Juppé veut la France dans le programme anti-missiles de l’Otan

 

clip_image001Alors que Paris s’est déjà dit prêt à participer, la sénatrice communiste Michèle Demessine dénonce le risque, avec ce système anti-missiles, « de relancer la course aux armements dans le monde ». Pour ma part, ce qu’il convient de combattre sans retenu, c’est le retour de la France dans l’OTAN, mettant ainsi un terme à plus de 50 ans de politique d’indépendance de la France.

Alain Juppé, que certains considèrent comme gaulliste, se met dorénavant au service de la politique pro-américaine et anglo-saxonne du Président Sarkozy. Les gaullistes de conviction s’en souviendront.

L’argument qui consiste à affirmer que cela se fera de toute façon, et qu’il vaut mieux y être, est insultant pour la France et dégradant pour un ministre qui s’abaisse à ce « déculottage ».

Alain KERHERVE

 

Au Sénat, Alain Juppé, a défendu jeudi 9 décembre l’engagement de la France à contribuer au système de défense anti-missiles de l’Otan, qui constitue selon lui « un renforcement » de la dissuasion nucléaire

« A court terme notre vision est claire. Notre priorité c’est de développer des moyens de défense anti-missiles de théâtre pour répondre aux besoins opérationnels de nos forces et préserver notre base industrielle de défense », a déclaré le ministre de la défense.

« A plus long terme, les orientations que nous prendrons dépendront des retours d’expérience de ces premières étapes », a poursuivi le ministre.

Soulignant le savoir-faire industriel français dans le secteur des missiles, il a estimé que « la France est entrée dans le club très fermé des puissances qui ont démontré une capacité d’interception ».

« Avec ou sans nous »

Le débat était organisé à la demande des sénateurs socialistes sur les conditions d’un engagement de la France dans la défense anti-missiles balistiques de l’Otan, auquel Paris s’est dit prêt à participer.

La plupart des orateurs ont regretté qu’il n’ait pas eu lieu avant le sommet de l’Otan de Lisbonne, des 19 et 20 novembre, et non trois semaines après, alors que les décisions ont été prises.

Le sénateur socialiste Daniel Reiner a estimé que l’engagement de principe de la France « s’inscrit dans une série de décisions qui tournent le dos » aux décisions prises en matière stratégique depuis le début de la Vè République.

« La défense anti-missiles est moins un outil militaire qu’une locomotive technologique », a-t-il noté, soulignant la dimension économique du projet.

Josselin de Rohan (UMP), le président de la commission de la défense et des forces armées du Sénat, a souligné pour sa part que le bouclier anti-missiles « se fera, avec ou sans nous », et évoqué le risque d' »un effacement stratégique de la France » si Paris décidait de ne pas y participer.

« Faux sentiment de sécurité »

L’ancien ministre de la défense, Jean-Pierre Chevènement (RDSE), a quant à lui estimé que la défense anti-missiles de l’Otan risque de se révéler contreproductive par son « coût financier potentiellement prohibitif » et « le faux sentiment de sécurité » qu’elle pourrait répandre parmi la population.

Pour le groupe communiste, Michèle Demessine a évoqué le risque avec ce système anti-missiles « de relancer la course aux armements dans le monde ».

Le centriste Yves Pozzo di Borgo (UC) a enfin plaidé pour un « dialogue ferme vis-à-vis de l’Iran », pays dont l’attitude est souvent évoquée pour justifier le développement du système anti-missiles de l’Otan, tout en considérant acquise la mise en place du dispositif de l’Alliance atlantique.

3 commentaires sur Juppé veut la France dans le programme anti-missiles de l’Otan

  1. Nostalgie1789 // 14 décembre 2010 à 22 h 32 min //

    J’avais oublié de préciser que Mr Juppé fait partie de la Fondation Amérique France( FAF) qui a pour mission de récupérer les « valeurs montantes » dans les domaines politique, économique, scientifique, etc..afin de les « convertir » à l’atlantisme le plus strict. Pierre Hillard avait commis une recherche sur la FAF que je vous recommande…
    Monsieur Juppé est celui qui réclame toujours plus d’immigration, alors que le nombre de chômeurs ne cesse de croître.
    Les révélations de Wiki leak sur l’utilisation de l’Islam et de la « diversité » par les USA en vue de déstabiliser la République Française ( voir les insurrections des banlieues provoquées afin d’éliminer De Villepin de la compétition électorale de 2007)confirment donc les convergences de vue et de conceptions de Monsieur Juppé, notre « Duc de Bordeaux » et de l’Hydre atlantiste.
    Rien à attendre des « ralliés » à Mr Sarkozy.. »qui se ressemble s’assemble » !!!

  2. jph.Souffront // 14 décembre 2010 à 19 h 25 min //

    Naturellement d’accord pour condamner la position anti-gaulienne de Juppé (c’est de le prix de « la soupe »), mais, de grâce, évitons les références aux prises de positions des communistes. Ces gens-là n’ont cessé de combattre le Général -sauf consignes contraires de Moscou- et les quelques rescapés du PCF n’ont nullement renoncé au marxisme qui sera toujours antinomique de l’humaniste gaulliste.
    jphs. 14 12 2010

  3. Nostalgie1789 // 12 décembre 2010 à 20 h 15 min //

    Voilà qui est clair !!!
    Que certains se permettent de qualifier Mr Juppé de « gaulliste » est tout bonnement insultant pour cette éthique, la preuve : son alignement inconditionnel sur les USA et leur bras armé constitué par leur valetaille internationale regroupée dans l’OTAN se situe à l’opposé des thèses du discours de Phnom-Phen.
    Que Mr Juppé soit allé à la soupe euro-atlantiste généreusement distribuée par Mr Sarkozy témoigne simplement de la décrépitude d’un mouvement politique réduit pour sa survie à usurper des symbôles qui lui sont totalement étrangers.
    Merci aux gaullistes authentiques de dénoncer ces sordides manoeuvres.
    Patriotes et Républicains, unissons-nous pour défendre la grandeur et l’indépendance de la France.

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