Adresse, trop d’adresse

villepin_francesoirDominique de Villepin réagit à la lettre aux Français de François Hollande

Oyez, oyez. Le candidat socialiste a publié son adresse aux Français. Quel message extraordinaire à la nation justifiait une telle mise en scène, et l’orchestration en même temps d’une campagne de presse sur le thème : « quelle belle relance ! » ? Rien ou si peu. La saison. Le temps des vœux. Un creux de vague. En ces temps d’austérité, elle sera moins coûteuse que la lettre de François Mitterrand en 1988, dont le fantôme plane sur la campagne socialiste, puisqu’il faudra l’acheter, au prix d’un journal qui se plie avec bienveillance à un exercice de communication politique bien lisse et artificiel.

« Le changement c’est maintenant », dit-il. On se lance alors dans la lecture, avide de solutions, pour comprendre finalement que la réponse n’est que celle-ci : « Pourquoi ne pas changer de président, tout simplement ? » Voilà donc tout le programme, l’alternance pour l’alternance. Au moins est-ce dit.

Pour le reste, dans la campagne de François Hollande, les seules nouvelles propositions sont en général les réformes qui n’auront pas lieu comme annoncé dans le projet du PS. Sur le nucléaire. Sur les retraites. Sur la fusion CSG-Impôt sur le revenu, aujourd’hui. Le rêve français, serait-ce donc cela, un détricotage ? Et au pouvoir, détricotera-t-on aussi la France ?

Finissons-en avec les bulles politiques. Les Français n’attendent pas une adresse, une missive, une circulaire ou une encyclique. Ni du candidat du PS, ni du futur candidat de l’UMP qui prépare paraît-il le même exercice. Ils attendent des engagements et un tempérament qui puisse les respecter et répondre à leurs attentes.

Les enseignants n’attendent plus qu’on les écoute, qu’on les entende, qu’on les comprenne. Ils veulent des propositions concrètes pour sortir notre modèle éducatif de l’impasse. Quelles propositions sur l’école ? J’ai les miennes, -restructuration du secondaire, allongement de l’âge de formation, refondation de l’enseignement prioritaire- discutons en.

Les salariés de Seafrance, de Petroplus, de Lejaby ou d’ailleurs attendent autre chose qu’une oreille compatissante. Ils attendent de l’action. Quelles propositions ambitieuses sur l’emploi ? Là encore, j’ai fait des propositions pour un service public des parcours professionnels. Parlons d’idées.

Les Français inquiets pour leur accès à la santé publique et pour le reste à charge des soins, toujours plus lourd, ne veulent pas qu’on leur mette la main sur l’épaule. Ils veulent qu’on avance des idées concrètes, comme des mesures pour pallier les déserts médicaux ou une réforme de l’hôpital public.

Laissons là les adresses de communicants. Parlons nous franchement.

1 commentaire sur Adresse, trop d’adresse

  1. Laurie Sept // 9 janvier 2012 à 18 h 32 min //

    Misère… De Villepin se moque de Flanby… Mais c’est l’Hopital qui se fout de la Charité ! Que propose de Villepin ? « du concret », mais encore ? Et pour l’Enseignement ? Y réfléchir… ça ne mange pas de (vil)pain. L’effondrement de l’éducation, de la famille, de la cohésion culturelle du corps social, bases nécessaires à la possibilité de l’enseignement, on n’en dit pas un mot… Ne pas parler des sujets qui fâchent…
    Flanby, Fanfan le tocard ou Domi de Villepin, même discours et même avenir : prendre le pouvoir et ne rien faire. Continuer le programme euro, Europe dictature de la finance.

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