Voyage du général de Gaulle « aux Amériques »

 

Parcours : le 18 à Ottawa où il est reçu par le général Vanier, gouverneur du Canada et M. Diefenbacher, Premier ministre canadien, le 20 à Québec, le 21 à Montréal et à Toronto, le 22 à Washington où il est accueilli par le général Eisenhower, président des États-Unis, le 23 conférence de presse au National Press Club de Washington et réception à l’hôtel Mayflower par M. Nixon, vice-président des États-Unis, le 24 entretien avec le général Eisenhower à Gettysburg, le 25 réception au Capitole par le Congrès des États-Unis et à l’ambassade de France où est invité le général Eisenhower, le 26 entretien avec ce dernier à la Maison-Blanche, réception à l’hôtel Astor à New York par le maire M. Wagner, audiences à M. Rockfeller, gouverneur de New York, et M. Hammarskjoeld, secrétaire général de l’Organisation des Nations-unies, réception au Waldorf Astoria offerte par les sociétés franco-américaines, le 27 réceptions à l’hôtel de ville et au Civil Auditorium de San Francisco, le 28 réception par M. de Lesseps S. Morrisson à l’hôtel de ville de La Nouvelle-Orléans et par le Comité de réception de cette ville à l’hôtel Roosevelt, le 30 dépôt d’une gerbe au monu­ment Félix-Éboué et allocution place des Psalmistes à Cayenne ; le 1″ mai à Fort-de-France en Martinique ; le 2 à Basse-Terre et le 3 à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe.

canada1960

Message envoyé depuis la Guyane par le président de la République au Premier ministre Michel Debré

 Mon voyage aux États-Unis a donné aux sentiments du public l’occasion de se manifester de manière vraiment exceptionnelle.

Que ce fût à Washington, à New York, à San Francisco, à La Nouvelle-Orléans, l’amitié était débordante.

J’ai été frappé du capital moral que cela représente en faveur de la France. Quant aux entretiens que j’ai eus avec le président Eisenhower, à ceux que M. Couve de Murville a eus avec M. Herter, ils ont été sans ombre mais aussi sans beaucoup de relief.

Sur la ligne générale à tenir à la conférence au sommet le président paraît en être venu à peu près où nous en sommes nous-mêmes. Grande réserve sur l’Allemagne et Berlin.

Offre de détente à faire à Khrouchtchev. Accroissement notable des échanges, tout au moins des échanges culturels. Proposition envisagée concernant le contrôle des véhicules quitte à charger ensuite un comité de mettre l’affaire à l’étude.

Début d’acceptation d’un principe d’une coopération très limitée pour J’aide aux pays sous-développés.

Quant à la situation en Afrique, elle préoccupe visiblement le gouvernement américain.

Mais il n’en est pas au point de renoncer à sa démagogie interventionniste. Par contre les Caraïbes et l’Amérique centrale sont l’objet de sérieuses inquiétudes.

J’ai passé à Cayenne aux côtés de M. Lecourt une journée remplie, satisfaisante au point de vue de l’état d’esprit de tous, sensiblement moins pour ce qui est du développement économique et social. Les décrets m’ont semblé produire un bon effet sur les élus.

Pour le débat agricole mon impression formée de loin est que vous l’avez bien engagé. Il faut être prévenant et aisé dans la forme et inébranlable sur le fond.

À bientôt, bien amicalement à vous.

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