Nicolas Sarkozy a effeuillé la marguerite politique.

Ce 16 novembre 2010, Nicolas Sarkozy fait l’actualité. Après son remaniement gouvernemental annoncé depuis plusieurs mois et dont on connait tous l’impact, c’est à dire rien, le chef de l’Etat a tenté de nous convaincre de sa nécessité et a présenté la feuille de route jusqu’à l’échéance présidentielle de 2012.
Ce qui ressort immédiatement après le « clap de fin » de l’émission est le manque d’un projet d’avenir pour la France.

 

241504_sarkozy_460x306 Ce 16 novembre 2010, Nicolas Sarkozy fait l’actualité. Après son remaniement gouvernemental annoncé depuis plusieurs mois et dont on connait tous l’impact, c’est à dire rien, le chef de l’Etat a tenté de nous convaincre de sa nécessité et a présenté la feuille de route jusqu’à l’échéance présidentielle de 2012.

Ce qui ressort immédiatement après le « clap de fin » de l’émission est le manque d’un projet d’avenir pour la France. « C’est bien ce problème là qui est au cœur de la situation française : il n’y a pas de vision, et à partir de là, on peut regretter que le gouvernement, le président de la République, s’éloignent des Français » affirme Dominique de Villepin de son côté ainsi que Nicolas Dupont-Aignan avec un humour glacial : « Il n’y a pas de vision pour la France, il [Nicolas Sarkozy] se contente d’enchainer les saynètes de communication. »

La pression fiscale

Nicolas Sarkozy nous annonce la disparition du bouclier fiscal et de l’ISF, le tout encadré par une non-augmentation générale des impôts, croyant rétablir ainsi la justice.*

Il souhaite taxer plus les revenus et les plus-values du patrimoine que le patrimoine lui-même. Il pouvait néanmoins conserver l’ISF sur cette base. Dans ce cas, la logique voudrait que seul l’argent réinvesti dans l’appareil productif français et créateur d’emplois soit exclu de l’ISF.

L’emploi

Sarkozy affirme sans aucune précaution :  » Le chômage reculera l’année prochaine « . Cette annonce risquée pourrait se retourner contre lui juste avant l’échéance présidentielle. Le niveau de l’emploi reste très dépendant des délocalisations que notre pays connait depuis plusieurs années parce que nous n’avons plus la main. En effet, l’Europe, telle qu’elle est aujourd’hui conçue, nous impose une réglementation policière basée sur son dogme de « concurrence non faussée ». Par ailleurs, la politique monétaire de la BCE est catastrophique pour nos exportations. Enfin, la mise en œuvre de la TVA sociale pour défendre nos produits « made in France » et financer en partie notre protection sociale est abandonnée définitivement.

Seul point de satisfaction sur ce sujet : l’annonce d’un doublement des formations en alternance qui semblent faire ses preuves.

La dépendance

Le cinquième risque est un chantier important et nécessaire. Dans les années à venir, la population des personnes âgées de plus de 75 ans va doubler. Si l’objectif annoncé de favoriser le maintien à domicile est très largement partagé par les Français de toutes conditions, il convient évidemment de trouver les moyens de financement. La concertation annoncée sera-t-elle différente de celle qui a présidée à la mise en œuvre des mesures concernant nos régimes de retraite ? Nous l’espérons tous, même si le scepticisme l’emporte largement.

Il est fortement souhaitable que la solidarité intergénérationnelle joue un rôle important, mais aussi un effort de chacun de nous en fonction de ses revenus.

Le nouveau gouvernement

Le débauchage est devenu une institution sarkozyste. Après la gauche, voici venu le temps des Villepinistes. Hier Georges Tron, aujourd’hui Marie-Anne Montchamps qui affirme néanmoins être toujours avec le dernier Premier ministre de Jacques Chirac.

Deux villepinistes qui n’ont pas eu le courage de résister. « La belle odeur que celle du maroquin ! »

Mais le moment arrivera, et très rapidement, où les deux « lâcheurs » devront s’émanciper et rendre des comptes à leurs électeurs.

« On peut être gaulliste, centriste et libéral en même temps »

Cette affirmation de François Fillon me fait mal. Comment peut-on se dire gaulliste et totalement libéral à l’image du Nouveau Centre ? Combien de fois, tant dans le verbe que dans les actes, le général de Gaulle a-t-il montré cette incompatibilité fondamentale !

Cela est d’autant plus surprenant que François Fillon est présenté abusivement par les médias comme étant de la même veine que le regretté Philippe Seguin. Qu’il le veuille ou non, après 5 ans au service de Nicolas Sarkozy, il aura mis trop d’eau dans son gaullisme.

Le nouveau gouvernement ?

Une révolution à 360° comme l’affirme la ministre de l’économie Christine Lagarde ? En réalité une anti-révolution puisque le point de départ et de l’arrivée est le même. Bonne définition pour ce remaniement gouvernemental sarkozyste.

Sarkozy, Fillon et son gouvernement s’éloignent déjà des Français. 66% de nos concitoyens ne font pas confiance à ce gouvernement dont le seul objet est d’assurer la continuité.

Moi non plus.

Alain KERHERVE

* Une majorité (53% contre 27%) approuve la suppression du bouclier fiscal mais pas celle de l’impôt sur la fortune, désapprouvée par 56% (contre 33%).

3 commentaires sur Nicolas Sarkozy a effeuillé la marguerite politique.

  1. C’est une honte de fuir ses responsabilités de citoyen français pour préserver son argent acquis grace aux qualités de celui qui l’a acquis, sans doute, mais grace aussi et surtout aux infrastructures du pays payées par tous les citoyens( services pibliques , routes , services de santé etc etc )
    La déchéance de la nationalité française serait , dans ce cas , tout à fait légitime .

  2. De Gaulle ne prétendait pas incarner la droite ou la gauche, il voulait rassembler la France. Il y a réussi, en tout cas dans la Résistance. Grâce à l’appui de Jean Moulin, il a acquis la légitimité du soutien de la résistance intérieure puis il a unifié la Résistance dans le gouvernement provisoire de la République française. Nicolas Sarkozy, lui, arrive même à diviser son camp. Il est très fort !

  3. Vous voilà défenseur de l’absurdité que constitue l’ISF ? Quand donc la droite aura-t-elle le courage de supprimer cette imbécilité, que seule la démagogie et la peur de perdre des sièges de député maintient en vigueur au mépris de toute logique et dont le seul effet est de faire fuir chaque année environ 1000 contribuables fortunés qui se réfugient sous des cieux plus cléments !

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