Cannabis, et si on parlait de l’essentiel ?

Gaullisme.fr ouvre ses colonnes au débat : le cannabis. Donnez votre avis. Réagissez en postant un commentaire.

cannabis_shredded-18d7eA la veille d’une campagne électorale majeure, les serpents de mers sociétaux pointent à nouveau leurs têtes, comme autant de marqueurs des segments de marchés que se disputent les partis…

Socialistes et écologistes rivalisent toujours d’initiatives pour attirer l’électorat des classes moyennes post-modernes des centres villes, dont certains (pseudos ?) think-tank ont théorisé l’hyper valeur marginale, pour remporter l’élection au centre, en partant du postulat que les « masses populaires » d’antan s’étaient détournées de la gauche, voire des urnes tout court.

UMP et FN poussent des cris d’Orfraie surjoués, dénonçant quasiment les mœurs barbares – à leurs yeux – de leurs adversaires, pour mobiliser a contrario l’électorat bourgeois et âgé.

C’est à l’aune de cette triste loi du marketing politique qu’il faut analyser, si non l’initiative originelle, du moins les dernières passes d’armes médiatiques, sur la légalisation du cannabis (comme d’ailleurs sur le mariage homosexuel).

Libertaires contre conservateurs, chacun croit avoir bien ciblé ses électeurs.

Certes, au départ, sur la cannabis, c’est M. Vaillant qui, au PS, a rouvert le débat : peu suspect d’inclinaison bohême, il affiche pour priorité non pas le droit à la fumette, mais la lutte contre le trafic dans les cités, un angle nouveau, intéressant. A droite, M. de Villepin se prononce, sur ce sujet, à rebours de son camp, pour la dépénalisation, ou plus exactement la dé-délictualisation, si l’on ose dire.

« Triangulation » électorale ou sincérité ? Il faut en tous cas tenter de répondre à ces positions avec honnêteté intellectuelle, et en ne noyant pas l’essentiel dans le jeu des « positionnements » convenus.

Donnons d’abord acte à M. Vaillant et aux parlementaires socialistes qui portent avec lui cette proposition de légalisation, qu’ils ne visent évidemment pas à encourager la consommation de cannabis. En effet, tout le monde ou presque s’accorde aujourd’hui sur la dangerosité avérée du cannabis, notamment au plan neurologique, et a fortiori des mélanges douteux avec lesquels le cannabis est le plus souvent « coupé ». M. Vaillant et ses collègues affirment donc vouloir faire diminuer la consommation, en la légalisant. En conséquence de quoi, les accusations venant de la droite selon lesquelles les socialistes, que Jean-Louis Debré qualifiait jadis avec démagogie de « gauche pétard », voudraient encourager la fumette, relèvent largement de la mauvaise foi.

Pour autant, rien ne démontre que la légalisation diminuerait la consommation. Ni même qu’elle substituerait pleinement la consommation d’une substance « pure » à celle de mélanges détonants vendus sous le manteau. Gageons au contraire que les trafiquants sauront jouer la carte de la concurrence déloyale, avec des produits coupés et des prix attractifs, par rapport au cannabis légalisé ! Du reste, le trafic de cigarettes, le cas échéant frelatées, se porte à merveille…

Quant au trafic, M. Vaillant a parfaitement raison d’expliquer que c’est le cœur du problème. Et l’on comprend bien pourquoi M. Guéant feint de ne pas saisir l’argumentation de son lointain prédécesseur : il préfère caricaturer les socialistes, plutôt que d’admettre que le problème du trafic de drogues, sur lequel « on allait voir ce qu’on allait voir », reste pendant, après une décennie de politiques de sécurité estampillées Sarkozy.

Les trafiquants tiennent encore la République en échec. Mais en quoi la légalisation règlerait-elle ce problème ? Comment croire que les trafiquants renonceront à trafiquer parce que le cannabis sera légalisé ? Outre le trafic de cannabis coupé à prix cassé, ils trouveront bien d’autres produits à vendre ! Des produits dont l’offre crée la demande, ce qui est un peu le principe de la drogue : on n’en a pas besoin avant d’avoir commencé à en consommer… Alors, ils « dealeront » de la cocaïne, de l’héroïne, de l’extasie, et sauront convaincre les clients d’essayer, et d’entrer dans le cercle vicieux de la dépendance…

On peut être sceptique quant à l’argument de la surenchère selon lequel, si l’on a demain le droit de fumer du cannabis, les consommateurs, attirés par le plaisir de braver licencieusement une interdiction, tomberont dès lors dans d’autres formes de drogues. En revanche, on peut être sûr que les trafiquants, eux, ne renonceront pas aux BMW faciles, ni à quelque avantage du caïdat, parce que le cannabis aura été légalisé ! Ils sauront  parfaitement créer la demande, même là où elle n’existe pas, de toutes formes de produits dangereux…

Pénalisée ou légalisée, dépénalisée hypocritement comme aujourd’hui, ou officiellement, la consommation de cannabis est un échec. Et c’est à la source de cet échec qu’il faudrait tenter de revenir, plutôt que de se battre à coups de posture en aval des problèmes.

A la source des trafics, d’abord. Tant qu’on gagnera mieux sa vie en « dealant » qu’en travaillant honnêtement, les itinéraires de nos gamins, notamment dans les cités où le chômage des jeunes atteint 60 ou 70%, ne seront pas ce qu’ils devraient être ! Et tant que les frontières des pays de l’Union Européenne et de l’Union elle-même seront, au nom de la sacro-sainte liberté du commerce, de véritables passoires, ces trafiquants trouveront toutes les substances possibles à écouler, en quantité industrielle… A cet égard, François Hollande a raison de poser le problème à l’échelle européenne, non pas tant parce que l’Union pourrait être une solution en la matière, que parce qu’elle est, comme souvent, un morceau du problème.

A la source de la consommation, aussi. D’abord en luttant contre les trafics, contre cette offre qui génère sa demande, avec des moyens policiers, mais aussi et surtout judiciaires, suffisants et appropriés (police de proximité, sanctions judiciaires rapides et graduées, centres éducatifs fermés…). Ensuite en luttant contre la grande dépression, le « no futur », de générations désemparées : si la France compte au moins 1,2 million de consommateurs réguliers de cannabis, quatre fois plus qu’il y a 20 ans, c’est peut-être parce que sa jeunesse ne sait plus vers où vogue sa galère, que nous avons perdu l’espoir d’une vie meilleure, le sens d’une vie collective, dans une Nation désunie, et déboussolée ! Vanité des vanités, si tout est vanité, alors autant se shooter !

C’est sur ces enjeux que nous attendons l’alternative politique en 2012. Quel futur à la France ? A sa jeunesse ? Quel « autre avenir que la drogue », pour paraphraser Georges Marchais ? Avenir économique, social, civique…

Voilà un enjeu, un vrai enjeu politique, bien plus fort que les artifices sociétaux.

Patrick TRANNOY (MRC)

4 commentaires sur Cannabis, et si on parlait de l’essentiel ?

  1. En tant que professionnel de santé je dois rappeler que les publications faites dans les revues de neurologie depuis plus de 10 ans, concluent sans ambigüité à la neurotoxicité du cannabis et de ses cousins très germains. On sait aujourd’hui que cette neurotoxicité est irréversible. Salvador Dali nous parlait de la crétinisation des masses, mais le cannabis la réalise. Peut-on hésiter à combattre cette vente qui aboutit plus ou moins vite à la destruction de celleules nerveuses indispensables au bon fonctionnement d’un être humain? a moins que certains voient là un moyen de réaliser une sous humanité asservie à je ne sais quels maîtres omnipotents… je frémis à cette idée qui a déja traversé certains cerveaux, les mêmes qui pronent l’eugénisme et la suppression des vieux qui coutent trop cher à la société. Avant de dépénaliser ou de faciliter la vente de ce neuro poison, un peu d’intelligence et de bon sens (tiens, où est-il passé celui là??) me semblent devoir être cultivés avant de sombrer dans la démagogie criminelle (un pléonasme sansdoute).

  2. Il faut organiser un référendun contre les drogues ,l’alcool ,le tabac .Une fois la loi votée .Il faut retirer ses maudites choses (sous peine de prison ferme ,de 5 à 10ans .Accompagnée d’une lourde amende de 30 000 à 60 000e .En plus contrôler les marchandises partout ,et interdire dans les magasins ,les grandes surfaces ,les bars ,les restaurant et les hôtels ;Mais aussi les campings ,les camps et colonies de vacances ,les écoles ,les collégues ,les lycées ,les parcs ,les musées etc ….? J e pense que ça serait une très bonne excellente action en faveur de notre souveraineté nationale et populaire .

  3. ce débat cache là aussi une énorme hypocrisie, une sur le plan médical et sur son histoire, il y à quelque temps environ 100 ans cette plante étais médicimal, les laboratoir utilise cette plante dans de nouvelle molécule. une autre hypocrisie est la franchise des familles, combien d’adulte d’environ 20 à 40 fumes et n’ose même pas en parler à leurs familles par peur d’être rejeté, syndrome des sociétés sur le produit illicite et sur l’interdis.
    l’alcool il y à environ 50 ans, l’institu pasteur conseillais le vin à l’eau et toute les pub de l’époque, les anciens seront de quoi je parle. alors quoi s’est toujours des revirements de façon de pensé politisé et médiatisé.
    la question est si un verre d’alcool n’est pas dangereux, alors un (pétard) l’est il beaucoup +?
    alors qu’il est vrai que nous ne pouvons pas accorder au plus jeune le droit de le faire, oui comme avec l’alcool il y as des risques et toujours sur du long terme. s’est aussi du lobing des laboratoirs, car pour un plus grand nombre cela serai beaucoup plus saint que certaine molécule qu’ils fabriques.

    ont pourrais parler du dosage, oui là aussi il y à problème avec la transgénique qui croise les variétés pour auguementer le taux de (thc) je ne sais plus si celà s’appelle comme celà.

    il y a dénorme ouverture et trajectoire à apréssier, en parler, sondage (attention sur les localisations des sondeurs) controle médical, retirer le produit, acheter en pharmacie sous ordonance ect……………………..

    rien n’avance sans échange de communication avec les citoyens, nos politiques la peur de voir leurs notoriété en prendre un coup.

    pourquoi beaucoup de jeune fume? ou boive? l’oublie, la fête, les interdis ect……….avec ou sans nous ils le feront, les accompagnés est la meilleur solution pour ne pas qu’ils en deviennent dépendant.

    sur le plan sphycologique, il y à des rique pour les plus jeunes mais comme l’alcool, je dirais moindre car sur le plan cérébral il y a là une énorme différence entre le canabis et l’étanol (alcool).

    tout produit est dangereux si ont en abuse, combien de citoyen es utilise des psycotropes, drogue, dépendance et depuis combien d’année?

    la question est, il faud savoir si vous êtes prêt à changer des idées préconcu des lobing médiatisé car classé dans les drogues illicites………………………………………….

    savoir, demande énormément d’information, si le système informatique de la sécu pouvais et par classement (sans nom) les thérapeutique, les fréquences, ect………………………………………..

    pourquoi pas un référendum, intéressé les citoyens, (beaucoup de citoyens s’inscrirais sur les listes pour y venir voter)
    celà ne couterai pas plus cher, quand on voit les innombrable dépense pour pas grand chose, là on se raproche de son peuple et on en parle.

  4. Tout le monde reconnaît que la société va très mal. La drogue est un problème majeur qui est en train de ruiner une grande partie de la jeunesse. Les trafiquants sont ni plus ni moins des assassins. Pour lutter contre eux, je ne vois qu’une chose: le rétablissement de la peine de mort et son application systématique, quand il n’y a pas l’ombre d’un doute sur la culpabilité du trafiquant.. C’est la seule façon de s’en débarrasser et de libérer la jeunesse du fléau de la drogue, mais pas seulement la jeunesse, mais aussi tous les citoyens qui doivent contribuer par le biais des prélèvements sociaux aux soins très coûteux (et peu efficaces) que l’on apporte aux drogués. C’est une question de vie ou de mort pour l’avenir de la société. EVRARD Michel. Retraité.

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