d’amour (c’est un euphémisme) pour le pays France et moins encore pour son peuple. On pardonne beaucoup à un roi aimé, on pardonne guère à un tyran. Il ne sera pas réélu, c’est une certitude : qu’il soit candidat ou non n’a dons pas d’importance puisque sa candidature sera un épiphénomène. Pour ma part, il semble plutôt lancer des bouteilles à la mer pour voir si les sondages bougent favorablement….Il fera au dernier moment un choix qu’il escompte stratégique : ne pas se présenter en ayant savonné la planche de de celui qui se présentera (.A.juppé) de manière à être le seul en course pour 2017. Pour lui, l’élection est le but en soi, n’ayant d’autres idées que le libéralisme mondialiste et européen qui est la cause de notre ruine, l’important n’est pas le programme, l’important c’est lui et ses héritiers dont il va assurer le parcours politique : son fils Jean succédera probablement à la mairesse de puteaux, les autres seront casés…Et il parlera encore, il parle beaucoup, d’égalité, de méritocratie, etc….Le plus grave n’est d’ailleurs pas sa personne, le plus grave est que l’avenir n’est pas radieux et que l’élection présidentielle, les français en ont conscience et en sont très frustrés par avance, ne permet plus de désigner le chef d’un Etat indépendant, libre de ses décisions, souverain dans son action : la vérité est que la suppresseion de l’Etat france est en cours sous l’effet d’un triple mouvement engagé depuis l’avènement de giscard : europe (SME), décentralisation (82/83), europe (88), décentralisation (ATR 92), europe (92), mondialisation (94), europe 96 et 2008 et 2011 (arrangements administratifs pour faire croire que l’on a solutionné la crise), décentralisation ou plutôt landerisation de la France : en fait on transfera vers des super régions par supression des départements puis réduction du nombre de régions par fusion, les pouvoirs de l’Etat en matière d’éducation, de culture, d’aménagement, d’emploi, d’industrie,voire de justice….Les communes disparaîtront vers les entités communautaires (Communauté de commune qui prendont un nom et communauté de ville aussi), bref, un maillage fédéral idoine pour une europe fédérale. Pour ce qui concerne le reliquat des pouvoirs souverains de l’Etat, la défense, les affaires étrangères, la police et la justice, ces domaines seront définitivement tranférés à l’Etat fédéral européen après une période transitoire très bien orchestrée : création de la monnaie unique, faillite des Etats, prise de contrôle des Etats (tutelle à l’instar de ce qui arrivera à la grèce), suppression des Etats via un dernier traité constituant qui sera adopté par les seuls représentants de la « nation… ». Le scénario ne dépend pas du futur président, il sera quantité négigeable en terme de projet pour la France, mais de la faculté pour une coterie d’accélèrer la faillite des Etats sans provoquer des réactions révolutionnaires qui pourraient par effet boomerang faire s’éffondrer d’un seul souffle le château de cartes américano-européen…

  4. Castelin michel // 31 janvier 2012 à 8 h 52 min //

    NS semble définitivement hors course : son attitude, son débit oratoire, ses propositions ont montré qu’il jouait son dernier atout.

    Maintenant : s’attaquer à Hollande, aux mondialistes de gauche, aux internationalistes qui sont les plus dangereux et les plus destructeurs.

    Dangereux et destructeurs : double nationalité, vote et éligibilité (é-le-gi-bi-li-té ! lisons le programme PS) des étrangers (veut-on laisser les clés de la Maison, du coffre et du frigidaire ?) , anarchie sociétale, communautariste, ethnique et confessionnelle.
    Sénat : élection des 5 vice-présidents : dont Mme Khiari Bariza = rien à dire / double nationalité : moi j’ai quelque chose à dire : c’est NON !
    Eva Joly, franco-norvégienne : candidate à la Présidence de la République Française (Française, pas universelle !) pour moi c’est NON !

    Souveraineté du Peuple Français; indépendance de la France.
    La Souveraineté c’est la volonté , pas la peur !
    L’ Indépendance c’est le courage , pas la solitude !
    La Coopération équitable et loyale c’est l’honnêteté et le partage , pas le repli sur soi !

    2012 ? Crever l’abcès !
    Castelin michel

  5. Denis Griesmar // 30 janvier 2012 à 15 h 58 min //

    Ce qui est désolant, tout en étant passionnant, c’est cette sorte de viscosité de l’opinion publique, cette sorte d’hystérésis qui fait que l’ensemble de nos compatriotes a besoin d’un certain temps pour comprendre … Un sociologue s’efforcerait d’y trouver des constantes à travers le temps, ou entre les différents pays … Mais un citoyen engagé ne peut qu’enrager devant le temps perdu, alors que la crise, que la désindustrialisation progressent à grands pas …

    Je ne suis pas un déçu du sarkozysme, car il était clair dès le début que ses prémisses étaient toutes fausses … Et puis, comme l’a dit Malraux dans « La Condition Humaine », après 40 ans, un homme est responsable de son visage, et ce qu’on lit sur celui de l’actuel président n’incite pas à faire confiance …

    Non que les socialistes suscitent, de leur côté, le moindre engouement. Le microcosme médiatique en est à s’extasier que François Hollande semble avoir quelque chose à dire … mais en faisant fi de toute réalité !

    Le fond de l’affaire est que la presque totalité de la classe politique française est prisonnière de ce qu’un pionnier oublié de la Résistance, Claude Rifat, appelait un « psychovirus » … et ce psychovirus, contre lequel il semble insensé d’exercer le moindre esprit critique, est bien entendu l’ « Europe » … Nos politiques ont un fil à la patte, et seront incapables de résoudre les problèmes tant qu’ils éluderont l’essentiel …

    Cependant, comme disait Baudelaire, « L’Art est long, et le temps est court » …

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