Un vendredi 13 de malheur pour la France ?

Nicolas Sarkozy avait pour politique la conservation du triple A. Combien de fois l’a-t-il exprimé ces derniers mois alors que la menace planait de plus en plus lourdement… et l’UMP de renchérir en boucle dans ses conventions que « si Hollande passe, la France perdra son triple A ».
Combien de gaullistes de conviction ont exprimé leur opposition à la prise en compte des « notes » de ces agences ! Comme le rappelait le général de Gaulle, « la politique de la France ne se fait pas à la corbeille ».

 

 

Sarkozy_Triple_ANicolas Sarkozy avait pour politique la conservation du triple A. Combien de fois l’a-t-il exprimé ces derniers mois alors que la menace planait de plus en plus lourdement… et l’UMP de renchérir en boucle dans ses conventions que « si Hollande passe, la France perdra son triple A ».

Combien de gaullistes de conviction ont exprimé leur opposition à la prise en compte des « notes » de ces agences ! Comme le rappelait le général de Gaulle, « la politique de la France ne se fait pas à la corbeille ».

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Standard & Poor’s abaisse sa note de crédit souveraine à long terme sur la République française à AA +.
Elle affirme aussi une note souveraine à court terme de la France à A-1 +.

Mais le communiqué de l’agence Standard & Poor’s, au-delà de la dégradation de la note de la France, va bien plus loin. Son analyse ne peut que nous interpeler.

« Cet abaissement de la note reflète l’impact de l’intensification des problèmes politiques, financiers et monétaires dans la zone euro, au sein de laquelle la France est étroitement intégrée ».

Faut-il comprendre que l’agence juge l’intégration de la France dans l’Union Européenne si poussée qu’elle prive le gouvernement de la France de tous les leviers permettant de prendre les « bonnes » décisions ?

L’agence Standard & Poor’s l’avait déjà précisé : «Les conclusions du sommet de l’Union européenne du 9 décembre 2011 et les communiqués des décideurs politiques qui ont suivi nous ont conduit à penser que l’accord ne représentait pas une percée d’une importance et d’une ampleur suffisantes pour répondre entièrement aux problèmes financiers de la zone euro. »

Et l’agence de bien préciser que « les problèmes budgétaires que la zone euro doit affronter sont tout autant la conséquence de l’accentuation des déséquilibres et des divergences en matière de compétitivité entre le cœur de la zone euro et sa prétendue « périphérie ». Tout est dit.

Pourtant la France a des atouts

Si le communiqué souligne qu’une « réforme reposant sur le seul pilier de l’austérité budgétaire pourrait avoir un effet contraire à ses intentions, avec une chute de la demande intérieure résultant de la montée des préoccupations des consommateurs sur l’emploi et leurs revenus disponibles, avec pour conséquence une érosion des recettes fiscales nationales. » elle admet aussi que « les notes de la France continuent pour nous à refléter son économie riche, diversifiée et solide, ainsi que sa force de travail hautement qualifiée et productive ». ouf !

Et pendant ce temps…

« Les banques suspendent les négociations sur la dette de la Grèce » nous informe Bruno Arfeuille en précisant que « Les banques ont annoncé vendredi qu’elles suspendaient leurs négociations avec Athènes sur les modalités de la restructuration de la dette publique de la Grèce, et laissé entendre qu’elles pourraient revenir sur leur engagement à en effacer volontairement une grande partie. »

Quelques minutes après l’annonce des banques, une source proche des négociations a dit à l’AFP à Athènes que celles-ci traversaient un état de tension « extrême« , et que les parties impliquées devaient « prendre conscience de la très grave situation » pour « éviter le pire ».

Alors que le Président n’a pas encore réagit officiellement à cette perte du triple A, les réactions se multiplient.

Jacques Myard, député UMP pointe du doigt l’Europe et l’Euro : « La dégradation de la note de la France sur les marchés s’inscrit malheureusement et inéluctablement dans la logique de la politique monétaire catastrophique de la zone euro….Le dogmatisme des statuts de la BCE, imposé par l’Allemagne, se retourne désormais contre l’intérêt de la France, de l’Autriche et de la zone euro, dont la survie est désormais en cause. »

« Cette politique est totalement stupide ». « On nous a expliqué pendant des mois qu’il fallait subir de la rigueur et de l’austérité pour sauver le triple A. Le gouvernement a couru après les agences de notation. Et puis maintenant les Français subissent l’austérité et la France perd le AAA. Ce qui prouve bien que cette politique est totalement stupide », a commenté sur Europe1 le président de Debout la République et candidat à l’Elysée. Nicolas Dupont-Aignan a dit craindre que si la France « continue comme ça, elle est partie pour un destin à la Grecque ».

« La France, une valeur sûre ». La ministre du Budget Valérie Pécresse s’est voulue rassurante. « Aujourd’hui, la France est une valeur sûre. Elle peut rembourser sa dette et les nouvelles concernant notre déficit sont meilleures que prévu », a-t-elle assuré sur BFM-TV.

Une nouvelle qui « doit être relativisée ». Le secrétaire général de l’UMP a estimé vendredi soir que la dégradation d’un cran n’était « pas une nouvelle dont on peut se réjouir mais elle doit être relativisée ».

« Ça n’a aucune portée ». Quant à l’ancien président de la République, Valéry Giscard d’Estaing, a estimé sur BFM-TV que le fait que « l’agence Tartempion dise cela monte un peu, cela baisse un peu, cela n’a aucune portée. Sauf qu’internationalement cela nous fait mal ».

François Bayrou, candidat du MoDem, en conférence de presse: « Nous y sommes. Toutes les déclarations optimistes et péremptoires de ces derniers mois sont donc cruellement démenties par les faits. La cause n’est pas évidemment seulement dans les cinq années Sarkozy. Le mal vient de plus loin. (…). Les gouvernements successifs de gauche et de droite portent leur part de responsabilité. Les Français ont une chance, c’est d’être devant l’échéance qui leur permettra d’exiger de leurs futurs dirigeants qu’ils suivent enfin le chemin du redressement. »

Dominique de Villepin, candidat de République solidaire, a vu une « sanction » qui sonne « l’échec de la politique du gouvernement », non « pas l’échec de la France ». Les Français « paient un enlisement de longue date ». Il a prôné « une cohérence d’action » et « un pacte de croissance et d’emploi » pour redresser la France.

Et aujourd’hui, peu avant 9 heurs à son QG de campagne, François Hollande :

« La dégradation de notre note financière est grave« , a lancé le candidat socialiste, tout en soulignant aussitôt que « c’est une politique qui a été dégradée, pas la France« . Selon lui, « Nicolas Sarkozy avait fait de la conservation du triple A un objectif de sa politique et même une obligation pour son gouvernement. C’est ainsi qu’avaient été justifiés pas moins de deux plans de rigueur en quatre mois. Cette bataille, et je le regrette, a été perdue« . Désormais, a estimé le candidat socialiste, « c’est la crédibilité de la stratégie conduite depuis 2007 qui est mise en cause. Elle a manqué de cohérence, elle a manqué de constance et elle manqué de clairvoyance et surtout de résultats ».

Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche à la présidentielle : « L’agence de notation Standard&Poors déclare la guerre de la finance contre la France. Il faut résister. Se coucher devant la finance aiguise son appétit. La capitulation grecque l’a prouvé. Il faut rendre les coups. »

Le triple A invité dans la campagne présidentielle

C’est avec raison que Nicolas Demorand se désole dans Libération de «L’exorbitant pouvoir des agences de notation s’est encore une fois dévoilé dans sa puissance intacte».

Mais il est clair que ce triple A perdu pour longtemps va s’inviter durablement dans la campagne présidentielle. Qu’il le veuille ou pas, c’est un camouflet pour Nicolas Sarkozy. Mais les autres candidats ne peuvent plus éviter d’inscrire, dans leurs interventions de campagne, ce point essentiel pour l’avenir de la France. Ce n’est pas la note qu’il convient de retenir : c’est l’ensemble des raisons qui a conduit à l’impuissance économique du gouvernement de la France.

Saisissons cette circonstance pour redonner à la France la potentialité de redevenir « la France ».

4 commentaires sur Un vendredi 13 de malheur pour la France ?

  1. Comme le souligne fort justement Alain Kerherve , ce n’est pas la note qu’il convient de retenir, mais les raisons qui nous y ont conduit .
    Nous les connaissons bien et le rapport Pébereau(dà relire) laisse échapper le triste constat d’échec sur la maîtrise de la dette publique : « Les gouvernements ,tous horizons politiques confondus,se sont laissé aller à la facilité !!!!!! »
    Celui de NS a enchainé sur le même mode, pire en nous faisant croire (à certains) qu’il s’agissait d’une rupture avec les mauvaises pratiques d’avant son arrivée.A la croissance démesurée de la dette depuis 2007 s’est ajoutée la tromperie intellectuelle à grande échelle des français et des françaises .
    Alors que faire aujourd’hui avec un attelage qui s’embourbe et nous entraîne sur le bas-côté des nations qui ne comptent plus aux yeux d’un monde multipolaire qui ne vit plus seulement de rente de situations acquises?
    Avant de chercher des solutions avec les autres, contre les autres,sans les autres, commençons donc par le commencement et donc par réduire drastiquement notre déficit des comptes publics, par un coup d’arrêt à celui qui se profile en 2012
    Comme la France , en ce moment, n’arrive plus à produire plus qu’Elle ne dépense, commençons donc par cesser d’emprunter pour rembourser des emprunts antériieurs ou de faire des fausses économies à torturer tous les français (public privé). Oui mais comment ?
    Une seule solution émerge à effet immédiat :le prélèvement exceptionnel sur l’épargne en général ,sur les placements financiers ,qui dorment dans les caisses des banques,des organismes financiers divers et variés.
    Ce sera une mesure juste, puisque l’enrichissement des trente dernières années d’un grand nombre ne s’est plus fait par le travail (d’où cette armée de chômeurs et de salariés pauvres), mais par la spéculation financière .
    Ce sera une mesure à la hauteur de nos attentes de liquidités avec un faible taux de taxation exceptionnelle (1 à 2%) et cela pourrait rapporter plusieurs dizaines de milliards d’Euros..
    Ce sera une mesure à effet immédiat eu égard à la rapidité de la procédure de recouvrement.
    Ce sera une mesure de solidarité entre les revenus du travail et les revenus financiers et les salariés ,les retraités et les consommateurs n’auront plus le sentiment d’être les seuls « vaches à lait ».
    Ce sera enfin une mesure de salut public qui permettra d’engager la France sur un rattrapage de sa compétitivité positive en formant mieux,en valorisant mieux ,en innovant mieux, en s’adaptant mieux au monde interdépendant et en maîtrisant mieux les gâchis financiers et les fraudes .
    Mais voilà, pour en décider ainsi, cesser de gaspiller le temps et l’argent des élites françaises en réunionites insipides sans sortie positive franche et durable de cette crise insoutenable de la dette abyssale française, il ne faut pas continuer dans la facilité . Il faut avec courage tourner la page , virer les canards boiteux qui nous gouvernent ,ceux qui prétendent vouloir le faire avec un couteau suisse qui n’existe que dans leur idéologie,et donner une élite responsable et soucieuse de la gloire de la France
    Dur, dur ,que ce sera dur , mais les citoyens peuvent espérer,l’époque s’y prête indiscutablement.
    Nous pouvons y arriver : l’Allemagne souvent citée en exemple est en effet un bon exemple aprés avoir amorti le choc économique et financier de sa réunification sans avoir fait exploser ses déficits publics.
    Le prélévement exceptionnel peut nous permettre de remettre à flôt le bateau France ,Ne gâchons pas ce plaisir pour une Allemagne qui nous aime bien et qui attend de nous de meilleurs résultats intérieurs.

  2. Ce n’est qu’une étape supplémentaire dans la descente aux enfers de la zone euro prévisible depuis longtemps.

  3. Bonjour,
    Très heureux de tomber sur un Breton qui a les mêmes points de vue. A mon âge, je pourrais vivre tranquille, sans me préoccuper de l’état de mon Pays, mais comme beaucoup de Français qui se taisent et qui subitement explosent lorsqu’ils s’aperçoivent que plus rien ne va. Je fais partie de cette minorité « PIEDS NOIRS », (bien que Breton dont le père a émigré en Algérie dans l’administration pour raison familiale), qui a vécu les évènements d’Algérie comme une tragédie. Il faut savoir que beaucoup, étaient déjà des réfugiés de Pays gouvernés par des dictateurs. J’ai subi comme la plupart cette guerre et comme beaucoup, j’ai fait confiance au général de Gaulle. Je me vois encore en train de courir dans les rues un drapeau bleu-blanc-rouge à la main, allant à la rencontre du Général, je n’avais que 10ans. Que voulez-vous que je pense lors que je vois que je retourne 50ans en arrière, lorsqu’on vous insulte, qu’on vous bouscule et qu’on crache sur le drapeau, qu’on siffle notre hymne. Que voulez-vous que je pense. Je suis pour le respect de tous et de tout, mais il y a des limites lorsqu’on vous oblige à courber l’échine au nom de la sacro sainte égalité entre les Peuples. J’ai haï le Général quand j’avais 10ans, je ne comprenais pas, mais maintenant, je m’aperçois à quel point il avait raison. Pour finir, nous avons besoin à notre époque et dans l’urgence d’un homme comme lui pour remettre les valeurs de la Républiques à leur place. Je vous salue et le bonjour à ma Bretagne.

  4. Regardons les faits. 1 700 milliards d’euros de dettes et 50 milliards d’intérêts à payer chaque année et la France continue d’emprunter en ce moment, car SES DEPENSES SONT SUPERIEURES A SES RECETTES.

    Notre gouvernement est incapable d’équilibrer ses comptes. INCAPABLE.

    5 milliards d’intérêts à payer chaque mois. 5 millions de SMIC à 1 000 euros chaque. Ce n’est pas les économies de bouts de chandelles du gouvernement Fillon qui sortira la France du ROUGE. ELLE L’Y ENFONCE !!!

    Il faut relever la tête et mobiliser la nation. Avec nous ou contre nous. G.

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