Libye : merci Nicolas Sarkozy !

3928762830-le-pam-redoute-une-crise-alimentaire-en-libye On pouvait ne plus y croire, mais la note d’Alain Juppé sur son blog pouvait laisser présager une issue plus positive : le ministre des affaires étrangères pouvait-il s’exprimer de la sorte s’il ne croyait plus à une intervention ? L’essentiel est là, une coalition internationale va intervenir en Libye.

L’espoir renaît à Benghazi

Comment ne pas se sentir fier et heureux de la décision prise par le Conseil de Sécurité? En effet, comme le souligne Hubert Védrine, nous étions sans doute à quelques jours d’un massacre à grande échelle, d’une véritable épuration des rebelles par le régime Libyen, ce qui a sans doute fait basculer la décision. Ce choix d’hier soir, aussi tardif soit-il, est historique : la communauté internationale a décidé d’intervenir dans une guerre civile contre un dictateur en place.

Il était très important d’envoyer un tel message car si nous avions laissé faire, alors tous les dictateurs de la planète auraient ainsi reçu une carte blanche pour réprimer comme bon leur semble tout soulèvement de leur population. Aujourd’hui, la communauté internationale a pris position contre l’oppression et pour la liberté. En outre, cette intervention a obtenu l’assentiment des Nations Unies (10 voix pour, 5 abstentions), de la Ligue Arabe et du CNT Libyen.

Et là, il faut remercier Nicolas Sarkozy dont il est clair aujourd’hui qu’il est le premier responsable de cette intervention. La France a été en première ligne pour secouer la communauté internationale, avec la Grande-Bretagne. Sans l’action de notre pays, il est clair que rien n’aurait été fait. Alain Juppé semble également avoir joué un rôle majeur, ne serait-ce qu’hier au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Les rebelles de Benghazi semblent l’avoir bien compris.

De la France et de l’Union Européenne

Cet épisode démontre également que, contrairement à ce que les déclinologues avancent, la France fait partie des quelques pays qui peuvent encore changer le destin de l’humanité. Comme en 2003, quand notre pays s’était fait le premier opposant à l’intervention en Irak, c’est notre pays qui a décidé la communauté internationale à faire quelque chose en Libye, malgré le scepticisme des Etats-Unis et le peu d’enthousiasme de la Chine et de la Russie.

Et alors que beaucoup de commentateurs vantaient l’action diplomatique d’Angela Merkel, qui critique publiquement les régimes dictatoriaux, ici, on voit que c’est une chose de parler et que c’en est une autre d’agir. L’épisode Libyen montre également que les seules réalités qui comptent sont les grandes nations. C’est l’action de deux grandes nations qui a tout changé. Parallèlement, l’Union Européenne n’aura été qu’un robinet d’eau tiède totalement inutile.

La critique n’a de sens que si on est capable de reconnaître également les réussites des personnes que l’on critique habituellement. Ici, Nicolas Sarkozy a joué un rôle véritablement historique. Merci pour la France et surtout merci pour les révoltés Libyens qui vont peut-être échapper à un destin funeste.

9 commentaires sur Libye : merci Nicolas Sarkozy !

  1. Victor Martial // 23 mars 2011 à 3 h 24 min //

    C’est à se demander si cet artticle n’est pas, justement, un article de propagande sarkosienne.
    Je suis d’accord avec les réserves exprimée ci-dessus ; inutile donc d’en rajouter. Et cependant cette expression de « communauté internationale », mot valise éculé, que recouvre-t-elle ? Quelle signification lui donner ?
    Ce ne serait pas plutôt une de ces expressions de la novlange qui désigne l’impérialisme américain ?
    Dans un site qui se veut gaulliste, cela ne manque pas de sel.
    Bonne continuation, les gars.

  2. Monsieur Etienne Tarride me demande de publier son avis sur http://www.gaullisme.fr
    Ce site ayant aussi pour vocation à animer le débat, c’est avec plaisir que je publie son texte.
    Alain KERHERVE

    Quand je vois les armées modernes des plus grandes puissances frapper du haut du ciel un pays de 6 millions d’habitants, je ne suis pas fier de moi.
    Chacun peut penser ce qu’il veut de Kadhafi, et je fais partie de ceux qui pensent qu’il serait souhaitable qu’il quitte rapidement le pouvoir, pour autant je n’ai pas la naïveté de croire aux « frappes ciblées ». On tuera, nous tuerons des femmes et des enfants nous aussi. Je n’ai pas non plus la naïveté de croire que les adversaires de Kadhafi, qui étaient ses ministres jusqu’en Février 2011 se sont transformés en un mois en des défenseurs acharnés des Droits de l’Homme.
    Je n’ai enfin pas la naïveté de croire sans examen à l’idée selon laquelle Kadhafi allait massacrer les populations. Du moins plus qu’à l’époque ou il était le meilleur de nos amis.
    Je n’ai pas l’intention d’entrer tout de suite dans les longs développements relatifs à ce qu’il fallait faire et ce qu’il faut faire maintenant. Disons, pour résumer qu’il convient de modifier les critères de reconnaissance et de contacts au plan international. Le critère essentiel ne doit plus être les conditions d’accession au pouvoir, mais le traitement des oppositions avec un système de contrôle. Nous pourrons ainsi éviter à l’avenir de massacrer les hommes pour défendre leurs droits.

    Etienne TARRIDE

  3. Théodore // 22 mars 2011 à 14 h 01 min //

    Je suis assez d’accord avec les deux commentaires qui précèdent
    Pour le moment , et loin des discours lénifiants qui ensencent Sarkozy , je ne vois rien d’autre dans cette affaire que de l’opportunisme de la part d’un Président qui n’agit que pour réhausser son image personnelle.
    Et je suis bien triste de constater que nul parmi les hommes politiques,y compris le rédacteur de l’article, qui pourtant savent et voient, n’aient le courage de le dénoncer.
    Qu’ils écoutent l’opinion publique, et ils verront la distance qui les sépare du peuple qui , lui, voit clair.

  4. Une sottise majeure dont nous pairons le prix dans les mois à venir!
    lire des « gaullistes » se féliciter d’un tel manque de connaissance du monde est bien triste!

  5. diego maradona // 22 mars 2011 à 9 h 11 min //

    Après avoir décidé la réintégration de l’OTAN, NS intervient en Lybie sur le mode « GW Bush en Irak ». Le deuxième effet « kiss cool », qui entérine par la pratique la rupture idéologique initiée pour entérer la traditionnelle posture gaulliste de la France. Indépendance vis à vis de USA, équilibre entre Israël et les pays arabes appartiennent désormais à l’Histoire. La France, grace à NS, est devenu un satellite américain et appartient définitivement au camp pro-sioniste.
    Cette nouvelle posture, imposée par un pouvoir qui se revendique pourtant de l’héritage gaulliste, est plus risquée qu’on ne le pense. On pourrait en effet voir resurgir de nouveaux Abou Nidal ou autres Carlos dans les années qui viennent.
    Mais cette nouvelle posture a-t-elle été seulement approuvée par le peuple français ? rendez-vous en 2012.

  6. Contre l’intervention française en Libye, sans état d’âme. les victimes seront d’abord libyennes, sous prétexte de les sauver. J’ai honte pour mon pays. G.

  7. Charles DURAND // 22 mars 2011 à 0 h 39 min //

    Vous faites preuve d’une incroyable naïveté. Au-delà des problèmes tribaux spécifiques à la Libye, l’insurrection qui a eu lieu à l’est du pays s’est transformée en guerre civile par l’action de mercenaires introduits clandestinement dans le pays en vue de le déstabiliser. On ne discute pas avec des étrangers qui tirent sur tout ce qui bouge à propos d’éventuelles réformes gouvernementales qui ne les concernent nullement. La Libye est un désert peuplé par à peine plus de 6M d’habitants, un pays qui est donc difficile à défendre et que les puissances occidentales essayent actuellement de diviser en deux pour plus facilement sécuriser les approvisionnements de pétrole à moyen et long terme. Thierry Meyssan a parfaitement expliqué ce qui se passe sur le site du réseau Voltaire et il est certain aujourd’hui qu’une occupation militaire étasunienne se dessine à l’horizon, qui constituera leur porte d’entrée sur l’Afrique. La France a exécuté le plan étasunien mais n’en retirera aucun avantage à long terme pour son industrie.

  8. Jean-Dominique GLADIEU // 21 mars 2011 à 12 h 22 min //

    Je ne voudrais pas tempérer l’enthousiasme de cet article mais il faut néanmoins garder les pieds sur terre.

    Tout d’abord, le vote de l’ONU appelle plusieurs remarques.
    Outre ce que le Général De Gaulle pensait (a juste titre semble-t-il) de cette organisation (« le machin » !), quelle promesse a été faite à la Chine et la Russie (opposées à un intervention) pour s’attacher leur non-véto ?
    Si tant est que le Colonel Khadaffi soit un fou meurtrier, l’était-il moins en 2007 lorsqu’il était reçu en grandes pompes en France ?
    Il ressort de ce qui précède que le véritable motif de l’intervention en cours, même si elle est enrobée sous le couvert d’un folklore de bons sentiments, n’est pas la philantropie ou la défense de la démocratie. Alors de quoi s’agit-il ?

    Peut-être d’une conjugaison entre, d’une part, les intérêts stratégiques de lobbies estimant désormais le dirigeant libyen trop encombrant et/ou trop imprévisible et, d’autre part, les extravagances idéologiques des « ayatollahs de l’ingérence » persuadés que leur modes de vie est le seul concevable et que leur supériorité démocratique leur donne le droit d’imposer leurs conceptions les armes à la main ?

    Personellement, je n’ai rien à proposer dans cette affaire. Je ne suis, en effet, pas libyen. Mais il me parait clair qu’il n’y a pas de quoi être fier de l’initiative de « notre » président … surtout que s’attaquer à la Libye est sans doute moins compliqué que s’en prendre à la Chine ou la Russie (contre lesquelles je n’ai absolument rien mais qu’on nous présente habituellement comme des « forces du mal »).

    Ceci dit, à partir de maintenant, je ne saurais trop conseiller à nos concitoyens de bien regarder sous leur lit le soir avant de se coucher ou sous le capot de leur voiture avant de démarrer car, ne bénéficiant pas d’une puissance militaire comparable à celle de la « coalition », le Colonel Khadaffi pourrait se rabattre sur une autre arme : le terrorisme.

    Il se pourrait donc que nous ayons besoin de courage (et de chance) dans les jours à venir.

  9. castelin michel // 20 mars 2011 à 22 h 39 min //

    en même temps, Je m’interroge…

    … dans cette affaire , je me demande si ce n’est pas l’idéologie qui a pris le dessus.

    Quelle idéologie ? celle des internationalistes. ‘Le droit d’ingérence’ qui autorise un agglomérat de nations (mais, somme toute, bien instable) sous-couvert d’un mandat onusien d’imposer une résolution internationale.

    Certes dans le cas de Kadhafi il n’y a pas beaucoup de raisons qui puissent l’emporter en sa faveur.

    Mais j’imagine un autre scénario :
    1-Le vote d’une population nationale qui porte légitimement au pouvoir des personnalités farouchement opposées au mondialisme furieux, à l’UE totalitaire, à la notion de  »la libre circulation des personnes, des capitaux, des marchandises ». C’est à dire, des patriotes radicalement opposés à la désindustrialisation, aux délocalisations, à la financiarisation, au foutoir migratoire, aux votes des étrangers sur leur territoire national, à l’anarchie sociétale.

    2-une mise en quarantaine par la ‘Kommunauté internationââle’ , celle-ci naturellement complètement soumise à la loi internationalo-capitaliste qui sévit maintenant depuis 40 ans sur le monde (collusion sournoise des internationalistes et des capitalistes pour mépriser les Peuples, détruire les Nations, étouffer l’efficience des Etats !).

    3-au plan intérieur, des forces politiques, syndicales, associatives (toutes largement orientée dans l’internationalisme) rompues à l’endoctrinement, la subversion, à l’activisme soutenues par 80%de la sphère intello-médiatique et créant sciemment une situation insurrectionnelle !

    4-une légitime défense des institutions par le Gvt qui a été élu par une majorité incontestée.

    5-Une dégradation civile engendrant des destruction, des heurts, des morts…

    6-un vote à l’ONU enjoignant le dit-gouvernement de suspendre sa répression contre ses propores ressotissants…

    7-etc… etc…

    8-en définitive : quid du droit d’un Peuple à disposer à disposer de lui-même ; quid de la souveraineté des Peuples ; quid de l’indépendance des Nations.

    Il faut réfléchir à cette question…

    Je suis persuadé qu’elle peut se poser au Peuple Français… et à beaucoup d’autres que la mondialisation et l’UE totalitaires commencent de ‘gaver’ jusqu’à l’indigestion.
    Castelin michel

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