Crise financière. La France prochaine victime …

… d’une escroquerie majeure ?

Il y a des signes, de simples signes qui en disent bien plus longs que bien des commentaires.
Ainsi, on assiste, dans les pays de l’OCDE, à une reprise incontestable, mais molassone… Le seul secteur qui connaît un boom est celui du luxe. Vous vouliez savoir si les effarantes inégalités qui ont contribué à déclencher la crise de 2008 ont été réduites ?  Voilà la réponse : la consommation populaire stagne, le luxe flambe.
Autre signe : vendredi dernier, une crise de confiance des marchés doublée d’attaques spéculatives ont provoqué un brutal recul des indices boursiers – or, si la chute n’a été que de 1,5 à Londres et de 1, 8 à Francfort, elle a atteint 3,4 à Paris.
Ce qui signifie quoi ? Que si la Grèce, l’Espagne et le Portugal sont les trois principales cibles de la défiance spéculative exacerbée par l’ampleur de leurs déficits publics et le gonflement de leurs dettes, la France est dans le collimateur. Pour une raison très simple : le déficit public en France est du même ordre que celui du Portugal (entre 8 et 9% du PIB), le chômage au même étiage (9 %) et la dette plus importante.
En Espagne, la dette augmente à grande vitesse mais reste sensiblement an dessous du niveau atteint par la dette française. D’une façon générale, déficits et dette sont plus élevés en France qu’en moyenne dans la zone euro (6,4 et 78,2). Surtout, les pistes annoncées par la France pour réduire ses déficits restent très floues, alors que la Grèce et l’Espagne ont annoncé des mesures d’austérité draconiennes.
Donc notre pays peut fort bien, demain, être à son tour la cible d’une défiance spéculative des « marchés ». Il suffirait, pour cela, que circule la rumeur d’une possible dégradation par une des trois grandes agences de notation.
Dernier signe, enfin : la spéculation s’est déchaînée autour des CPS. De quoi s’agit-il ? D’une assurance contre la faillite d’un pays qui, du coup, ne pourrait plus rembourser ses dettes. Or, cette « assurance » est devenue, à son tour, un produit financier dérivé que l’on peut acheter et vendre. Elle a été, comme on dit, « titrisée ». Exactement comme les fameux crédits immobiliers hypothécaires américains (subprimes) qui ont déclenché la crise.
Conclusion : les deux sommets du G20 n’ont strictement rien changé au système « intrinsèquement pervers » qui déboucha sur  la catastrophe que l’on sait. On a simplement injecté, pour éviter un effondrement, 20.000 milliards de liquidité supplémentaires qui sont venus gonfler toutes les bulles à la fois (actions, obligations, matières premières, pétrole, or…).
La France est le seul pays du monde, dont le pouvoir public, relayé par les médias, a cherché à faire croire à l’opinion que les sommets du G20, « initiatives de Sarkozy », avaient insufflé la grande «refondation du capitalisme». Les citoyens ne serait-ils pas habilités à porter plainte pour escroquerie majeure ?

 

Jean-François KAHN

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