Si la vérité blesse, c’est la faute de la vérité(1)

Nicolas Sarkozy a voulu faire patte de velours, mais sa prestation télévisée du 12 juillet sur France 2 sonnait faux. Il promettait de parler des problèmes de la France et des Français, il a évoqué en longueur l’affaire Woerth et magnifié « sa République » qu’il juge irréprochable. Il ne m’a pas convaincu, ni sur l’affaire ou les affaires, ni sur « sa » république.
Cet entretien a néanmoins débouché sur un point que l’on peut considérer comme une avancée : le poste de trésorier de l’UMP du Ministre du travail. Mais attention ! Ce n’est pas une décision, simplement un conseil qu’Eric Woerth a rapidement entériné. Nicolas Sarkozy aurait dû aller bien plus loin. L’incompatibilité entre fonctions ministérielles et responsabilités au sein d’un parti politique devrait être la règle constitutionnelle intangible afin d’assurer un exécutif totalement indépendant des pressions partisanes et collectivement solidaire

 

12790388671) Extrait de sa Conférence de presse – 4 Mai 2004

 

Nicolas Sarkozy a voulu faire patte de velours, mais sa prestation télévisée du 12 juillet sur France 2 sonnait faux. Il promettait de parler des problèmes de la France et des Français, il a évoqué en longueur l’affaire Woerth et magnifié « sa République » qu’il juge irréprochable. Il ne m’a pas convaincu, ni sur l’affaire ou les affaires, ni sur « sa » république.

L’arbre qui cache la forêt

Cet entretien a néanmoins débouché sur un point que l’on peut considérer comme une avancée : le poste de trésorier de l’UMP du Ministre du travail. Mais attention ! Ce n’est pas une décision, simplement un conseil qu’Eric Woerth a rapidement entériné. Nicolas Sarkozy aurait dû aller bien plus loin. L’incompatibilité entre fonctions ministérielles et responsabilités au sein d’un parti politique devrait être la règle constitutionnelle intangible afin d’assurer un exécutif totalement indépendant des pressions partisanes et collectivement solidaire. Ce n’est plus le cas depuis la dernière réforme institutionnelle qu’il a voulue.

Woerth victime ? Et lui ?

Aussi, et peut-être plus que son Ministre nous a-t-il fait comprendre, voulant, toujours et encore, être le premier.

Mais le Chef de l’Etat se dit blindé. « Les calomnies, j’y étais préparé » a-t-il affirmé.

Clearstream, c’est lui la victime ose-t-il affirmer. Pour ma part, j’avais cru comprendre que c’était un autre. La fréquentation de la famille Bettencourt ? Deux ou 3 fois en 20 ans. Et il pense que d’affirmer ainsi « sa » vérité suffit pour en faire « la » vérité ?

Pour Emile Zola, « La vérité et la justice sont souveraines, car elles seules assurent la grandeur des nations ». Nicolas Sarkozy devrait s’en inspirer.

Les Français rejettent sa politique

Ce que les Français retiennent de ces derniers mois, c’est avant tout leurs difficultés quotidiennes et l’injustice face à la crise : chômage, fin de mois difficiles, blocages des revenus, augmentations du gaz, de l’électricité, mais aussi le bouclier fiscal, l’indécente augmentation en un an du patrimoine des plus grandes fortunes de plus de 25%, la réforme des retraites certes indispensable, mais à la condition d’être équitable, ce qui est loin d’être le cas.

« J’ai été élu pour résoudre les problèmes de la France et des Français… » rappelle-t-il avant de conclure notamment en direction de Jacques Chirac : « … des problèmes qui n’ont jamais été résolus depuis des années ».

Les Français n’y croient plus comme le confirme le sondage CSA Parisien/Aujourd’hui en France réalisé le 13 juillet : 60% de nos compatriotes l’ont jugé pas convaincant sur l’affaire Bettencourt-Woerth ou sur la réduction de la dette et du déficit. Ceci est d’autant plus réel que, depuis, chaque jour apporte des éléments nouveaux qui ne font qu’amplifier cette tendance.

Inutile, donc sans aucune conséquence

Une fois de plus, l’intervention du Chef de l’État était inutile. Il ne veut entendre personne, ni sur les dossiers sociaux, ni sur la gouvernance. Et la France, dans l’Europe et dans le Monde ? Rien.

Des affaires franco-françaises déballées à la face du monde ; c’est çà la France ?

 

 

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