Docteur Vincent et Mister Peillon

 

660412_peillon_298x224 Mais qu’arrive-t-il à Vincent Peillon depuis quelques mois ? Cet homme politique de convictions était clairement une des personnalités les plus appréciables de la gauche. Mais le comportement de cet intellectuel fait de moins en moins honneur à la politique.

Deux nouveaux dérapages

On se souvient de sa passe d’armes avec Ségolène Royal au sujet de la venue de cette dernière à une réunion qu’il organisait et où il avait décrété que les présidentiables devaient être absents. Si la candidate du PS en 2007 n’était pas à l’abri de tout reproche, il était consternant que son ancien lieutenant se laisse aller à des propos publics aussi durs sur celle qu’il soutenait hier. Les désaccords au sein d’une famille sont une chose qu’il est plus respectable de régler discrètement.

Hier soir, le député européen s’est décommandé en dernière minute du débat sur l’identité nationale organisée sur France 2 par Arlette Chabot. Non seulement, il a annulé vers 21 heures, alors que l’émission était déjà commencé et que la présentatrice avait annoncé sa participation en début d’émission mais il a dénoncé la « dérive indigne » que représenterait cette émission tout en demandant la démission d’Arlette Chabot et des dirigeants du service public ! Pitoyable.

Enfin, il y a quelques jours, Vincent Peillon a déclaré sur France Inter que la France est « le seul pays parmi les grandes démocraties occidentales, où ce sont les enfants des classes défavorisées qui financent les études des enfants des classes favorisées ». Parce que les élèves de classes préparatoires (où les classes supérieures sont surreprésentées) coûtent plus cher qu’un étudiant en université, cela représenterait un transfert d’argent des classes populaires vers les plus nanties…

Démagogie anti-riches

Ce raisonnement est aussi malhonnête que démagogique, comme le montre cet article d’un blog du Monde. La position de Vincent Peillon est complètement ridicule car les ménages aux revenus plus élevés paient davantage d’impôt en proportion de leur revenu. Il y a une redistribution fiscale en France ! Ensuite, on peut considérer que l’Etat réalise un investissement avec les élèves de classes préparatoires puisqu’ils rapportent plus d’argent pour la collectivité en impôts et taxes dans le futur.

Bien sûr, il y a des disfonctionnements dans notre fiscalité. On peut également s’inquiéter, à terme, d’une dérive à l’anglo-saxonne où les revenus des parents compteraient davantage que le travail des enfants pour déterminer l’accès aux études supérieures. Mais rien ne justifie ces propos d’un Vincent Peillon que l’on a connu mieux inspiré. Il est ridicule de vouloir faire croire que les classes populaires financent les classes préparatoires des enfants de la bourgeoisie.

Il y a quelques mois, Vincent Peillon était considéré comme un atout majeur du Parti Socialiste, quelqu’un qui comptait pour l’avenir. Mais depuis deux mois, ses déclarations à l’emporte-pièce, inutilement agressives et démagogiques jettent un voile très négatif sur le personnage.

Laurent Pinsolle

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