Eric Woerth et le retour à la 4e République

Les partis politiques ont pris le pouvoir

“Les jeux, les poisons et les délices du système” s’exclamait Charles de Gaulle le 6 mai 1953, à la fin du RPF.

Si la constitution de la Vème république reconnaît explicitement le phénomène partisan dans lequel les partis politiques jouent pleinement, et en toute liberté, leur rôle électoral, il ne peut en être ainsi au sein de l’exécutif gouvernemental et présidentiel.
Le Président de la République, n’est plus celui de tous les Français. Il est en réalité celui d’un seul parti : le sien.

 

Les partis politiques ont pris le pouvoir

“Les jeux, les poisons et les délices du système” s’exclamait Charles de Gaulle le 6 mai 1953, à la fin du RPF.

Si la constitution de la Vème république reconnaît explicitement le phénomène partisan dans lequel les partis politiques jouent pleinement, et en toute liberté, leur rôle électoral, il ne peut en être ainsi au sein de l’exécutif gouvernemental et présidentiel.

Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, après les dérives constitutionnelles découlant des dernières modifications apportées par l’UMPS Sarko-Aubry.

  • Le Président de la République, n’est plus celui de tous les Français. Il est en réalité celui d’un seul parti : le sien.
  • Contrairement à la séparation des pouvoirs législatif et exécutif qui est une règle fondamentale de la république gaullienne, les ministres peuvent être “remerciés” ou quitter le gouvernement et retrouver, sans nouvelle élection, leur siège au Parlement.
  • Les ministres peuvent, l’exemple d’Eric Woerth étant là pour le prouver, cumuler responsabilité ministérielle et poste de direction dans un parti politique.

Nous sommes bien loin de l’indispensable indépendance des membres du gouvernement par rapport à leurs partis.

C’est le retour à la 4e république.

Alain KERHERVE

     

 

Le cadeau de Sarko à Villepin

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Sur France Inter, Dominique de Villepin a pilonné avec application mais sans émotion le soldat Woerth. Avant d’ironiser sur les économies imposées aux ministres mais épargnées du Président.

 

  • par Simon Marty – Marianne

Dominique de Villepin, invité ce matin de Nicolas Demorand sur France Inter peut remercier son « meilleur ennemi ». Nicolas Sarkozy lui offre en effet en ce moment toutes les latitudes pour développer un programme que, par ailleurs, il avait plutôt du mal à élaborer.

Affaires, train de vie de l’Etat (ou plutôt du chef de l’Etat), réforme bancale des retraites…autant de mottes de miel pour l’ancien premier ministre qui, réfutant d’entrée de jeu ce titre, ne se réclame plus que président de son mouvement « République Solidaire ».

Interrogé sur l’affaire Woerth, Villepin n’emploie pas l’expression « affaire d’Etat » mais parle d’une « Affaire qui concerne et qui touche l’Etat ». L’art de la litote. Et de rappeler, à partir de cette affaire, les trois principes fondamentaux qui doivent selon lui régir l’Etat :

1)    « L’impartialité de l’Etat. Il y a incompatibilité entre la fonction de trésorier d’un parti, petit ou grand, et ministre (pas uniquement du budget). On ne peut pas à la fois solliciter des bailleurs de fonds et en même temps exercer la fonction de ministre qui exige l’impartialité. »

2)    « « L’égalité devant l’impôt. On apprend à la suite d’informations qu’un contrôle fiscal est lancé sur l’une des personnalités du dossier de Madame Betancourt, François-Marie Banier, et en même temps on apprend qu’un certain nombre de suspicions dés le début 2008 on été apportées par la justice. On ne comprend pas dans ce contexte pourquoi il y a un feu vert donné par le ministre à un contrôle et rien dans l’autre cas. »

3)    « Et c’est sans doute le plus grave parce qu’il touche directement au fonctionnement de nos institutions : l’indépendance de la Justice. On apprend à travers ce dossier une immixtion régulière, constante, d’un conseiller du Président de la république (dans un premier temps et qui est maintenant dans la sphère privée mais qui continue manifestement de s’occuper de ce dossier) et par ailleurs on voit une immixtion du procureur de la République très au delà de la fonction qui est la sienne du procureur de Nanterre.».

« Tout ceci doit conduire à une remise en ordre », conclut il. Autant de coups de pied d’ânes à Sarko.

Toujours à propos de la supposée fraude fiscale de Liliane Betancourt, il rappelle que « c’est dans une période de crise que se pose la question de la morale publique ».

Et cette morale, symboliquement mise en place par le Président de la république qui annonce des mesures d’économies à tous les échelons de l’Etat, Villepin note qu’elle  s’applique à l’ensemble du gouvernement… mais pas à Sarko qui, entre autres, attend son avion facturé 176 millions d’euros pour l’automne. « Chirac s’est contenté de moyens courriers ». VLAN ! Le pouvoir rend-il fou ? Interroge Demorand. « Les mauvaises habitudes sont lentes à disparaître ». VLAN bis. « La justice sociale doit être au rendez-vous. C’est le pêché originel du gouvernement », indique-t-il enfin en parlant du bouclier fiscal et de la réforme des retraites qui concernera surtout les moins aisés. VLAN ter. 

Toutefois, en ce qui concerne la méthode, c’est à dire la politique à mener pour sortir de la crise, les suggestions du probable futur candidat à l’élection présidentielle sont plus floues. « Il faut que nous y entrons (en période d’Austérité). Cela ne veut pas dire renoncer à toute perspective de croissance. C’est du pilotage à vue. Nous sommes dans un petit avion en période d’orage. » Si, visiblement, Villepin n’a pas encore de plan de vol, cela ne l’empêche nullement de déployer son, artillerie contre le pilote actuel….

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