La discorde chez la majorité

 

 

UMP-la-guerre-Bertrand-Cope1_articlephoto Alors que le PS retrouve une certaine unité, c’est l’inverse à l’UMP : Fadela Amara, Bernard Kouchner et François Fillon prennent leur distance, Jean-François Copé critique le premier ministre et Xavier Bertrand ; ce dernier réplique instantanément : c’est la chienlit dans la majorité !

Quand la désunion passe du PS à l’UMP

Il n’y a pourtant pas si longtemps, l’ensemble des troupes majoritaires récitaient comme des robots le même argumentaire pondu par l’Elysée. Si cela n’était pas sans limite, au moins, cela communiquait une unité que le Parti Socialiste était bien incapable de montrer entre les tirs de snipers de Manuel Valls ou ceux de Vincent Peillon. La discipline était clairement la force de la majorité et la désunion la caractéristique de l’opposition. Cela expliquait sans doute le fait que Nicolas Sarkozy avait encore de bons sondages présidentiels étant donné la faiblesse de sa cote personnelle.

Le PS a retenu la leçon et la belle unité affichée le week-end dernier rend clairement plus crédible l’opposition. Parallèlement, c’est l’UMP qui perd de sa superbe. Si, depuis le démarrage, la contestation a toujours était présente (Rama Yade…), ces derniers jours ont été une véritable farce. Alors que l’unité était essentielle pour reprendre pied après la descente aux enfers du printemps dernier, on assiste à une multiplication de déclarations de ministres critiquant un autre membre du gouvernement ou de parlementaires s’en prenant également à des ministres.

Nicolas Sarkozy a d’ors et déjà complètement raté sa rentrée, d’autant plus que la désunion de son camp contraste cruellement avec l’unité retrouvée du camp adverse. Il ne reste décidemment plus grand-chose à l’hôte de l’Elysée… La discorde chez la majorité commence à créer une atmosphère de fin de règne qui n’est pas sans rappeler les précédents de 1995 ou 2007, c’est dire ! Plus personne ne semble avoir d’autorité et chacun semble désormais jouer sa carte en fonction de ses intérêts propres sans jamais se poser la question d’un quelconque intérêt général.

Pourquoi un tel désordre ?

Après un printemps aussi calamiteux, il aurait fallu que le gouvernement et la majorité agissent parfaitement de concert, sans le moindre couac. Nicolas Sarkozy aurait pu opposer un professionnalisme de bon aloi à toutes les polémiques qui l’assaillent. Mais non, le gouvernement répond dans le désordre et en se tirant dans les pieds. On croirait revivre les pires heures de la rue de Solférino. Il est sidérant de constater l’incapacité du gouvernement à agir comme une équipe, le tout sans la moindre réaction du président qui laisse faire cette chienlit qui mine pourtant son quinquennat.

En fait, il faut dire que le désordre gouvernemental est en bonne partie la conséquence du comportement de Nicolas Sarkozy de 2002 à 2007 comme ministre de Jacques Chirac. Pendant cinq ans, la solidarité gouvernementale a été une option pour l’ambitieux candidat à la présidentielle qui faisait toujours prévaloir ses intérêts sur ceux de l’équipe gouvernementale. Il n’est donc pas étonnant que ses ministres fassent de même d’autant plus qu’il s’est montré incapable de sanctionner les ministres qui outrepassaient leur devoir de réserve ou de solidarité.

Il est assez incroyable que Nicolas Sarkozy passe à ce point à côté de sa rentrée. La chienlit gouvernementale donne l’impression d’une équipe à bout de souffle et d’un président inutile pour remettre de l’ordre. Même la perspective d’un remaniement ne parvient pas à les discipliner !

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