Les réactions du Général concernant le sommet du 16 mai

 

Observations relevées au cours de la réunion au sommet de mai 1960 Notes sur lesquelles a parlé à la réunion du 16 mai 1. Je prends acte.

2. Il aurait pu attendre à Moscou que l’incident soit réglé d’une manière ou d’une autre, car notre conférence a un autre objet.

3. Il y a dans cet incident une manifestation de l’état de tension où se trouve le monde, par suite des armements, de la nature de ces armements et de l’opposition des deux camps, notamment au point de vue idéologique. Précisément c’est cette tension qu’il faut réduire et comment le taire si la conférence au sommet se sépare avant même d’avoir commencé ses travaux ?

4. Quant à l’incident lui-même, il résulte d’un survol. Mais le survol devient continuel. À l’heure qu’il est, un Spoutnik russe survole la Terre. Il passe dans le ciel de France dix-huit fois par jour. Qui me dit qu’il ne photographie pas ? qu’il ne le fera pas demain ?

En vérité, cette question de survol et cet incident devraient nous amener à étudier les moyens d’empêcher qu’ils n’augmentent la tension. Deux moyens. Ou bien le ciel ouvert, ou bien le contrôle réciproque des fusées et des avions d’une certaine sorte. Je propose que nous en discutions. En tout cas, j’ai l’intention de formuler une proposition.

Au capitaine de corvette de Gaulle, à bord de l’escorteur d’escadre Duperré basé à Toulon Mon cher Philippe, L’affaire dite « du Sommet » change d’aspect. Il n’y aura pas eu, cette fois, de conférence proprement dite, mais seulement, en séance d’abord, puis à la cantonade ensuite, une dispute russo-américaine. Les Américains ont eu tort, à mon avis, de lancer leur U2 sur la Russie à la veille même de la réunion. (Ils l’avaient fait maintes fois auparavant.) Puis, ils ont eu tort de faire, à ce sujet, des déclarations contra-dictoires. Les Soviétiques ont eu tort de monter l’affaire en épingle et d’en faire une machine de guerre contre Eisenhower personnellement. Cependant, ni l’un ni l’autre des deux rivaux ne souhaite aller à la guerre. Il faudra donc, quelque jour, reprendre la conversation.

En ce qui nous concerne, la conclusion à en tirer, c’est qu’il nous faut exister par nous-mêmes. En particulier, une force nucléaire effective nous est nécessaire.

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