De Gaulle : Allocution prononcée à Marcoule

 

2 août 1958

 

Marcoule_g2 Ce que vous venez de dire en votre nom, au nom de M. le haut-commissaire et de tous ceux qui travaillent avec vous est bien ce qu’il fallait dire. En tout cas, je puis vous assurer qu’en ce qui me concerne, j’en ai été frappé et touché. Ce qui saute aux yeux, à l’esprit, pour quelqu’un qui vient à Marcoule, c’est d’abord, au point de vue humain, au point de vue spéculatif, au point de vue du progrès, cette extraordinaire complexité dont toutes les perspectives s’ouvrent quand on considère les activités à partir de leur centre, c’est-à-dire à partir d’ici. Que de convergences pour ces divergences, c’est vraiment quelque chose de merveilleux et dont on ne peut pas s’empêcher d’être comme transporté. Autre chose aussi frappe, c’est la chance que vous avez, M. l’administrateur général, M. le haut-commissaire et ceux qui sont avec vous, la chance que vous avez d’être les artisans d’une tâche pareille, d’avoir cette carrière, d’avoir ce but, d’avoir ces merveilles devant vous et d’y participer tous les jours de la manière la plus directe, la plus personnelle, la plus effective, et aussi la chance que vous avez d’être associés avec tous ceux que vous guidez et dont il suffit de les voir pour s’apercevoir combien ils sont solidaires dans cette magnifique et grande tâche. Humainement parlant et nationalement parlant, je vous assure que c’est une impression profonde que produit ce personnel. Je vous demande d’ailleurs de le lui répéter de ma part.

Enfin, au point de vue national, il est saisissant de constater ce que sont les réalisations françaises quand la France s’en donne la peine, même quand ses moyens sont, hélas, pour l’instant, assez limités. Depuis tantôt douze ans que vous êtes attelés à ces réalisations, treize ans bientôt, on les voit grandir, on les voit s’étendre, on les voit devenir pratiques et puissantes. Il m’a suffi de voir ici autour de vous les représentants de l’Électricité de France, son directeur général et d’autres aussi, pour voir à quel point maintenant, votre activité, vos réalisations sont articulées déjà avec l’ensemble de l’activité française et, bien entendu, je n’oublie pas de penser à ce qui peut être nécessaire à la puissance militaire de la France par rapport à d’autres nations.

Messieurs, voilà ce que je tenais à vous dire très simplement, au terme de cette rapide et très impressionnante visite que j’ai pu faire à Marcoule. Tous ensemble, nous portons notre pensée vers tous ceux qui ont été d’abord les inventeurs et ensuite les artisans de cette réalisation humaine qu’est maintenant l’énergie atomique et nous portons aussi notre pensée sur la France qui, pour sa part, y a déjà si puissamment et s’apprête à y contribuer d’une manière si efficace et si ardente.

Messieurs, vive la France !

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