L’austérité en carton de Nicolas Sarkozy

 

 

Meeting to agree on measures to curb France's ballooning deficit in Paris Pour faire face aux innombrables scandales touchant des membres du gouvernement, Nicolas Sarkozy a annoncé cette semaine une « cure d’austérité au sommet de l’Etat ». Mais les quelques améliorations auront du mal à compenser tous les dérapages des trois dernières années.

La république des sans-gênes

Lors de la campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy avait signé une tribune intitulée « La République irréprochable » dans le Monde. Mais s’il avait su se tenir avant de devenir président de la République, sa présidence a été entachée d’innombrables écarts de comportement. Outre l’affaire de l’EPAD, qui restera sans doute dans les annales de la Cinquième République, les écarts révélés récemment ont profondément écœuré les Français.

Les douze mille euros de cigare de Christian Blanc, Rama Yade qui critique les bleus pour le luxe de leur hôtel tout en faisant réserver une chambre encore plus chère plutôt que d’aller au consulat dans un premier temps, les coûteux abus de jets privés pour des motifs injustifiables, les permis de construire suspects, le cumul de rémunération qui contraste avec les difficultés des Français : depuis un mois, le gouvernement ressemble à un gang de sans-gênes.

La fausse austérité pour le gouvernement

Pour donner le change à l’opinion, Nicolas Sarkozy a été contraint d’annoncer un certain nombre de mesures pour contrebalancer la déplorable image laissée par les révélations des dernières semaines : fiscalisation des logements de fonction, limitation du nombre de collaborateurs des ministres (déjà annoncée), suppression de la garden-party, et consignes de modération pour les déplacements des ministres, qui devront prendre le train.

Tout d’abord, il faut noter que la masse salariale des collaborateurs de l’Elysée a explosé depuis 2007 (+50% en 2 ans)… En outre, le président de la République n’a pas le sens du timing puisque son bel avion, qui a coûté plus de 170 millions d’euros au contribuable, va bientôt être livré. En outre, le gouvernement fait une nouvelle coûteuse campagne de publicité sur la réforme des retraites. Bref, comment ne pas constater que ces annonces ne sont que des gadgets de communication ?

Toute cette séquence démontre à nouveau la coupure du pouvoir avec la réalité. Tous les ministres sont restés en place, des mesurettes ont été annoncées mais parallèlement, on voit bien que Nicolas Sarkozy ne se sent pas vraiment concerné par l’austérité…

Laurent Pinsolle (DLR)

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