Europe : les raisons et les torts de Nicolas Sarkozy

Cela fait maintenant bientôt deux mois que la polémique sur les Roms et leur expulsion a commencé.
Le point culminant a sans doute été atteint cette semaine avec les reproches faits par les institutions européennes à la France.
Retour sur l’attitude de Nicolas Sarkozy.
Là où il a raison…

 

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Cela fait maintenant bientôt deux mois que la polémique sur les Roms et leur expulsion a commencé. Le point culminant a sans doute été atteint cette semaine avec les reproches faits par les institutions européennes à la France. Retour sur l’attitude de Nicolas Sarkozy.

Là où il a raison

Vraisemblablement, le sommet européen de cette semaine n’a pas été des plus sereins et il semble bien que le président ait échangé des mots assez durs, notamment avec Juan-Manuel Barroso au sujet de la comparaison inepte de Viviane Reding entre le sort des Roms et celui des Juifs pendant la seconde guerre mondiale. Je crois que Nicolas Sarkozy a eu totalement raison de souffler dans les bronches de cette commissaire qui se permet de tels dérapages.

Il a d’autant plus raison que la position de commissaire protège le plus souvent de toute sanction. La France a été salie par une déclaration inconsidérée de Madame Reding et il est normal que nous ayons répondu. A titre personnel, je crois même que Nicolas Sarkozy aurait pu être plus sévère publiquement et exiger de véritables excuses qui ne sont venues qu’à moitié puisque la commissaire n’a exprimé que des « regrets ». En tout cas, la dureté des échanges était parfaitement justifiée.

Là où il a tort

Je ne vais pas critiquer le président pour l’éventuelle rudesse de son ton. Après tout, la déclaration de la commissaire était injustifiable et il n’est pas un mal de le montrer en quittant un discours trop diplomatique pour bien faire passer la nécessaire remise au point de la France. Que certains s’en émeuvent ne me pose aucun problème. Présider un pays, c’est aussi savoir élever la voix quand cela est nécessaire, pour défendre nos intérêts comme notre honneur.

En revanche, Nicolas Sarkozy n’est pas exempt de toute responsabilité. Lui et sa majorité flirtent allégrement avec la stigmatisation, ce qui contribue à une atmosphère conflictuelle. Et lors du sommet, il s’est avancé bien imprudemment en avançant qu’Angela Merkel allait procéder à des expulsions, ce qu’un ministre Allemand s’est empressé d’infirmer. Bref, les nombreux dérapages du président contribuent eux-aussi à mettre la France dans une mauvaise posture.

Oui, Nicolas Sarkozy a eu raison de répondre vertement aux attaques absurdes de la commission. Il aurait sans doute pu être plus dur pour obtenir de véritables excuses. Mais il porte aussi une part de responsabilité dans les excès des dernières semaines.

Laurent Pinsolle

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