Crise boursière : le château de cartes financier au bord de l’effondrement

 

cac40Depuis lundi, le CAC 40 a clôturé sous les 3000 points, un effondrement de 8% en deux séances. L’indice parisien a baissé de plus de 25% depuis le 1er juillet. Techniquement il s’agit d’un krach, la baisse étant supérieure à 20%. Nous ne sommes décidemment pas sortis de la zone de fortes turbulences.

Et si la crise ne suspendait pas son vol ?

Il y a – six jours, je posais la question d’un risque d’effondrement rapide du système financier en concluant que même si on ne pouvait exclure une rechute rapide, il risquait de prendre un peu de temps. Mais depuis, les nuages se sont amoncelés sur l’économie mondiale en général et européenne en particulier. Les marchés sont de plus en plus inquiets à la fois sur la croissance et le niveau des dettes souveraines, aboutissant à des attentes contradictoires vis-à-vis des Etats.

La situation de la Grèce devient de plus en plus problématique. La situation du pays se détériore au lieu de s’arranger sous l’effet de ces plans imbéciles. En outre, les pays européens se font tirer les oreilles pour signer le plan, entre les finlandais qui veulent des garanties et la Cour de Karlsruhe qui va examiner demain un recours contre la participation allemande. Au même moment, le moral des ménages, des entreprises et des cadres s’effondre des deux côtés de l’Atlantique.

Aujourd’hui, les banques sont particulièrement visées par les déclarations de Christine Lagarde. Tout ceci devient extrêmement inquiétant car les marchés ont une grande capacité auto réalisatrice. En clair, la peur les fait baisser, ce qui entretient la peur, ce qui entretient la baisse, dans un cercle vicieux sans fin qui peut d’autant plus aboutir au chaos financier que les Etats sont affaiblis par rapport à 2008. Et si nous étions au bord d’une nouvelle crise majeure de liquidités du secteur bancaire ?

Les dirigeants de la planète aux abonnés absents

The Economist soulignait il y a quelques jours que nous devrions a priori échapper à une rechute violente car il nous manque un facteur déclencheur pour retomber en récession. En effet, les prix des matières premières sont en baisse, le marché de l’immobilier étasunien est stabilisé, certes à un niveau très faible, les taux longs sont très faibles, les banques centrales ne vont plus monter les taux courts. Bref, même si la situation n’est pas brillante, ils ne pronostiquaient pas une rechute.

Le problème est que l’économie dépend également de la psychologique et la chute brutale du moral des acteurs économiques est très dangereuse, typique d’une crise. Nous sommes bien à deux doigts d’une nouvelle récession. Et cela n’est pas illogique quand on constate à quel point les dirigeants de la planète ont laissé tel quel le système qui nous a mené au désastre en 2008. Les grandes promesses du G20 sont creuses. Presque rien n’a été fait en trois ans !

Et que dire du dérisoire débat gouvernemental sur la taxation des parcs d’attraction dans ce contexte ? Voici une mesure certes peu importante mais pas foncièrement injuste : pourquoi faudrait-il avoir un taux de TVA minoré sur une telle activité, qui attire beaucoup de touristes ? Mais voilà, le président de la République a encore une fois reculé devant la pression des lobbys démontrant à nouveau qu’il a bien une main molle dans un gant de fer alors que nous avons besoin de l’inverse.

Bien sûr, il est désespérant de voir à quel point rien n’a été fait pour corriger les carences de notre système économique. Mais il faut peut-être en passer par là pour espérer un rebond, toucher le fond pour faire prendre conscience de son inanité et faire émerger de nouveaux leaders politiques ?

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