L’Etat doit reprendre le pouvoir sur TOTAL

0dupont par Nicolas Dupont-Aignan, député gaulliste, président de “Debout la République”

 

 

 

 

Totalement scandalisé par le prix à la pompe (1,5 euro pour un litre de sans plomb en moyenne aujourd’hui en France !) alors que les cours du pétrole chutent dans le même temps, j’ai proposé une mesure toute simple que le gouvernement pourrait mettre en œuvre s’il avait encore le pouvoir (et du courage) : nationaliser TOTAL !

Aujourd’hui structure privée, TOTAL n’est fort logiquement préoccupée que par la satisfaction de ses actionnaires : c’est la loi du marché, qui ne connaît d’ailleurs pas de frontières, et qui ignore donc les peuples et leurs démocraties.

Cette loi de la jungle, à savoir celle d’un marché complètement truqué par les monopoles et les oligopoles, est celle qui nous a conduit droit à la crise. Il est temps d’en sortir : vite !

Pour autant, beaucoup se sont étonnés de cette prise de position, y compris au sein de Debout la République. Et pour cause : nous sommes désormais habitués à des années et des années d’impuissance publique, et une mesure aussi simple et évidente qu’une nationalisation paraît donc aujourd’hui surréaliste.

Et pourtant, un Etat qui aurait conservé sa souveraineté sur son territoire devrait pouvoir jouer avec l’arme de la nationalisation, comme l’a par exemple prouvé Chavez au Venezuela avec le secteur pétrolier.

Car la nationalisation que je propose s’inscrira bien sûr dans un projet plus global d’indépendance du pays, dans lequel l’Etat aura – notamment – retrouvé sa marge de manœuvre monétaire, et pourra donc financer les dépenses d’avenir à taux zéro. Car à ceux qui m’opposent le coût d’une telle nationalisation, je leur demande simplement de réfléchir aux milliards de bénéfices que l’Etat pourrait engranger ensuite de façon pérenne (ce qui permet facilement de rembourser un prêt auprès de sa banque centrale).

Et si les moyens d’une telle nationalisation feront l’objet d’une proposition concrète de DLR dans l’optique de 2012, il est objectivement évident que l’on a eu tort d’achever de privatiser cette entreprise en 1996 alors que jusqu’en 1992, l’Etat y détenait encore 30% du capital.

Raisonnons par l’absurde : si TOTAL était resté une entreprise publique, il aurait été impossible que le prix à la pompe flambe alors que les cours chutent dans le même temps, tout simplement car le risque politique aurait été trop important.

D’autre part, les bénéfices iraient directement dans les caisses de l’Etat (notamment sous forme de dividendes pour l’Etat actionnaire à hauteur de plusieurs milliards par an) et le taux aujourd’hui exceptionnel des taxes n’aurait pas à être si élevé.

En pratique, en ayant privatisé TOTAL, l’Etat s’est privé d’une source de revenu de plusieurs milliards d’euros chaque année au profit d’intérêts privés.

Mais c’est vrai qu’il est tellement plus facile de repousser l’âge de la retraite, de saigner à blanc les commissariats et l’Education nationale, que de résister aux pressions des groupes d’intérêts privés….

Aujourd’hui, de nombreux actionnaires étrangers sont au capital de cette entreprise dont le marché principal est la France mais qui n’y fait plus travailler qu’une partie résiduelle de ses salariés, et qui n’y paye d’ailleurs plus d’impôts!

En outre, un TOTAL où l’Etat serait actionnaire majoritaire serait une garantie pour la France de son indépendance énergétique. A l’heure où le monde est confronté aux grands enjeux climatiques et énergétiques, alors que le drame de Fukushima amène craintes et interrogations légitimes, il est plus que jamais urgent d’agir.

Loin des rodomontades stériles de certains écologistes – puisqu’ils refusent de remettre en cause le cadre mondialiste qui bloque toute initiative efficace – il faut que les acteurs énergétiques soient mobilisés sur un grand programme de développement des énergies nouvelles, ce que seule la puissance publique pourrait imposer à des opérateurs qui n’investissent aujourd’hui que dans leurs métiers : AREVA pour le nucléaire, EDF pour l’électricité, etc.

Réorganiser le secteur de l’énergie nationale autour de deux grands pôles publics EDF-GDF et TOTAL renationalisés serait sans aucun doute le meilleur moyen d’investir les milliards d’euros par an nécessaires dans les énergies de demain.

Tout au contraire, obnubilé par des objectifs financiers et court-termistes, TOTAL privatisé n’est aujourd’hui plus à la hauteur des grands enjeux énergétiques si importants pour la France et le monde.

Je démontrerai dans mon projet pour 2012 que ce n’est pas une fatalité !

5 commentaires sur L’Etat doit reprendre le pouvoir sur TOTAL

  1. Total oui mais EDF,La Poste, France télecom, de vrais services publics et les grandes banques ne doivent plus en un premier temps avoir le droit d’être des banques d’affaires mais seulement des banques au service service de l’économie réelle.La banque de France doit pouvoir reprendre son rôle et pouvoir faire les prêts aux collectivités publiques .Je ne pense pas que parmi les hommes politiques qui se réclament du gaullisme nous puissions trouver l’un d’entre eux qui ait la volonté de rétablir un programme type CNR. Hélas x3

  2. LA HOULE // 22 mai 2011 à 7 h 38 min //

    Là encore, concernant le gaz schist quand son extraction pourra ce faire « sans dégât pour la nature » cette richesse devrait être nationalisée.

  3. Denis Griesmar // 17 mai 2011 à 12 h 57 min //

    Je m’inscris en faux contre ce dernier commentaire.
    Un autre mouvement politique, le mpep, a récemment montré comment on pouvait commencer par DESOBEIR à l’Union européenne, avant de la quitter, et sans encourir de « sanctions » qui seraient inopérantes …
    En second lieu, concernant TOTAL : excellente proposition … mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt :
    on lit des commentaires totalement à côté de la plaque sur ELF.
    Il faut rappeler qu’ELF, dans la plus pure ligne gaulliste, et sous la direction de Pierre GUILLAUMAT, a été une magnifique aventure industrielle, pour assurer la sécurité de l’approvisionnement de la France en pétrole. Les choses n’ont dérivé que sous Giscard, qui avait nommé son ami CHALANDON …
    Il faut savoir distinguer l’important de l’accessoire …

  4. Bellenger // 16 mai 2011 à 11 h 54 min //

    Cher Nicoas
    Reprendre les rennes de Total sans dénoncer le traité de Maastricht, est impossible. En renonçant à dénoncer ce traité, tu as fait plaisir à quelques uns de tes amlis, mais j’ai bien peur que tu te sois condamné, par manque de logique.J’avais d’ailleurs constaté que tes adhérents ne recevaient aucune culture politique globale. Ils restaient pour la pluspart de parfaits gaulliste sentimentaux. Tant que lot gaulliste était écrit quelquepart, n’importe quelle absurdité pouvait passer. Ce n’est pas avec une telle façon de faire de la politique que nous sortirons de la crise, organisée ab=vec une logiquie très ussanienne. Là, on sait se servir de la logique : stériliser les citoyens en les engluant dans la sentimentalité ! Et ça marche impeccablement ………. pendant un certain temps. Mais aucune société moderne ne peut vivre ainsi.
    Très cordialement..
    …..

  5. diego maradona // 14 mai 2011 à 14 h 44 min //

    Certainement, mais à la condition de ne pas reconstituer la grande machine à financer et corrompre la vie politique française, que fut ELF Aquitaine jusqu’à sa privatisation forcée en 1994, en raison de la corruption prolifique qui s’était développée pendant la guerre froide, grâce aux réseaux de la « France-à-fric », et dont la révélation aurait dû faire tomber dix fois la Ripoublique.
    Et d’ailleurs, est-on sûr aujourd’hui encore que ce gigantesque scandale, qui aurait dû normalement nous débarrasser de tous ces politiques véreux qui occupaient déjà le haut du pavé à l’époque (et majoritairement responsables de la situation de faillite dans laquelle nous sommes actuellement), ait été purgé par les quelques mesures cosmétiques prises à cette époque (privatisation d’ELF, lois sur le financement et la transparence de la vie politique…) ?
    La preuve que non puisque les Juppé, Sarkosy, Rocard et consorts sont toujours là !
    Alors, peut-on croire que la nationalisation de Total puisse nous prémunir d’un retour aux vieux démons et s’accompagner de garanties démocratiques sur une réelle transparence de la vie politique et de ses réseaux de financements ?
    Pour ma part, je pense que le changement viendra si l’on change les acteurs de la vie politique, ceux en tout cas qui se sont mouillés jusqu’au cou dans tous ces scandales de la Ripoublique.
    Merci aux médias de ne plus nous laissé croire, par des sondages trompeurs, que Juppé représente l’avenir de la France, car c’est un homme du passé, il a déjà fait suffisamment de mal au pays comme çà, qu’il soit raide dans ses bottes ou souple sur ses pattes arrières.

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