Nicolas Dupont-Aignan et la loi HADOPI

Nicolas Dupont Aignan est député divers droite de la 8ème circonscription de l’ Essonne et le fondateur du parti Debout la République.

 

nda101 Apiadopi : Nicolas Dupont Aignan vous avez été un farouche opposant de l’Hadopi. Pouvez-vous nous rappeler pour quelles raisons fondamentales ?

Nicolas Dupont Aignan : C’est très simple, j’étais dans l’hémicycle en décembre 2005 quand le gouvernement de l’époque nous a présenté l’ancêtre de la loi HADOPI, la stupide loi DADVSI avec ses fameux DRM , ses sanctions démesurées, et son parfum de surveillance généralisée du réseau qui finalement a pris corps avec l’orwellienne loi HADOPI.

 

Apiadopi : Dans l’interview que Christian Vaneste nous a accordé récemment, il a expliqué le vote massif des députés UMP par entre chose « les menaces des lobbies ». Pourriez-vous nous éclairer sur ce point ? Savez-vous à quels types de pressions les députés de la majorité ont été exposés ?

NDA : A la lumière des récentes révélations sur les collusions qui peuvent exister entre de puissants intérêts économiques et le pouvoir politique on peut effectivement penser que certains aient pu faire l’objet de menaces mais de là à dire quoi … je n’en sais rien. Le mieux serait de questionner ceux qui ont voté pour cette loi absurde.

 

Apiadopi : Malgré la volonté affirmée du gouvernement de voir la Haute Autorité rapidement opérationnelle, la naissance de l’Hadopi s’est avérée pour le moins chaotique. Que cela vous inspire t-il ?

NDA : C’est consternant. Tous les députés opposés à ce texte avaient déjà souligné que ce machin serait une usine à gaz. Le secrétaire général de l’HADOPI, Eric Walter, se répand par voie de presse sur FDN suite au billet de blog de Benjamin Bayart démontrant que rien n’est prêt techniquement au niveau de l’identification des adresses IP auprès des FAI car aucun travail n’a été fait en ce sens en lien avec l’ensemble des fournisseurs d’accès.

Eric Walter chargé de cette basse œuvre qu’est la mise en place de la loi HADOPI aurait mieux fait avant d’accepter cette « promotion » de lire toutes les mises en garde que l’ensemble des acteurs de l’internet ont formulé sur la faisabilité de l’HADOPI.

Maintenant pris de panique car la date de mise en route de la HADOPI est sans cesse repoussée, il s’abaisse à des procès d’intentions vis-à-vis de FDN c’est lamentable … pour ne pas dire plus. Enfin, répétons-le, avec les VPN type Ipredator ou  les facétieuses injections de fausses informations sur les réseaux bitorrent (via la technique seedfuck) l’HADOPI impuissante ne sera de fait qu’un « comité Théodule » de plus.

Ce que les inspirateurs de cette loi n’ont pas compris c’est qu’Internet est devenu un réseau populaire au sens qu’il appartient au peuple. C’est le peuple d’Internet qui le construit jour après jour et évidemment quand une autorité indépendante (surtout du contrôle démocratique) prétend tout détruire et bien le petit peuple se révolte. Les outils tels que seedfuck ou les VPN ne sont finalement que l’équivalent des piques et des fourches que les paysans brandissaient lors des jacqueries sous l’ancien régime, ils utilisaient leurs outils pour les retourner contre les représentants de l’aristocratie. L’histoire se répète, une fois de plus …

 

Apiadopi : La CNIL vient de donner son avis favorable à la collecte des adresses IPpar TMG.  Une étape qui était nécessaire à la mise en œuvre de la réponse graduée. Dès les premières coupures Internet de présumés coupables, ne pensez-vous pas que le feuilleton Hadopi rebondisse devant les tribunaux ?

NDA : Quand notre justice, qui figure parmi les plus misérables d’Europe va se prendre de plein fouet l’ensemble du contentieux généré par la loi HADOPI (si toutefois son application voit le jour) il risque d’y avoir un petit souci.De plus, alors que, dans le même temps, on remet en liberté des personnes qui tirent à l’arme de guerre sur des policiers, ou qu’on ne lance pas d’enquête sur certaines évasions fiscales de proches du pouvoir, on n’hésitera pas à déconnecter des internautes téléchargeurs ? Je vous laisse le soin de trouver le juste qualificatif à accoler à un régime ou les délinquants sont traités avec plus d’égards que les simples citoyens. Il faut être coupé du monde pour croire que cela n’alimentera pas le sentiment général d’injustice, qui est ressentit par l’ensemble de nos concitoyens, et dont la traduction pourrait bien se situer au-delà de nos tribunaux surchargés.

 

Apiadopi : Quelles seront les propositions que fera votre parti concernant l’HADOPI dans son programme pour les présidentielles ?

NDA : L’abrogation, je dirais même qu’un parti ou un candidat qui ne propose pas l’abrogation pure et simple de l’HADOPI tourne le dos aux principes démocratiques les plus essentiels.

 

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