De Gaulle, deux fois à Royan

  • Par Didier Piganeau – sud ouest 9 nov 2010

Le Général est venu à Royan en 1945, puis en 1963

(Photo : deGauleRoyanJuin63Sur les marches du Palais des Congrès. À la droite du général de Gaulle, l’amiral Meyer, maire de Royan, et le député Jean-Noël de Lipkowski)

La seconde visite, éclair et au pas de charge elle aussi, s’est déroulée dix-huit ans plus tard, en 1963. En juin de cette année-là, Charles de Gaulle, président de la République, entreprend en Poitou-Charentes entre le 12 et le 16 juin un véritable marathon des communes rurales comme il en avait le secret.

Le 13 juin, accompagné de son épouse, de Roger Frey, ministre de l’Intérieur, et d’Alain Peyrefitte, ministre de l’Information, il arrive en voiture en Charente-Maritime après une première journée en Charente (Cognac, Confolens, Barbezieux…). L’itinéraire passe par Jonzac et Pons.

Devant la petite gare de Pons, le cortège de DS noires s’immobilise… et le Général et ses accompagnateurs montent dans l’autorail qui les conduit jusqu’à Royan via Saintes ! « En fait, il voulait déjeuner dans le train, ce qui a été fait en gare de Varzay », note Christian Genet.

Un tableau de Marsaudon

Il est environ 14 heures quand l’autorail entre en gare de Royan. Pour accueillir le président de la République, il y a là, entre autres personnalités, le maire l’amiral Meyer et le nouveau député UNR, Jean-Noël de Lipkowski. Le temps est magnifique, plusieurs maisons du centre-ville sont pavoisées. On se dirige alors vers le Palais des congrès où les marins de Rochefort forment une haie d’honneur. Sur les marches, le chef de l’État prononce une allocution.

« Il y avait un monde fou », se souvient Élisabeth, qui à l’époque était une petite fille de 8 ans. Le Général reçoit un bouquet de fleurs d’une fillette, serre des mains puis rencontre en privé le Conseil municipal dans une salle du Palais des congrès. Les élus lui offrent un tableau signé Nadu Marsaudon, alors jeune peintre charentais de 24 ans déjà très connu localement : « Ce tableau représentait une bohémienne en prière, raconte Nadu Marsaudon qui se trouvait dans la pièce. Le Général a été visiblement très touché et il a demandé à me parler. Il m’a serré la main et m’a félicité. »

Avant de prendre congé de ses hôtes, sur le livre d’or de la ville que lui tend l’amiral Meyer, Charles de Gaulle écrit ces quelques mots au-dessus de sa signature : « À Royan, renouvelée, en toute confiance nationale ! »

En tout et pour tout, l’étape royannaise n’aura duré qu’une heure. Le cortège prend ensuite la direction de Rochefort et La Rochelle. En chemin, le général de Gaulle s’arrête à Saint-Sulpice-de-Royan, puis à l’Éguille où il est accueilli par les ostréiculteurs qui lui font déguster leurs produits. La confrérie des Galants de la Verte Marennes le décore d’une médaille d’argent en forme d’huître. On ne l’a jamais vue épinglée sur son uniforme

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